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Hughes, Ted - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Hughes, Ted - littérature. 1 PRÉSENTATION Hughes, Ted (1930-1998), poète britannique. 2 UNE FASCINATION PRÉCOCE POUR LA NATURE ET LES ANIMAUX DE PROIE Né à Mytholmroyd (Yorkshire), d'un père charpentier vétéran de la Première Guerre mondiale, Edward James Hughes connaît une enfance heureuse dont les moments de loisirs sont consacrés à la pêche, à la chasse et à l'observation des animaux. Sa fascination trouble pour la cruauté et la force primitive du monde naturel va plus tard inspirer ses poèmes les plus célèbres. Son service militaire effectué, il entame à Cambridge un cursus de lettres, qu'il interrompt pour se réorienter vers l'archéologie et l'anthropologie. Il y rencontre celle qui deviendra son épouse (en 1956) et encouragera sa vocation poétique, la poétesse Sylvia Plath. Établis aux États-Unis jusqu'en 1959, tous deux partagent leur existence entre l'enseignement et l'écriture. 3 LES PREMIERS RECUEILS : THE HAWK IN THE RAIN, LUPERCAL, WODWO En 1957, Hughes publie son premier recueil, The Hawk in the Rain (« le Faucon sous la pluie «), bientôt suivi de Lupercal (1960), puis plus tard de Wodwo (1967). Dès cet ouvrage, en particulier dans quelques poèmes consacrés au jaguar, au brochet ou au faucon, apparaissent les thèmes essentiels de son oeuvre -- la violence carnassière et la cruauté indifférente du monde animal --, qui aussitôt vont l'opposer à Philip Larkin et aux poètes antiromantiques du Movement. En observant le comportement instinctif et brutal des animaux, Hughes révèle la distance qui sépare la civilisation humaine de ses origines primitives. Par l'originalité de sa prosodie (appelée le sprung rhythm), par son goût pour les onomatopées, Hughes se situe dans le sillage du poète Gerard Manley Hopkins, même si, à cette époque, l'influence qui transparaît le plus dans son oeuvre est celle de D. H. Lawrence qui, avant lui, a déjà exploré le « primitivisme « et l'inconscient dans des poèmes animaliers tels que « Snake «. 4 CROW, UN CHEF-D'OEUVRE TRAGIQUE RECRÉATEUR DE MYTHES En 1970, Hughes publie Crow (« Corbeau «), son recueil le plus férocement nihiliste -- et le plus controversé. Certains critiques en attribuent l'atmosphère sombre et grimaçante à la réaction de Hughes au suicide tragique de Sylvia Plath en 1963 et à la disparition en 1969 de sa dernière compagne. Puisant dans diverses mythologies « primitives « (surtout amérindiennes) et enseignements spirituels, Hughes réinterprète dans Crow les légendes de la Création et de l'Apocalypse. Cette suite poétique est dominée par un ton ironique, par la voix du corbeau -- héros « anthropomorphisé « --, criarde et totalement dénuée de musicalité, et au-delà, par le désir du poète de capter au moyen du mythe l'énergie primitive qui parcoure la création. D'autres séries, plus tardives, continueront d'exploiter ces thèmes dont Hughes trouve l'inspiration dans l'étude des rêves, du symbolisme de l'occulte et du chamanisme ( Gaudete, 1977 ; Cave Bird, 1978). 5 UNE OEUVRE DIVERSIFIÉE : LA LITTÉRATURE POUR LA JEUNESSE, LE THÉÂTRE ET LA CRITIQUE En marge de ses ouvrages destinés au public adulte, Hughes a produit de nombreux recueils de poésie pour enfants : Meet My Folks (« Je vous présente ma famille «, 1961), Season Songs (« Chants de saison «, 1975) et Under the North Star (« Sous l'étoile polaire «, 1981). Son récit le Géant de fer (The Iron Man, 1968) et sa suite, The Iron Woman (« la Femme de fer «, 1993), sont désormais des classiques de la littérature enfantine. Il a, de surcroît, réservé une part de son activité au théâtre (Orghast, 1971, pièce écrite dans une langue « inversée « mise en scène avec Peter Brook), à la critique (Shakespeare and the Goddess of Complete Being, 1992, étude monumentale des mythes de la fertilité dans la poésie et le théâtre shakespeariens) et à la traduction (l'OEdipe de Sénèque, 1968). 6 UN POÈTE MAJEUR DU XXE SIÈCLE Même si la poésie de Ted Hughes n'a pas fait l'unanimité, loin s'en faut -- les lecteurs la trouvant déconcertante ou impénétrable, la critique déplorant parfois que son obsession de la violence, confinant à la misanthropie, en ait occulté les qualités plus subtiles --, elle n'en est pas moins l'oeuvre d'un auteur majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Son influence sur de nombreux poètes contemporains, Seamus Heaney (Mort d'un naturaliste, 1966) par exemple, tend à le montrer. La publication en 1998 de Birthday Letters (« Lettres d'anniversaire «) -- collection de poèmes évoquant pour la première fois ouvertement la mémoire de Sylvia Plath -- a suscité une certaine émotion dans le monde de la littérature ; ces poèmes, poignants, apportent en effet un éclairage nouveau, authentique, sur la relation du poète avec son ex-femme et lavent ce dernier des accusations longtemps portées contre lui par certains admirateurs de Sylvia Plath qui le tenaient pour responsable de son suicide, et auxquelles son mutisme donnait en quelque sorte crédit. Hughes a été consacré poète lauréat de la cour d'Angleterre en 1984. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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