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Histoire De La Littérature Française

Publié le 20/09/2010

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histoire

 

La renaissance

La Renaissance est une phase de transition de l’histoire de la littérature française. C’est une  période , qui au début  fut  à la fois  marquée par l’inspiration des textes antiques et l’influence de la culture italienne importée au-delà des Alpes , par des initiateurs tels que Erasme , Pétrarque et Boccace .

cette influence est arrivée au point ou des poètes et historiens ont confié  au latin des œuvres importantes  au détriment du français . Vers le milieu du XVIe siècle, cette situation se bouleversa à cause des conflits religieux qui déchiraient la France.

Parmi les figures importantes de l’époque on compte :

 

Clément Marot ( 1496 – 1544 ) Poète de cour et   protégé de Marguerite de Navarre  et  de son frère le roi de France François Ier ; il fut l’un des premiers grands poètes classiques français .ses opinions libertines et sa sympathie pour la réforme protestante lui ont  coûté  la prison à diverses reprises et l’exil à Turin , ou il mourut .

Marot  poète varié, a enrichi la poésie française par un très grand nombre de ballades, rondeaux et épigrammes. Il est aussi connu par ses épîtres destinées au roi de France et à divers personnages, ou il a excellé en profitant de son talent particulier pour raconter drôlement ses mésaventures. 

 

Rabelais  (1494 -1553) Moine, puis médecin, Rabelais a menu une vie aventureuse. il a été condamné d'apostasie , d'irrégularité et d’hérésie .ses publications « Gargantua « et « Pantagruel « furent  les plus importantes de ses  œuvres , considérées épiques malgré leur caractère bouffons .Il y exprima  satiriquement ses idées politiques  , en s’attaquant surtout au théologiens intolérants de la Sorbonne , et aux gens de justice  , et critiqua l’éducation scolastique bornée à des théories abstraites de la théologie.

 

La pléiade

 Dans le climat général de l’inspiration antique, naît un groupe de sept rénovateurs, partageants un amour ardent pour la langue française. Ils forment une école qu’on nomma La Pléiade, et tentent de porter le français au rang du grec.

En 1549, sous l’inspiration de Ronsard, Joachim de Bellay rédige le manifeste de l’école : « défense et illustrations de la langue française  «, où il propose des procédés pour enrichir le français.

 

Joachim de Bellay (1524 – 1560) : malgré sa courte vie, il a pu popularisé les sonnets en France. On lui doit  des œuvres poétiques  « L’olive  «, « Les regrets  « et « Les antiquités de Rome  « où il a uni à la fois l’élégie et le spirituel à l’ironie et la satire.

 

Ronsard ( 1524 – 1585 ) C'est une surdité précoce qui le  contraria à interrompre une carrière éminente de diplomate , et le poussa à étudier pendant sept ans au collège de Coqueret . En 1550, il publia en quatre livres ses odes, considérés comme  un tumulte d’images mythologiques et de pensées morales. Ronsard y a chanté aussi le plaisir et la nature. En 1572 il écrit une épopée la « Franciade« qui a connu l’échec et fut oubliée. 

Dans ses œuvres élégiaques  Ronsard a célébré  à des reprises successives ses amours pour Casandre (1552), pour Marie (1555) et pour Hélène (1574).

Le poète engagé, stimulé par les événements contemporains accuse violemment et ironiquement les protestants dans « Les discours des misères de ce temps «.

Malgré les critiques et reproches des classiques (Boileau) et romantiques qui ont  discrédité ses  œuvres, Ronsard a su composé des poèmes d’une inspiration large.  Son action d’initiateur et de réformateur de style a mis en évidence les capacités de la langue française à être en rang du grec et du latin.

La prose au XVIe siècle 

 

La prose au  XVIe siècle connaît ses premiers balbutiements , notamment avec  Jean Calvin (1505-1564) , qui à fin de répandre sa doctrine protestante en France,traduisit  lui-même son livre intitulé « L’institution de la religion chrétienne  « considéré comme un travail important jamais vu auparavant .

Amyot, helléniste distingué  aborde d’autres sujets que la religion. Dans ses œuvres, il a popularisé des faits de l’histoire  ancienne, et a fourni à ses successeurs un recueil important d’exemples et de réflexions. On trouve aussi parmi les prosateurs de l’époque Michel  Montaigne, qui dans son œuvre «  Les essais «, réputé comme une mine inépuisable d’observations et de renseignements, exposa ses opinions sur divers sujets en s’inspirant de l’histoire et de la morale, sans dissimuler son épicurisme et son scepticisme. Grâce à sa philosophie sceptique, il devint pour un temps le guide des libertins.  

