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jardins, histoire des - architecture.

Publié le 14/05/2013

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histoire
jardins, histoire des - architecture. 1 PRÉSENTATION jardins, histoire des, panorama et évolution de l'art du jardin, de l'Antiquité à nos jours. Un jardin est un terrain, réservé par l'homme, généralement fermé, où l'on cultive des plantes d'ornement ou d'alimentation (légume et arbres fruitiers). L'existence des jardins suppose une maîtrise établie des techniques agricoles. 2 LES PREMIERS JARDINS Les premiers jardins ont vu le jour en Mésopotamie. Ils étaient construits à proximité des temples et leurs produits servaient d'offrande aux divinités. Un lien semble ainsi avoir été établi dès le début entre le jardin et le sacré ; lien spirituel sans doute à l'origine des jardins mythiques des différentes religions et mythologies (Éden, etc.) et sujet littéraire et artistique (le Jardin des délices peint par Jérôme Bosch v. 1480-1490). À Babylone, l'existence des jardins suspendus, considérés comme une des Sept Merveilles du monde, a été attestée par des fouilles archéologiques. Construits par Nabuchodonosor II pour son épouse Amyitis au Ve siècle av. J.-C., ils étaient également associés au culte de la déesse Ishtar, Vénus babylonienne, symbole de l'amour et de la vie. Ce type de jardins luxuriants, étagés en terrasses, ombragés, était présent dès le IIIe millénaire. En Égypte, au cours du IIe millénaire, les jardins étaient d'abord des vignes et des vergers où poussaient des figuiers, des palmiers et des sycomores. Irrigués par des réseaux de canaux qui convergeaient vers un bassin central, ces jardins contenaient une faune et une flore semi-aquatiques importantes, concentrant dans un espace clos un aperçu de la nature environnante. Entre la Mésopotamie et l'Égypte, deux types de jardins se sont établis : le jardin en terrasse et le jardin de plaine. Le troisième lieu de naissance des jardins est la Perse. Les Achéménides puis les Sassanides élaborèrent des sortes de parcs de chasse appelés du nom persan de paradis et rythmés par des allées rectilignes bordées de cours d'eau, de clairières et de pavillons. Révélés par les conquêtes d'Alexandre, ces jardins exercèrent une grande influence sur les Grecs de la période hellénistique. 3 LES JARDINS ROMAINS À l'origine le jardin romain était un simple potager. Le contact avec la Grèce entraîna le développement d'un nouvel art des jardins. Les premiers exemples sont ceux de Campanie dont les ports commerçaient avec l'Orient et par le biais desquels de nouvelles essences furent introduites. Dès le Ier siècle apr. J.-C., à Pompéi, à Herculanum et à Ostie, en Italie, ainsi que dans la cité romaine de Conimbriga (l'actuelle ville de Condeixa a Velha, au Portugal), en Lusitanie, les villas de plaisance furent agrémentées de promenoirs entourés de colonnes qui communiquaient directement avec l'intérieur. Des traces de ces jardins géométriques sont visibles sur le site de la villa Hadrien, près de Tivoli, en Italie, et dans les vestiges plus modestes mais très complets de la villa romaine de Fishbourne, en Angleterre. Que le jardin fut étendu ou non, il reposait sur un schéma commun : une zone rectangulaire entourée de murs et une allée couverte et bordée de colonnes. D'autres allées ordonnaient le jardin en plusieurs parties ; le décor se composait éventuellement d'un bassin central, de sculptures et de petites fontaines. Il était planté d'arbustes savamment taillés et d'arbres à feuilles persistantes : buis, cyprès, myrte, laurier, laurier-rose, lierre et romarin ; de plantes à feuilles caduques : acanthe, rosiers et vignes, ainsi que des violettes et diverses variétés de narcisses. À partir du Ier siècle, les collines de Rome, les environs de Tivoli et de Frascati se couvrirent de villas de plaisance. 3.1 Art de la taille L'art du jardin à Rome est à l'origine de l'art topiaire, ou art de tailler les arbres et les arbustes. Certains arbres à feuilles persistantes, en particulier le buis, le laurier et les cyprès, constituaient à l'époque romaine des matériaux d'architecture ; ils étaient taillés de manière recherchée et travaillés comme une oeuvre d'art. Les formes étaient variées : des simples haies rectangulaires aux représentations les plus fantaisistes (silhouettes humaines, formes animales, etc.). L'art topiaire fut remis au goût du jour à la Renaissance, surtout aux Pays-Bas et en Angleterre, et est resté à la mode jusqu'au XVIIIe siècle, où il est tombé en désuétude. Il est toujours resté exceptionnel en France. Le style des jardins romains continua d'inspirer les jardiniers du Moyen Âge avec notamment des cours fermées rectangulaires dans les cloîtres médiévaux, dont la disposition fut reprise dans les cours carrées des universités. Les jardins italiens de la Renaissance imitèrent également le style romain. 3.2 Outils Les outils servant à cultiver ces jardins ne furent pas, jusqu'au XVIIe siècle, très différents de ceux qu'utilisaient les jardiniers romains ni même des outils plus anciens des jardiniers égyptiens. Pendant des siècles, ils n'évoluèrent en effet pas beaucoup : la bêche, la houe et le râteau furent utilisés pour creuser et retourner le sol ; la fourche pour soulever et ôter les plantes ; le plantoir pour pratiquer des trous permettant de planter les graines et enfin la hache, la faux, la faucille et la serpe pour couper, tailler et élaguer. La bêche fut d'abord un outil entièrement en bois puis en fer. Pour la taille des haies, les jardiniers utilisaient une tondeuse à un seul couteau (celle qui pendant des siècles servit à tondre les moutons). 