Fayard, Éditions.

Fayard, Éditions. 1 PRÉSENTATION Fayard, Éditions, maison d'édition française, fondée à Paris en 1857. 2 UN ÉDITEUR POPULAIRE Venu d'Auvergne à Paris pour étudier le droit, Arthème Fayard (1836-1895) opte pour le métier d'éditeur, dans lequel il se lance en 1857 en publiant les chansons de Béranger en fascicules à cinq centimes. Il fonde sa propre maison éditoriale avec pour premier but de vendre beaucoup et à bon marché. Éclectique, il publie principalement des ouvrages d'histoire et des romans populaires, dont la célèbre Porteuse de pain (1884) de Xavier de Montépin. Son fils, Joseph Arthème Fayard (18661936), deviend quant à lui l'un des plus puissants éditeurs français de la première moitié du XXe siècle. Il poursuit en l'amplifiant la stratégie de grande diffusion amorcée par son père. Après avoir acheté le fonds de l'éditeur Édouard Dentu, il se lance dans de multiples innovations éditoriales avec l'objectif de rendre la littérature accessible à tous. À la publication en fascicules des OEuvres complètes d'Alphonse Daudet fait suite le lancement de deux grandes collections : la « Modern-Bibliothèque « (1904), destinée à promouvoir l'édition populaire d'auteurs contemporains (Paul Hervieu, Maurice Barrès, Paul Bourget) tout en privilégiant un support de qualité et illustré, et « Le Livre populaire « (1905), qui s'inscrit dans la tradition du feuilleton populaire (avec notamment Chaste et Flétrie de Charles Mérouvel, la Chambre d'amour de Pierre Decourcelle ou encore la série des Fantômas d'Allain et Souvestre). Joseph Arthème Fayard étend aussi l'activité de la maison à la jeunesse et au scolaire, avec la collection « Les meilleurs livres «. Les gros tirages de l'ensemble de ces collections ont fait le succès des Éditions Fayard. Entre les deux guerres, la maison s'engage très nettement à droite, dans le champ littéraire et le champ des idées : elle crée l'hebdomadaire littéraire Candide en 1924, le journal Je suis partout en 1932 et engage Pierre Gaxotte, membre de l'Action française, comme directeur de collection (les « Grandes études historiques «). À la mort de Joseph Arthème Fayard en 1936, c'est son gendre Fernand Brouty et son fils Jean Fayard qui reprennent en main la maison. Ce dernier, écrivain, obtient le prix Goncourt en 1931 (pour Mal d'amour). Anglophile, il ne partage en rien les idées de son père. C'est lui qui amorce le développement de la littérature étrangère et édite, entre autres, Thomas Mann et Vladimir Nabokov. S'il continue à vendre Je suis partout, bien avant que ce journal ne devienne le support des thèses collaborationnistes de Drieu La Rochelle et de Robert Brasillach, il rejoint Londres pendant la guerre et sa maison n'est pas inquiétée à la Libération. 3 UNE FILIALE DE HACHETTE Fayard devient une société anonyme en 1956 et, dès 1958, entre définitivement dans le giron de la Librairie Hachette. Plusieurs personnalités se succèdent à la direction de la filiale de Hachette, qui se tourne vers les sciences humaines et la littérature contemporaine. La maison connaît un tournant à partir de 1980, lorsque Claude Durand, qui succède à Alex Grall, en prend les rênes. Venu du Seuil, Claude Durand parvient à assainir la gestion de l'entreprise (longtemps déficitaire) en rachetant le fonds Pauvert, spécialisé dans la littérature et en particulier dans les oeuvres complètes du marquis de Sade et de Raymond Roussel, le fonds Mazarine, composé de romans policiers et comprenant l'oeuvre de Jean Vautrin, et enfin le fonds Sarment, spécialisé dans l'édition religieuse. Sous sa direction, un vaste secteur de musicologie est développé (avec des collections telles que « Les indispensables de la musique « et « Les chemins de la musique «) tandis que les collections historiques connaissent un fort essor, avec des auteurs comme Emmanuel Le Roy Ladurie ou Jean Favier, de même que les essais politiques (avec Robert Badinter ou Jacques Attali par exemple). Le riche secteur des sciences humaines s'ouvre à des grands penseurs contemporains tels que Raymond Boudon, Edgar Morin, Michel Serres, etc., tandis que se développe le secteur des sciences (« Le temps des sciences «). À côté d'une littérature populaire à succès amplement représentée (Régine Deforges, Madeleine Chapsal, Irène Frain), Claude Durand parvient aussi à attirer dans son aventure de grands auteurs étrangers (Ismaïl Kadaré, Alexandre Soljenitsyne, Isabel Allende, Patrick Süskind, Leonardo Sciascia). En 2005, les Éditions Fayard comptent quelque 5 000 titres à leur catalogue et produisent environ 300 nouveautés par an. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.