 Les genres poétiques dans la seconde moitié du 16e siècle

 

Après les efforts éminents de la Pléiade, la poésie a connu d’importants progrès, spécialement la poésie  satirique et épique, oừ Agrippa d’Aubigné (1552-1630), littérateur polyvalent  a excellé .Son œuvre polémique « Les tragiques « inspirée de l’histoire biblique, publiée seulement  en 1616 en sept livres contient plus de 9000 vers est une somme poétique. Il y a traité divers sujets qui ont marqué sa vie. Il  y a parlé des misères de la France disloquée par les guerres religieuses, s’est attaqué violement et satiriquement aux princes catholiques corrompus et a  passé en jugement sans merci la justice et les juges.

En somme, on peut dire que  cette épopée réussie a revalorisé  la littérature française.

A coté de cette évolution poétique, le théâtre, qui est encore à son début, voit naître avec Étienne Jodelle (1532-1573) le genre classique de la tragédie. L’époque a connu d’autres œuvres théâtrales écrites par Théodore de Bèze, Jean de la Taille, Jaques Grévin et Robert Garnier considérés par les critiques comme de faibles écrivains a part le dernier, qui a composé sept tragédies d’un mérite réel. On notera quand même la diversité des sujets traités dans ses tragédies empruntés de l’histoire sainte et de l’histoire contemporaine  et non seulement aux sources grecques et romaines.   

 

Conclusion sur le XVIe siècle

 

La littérature française du XVIe   siècle a été marquée spécialement par le retour à l’antique. Plusieurs littérateurs y ont trouvé un moyen d’exprimer la vie, la vérité  et la beauté au point que  la culture française a failli disparaître. Toutefois, on souligne l’action courageuse de quelques auteurs qui ont sauvé et émancipé la langue française.

Comme tout début, on reproche aux œuvres du 16e  siècle de nombreux défauts tels que l’imitation servile, l’érudition mythologique et le pédantisme. On note cependant de nombreuses améliorations concernant l’extension du domaine littéraire, le fondement du principe de l’imitation des anciens  et le perfectionnement de la versification et du langage. Améliorations dont le bénéfice devant se transmettre au siècle suivant.

 

Introduction 

Le XVIIe siècle est l’époque classique de la littérature française par excellence .Elle est marquée globalement par la soumission de tous aux mêmes principes. L’établissement d’une autorité puissante après des années de guerre a facilité cette tache .En religion , on  signale la restauration du catholicisme après des périodes de  désarroi et de libertinage .Et la littérature n’a pas fait exception , on aperçoit  la création de l’Académie Française comme une disposition à la discipline qui règne dans une société ayant pour idéal « l'honnête homme « , qui se caractérise par une élégance et une ouverture de l’esprit . On notera également, que la formation d’un idéal purement national écarta l’influence étrangère, malgré la présence de celle-ci, principalement  dans quelques œuvres de Corneille, Molière et La Fontaine. 

Les écrivains de l’époque, et pour plaire au public qui se révéla raffiné, se sont efforcés de concilier l’antique et les exigences de l’idéal chrétien avec de l’honnêteté  mondaine .Malherbe continua fermement la tache de régulariser la langue française que ses prédécesseurs de la Pléiade avaient commencée. Et c’est grâce à ses efforts et ceux de Guez de Balzac que la langue a pu acquérir la fermeté du style et la correction grammaticale.

En ce qui concerne le théâtre, On peut dire que la tragédie a définitivement constituée au XVIIe ; et l’œuvre dramatique devient un spectacle réel présenté sur scène. Mais, malgré les règles sévères imposées sur la forme, les pièces de Corneille se rattachent encore aux tragédies du 16e siècle.

 

On n’oubliera surtout pas l’influence de la société des « honnêtes gens «  qui se réunissaient dans des salons, oừ se rencontraient familièrement des beaux esprits et les gens de qualité. C’est ainsi qu’un courant général entraîne et affine la langue et les mœurs.

CORNEILLE (1606-1684)

Avocat de profession, il mena une vie parfois gênée. Durant sa longue carrière littéraire, il a publié des comédies  consacrées aux mœurs contemporaines, à l’amour, à la politique, et à l’héroïsme. Il y a affirmé la supériorité de son génie et excité la jalousie de quelques contemporains.

Corneille a pratiqué plusieurs genres : comédie, comédie héroïque, tragi- comédie et la tragédie proprement dite .Dans ses œuvres, il mêle le burlesque au réalisme, et le pathétique au tragique. On notera principalement, que la comédie  de Corneille   peint des caractères naturels des personnages comiques sans se forcer dans le sens bouffon.  En somme, il nous apprend à subordonner en toute circonstance les impulsions sentimentales aux lois de la raison.