4 LES JARDINS DE LA RENAISSANCE L'engouement pour les jardins qui anima l'Italie au XVIe siècle est inhérent à l'esprit de la Renaissance. Le renouveau de l'intérêt pour l'Antiquité gréco-romaine coïncida, dans le domaine du jardinage, avec l'arrivée de fleurs, de plantes et d'arbres provenant d'autres régions du monde. Sans abandonner les éléments médiévaux (pelouse, treille, charmille et fontaines sculptées), le jardin de la Renaissance s'agrandit, utilisant des perspectives plus larges. Mais la véritable transformation des jardins a alors reposé sur l'utilisation, nouvelle, de la division mathématique des surfaces. Les formes géométriques qui caractérisaient les premiers jardins étaient toujours présentes mais elles étaient ici soumises à la règle du nombre. Les jardins de la Renaissance possédaient des ensembles géométriques élaborés, assortis de motifs floraux composés sur des thèmes variés. La villa d'Este, en Italie (1550-1580), ou certains jardins d'Heidelberg, en Allemagne (1612-1619), sont typiques de la Renaissance : les différentes sections sont carrées et subdivisées en aires géométriques plus petites qui font partie d'un ensemble plus vaste orné de sculptures et de fontaines. Certains jardins de la Renaissance furent spécialement créés pour recevoir les plantes du monde entier (Pise [1543] et Padoue [1545], en Italie ; Leiden [1587], en Hollande et Oxford [1621], en Angleterre). Entre 1500 et 1600, de très nombreuses essences, d'origines diverses, furent introduites en Europe occidentale. Vers 1500, la mûre fut rapportée de Perse, puis ce fut l'abricot, de Chine, via le sud-est de l'Europe (v. 1542), la rose d'Inde, du Mexique, via l'Afrique et l'Espagne (v. 1550), la tomate, d'Amérique du Sud (v. 1570), la jacinthe, de la Turquie (v. 1580), le platane, de Perse, via le sud-est de l'Europe (v. 1582), la pomme de terre, d'Amérique du Sud (1585), le yucca, d'Amérique centrale (1593), le tournesol, d'Amérique du Nord occidentale, via l'Espagne (av. 1597), la capucine, d'Amérique du Sud (av. 1597), le marron d'Inde, des Balkans (av. 1616), la passiflore, d'Amérique centrale (av. 1629), la vigne vierge, d'Amérique du Nord (1637), le pois de senteur, de la Sicile (1699). Pour l'Angleterre du XVIe siècle, on parle de « knots gardens «, du nom de « knots « (noeuds) que l'on donnait à chaque carré composant le jardin. Ces carrés étaient généralement bordés de petits arbustes à feuilles persistantes, tels que le thym, la santoline, le romarin ou le buis, et donnaient une impression de « broderies «, avec des rangées de plantes de couleurs différentes s'entrecroisant comme des fils verts, argentés ou gris-vert. Chacun d'entre eux était différent du voisin ; certains contenaient un motif géométrique simple, d'autres des lettres ou des symboles héraldiques, d'autres encore un labyrinthe. L'ensemble des douze ou seize knots composant le jardin pouvait donc être à la fois diffus et mystérieux. L'espace séparant les rangées de fleurs était souvent rempli de gravier ou de sable coloré, ou parfois de fleurs isolées. Hampton Court Palace près de Londres possède un des plus fameux exemple de labyrinthe. 5 LE JARDIN À LA FRANÇAISE Au début du XVIIe siècle, les jardiniers français combinèrent les divers éléments en un motif homogène de manière à obtenir une plus grande unité formelle. Le parterre, composé de plusieurs unités, était conçu pour être vu de haut. Il représentait, au pied de l'habitation, un motif visible depuis les fenêtres. Le parterre fut une des composantes essentielles des jardins dit « à la française «, élaborés par des architectes jardiniers dont André Le Nôtre est le plus connu. Les Tuileries, Vaux-le-Vicomte et Versailles possèdent des jardins conçus en partie ou totalement par Le Nôtre. Le jardin à la française inspira toute l'Europe du XVIIe siècle et on trouve notamment son influence aux Pays-Bas, à Het Loo, en Angleterre, à Hampton Court, en Allemagne, à Herrenhausen et en Suède, à Drottningholm. Dans les jardins à la française, la perspective centrale était essentielle. Construits suivant un axe central, matérialisé par une allée partant du centre de la maison, ils mettaient la demeure au centre d'une nature domestiquée, d'un monde soumis à l'homme. De part et d'autre de l'allée centrale, la nature était en effet apprivoisée, ordonnée, embellie et traduisait la puissance du maître des lieux. Le principe de la symétrie s'appliquait également aux haies et aux arbres bordant le jardin, ainsi qu'aux avenues de verdure qui, comme à Versailles, s'étendent sur des kilomètres et constituent le parc. Avant ces grands jardins d'agréments, le XVIIe siècle français avait donné le jour à des jardins plus scientifiques dont le Jardin des Plantes, à Paris, est sans doute un des plus beaux exemples. Projeté dès le XVIe siècle par Henri IV et Sully, le Jardin des Plantes ne fut réalisé qu'en 1626 sous Louis XIII et développé par Buffon au XVIIIe siècle. Il vit passer les plus grands botanistes et naturalistes français et réunit encore les essences parmi les plus rares. 