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Jacopone da Todi - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Jacopone da Todi - littérature. Jacopone da Todi (v. 1236-1306), poète et religieux italien. Né à Todi, près de Pérouse, dans une famille noble, Jacopo de Benedetti, dit Jacopone da Todi, semble avoir exercé dans sa ville, plusieurs années durant, la profession de notaire, tout en s'adonnant dès cette époque à l'art poétique. Il aurait mené parallèlement une vie mondaine et galante, jusqu'à la mort de sa femme qui aurait précipité, dit-on, sa conversion (1268). Il mène dès lors une vie errante de pénitent, se dévouant entièrement aux pauvres. Dix ans plus tard, il entre comme frère laïc dans l'ordre franciscain, optant pour le courant rigoriste des spirituels -- respectueux de la règle de la pauvreté absolue --, qui s'oppose à celui plus modéré des conventuels, favorable à un assouplissement de cette règle. Au début du bref pontificat de Célestin V, les spirituels obtiennent une reconnaissance officielle du Saint-Père, rapidement abrogée toutefois par son successeur et ennemi, le pape Boniface VIII. Allié aux cardinaux Jacopo et Pietro Colonna, Jacopone da Todi s'élève alors contre l'autorité papale ; il compte au nombre des signataires du manifeste de Longhezza (1297), qui réclame la déposition de Boniface VIII et la convocation d'un concile. Capturés à Palestrina, après avoir soutenu un siège de plus d'un an (1298), Jacopone et ses partisans sont accusés de complot, excommuniés et incarcérés ; ils ne seront libérés qu'à la mort du pape Boniface VIII en 1303. Jacopone da Todi s'installe alors au couvent de Collazzone, près de Todi, pour y vivre ses dernières années. Vraisemblablement écrites durant sa captivité, ses Laudes (Laudi) -- poèmes religieux écrits en vers de six, sept, huit ou onze pieds et destinés à être chantés à la louange de Dieu -- révèlent un ardent désir de spiritualité en même temps qu'elles dressent un tableau sans pitié de ce bas monde, et dénoncent en particulier avec la plus grande vigueur la corruption ecclésiastique. Mais, beaucoup plus que dans ses remontrances, c'est dans le récit de sa propre expérience religieuse, récit agrémenté de beaux élans mystiques, non dénué par ailleurs d'intentions didactiques, que Jacopone da Todi se révèle le plus profond. Des laudes telles que Pleurs de la Vierge Marie (Pianto della Madonna), dans lesquelles sont mis en scène des personnages puissamment dramatiques, font de lui l'une des grandes personnalités de la littérature médiévale avant la venue de Dante, et aussi l'un des précurseurs du théâtre religieux. On attribue par ailleurs à Jacopone da Todi l'hymne du Stabat Mater, qui chante la douleur de la mère de Jésus-Christ au pied de la croix. Rédigée -- en latin populaire -- dans ses dernières années, cette oeuvre sera mise en musique par de très nombreux compositeurs : Josquin des Prés, Palestrina, Pergolèse, Rossini, Verdi, Liszt, Dvo? ák, Szymanowski, pour ne citer que les plus connus. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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