 

Les écrivains scientifiques et philosophiques  

 

René Descartes (1596-1650)

 

Après avoir fait des études très complètes et voyagé à travers plusieurs pays d’Europe, Descartes se retira en Hollande durant vingt ans pour méditer, et approfondir ses recherches en mathématiques, et continuer ses études de la nature.

En 1637, il traduisit en français son œuvre célèbre « Le discours de la méthode «  dont les règles essentielles  reposent sur quatre principes :

   1. N’admettre que l’évidence ;

   2. Diviser chaque difficulté ;

   3. Aller du simple vers le composé ;

   4. Récapituler pour ne point oublier ;

Ces principes ci-dessus mentionnés ont trouvé des applications dans les domaines scientifiques aussi diversifiés qu’ils soient .En philosophie, ils ont déplacé le centre des considérations qui devint le Moi au lieu du monde .En somme, Descartes  a imposé dans les esprits  l’ordre au nom suprême de la raison. Il a ainsi rénové et vulgarisé la philosophie.

Pascal (1623-1662)

Génie mathématicien et physicien, il est fondateur de quelques théorie de la physique. Son amour de la vérité et de la rigueur explique son admiration des mathématiques. La puissance de son intelligence l'entraîna à chercher les conséquences d'un principe scientifique en morale ou en religion. Cette évidence se concrétise nettement dans ses écrits scientifiques tel que «  Le traité sur le vide «et « L'essai sur l'esprit géométrique «, oừ il traite des conditions des progrès et des passions de l'amour.

 

 Malgré la censure de l’église, Pascal adopte la doctrine des jansénistes qu'il unit à une morale extrêmement rigoureuse. Dans le conflit religieux opposant les jésuites aux jansénistes,il se nomma défenseur acharné de ces derniers persécutés. Dans «  Les Provinciales «, Pascal défend cette théologie en discutant notamment les points de divergences, " la question de la grâce" et "le cas de conscience ". En harmonie avec ses convictions, il s'attaqua également aux thèses des docteurs Bauny et Escobar, et flétrit leur "morale obligeante et accommodante".

Dans son œuvre " Le Plan ", qui a été une immense enquête de philosophie, d'histoire et d'exégèse oừ il a unit la logique à l'imagination, Pascal a discuté philosophiquement  la nature humaine en évoquant surtout le problème de l'ennui et du divertissement. Il a considéré que l’incapacité, les faiblesses et les misères de l'homme constituent au même temps sa grandeur, car pour lui grandeur et misère sont faces d'une même pièce.

 

La littérature  au début du règne de Louis XIV

Sous la régence de Mazarin, la littérature s’est caractérisée par le mauvais goût. Dans un courant de préciosité et de burlesque, la recherche de distinction entraîna plusieurs œuvres  dans des subtilités ridicules. La médiocrité  générale dominait  même les genres les plus élevés, le grand Corneille demeura une exception à signaler.

Cette situation commença à se basculer un peu avant la majorité de Louis XIV. On s’intéressera désormais aux œuvres oừ brille le naturel.

 

Boileau (1636-1711) 

Bourgeois très cultivé, réputé surtout par ses attaques satiriques contre les précieux et les ecclésiastiques. Ami et conseillé de Racine. Il se révéla défenseur acharné de Molière et de La Fontaine .Ses œuvres principales sont :

   * Les Satires  : dans ces œuvres polémiques consacrées à enlaidir l’avarice , l’ambition et les folies humaines , il a ridiculisé tous les poètes en vogue sans exclure des écrivains puissants et réputés de la taille de Chapelain.

   * Les Epitres : ces lettres  destinées à plusieurs personnages y compris le roi  , sont composées avec moins de vivacité que dans ses satires .Mais,l’épître 7,oừ il essaya de consoler son ami Racine  resta de loin un chef d’œuvre  écrit avec une éloquence affectueuse. 

   * Le Lutrin : un poème héroï-comique racontant en style épique  les querelles des gens de l’église.

   * L’Art Poètique : en tant que théoricien et didacticien, Boileau composa un poème  en quatre chants qu’il nomma  l’Art Poètique . Aprés avoir passé en revue l’histoire de la poésie française, il étudia les petits genres (idylle, ode, sonnet et satire) et les grands genres (tragédie, épopée, et  comédie) et finit par éclaircir l’idéal poétique et moral.  

 

Molière (1622-1673)

Molière fut à la fois auteur et comédien .Il fonda la maison qui devint 

« La Comédie Française «. Il est nourri des traditions des auteurs du XVIe notamment de Rabelais et de Régnier. Cependant, on pourra sentir un degré d’amèrtume dans quelques unes de ses œuvres causé par la maladie, la chagrin et les difficultés matérielles.

