Devoir de Philosophie

George Dandin N'Est Elle Qu'Une Comédie ?

Publié le 20/09/2010

Extrait du document

 

George Dandin ou le mari confondu est une comédie ballet écrite par Molière, de son vrai nom, Jean Baptiste Poquelin, en 1668. Cette comédie fut représentée pour la première fois, devant le Roi, le 18 Juillet de la même année au château de Versailles. Molière est un grand dramaturge français ayant écris d’autres œuvres comme l’Avare ou l’école des mensonges, Dom Juan ou le malade imaginaire. Il avait la particularité de jouer dans ses propres pièces et il mourut quelques heures après la 4ième représentation du Malade Imaginaire d’une congestion pulmonaire. George Dandin ou le mari confondu relate l’histoire de George Dandin qui s’est marié à une femme de la noblesse mais celui-ci se fait tromper par sa femme et ne peut réussir à la faire accuser sans qu’il n’y ait de renversement de situation et qu’il se retrouve coupable. Pourtant, cette comédie représente des caractéristiques inhabituelles pour une simple comédie. George Dandin n’est elle qu’une comédie ? En premier lieu, l’étude portera sur les éléments présents dans l’œuvre de la comédie, et en second plans, sur les éléments inhabituels dans ce genre d’œuvre.

 

George Dandin ou le mari confondu est défini avant tout comme une comédie, en effet elle présente toutes les caractéristiques d’une comédie. Le premier élément prouvant cette idée est celui de la mise en scène d’une humanité ordinaire. Communément à toutes les comédies, l’œuvre présente des personnages faisant partie des classes sociales les plus basses. Ainsi, George Dandin fait partie du Tiers-état et est un paysan, son valet, répondant au nom de Lubin est lui aussi membre de la classe sociale la plus basse ainsi que son égale du sexe opposé ; Claudine. Cet élément est typique de la comédie, elle est, par exemple, différente de la Tragédie ou les personnages font tous partis de classes très élevés (Roi, comte…). Cette humanité ordinaire est aussi représentée par le fait que l’action se passe dans un petit village très ordinaire qui pourrait correspondre a n’importe qu’elle autres villages. Cette pièce met en scène des personnages simple qui pourraient être n’importe qu’elle citoyen de France ainsi qu’un cadre les plus ordinaires qui puisse paraître. Ces éléments fournissent des premiers indices quant à sa référence à la comédie.

Dans l’œuvre du dramaturge comédien, des indices encore plus poussés favorise quant à l’appartenance de la pièce à la comédie. En effet, elle comporte beaucoup de différents comiques qui ont pour but de mener au rire. Le comique de situation est présent dans cette œuvre, dans la scène 2 de l’acte II, on visualise Angélique s’adresser a son mari en lui parlant, alors qu’elle fait des signes, tels que elle lève les épaules, fait une révérence, hoche la tête en direction de Clitandre. Mais ce comique n’est pas le seul présent, en effet, le comique de situation fait effet, par ses quiproquos et retournements de situations. Dans l’acte III, à la scène 2, on assiste a une sorte de ballet nocturne : les personnages se croisent, se prennent l’un pour l’autre, en formant des couples non ordinaire (Clitandre avec Claudine, et Lubin avec Angélique). Ce comique est aussi présent lorsque Lubin dévoile à George, sans le vouloir, de quelle infidélité il est victime. (Acte I, scène 2) : «C’est que je viens de parler à la maîtresse du logis, de la part d’un certain monsieur qui lui fait les doux yeux, et il ne faut pas qu’on sache cela. Entendez-vous ? «. Il y a aussi présence de gros retournement de situation ; par exemple, dans l’Acte III, scène 6, après que George Dandin ait nargués sa femme par la fenêtre de sa maison, il se retrouve lui-même a la porte de sa demeure, avec sa femme a l’intérieur, coupable d’adultère, prétendant que son mari a bu. De plus, le comique est renforcé lorsque Madame de Sotenville approuve ce terrible mensonge : « Fi ! Ne m’approchez pas : votre haleine est empestée «.D’autant plus, la présence d’un comique de langage vient appuyer le rire ; les nobles : Monsieur et Madame de Sotenville parle d’une façon trop exagérée, et leur fille varie très bien du langage polie a celui de traiter son mari de « bon pendard « (Acte I, scène 4). Tous ces comiques sont destinés à provoquer le rire chez les spectateurs qui en est le but d’après la devise de la comédie latine : « Comoedia Castigat Ridendo Mores « qui signifie la comédie corrige les mœurs par le rire.

Pourtant, cette comédie comporte des caractéristiques de la farce. En effet, les éléments farcesques sont présents dans en grande quantité dans ce texte théâtrale. Premièrement, les noms des personnages sont presque tous inspirés de la farce. Ainsi, le nom de famille de George a pour définition personne niaise, et il pourrait beaucoup faire penser à l’animal de ferme ; le Dindon. On peut rapprocher ce nom a l’expression « le dindon de la farce « ce qui donne un aspect terriblement ridicule quant a son personnage. Le nom de famille des parents d’Angèle comporte le mot « sot « qui est définit par idiot, bête, ce qui apporte une touche ridicule alors qu’ils sont bourgeois. Le sujet de la pièce lui aussi rappel beaucoup de la farce, par conséquent, le mari trompé est un sujet très récurant. De plus, a la scène 8 de l’acte II, Angélique, pour faire croire a ses parents qu’elle n’abuse pas de son mari, comme le dit la didascalie de cet événement : « (Elle prend un bâton et bat son mari, au lien de Clitandre, qui se met entre deux) « Cette épisode du bâton est typique de la farce, et peut être comparée à la fameuse scène du sac des Fourberies de Scapin, ou le valet fait croire à son maître que c’est lui), Scapin qui est battue, alors que c’est bien le maître qui l’est (acte III, scène 2). La farce représente le genre le plus connu du théâtre comique du Moyen Age jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle, elle suffira à achever la réflexion sur l’aspect comique de la pièce.

