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GUERRE CIVILE (Espagne)

Publié le 22/02/2012

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L'Espagne a connu à l'époque contemporaine bien des affrontements politiques. Mais le terme de « guerre civile » est généralement réservé pour désigner le conflit qui oppose, de 1936 à 1939, les « nationalistes », appuyés par une grande partie de l'armée, au gouvernement républicain légal - issu de la victoire électorale du Front populaire en février 1936 - et aux milices populaires formées spontanément pour lutter contre le coup de force (pronunciamiento) militaire du 18 juillet 1936. L'insurrection a commencé le 17 juillet par un soulèvement au Maroc espagnol, qui s'est étendu à toute l'Espagne dans les jours suivants. Elle a partiellement réussi dans le nord-ouest de la péninsule (à l'exception du Pays basque et des Asturies qui résistent jusqu'au milieu de 1937) et dans une partie de l'Andalousie, mais elle échoue dans le reste de l'Espagne, notamment à Madrid et à Barcelone. Dans les premiers mois, les militaires, aidés des phalangistes et des requetes (groupes armés carlistes) remportent des victoires, coupant l'Espagne républicaine en deux zones distinctes. Mais la lenteur de leur progression permet aux républicains d'organiser leur défense de Madrid. La résistance de la capitale marque le début d'un long affrontement. Dans la zone nationaliste, le « gouvernement » de Burgos, dirigé par Franco, devenu généralissime et chef de l'État, bénéficie du soutien de l'Église d'Espagne (qui prend position, dans son immense majorité, en faveur de la « croisade ») et des formations politiques regroupées dans un parti unique autour de la Phalange. Il assure une restauration de l'ordre social ancien et brise toutes les oppositions par une répression sans merci. Dans la zone républicaine, l'unité est plus difficile à établir entre anarchistes, socialistes et communistes, qui participent au gouvernement formé par Francisco Largo Caballero (1869-1946). Une véritable révolution sociale, souvent accompagnée d'exécutions sommaires, permet de procéder, surtout en Aragon et en Catalogne, à des collectivisations massives. Mais, après les journées de mai 1937, le gouvernement républicain rétablit l'autorité de l'État. Chaque camp bénéficie d'une aide étrangère considérable, en dépit de l'accord de non-intervention signé par les grandes puissances, à l'initiative de la France et du Royaume-Uni. L'Italie, l'Allemagne et le Portugal envoient en quantité troupes et matériel militaire, qui assureront aux franquistes une évidente domination, notamment dans les airs. Le bombardement de la ville basque de Guernica par les avions allemands de la légion Condor en avril 1937 restera dans les mémoires. Les républicains reçoivent aussi un secours matériel, surtout en provenance d'URSS. Des « brigades internationales » de volontaires viennent combattre en Espagne « pour la liberté ». La Guerre civile se transforme ainsi en un conflit international, qui préfigure la Seconde Guerre mondiale. Mais, dès 1937, les nationalistes disposent d'une réelle supériorité. Les forces républicaines s'épuisent en des offensives localisées (Brunete et, surtout, Teruel). Les difficultés économiques, la diminution de l'aide étrangère font définitivement basculer la guerre. Malgré une dernière réaction sur l'Èbre, la République est vaincue. Des centaines de milliers de réfugiés passent la frontière française. Beaucoup, certes, reviendront dans une Espagne singulièrement appauvrie et dont le chef se refuse à toute réconciliation avec ses adversaires. Il faudra attendre plusieurs décennies pour que s'effacent les séquelles de la Guerre civile. Émile TEMIME

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