Dans ses œuvres qui dépassent la trentaine, et qui à l’inverse de ses prédécesseurs, Molière serre de plus prés la vie réelle et crée la comédie de caractère qui se repose sur l’observation si attentive et profonde de la nature humaine. On sent nettement dans toutes ses pièces, qui vont de la farce à la grande comédie littéraire, que Molière avait pour but de plaire et non de se conformer aux règles .Notons aussi qu’il a représenté le peuple d’une manière incidente .Il a pris visiblement pour cibles la haute société dont il flétrit l’inconduite (Dom Juan),   et la bourgeoisie dont il raille la nativité dévote ou vaniteuse (le Bourgeois gentilhomme et Tartuffe).

 

La Fontaine (1621-1695)

 

Bel esprit et poète précieux, La Fontaine a été doublement influencé par la tradition gauloise et la tradition classique .Ses productions littéraires s’étendent a plusieurs genres , mais les fables qu’il définit par des amples comédies à cent actes divers, restent de loin son chef d’œuvre immortel. Bien que l’homme soit le héros de quelques unes, les acteurs ordinaires des fables sont les animaux, à qui La Fontaine attribut les qualités et les défauts de l’être humain, qui demeure en effet au cœur de l’observation.

Par la finesse du récit et le sentiment exact des rythmes les Fables sont peut être les productions  les plus délicates et les plus complexes de  l’art classique.

 

Racine (1639-1699)

Malgré une carrière littéraire assez courte (10 ans), Racine a connu des succès inouïs mêlés  d’échecs amers. Plusieurs sujets  de ses chefs d’œuvres  sont empruntés de la littérature grecque. Il a été un grand peintre de l’histoire.

Du point de vue technique, Racine s’est résigné aux règles du classicisme, et son théâtre se distingue nettement  par la simplicité et par sa psychologie, oừ il observe les mouvements du cœur et les impulsions aveugles de la nature. Si l’on excepte Athalie, la passion prédominante qu’il a représentée est l’amour, qu’il a souvent porté à un degré d’impulsion violente surexcité par la jalousie.

Le style poétique de Racine unit à la fois clarté, douceur et élégance à la force et l’énergie, ce qui met en évidence le fruit d’un grand travail perfectionné sans relâche. 

 

Les auteurs mondains du règne de louis XIV

 

Le cardinal de Retz ( 1613-1679)

Coadjuteur, frondeur, Il reste connu pour ses Mémoires, oừ il peint vivement les scènes de la Fronde et les mécontentements populaires. Son style suppose une habitude née de la préciosité.

La Rochefoucauld (1613-1680)

Esprit indécis et hésitant, il se retira en retraite après  une participation  à la Fronde .Ses Maximes, recueil  de réflexions misanthropiques et pessimistes,  restent les plus importantes de ses œuvres. Il y discrédite toute vertu, et considère la nature humaine corrompue par le péché.   

 

Madame De La Fayette (1634-1693)

Femme de lettres française , son roman “La Princesse de Clèves”  est considéré comme le premier roman moderne. Le style modéré et la dignité des sentiments l’ont immortalisé.

Madame De Sévigné (1626-1696)

Veuve  à 26 ans, avec deux enfants, elle préfère  se consacrer à leur éducation. Madame De Sévigné, femme instruite, très intelligente, épistolière de talent, ses lettres imprégnées d’attrait moral sont aussi considérées comme chronique du temps. De  point de vue littéraire, elles sont pleines d’intérêt pour nous.

 

Bossuet (1627-1704)

Homme d'histoire et de philosophie, théologien sans égal, il se couronna le plus éminent de l'épiscopat français. Ses œuvres oratoires sont étayés sur des textes divins et des citations des pères de l’église. Dans "Les Oraisons Funèbres  ", éloges mortuaires des grands personnages du temps, Bossuet tire profit pour l'instruction des auditeurs. Ses œuvres historiques écrits en vue d'instruction du Dauphin sont un récit de l'histoire antique. Bossuet tente d'y montre la suprématie du christianisme après tant de ruines et de chutes d'empires. Il est à signaler également, que le style de Bossuet est à la fois clair et synthétique. Il a souvent recours à concrétiser les idées les plus abstraites.

La Bruyère et Saint Simon

La Bruyère (1645-1696)

Cet avocat et trésorier a laissé des œuvres se rattachant à la littérature morale et mondaine. Ainsi « Les Caractères ou moeurs de ce siècle «, oeuvre publiée en 1688 est un mélange de portraits et de maximes qui sont des observations sur la vie humaines. Ces portraits sont la partie populaire du livre. Il y dépeint satiriquement les dispositions morales de ses personnages et leurs attitudes physiques. Dans plusieurs chapitres de cette œuvre , La Bruyère  critique ses contemporains, et nous donne un ensemble de renseignements sur le régime , la mentalité et les mœurs de l'époque. Le style de  La Bruyère  est pittoresque, travaillé  et expressif .Très précis, il vise à la fois l'exactitude et l'effet. Son réalisme se concrétise à la description minitieuse et complète, il s'éloigne de l'abstraction des caractères des personnages.