6 LE JARDIN À L'ANGLAISE La tradition des jardins à la française se poursuivit dans toute l'Europe jusque vers 1780. Toutefois dès le début du XVIIIe siècle, de nouvelles tendances apparurent en Angleterre, pour des raisons à la fois politiques et esthétiques. Les jardins français symbolisaient la monarchie absolue, alors qu'une monarchie de nature différente s'était mise en place en Grande-Bretagne. Pour l'idéalisme anglais épris de liberté, le « naturel « était préférable à l'artificiel. Les lignes droites étaient rejetées au profit des courbes plus douces (le « serpentin « ou ligne en « S « en particulier) et l'art de la taille ainsi que les fontaines furent exclus. On appréciait, au contraire, les éléments pittoresques : champs vallonnés, méandres des cours d'eau et forêts au loin. Les architectes jardiniers tentèrent soit d'imiter de tels paysages, soit de les rendre présents visuellement dans leurs jardins en remplaçant les haies et les murs par des fossés qui ne faisaient pas obstacle à la vue et constituaient néanmoins une barrière difficilement franchissable. On parla de jardin à l'anglaise par opposition au jardin à la française. Au cours du XVIIIe siècle, le paysage prit une importance de plus en plus grande. Vers la fin des années 1720, William Kent donna au lac artificiel de Chiswick un contour irrégulier pour lui donner une apparence plus naturelle ; il fut imité en cela à plusieurs reprises par Capability Brown. Brown détournait les cours d'eau et laissait l'eau envahir naturellement le jardin. C'est dans cet esprit qu'il travailla aux jardins de Blenheim Palace. Les aspects les plus sauvages de la nature furent progressivement introduits dans le jardin à l'anglaise sous forme de falaises, de bosquets touffus et de monuments primitifs. 7 LE XIXE SIÈCLE Dans les années 1820-1830, deux événements exercèrent une influence considérable sur l'art du jardinage : les grandes serres et la tondeuse à gazon. On trouve, déjà au XVIe siècle, des constructions spéciales destinées à abriter les plantes fragiles. Dès le XVIIe siècle, on construisit pour conserver les agrumes et les essences exotiques des orangeraies, parmi lesquelles il faut citer celle de Versailles, aux proportions imposantes. Il fallut attendre 1820 pour voir les premières serres. La grande serre du parc de Syon, près de Londres, fut construite en 1827-1830 ; elle comportait des poutres en fonte, des larges baies vitrées et un dispositif de chauffage approprié afin que les plantes exotiques aient suffisamment de lumière, d'espace et de chaleur. En France, les trois serres du Jardin des Plantes ont été construites entre 1830 et 1837 par Rohault de Fleury, un des premiers architectes français à expérimenter le fer en tant que matériau de construction. La première est consacrée aux plantes mexicaines, la deuxième aux plantes australiennes et la troisième, le Jardin d'hiver, est réservée aux végétaux tropicaux. La tondeuse à gazon, inventée par Edwin Beard Budding, fut brevetée en 1830. Les jardiniers devaient auparavant faucher l'herbe et, dans le cas de grandes étendues, on laissait paître les moutons. L'invention de Budding, qui fut rapidement fabriquée à grande échelle, permit de tondre très facilement et régulièrement les pelouses. Le XIXe siècle est également, en France, une période de création de jardins publics. Le parc des Buttes-Chaumont, projet de Napoléon III pour l'est de Paris, fut conçu grâce à une volonté d'aménager des espaces verts pour les classes laborieuses de la ville. Créé entre 1866 et 1867, par l'ingénieur Darcel et le paysagiste Barillet-Deschamps, sous la direction du grand ordonnateur des promenades parisiennes du second Empire, Alphand, le jardin culmine à 101 m d'altitude. C'est à ce type de parc, transformé en paysage de ruines, aux terrains volontairement accidentés pour donner un air plus sauvage que l'on donne le nom de jardin pittoresque. Né à la fin du XVIIIe siècle et très en vogue au XIXe siècle, le jardin pittoresque est soumis à l'asymétrie, à l'irrégularité et emprunte volontiers aux architectures exotiques ou folkloriques. Si l'architecture chinoise (et en particulier les pagodes) fut souvent imitée dans les jardins européens à partir du XVIIIe siècle, la conception asiatique du jardin ne fut réellement prise en compte dans les pays occidentaux que vers le milieu du XIXe siècle. Et l'influence du jardin japonais ne s'est fait sentir que dans les années 1880-1890. 8 LE XXE SIÈCLE Au XXe siècle, les deux principales approches en matière de jardins -- formelle et naturelle -- ont conduit à de nombreuses expériences, certaines se concentrant sur un élément en particulier, d'autres choisissant la profusion. Quelques jardiniers ont combiné ces différentes options et divisé le jardin en différentes parties. Comme à la villa d'Este, en Italie, ou à Heidelberg, en Allemagne, des haies, des treilles, des murs ou des terrasses séparent ce qu'on appelle les « pièces de jardin «, dans lesquelles divers styles et combinaisons de fleurs peuvent être indépendamment utilisés. Au XXe siècle, cette approche se concrétisa pour la première fois en Grande-Bretagne. Dans les années 1930-1940, Sissinghurst était le meilleur exemple de jardin divisé en multiples sections d'intérêts divers, chacune d'entre elle étant conçue de manière autonome et plus ou moins nettement séparée du reste du jardin. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
histoire

