Histoire de l'argumentation
Publié le 24/03/2012
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La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation, du XVIème siècle à nos jours
Formes de l'argumentation multiples, dans le but de présenter une réflexion, opinion, en en cherchant à obtenir l'adhésion du destinataire. Au cours du temps, différents genres littéraires récipiendaires des questionnements sur la place de l'homme et sa condition dans le monde. Valeurs de la société, découvertes et mutations politiques et sociales façonnent la nature et la forme de ces questionnements.
Aux origines de l'argumentation : la rhétorique
Naissance et définition
Antiquité : art de la rhétorique ou art de persuader, particulièrement lié à l'art oratoire notamment dans le domaine judiciaire
Diffusion de l'art oratoire dans les procès, assemblées politiques ou philosophiques. Rhétorique définit ainsi une technique de discours, d'abord oral, devant être efficace sur le destinataire
Trois grands types de discours en fonction de l'usage et l'intension : genre délibératif (conseiller/délibérer), genre épidictique (louer/blâmer) et judiciaire (accuser, défendre) ↔ une discipline à part entière, enseignée jusqu'au XIXème
Philosophes et orateurs
Rhétorique à l'oeuvre : dialogues philosophiques de Platon (IVème siècle avant J.-C.), discours philosophiques de Cicéron (Ier siècle avant J.-C.)
Le XVIème siècle : le siècle des doutes
Un nouveau rapport au monde
Moyen Age : espace de questionnement sur l'Homme restreint (importance de la religion)
XVIème : remise en cause de repères philosophiques, religieux, scientifiques → Homme n'est pas le centre de l'univers mais remis au centre des questionnements → nouvelles formes d'argumentation
Les Essais (1595) de Michel de Montaigne
Une démarche originale : récit articulé à partir de ses expériences, ses réflexions philosophiques, nourri par les textes antiques et les préoccupations contemporaines
Remise en cause de l'ethnocentrisme (découverte d'autres civilisations), conscience de la fragilité de l'Homme accrue par l'effondrement des certitudes religieuses, exigence de l'éducation constituent les Essais.
Le XVIIème siècle : le siècle des moralistes
Analyse des mœurs contemporaines et de la condition humaine → élaboration de formes diverses d'argumentation
Fables et portraits : l'art du détour
Jean de la Fontaine (à partir du fabuliste Esope) : satire souvent féroce de la société(artistorcratie et vie à la cour) avec le masque de l'animalité
Jean de la Bruyère (Caractères, 1688) : registre satirique (vanités du pouvoir dans un contexte de monarque absolu : Louis XIV)
Les Pensées (1670) de Blaise Pascal
Fragilité de la condition humaine ↔ interrogations de nature philosophique et religieuse avec des textes fragmentaires (œuvre incomplète) symbole d'une pensée en mouvement perpétuel
Le XVIIIème siècle : le siècle des Lumières
Une vie intellectuelle intense
Apogée de l' « esprit philosophique » : réflexions et débats sur l'Homme et la société foisonnent, multiplication des formes d'argumentation, curiosité pour toutes les formes de savoirs et d'arts
Echange d'idées permanents (oral, cafés, salons, correspondances)
Remise en cause des privilèges de la noblesse et réflexions sur une nouvelle société et ses rapports de force (place de la femme)
Autant de formes que d'idées
Fictions telles que des romans épistolaires (Montesquieu, Lettres persannes) et contes philosophiques de Voltaire, articles de l'Encyclopédie → effervescence qui aboutit à la Révolution
Le XIXème siècle : le siècle des engagements
Genres littéraires au service de leurs engagements :
Exigence de justice sociale héritées des idéaux → Victor Hugo (engagements et valeurs) dans Les Châtiments ou Les Misérables
Développement de la presse permet la diffusion des idées (J'accuse de Zola pour la défense de Dreyfus)
Le XXème siècle : le siècle des remises en causes
Bouleversement et violences qui marquent le siècle et développement des sciences humaines et de la sociologie → renouvellement des des interrogations sur l'Homme et le monde et plus de certitudes
Genres aux formes multiples : Jean Paul Sartre, Albert Camus (philsophie, Roman, théâtre) ↔ échanges fructueux entre différentes modes de pensées
Le XXIème siècle : de nouvelles formes d'argumentation
Nouvelles technologies de l'information et de la communication : nouveaux espaces de dialogue, modifient leur approche de la question de l'Homme et nouvelles formes d'argumentation
Liens utiles
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- Pensez-vous que la fiction littéraire (mettant en scène des personnages imaginés, une histoire imaginaire) est plus efficace pour faire passer un message, une dénonciation, qu'une argumentation direct comme l'essai, le discours ou la lettre ouverte ?
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- Dans sa Défense et illustration de la langue française, le poète Joachim du Bellay a écrit : «Sache lecteur que celui-là sera vraiment le poète que je cherche en notre langue, qui me fera indigner, apaiser, éjouir, douloir (souffrir), aimer, haïr, admirer, étonner, bref qui tiendra la bride de mes affections (sentiments), me tournant çà et là à son plaisir.» Selon vous, est-ce là définir la fonction du poète ? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples précis en vous interdisa