Saint Simon (1675-1755)

Malgré sa noblesse, Louis De  Rouvery, duc de Saint Simon n'a que peu d'influence politique. Mal vu de Louis XIV, il fut l'ami du régent, qui lui confia des missions diplomatiques. Il rédigea  au XVIIIe siècle (1743-1752) ses mémoires sur la cour de Louis 14et qui ne seront édités que partiellement en 1829.

Saint Simon se constitua le chroniqueur des intrigues et des scandales de la cour de 1691 à 1722. Il a critiqué âprement le despotisme de Louis 14 , et s'est attaqué farouchement à la bourgeoisie qu'il accusa de prendre une place dans la vie politique qui lui est incompatible.

Fénelon (1651-1715)

Petit fils de Louis XIV et disciple de Bossuet, il fut archevêque  de Cambrai. Disgracié dans l'affaire Quiétisme en 1695. 

Ses œuvres ont touché la pédagogie, la politique et la théologie. En tant que pédagogue, il a écrit " Le Télémaque " roman mythologique. Il y a dépeint l'idéal assez confus de la monarchie absolue aristocratique et débonnaire. Il a critiqué implicitement le despotisme de Louis XIV.

Dans " La Lettre à l'Académie " rédigée en 1714, Fénelon donne le résumé de ses théories littéraires   , traite de l’histoire, de la rhétorique et expose son projet d’enrichir la langue française .Malgré la présence de citations classique dans cette œuvre , on notera bien qu’après examen profond, elle appelle beaucoup de réserves et de critique .Ces réticences n’empêchent pas Fénelon de donner la supériorité aux écrivains anciens.

 

Conclusion sur le XVIIe siècle

 

Le 17e siècle a vu naître des génies, qui grâce à eux le théâtre et l’éloquence religieuse ont atteint incontestablement leur point de perfectionnement .Malgré les contestations de quelques auteurs libertins, l’imitation des anciens reste une règle primordiale du classicisme ;

L’on peut comparer sans crainte d’être injuste

Le siècle de louis au beau siècle d’Auguste

Perrault (1628-1703)

Ainsi, les auteurs classiques n’ont pas eu tant de soucis d’inventer. Ils se sont contentés de donner à des pensées connues leurs expressions personnelles.

« …et comme nous avons joint à leurs connaissances l’expérience des siècles qui les ont suivis, c’est en nous que l’ont peut trouver  cette antiquité et que nous réservons dans les autres. « 

Pascal (le traité du vide)

La tendance moraliste fut aussi une règle , que même les poètes se sont intéressés d’inspirer aux esprits quelques saines leçons. En ce sens on peut dire que tous les écrivains du 17e siècle sont des moralistes

Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles,

Lorsqu’on croit avoir pour soi le vent et les étoiles,  

Il est bien malaisé de régler ses désirs :

Le plus sage s’endort sur la foi du zéphyr.

La Fontaine (l’Elégie aux Nymphes de Vaux)

 

En fin nous notons que le 17e siècle nous a donné une série de chefs d’œuvre qui se sont immortalisés et se sont imposés l’admiration du monde .Voltaire disait :

« le génie n’a qu’un siècle, après quoi , il faut qu’il dégénère. «

 

Théorie à vérifier en XVIIIe siècle.

 

Introduction

 

La bruyère avait dit : « A un homme né chrétien et français les grands sujets sont interdits  «. Il a résumé ainsi la situation caractérisée par une  dominance  d’une censure suffocante et d’un respect de règles emprisonnant. Cette restriction est mise en cause au XVIIIe siècle. Les écrivains, sont désormais mêlés au quotidien, et se portent avocats du peuple. Se réunissant dans des coteries, ils ont constitué une puissance influente.    

Dans un climat de réforme, les écrivains ont soulevé des critiques envers la religion et la monarchie, et ont tenté de répandre les idées de liberté et de tolérance dans le but d’améliorer la situation politique et intellectuelle de l’humanité. On ne négligera guère l’influence majeure de l’Angleterre sur les plus éminents des esprits français tels que Voltaire, Montesquieu et J J Rousseau.  

Les écrivains scientifiques du XVIIIe

Fontenelle (1657-1757) :

Après avoir débuté dans le domaine littéraire, Fontenelle se retourna par tempérament vers les études scientifiques. Son discours prononcé devant l’Académie des sciences « Les éloges « est un portrait des esprits les plus éminents de son époque. Il y explique les principes de leurs travaux avec tant de souplesse et de précision .Dans ses écrits philosophiques, Fontenelle s’est attaqué implicitement et discrètement aux dogmes religieux et a critiqué la notion de providence soutenue par Bossuet et Leibnitz.