« Turquie (v.

1580), le platane, de Perse, via le sud-est de l'Europe (v.

1582), la pomme de terre, d'Amérique du Sud (1585), le yucca, d'Amérique centrale (1593), le tournesol, d'Amérique du Nord occidentale, via l'Espagne (av.

1597), la capucine, d'Amérique du Sud (av.

1597), le marron d'Inde, des Balkans (av.

1616), la passiflore, d'Amérique centrale (av.

1629), la vigne vierge, d'Amérique du Nord (1637), le pois de senteur, de la Sicile (1699). Pour l'Angleterre du XVI e siècle, on parle de « knots gardens », du nom de « knots » (nœuds) que l'on donnait à chaque carré composant le jardin.

Ces carrés étaient généralement bordés de petits arbustes à feuilles persistantes, tels que le thym, la santoline, le romarin ou le buis, et donnaient une impression de « broderies », avec des rangées de plantes de couleurs différentes s'entrecroisant comme des fils verts, argentés ou gris-vert.

Chacun d'entre eux était différent du voisin ; certains contenaient un motif géométrique simple, d'autres des lettres ou des symboles héraldiques, d'autres encore un labyrinthe.

L'ensemble des douze ou seize knots composant le jardin pouvait donc être à la fois diffus et mystérieux.

L'espace séparant les rangées de fleurs était souvent rempli de gravier ou de sable coloré, ou parfois de fleurs isolées.

Hampton Court Palace près de Londres possède un des plus fameux exemple de labyrinthe. 5 LE JARDIN À LA FRANÇAISE Au début du XVII e siècle, les jardiniers français combinèrent les divers éléments en un motif homogène de manière à obtenir une plus grande unité formelle.

