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Faut-il croire les phénomènes extraordinaires ?

Publié le 27/02/2008

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Force est de reconnaître que nos sciences, si nombreuses, fondamentales et précises qu'elles soient, n'ont pas encore réponse à tout. Cette reconnaissance de l'inexplicable intéresse particulièrement la philosophie dans son essence même : la question posée sur toute réalité apparaissant à la conscience qui interroge et recherche le sens. Mais le sens commun et la tradition, par peur ou conditionnement primordial, répondent souvent aux phénomènes qui sortent de l'ordinaire par la croyance : croyance aux dieux, aux revenants, à la magie, au sort, au paradis et à l'enfer... Dès lors la philosophie cherche à comprendre ce processus de recouvrement du phénomène « extra-ordinaire » par la croyance prédéterminée et se pose ainsi la question : - La croyance n'est-elle pas une manière de contourner la pensée qui s'interroge fasse à telle réalité inexpliquée ? - Cependant la croyance n'est-elle pas en même temps le moment nécessaire - l'assentiment que l'on donne aux phénomènes qui surviennent - vers une prise en compte totale de la réalité au dépend d'un scepticisme stérile car méprisant ?

« Jean-Claude Pecker dénonce ce qu'il appelle «les manipulations» opérées sur l'esprit du public, par les «faussessciences» visant à l'empêcher de jeter sur le monde un «regard objectif».Ce que l'auteur met en cause, ce n'est pas tant la vérité de ces disciplines que leur méthode.

Sur la vérité elle-même, le jugement est très nuancé, presque contradictoire, car, d'une part, J.C.

Pecker admet, ou du moins serait«même prêt à admettre», «qu'il y a quelque chose de vrai là-dedans», mais, en même temps, il reconnaît que ces«fausses sciences» n'ont pour lui «aucun attrait et n'éveillent que de la méfiance».

En fait, c'est la méthode qui estincorrecte car elle consiste à nous faire prendre pour vrai ce qui n'est que conjecture.

Mais peut-on dissocier lavérité d'une science de sa méthode pour l'atteindre ?Y a-t-il quelque chose de vrai dans ces «magies modernes» ? Le mot même de «magie» est révélateur : il montre lecaractère irrationnel, mystérieux, de ces disciplines.

La vérité scientifique doit pouvoir être prouvée par la raison ouvérifiée par l'expérience.

Or ces «fausses sciences» se situent hors du cadre rationnel et expérimental.

Quelleinfluence le cours des astres peut-il avoir sur notre caractère et notre destinée ? Existe-t-il des êtres vivants venusd'autres planètes ? Quant à la parapsychologie, discipline regroupant des phénomènes qui échappent à lapsychologie ordinaire : voyance, prémonition, télépathie, spiritisme...

ses thèses n'ont pu jusqu'à présent êtreprouvées. Certes, dans le cadre d'un rationalisme étroit, l'absence de preuve expérimentale ne permet pas de conclure à lavérité d'une hypothèse.

Mais l'homme est-il pure raison et la vérité uniquement scientifique ? Passe-t-ellenécessairement par la vérification ? N'existe-t-il pas une vérité religieuse pour le croyant, une vérité métaphysiquepour le philosophe, une vérité intuitive pour le poète ? Ne peut-on pas penser que certaines conclusions, en astrologie notamment, sont probables ? Il existe descorrélations, des lois statistiques mettant en évidence un rapport entre le caractère d'un individu et son signeastral, et le fait qu'on n'ait pas pu expliquer ce rapport suffit-il à le rejeter ? De même peut-on admettre qu'il y aitde fortes chances pour que des formes de vie existent dans l'univers, et il n'est pas impossible que certains de cesêtres vivants soient venus nous rendre visite.Certains pensent aussi que la psychologie actuelle est loin de rendre compte de tous les phénomènes psychiques etqu'il se peut que d'autres forces existent et agissent à notre insu sur nous.

La théorie de Freud - qui n'est qu'unethéorie -n'avait-elle pas, à son époque, soulevé bien des remous ? Elle est aujourd'hui admise de même que l'onreconnaît de la valeur à l'homéopathie ou à l'acupuncture bien qu'on ne sache pas très bien comment ces méthodesréussissent à guérir.Mais pour l'astrologie, les O.V.N.I.

ou la parapsychologie, si l'on peut admettre qu'il y a effectivement desprésomptions ou des possibilités pour que leurs hypothèses soient vraies, il ne faut pas confondre ce degré deprobabilité, impossible à déterminer, avec la vérité.

Le discours de la méthode de Descartes et l'Introduction àl'étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard préconisaient l'exercice du doute.

Cette recommandationest encore valable aujourd'hui.

C'est de cet esprit critique, de ce scepticisme fécond, de cette modestie du vraisavant dont semblent le plus dépourvus les «avocats de ces fausses sciences».

C'est pour cela, sans doute, queleur méthode s'avère, pour l'auteur, incorrecte.. »

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