Montesquieu ( 1689-1755) :

Charles-Louis de Secondat connu sous le nom de Montesquieu est un moraliste et  penseur politique, il publia des œuvres philosophiques et sociologiques.

Dans «Les Lettres persanes «, qu'il publie en 1721, il dépeint  satiriquement la société française, sa monarchie, sa religion et la juridiction du clergé  à travers les impressions  de deux persans. 

En 1734, il publie une réflexion historique intitulée «  Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence «. Cette étude basée sur de  nombreux documents et témoignages le mena à concevoir le déterminisme historique.

L’esprit des lois est le chef d’œuvre majeure de Montesquieu . Il y explique et  y analyse  les caractères et la constitution des sociétés en quatre grandes parties: les types de gouvernements , La liberté politique, La théorie des climats et l’esprit général (moeurs et religion).

Leclerc de Buffon (1707-1788)

Intendant du jardin du roi pendant près de cinquante ans , Il a profité de sa fonction pour rédiger son grand œuvre  « L’Histoire Naturelle « , qu’il a consacré à l’histoire de l’homme , des quadrupèdes ,des oiseaux et des minéraux. Il s’est intéressé surtout aux caractères extérieurs des êtres vivants  étudiés sans se soucier de leurs anatomies.

Dans «  Les Epoques de la Nature  «, il a retracé les phases des transformations du globe terrestre, et a exprimé  ses théories sur la formation de l’Univers et sur l’évolution de la Terre et de l’être vivant.

Voltaire ( 1694-1778 )

François Marie Arouet réputé sous le pseudonyme de Voltaire, reçut chez les jésuites une brillante formation littéraire. Sa jeunesse fut turbulente,  caractérisée par des succès  littéraires. Il fut également deux fois enfermé à la bastille. En 1727, on l’autorisera à s’exiler en Angleterre. Accueilli chez Mme Du Châtelet (1735-1749) dans Le Loraine, il a passé des années laborieuses. Profitant de ce lieu sur et calme, il a écrit plusieurs œuvres historiques, philosophiques et morales. Il s’occupa également des travaux scientifiques.

Après tant de voyages et d’expériences, Voltaire s’installa à Ferney près de la Suisse. Il y restera presque jusqu’à la fin de ses jours. Dans ce village dont il s’occupait aussi à faire prospérer, Voltaire a publié une multitude d’écrits. Il succomba en 1778, après un retour triomphal à Paris.

Doté d’un génie et d’un talent fécond, il a touché à divers genres malgré  que sa vie a été agitée et pleines de voyages. Dans son épopée  « La Henriade  «, il traite des discordances civiles et religieuses, du fanatisme et de la clémence. Voltaire excella  dans le  genre tragique. Il essaya de renouveler les sujets traités le loin possible de l’antiquité gréco romaine. 

La curiosité de l’esprit de Voltaire l’entraîna à s’intéresser aux recherches historiques. Dans ses œuvres « Histoire De Charles XII «, « Le siècle de Louis XIV « et « Essai sur Les Mœurs et l’Esprit des Nations «, Voltaire dépeint le genre de vie des peuples à chaque époque en mettant en évidence les progrès de la civilisation. Il ne s’est pas contenté de retracer les évènements et les biographies, il a élargie l’étude de l’histoire politique qui inclut désormais des tableaux de l’activité des peuples, leurs coutumes, leurs littératures, leurs commerces.

Fortement influé par la pensée anglaise, il publia « Les Lettres Philosophiques « (nommées aussi « les lettres anglaises «)  oừ il expose avec sympathie ses impressions sur les loi et la civilisation de l’Angleterre. Dans « Le Dictionnaire Philosophique «, Voltaire inclut une série d’articles concernant la philosophie, la religion, la morale et la littérature, regroupant ainsi sans discrétion l’expression définitive de sa pensée, qui opte pour une religion sans fanatisme, une tolérance et un libéralisme atténué.

Dans plusieurs écrits qu’on peut énumérer, Voltaire s’est livré à une guerre sans merci contre les institutions, le christianisme et la justice. On peut suivre dans ses lettres destinées à plusieurs personnes et qui atteignent 13000 lettres   l’épanouissement des idées du siècle, les événements politiques, les discussions littéraires et économiques.

Tant influencé par sa formation littéraire classique chez les jésuites, Voltaire a eu un vif intérêt pour le style et fut très attentif aux règles de    bienséances  et au naturel. Il a recommandé la clarté, la mesure et la pureté du langage.