 

L’aspect comique de cette pièce de théâtre est prouvé de façon profond par les éléments basiques de la comédie. Mais pourtant, d’autres éléments mettent en relief un autre aspect de cette œuvre théâtrale.

 

Cette comédie comporte des sujets étranges pour son genre littéraire. En effet, on constate l’apparition de sujets Tabous. Dans la scène 1 de l’Acte II, on constate que la scène qui se déroule entre les deux servants ressemble très fortement a une tentative de viol, ce qui est bien sure présent dans aucune autre comédie. Cette tentative de Lubin sur Claudine est donc manifestée par les refus successif que Claudine exclame. En effet, « Ah ! Doucement : je n’aime pas les patineurs «, « Laisse-moi la, te dis-je : je n’entends pas railleries « montre que Claudine refuse catégoriquement les avances de Lubin « Viens donc ici, Claudine. « et « Viens, te dis-je «. De plus, on découvre que Claudine s’est déjà fait violée par d’autre personne lorsqu’elle prononce « J’y ai déjà été attrapée. «. Les viols et les autres sujets du même type sont des sujets tabous qui n’apparaissent pas habituellement dans des comédies.

Tout le long de la pièce, le personnage éponyme ressent une souffrance comparable a celles qu’on pourrait trouver dans des œuvres tragédiennes. En effet, le riche paysan, a force de se faire tromper et abuser constamment, souffre d’un mal. Le premier motif de sa douleur émane du fait que ce héro de la classe la plus basse a épousé, grâce à une belle dote, une demoiselle. Et même si il gagner le titre de noblesse, George Dandin est a plusieurs reprises victimes de la mauvaise considération qu’on lui porte. En effet il ne peut même pas appeler sa femme « ma femme «, il ne peut appeler Madame de Sotenvile « belle-mère «. Cette différence de classe joue un rôle très malheureux lorsque il faut choisir qui des deux membres du couple a raison. Mais le plus important est le fait que a plusieurs reprises George Dandin, qui devrait être normalement la victime dans toute cette  histoire, est a chaque fois jugés comme coupable. En effet, il se plaint aux parents de sa femme pour régler cette histoire d’adultère mais soit elle trouve le moyen de trouver une situation qui la met en scène rejetant Clitandre, soit, par une grosse ruse, parvenir a faire croire que son mari est sorti boire et que c’est indigne de le faire. Cette souffrance est clairement manifestée dans les monologues que George réalise, « Oui, j’admire mon malheur, et la subtile adresse de ma carogne de femme pour se donner toujours raison, et me faire avoir tort «. Ainsi George Dandin souffre de son incapacité à faire écouter la vérité. De plus, sa souffrance sera mise en valeur lorsque Claudine, par solidarité de classe sociale, compatira avec lui en se moquant de sa maîtresse « quelle douceur ! « ou bien « Pauvre mouton ! « (Acte III, scène 7).

Nombreuse sont les comédies dont la fin est heureuse, ou tout devient pour le mieux, ou l’histoire prend une belle fin. Et pourtant, George Dandin ou le mari confondu échappe à la règle. En effet, cette œuvre ne finis pas d’une façon très gaie, on apprend à la fin que le malheureux héro de l’histoire projette de commettre un suicide. A l’acte III, scène 8, lors de son dernier monologue, George Dandin dit « Ah ! je le quitte maintenant, et je n’y vois plus de remède ; lorsqu’on a, comme moi, épousé une méchante femme, le meilleur parti qu’on puisse prendre, c’est de s’aller jeter dans l’eau la tête la première. «. Il dit très clairement que les agissements de sa femme, pour couvrir ses relations avec Clitandre, l’ont poussés à bout, et qu’il souhaite pour ne plus souffrir d’avantage, d’aller se noyer de lui-même. Cette fin particulière, on ne la retrouve que sur très peu de comédies.

 

George Dandin ou le mari confondu est considéré comme étant une comédie grâce à de nombreux éléments comme la mise en scène de l’humanité ordinaire, la présence des différents comiques, et l’apparitions d’éléments farcesques. Ces éléments provoque ce que toutes les autres comédies déclenchent : le rire. Pourtant, ce texte théâtral comporte des aspects qui proviennent de la tragédie telle que la souffrance du personnage éponyme, le viol de Claudine et le fin tragique. En effet, ce second aspect empêche de parler dans ce cas la d’une comédie. Le genre théâtral que l’on devrait désigner à cette pièce de théâtre serait celui de la Comédie Ballet Tragique. Mais on pourrait apparenter ce genre à celui de la tragi-comédie apparu en France au XVIe siècle par le dramaturge Robert Garnier

 

Liens utiles