En somme, Voltaire n’a pas innové dans la littérature, si on excepte le conte philosophique et les procédés de la polémique. Son influence majeure a été plutôt intellectuelle et politique. 

Diderot et d’Alembert (L’Encyclopédie)

Denis Diderot (1717-1784)

Cet homme ingénieux mena une vie irrégulière et laborieuse. Son esprit impétueux lui a permis de tâter simultanément de divers genres de connaissances. Sa prudence et ses préoccupations diversifiées l’ont empêché d’écrire tout ce qu’il avait écrit.

Diderot a mené théoriquement et pratiquement une action de réforme du théâtre .Il proposa de remplacer la tragédie par le drame sérieux emprunté de la vie réelle. Dans les salons célèbres, Diderot aborda la critique d’art et commenta surtout le caractère moral des tableaux de Greuze. En tant que philosophe, Diderot s’intéressa à la nature de l’homme et sa place dans le monde et critiqua les lois et les institutions. En 1745, le libraire Le Breton  lui confia le soin  de direction de l’Encyclopédie.  

« L’Encyclopédie «ou  « Dictionnaire raisonné des sciences  des arts et des métiers « est une encyclopédie française, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et du mathématicien D’Alembert qui se chargea de rédiger le Discours Préliminaire et  avec la connivence du ministre M. de Malesherbes. Il s’agit d’un ouvrage majeur regroupant un immense répertoire des connaissances de l’époque, incluant également une critique des croyances religieuses et des préjugés sociaux. 

Condorcet fut parmi les esprits qui ont exercé une vive influence  sur l’encyclopédie. Après avoir retracé le progrès des sciences et de la civilisation, il exprima sa confiance dans la réalisation d’un avenir plus heureux pour l’humanité.

 

Les salons encyclopédistes

A partir de 1745, la préoccupation des idées sérieuses supplée aux divertissements que connaissaient  les salons mondains auparavant. On citera notamment le salon de La Marquise Du Deffand correspondante de Montesquieu et  de Voltaire,  le salon de Mme Geoffrin, l’hôtesse des gens de lettres et l’une des subventionneurs de l’encyclopédie, le salon de Mme Necker mère de Mme de Staël.

Grâce à ces salons  et l’influence des causeurs et des correspondants, se créa un échange d’idées dans toute l’Europe.  Et la langue française acquiert alors une universalité incontestée.

Jean Jacques Rousseau (1712-1778)

Jean Jacques Rousseau naquit à Genève en 1712. Il mena une enfance négligée et une jeunesse errante .La période (1756-1759) fut la période féconde de sa vie , il y élabora ses grands ouvrages « La Nouvelle Heloise «  , « Du Contrat Social «et  « Emile ou l’Education «. Cette dernier œuvre lui a valu l’exil à Neuchâtel. Après la publication de «Lettres écrites de la montagne «, il fut traqué et expulsé de la Suisse, et accueilli en Angleterre. On l’autorisa à entrer en France en 1767, désireux de se justifier, il rédigea « Les Confessions «.

Dans ses premiers manifestes, Rousseau  inclut nettement toute sa doctrine qui repose sur le principe : «  La nature a fait l’homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable «. Il affirma dans « La lettre à d’Alembert « que le théâtre ne peut prétendre à reformer les mœurs.  Entre 1761 et 1762, il publia ses théories sur  l’éducation individuelle, sur  la famille et sur l’état. Dans « Emile ou l’Education «, il traite de  l’éducation d’un enfant élevé par un éducateur de talent .Soustrait de toutes contraintes et écarté avec soin de l’influence néfaste de la société, Rousseau  affirme qu’un tel enfant sera bon, tolérant et religieux.

Théâtre et poésie au XVIIIe siècle

Théâtre

Si la tragédie a perdu de son éclat en XVIIIe siècle, excepté quelques œuvres tragiques de Voltaire ; on ne pourra dire autant de la comédie. .Très variée, elle s’attache encore au XVIIe siècle. 

Bien que Regnard ait restreint son but à amuser le public, ses comédies amusantes ont réalisé des succès. La comédie satirique quitte la fantaisie et opte pour le réalisme avec les œuvres de Lesage, qui peint la société des financiers.

Marivaux a excellé dans la comédie précieuse et sentimentale. Il s’est spécialisé dans les sujets simples et délicats. Son style consistait à peindre les sentiments d’une manière élégante et sublime.

La comédie agressive a connu des succès inouïs avec Beaumarchais qui, dans « Les Mémoires « s’est attaqué au juge Goezman . En 1775, il a publié « Le Barbier de Séville «, chef d’œuvre de la comédie d’intrigue, oừ il a utilisé les plaisanteries traditionnelles contre les médecins, les gens de lettres et les juges. Beaumarchais a atteint son apogée avec « Le Mariage de Figaro «, une satire morale et politique très hardie, qui a connu un succès triomphal malgré la censure. Le triomphe du valet, qui représente le tiers état, est accompagné de vives critiques contre la justice, les mœurs politiques.

Poésie

A l’exception de quelques œuvres de Voltaire, on peut dire que la poésie au XVIIIe siècle s’est éclipsée. Etant encore sous l’influence du classicisme , on remarque désormais le respect de  la forme versifiée et l’emploi constant de périphrases et de métonymie .L’avènement d’André Chénier (1762-1794) va redresser cette décadence. 

Ce gentilhomme, épicurien,  épris par les idées libérales et encyclopédistes s’est distingué par un sentiment profond de la poésie, et sa connaissance d’antiquité dont il s’inspira dans ses œuvres « Les Bucoliques «,  « L’Aveugle «.

Renoncer à l’imitation servile qui tue toute invention, telle était l’ambition d’André Chénier  qui a opté pour expression en ver des mœurs contemporaines, à l’exemple des anciens. IL a su également  utiliser son talent en faveur de ses convictions politiques. Ses iambes sont des protestations solennelles contre  l’excès révolutionnaire. Il composa  « La jeune captive «la veille de son exécution. Il fut guillotiné en juin 1794.

Le roman au XVIIIe siècle

A l’encontre de la poésie, le roman est un genre en expansion. Les écrivains français du début du XVIIIe siècle sont charmés par l’influence du roman picaresque. S’inspirant de cette tradition espagnole, ils ont implicitement critiqué les mœurs et ont dépeint la société avec un humour satirique, tels ont été Lesage avec « Gil Blas de Santillane « et Marivaux avec ses deux œuvres «  La vie de Marianne « et «Le paysan parvenu «.

Grâce à « L’histoire du chevalier  des Grieux « et « Manon Lescault « (l’un des plus beaux romans d’amour de la littérature  française) , qui exhalent tous les deux l’aspect picaresque , l’Abbé Prévôt a  eu un succès immédiat.

Trouvant l’idée dans le naufrage du bâtiment, Bernardin de Saint Pierre a écrit « Paul et Virginie «, une histoire d’amour oừ se trouvent les grands thèmes de « La nouvelle Heloise « de J J Rousseau.

Dans «  Les liaisons dangereuses «, roman épistolaire, Choderlos De Laclos peint le vice pour mieux s’en détourner. Cette œuvre morale est l’une des œuvres les plus fortes du XVIIIe siècle.

La littérature politique  sous la révolution

La révolution s’accompagne d’une production littéraire politique. Dans les assemblées l’éloquence politique des orateurs devient une arme redoutable.

Mirabeau (1749-1791) le plus réputé des orateurs, doté d’une connaissance des réalités politiques .Il fut connu par son tempérament violent, et ses phrases puissamment explosives accompagnées d’images tragiques.

 Vergniaud et Isnard, deux girondins, ils eurent une éloquence souple  et vivante facilitant l’exposé des idées de la révolution : la patrie, la justice, et la loi. Leur ami Danton a été connu plutôt par ses mots  impétueux et brutaux.

A la différence des précédents, Robespierre, qui manque de capacités d’orateur, s’imposait par son argumentation.

Le journalisme croit considérablement, et se signale par la violence de ses attaques. les articles les plus intéressants furent ceux de Camille Desmoulins. Il eut le courage de critiquer les excès de la révolution. Cette action lui coûta la vie.

En somme, l’éloquence révolutionnaire nous donne une vue  des folies et des terreurs de l’époque 1792-1793,  bien qu’elle soit momentanée et limitée.

Conclusion sur le XVIIIe siècle

Le XVIIIe siècle pris en entier, est une période effervescente. Elle a mené à un effondrement du système politique et social. Quoique insuffisante du point de vue artistique, attirée dans un courant de préciosité et de libertinage, la littérature généralement militante, elle est l’expression de la société.

Le  XVIIIe siècle, siècle de lumière, est un siècle d’idées qui envahissent  tous les genres littéraires, qu’on peut résumer en quelques théories essentielles :

   * Croyance dans la bonté de l’homme ;

   * Confiance dans le progrès ;

   * Affirmation des droits de l’homme ; 

Ces théories imposées à l’esprit ne sont point soumises à un examen critique. On n’ y voit que leur valeur rationnelle et sentimentale.

Au moment même oừ la lutte des idées philosophiques connaît toute son ampleur, on signale une tendance  opposée au rationalisme .On voit désormais, les émotions se déchaîner avec  Diderot et Rousseau. On marque ainsi une véritable naissance d’une sensibilité préromantique.

« Avec Voltaire, c’est un monde qui finit : avec Rousseau, c’est un monde qui commence «. Goethe

 

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