Le parterre, composé de plusieurs unités, était conçu pour être vu de haut.

Il représentait, au pied de l'habitation, un motif visible depuis les fenêtres.

Le parterre fut une des composantes essentielles des jardins dit « à la française », élaborés par des architectes jardiniers dont André Le Nôtre est le plus connu.

Les Tuileries, Vaux-le-Vicomte et Versailles possèdent des jardins conçus en partie ou totalement par Le Nôtre.

Le jardin à la française inspira toute l'Europe du XVII e siècle et on trouve notamment son influence aux Pays-Bas, à Het Loo, en Angleterre, à Hampton Court, en Allemagne, à Herrenhausen et en Suède, à Drottningholm. Dans les jardins à la française, la perspective centrale était essentielle.

Construits suivant un axe central, matérialisé par une allée partant du centre de la maison, ils mettaient la demeure au centre d'une nature domestiquée, d'un monde soumis à l'homme.

De part et d'autre de l'allée centrale, la nature était en effet apprivoisée, ordonnée, embellie et traduisait la puissance du maître des lieux.

Le principe de la symétrie s'appliquait également aux haies et aux arbres bordant le jardin, ainsi qu'aux avenues de verdure qui, comme à Versailles, s'étendent sur des kilomètres et constituent le parc. Avant ces grands jardins d'agréments, le XVII e siècle français avait donné le jour à des jardins plus scientifiques dont le Jardin des Plantes, à Paris, est sans doute un des plus beaux exemples.

Projeté dès le XVI e siècle par Henri IV et Sully, le Jardin des Plantes ne fut réalisé qu'en 1626 sous Louis XIII et développé par Buffon au XVIII e siècle.

Il vit passer les plus grands botanistes et naturalistes français et réunit encore les essences parmi les plus rares. 6 LE JARDIN À L'ANGLAISE La tradition des jardins à la française se poursuivit dans toute l'Europe jusque vers 1780.

Toutefois dès le début du XVIII e siècle, de nouvelles tendances apparurent en Angleterre, pour des raisons à la fois politiques et esthétiques.

Les jardins français symbolisaient la monarchie absolue, alors qu'une monarchie de nature différente s'était mise en place en Grande-Bretagne.

Pour l'idéalisme anglais épris de liberté, le « naturel » était préférable à l'artificiel.

Les lignes droites étaient rejetées au profit des courbes plus douces (le « serpentin » ou ligne en « S » en particulier) et l'art de la taille ainsi que les fontaines furent exclus.

On appréciait, au contraire, les éléments pittoresques : champs vallonnés, méandres des cours d'eau et forêts au loin. Les architectes jardiniers tentèrent soit d'imiter de tels paysages, soit de les rendre présents visuellement dans leurs jardins en remplaçant les haies et les murs par des fossés qui ne faisaient pas obstacle à la vue et constituaient néanmoins une barrière difficilement franchissable.

On parla de jardin à l'anglaise par opposition au jardin à la française. Au cours du XVIII e siècle, le paysage prit une importance de plus en plus grande.

Vers la fin des années 1720, William Kent donna au lac artificiel de Chiswick un contour irrégulier pour lui donner une apparence plus naturelle ; il fut imité en cela à plusieurs reprises par Capability Brown.

Brown détournait les cours d'eau et laissait l'eau envahir naturellement le jardin.

C'est dans cet esprit qu'il travailla aux jardins de Blenheim Palace. Les aspects les plus sauvages de la nature furent progressivement introduits dans le jardin à l'anglaise sous forme de falaises, de bosquets touffus et de monuments primitifs. 7 LE XIX E SIÈCLE Dans les années 1820-1830, deux événements exercèrent une influence considérable sur l'art du jardinage : les grandes serres et la tondeuse à gazon. On trouve, déjà au XVI e siècle, des constructions spéciales destinées à abriter les plantes fragiles.

Dès le XVII e siècle, on construisit pour conserver les agrumes et les essences exotiques des orangeraies, parmi lesquelles il faut citer celle de Versailles, aux proportions imposantes.

Il fallut attendre 1820 pour voir les premières serres.

La grande serre du parc de Syon, près de Londres, fut construite en 1827-1830 ; elle comportait des poutres en fonte, des larges baies vitrées et un dispositif de chauffage approprié afin que les plantes exotiques aient suffisamment de lumière, d'espace et de chaleur.

En France, les trois serres du Jardin des Plantes ont été construites entre 1830 et 1837 par Rohault de Fleury, un des premiers architectes français à expérimenter le fer en tant que matériau de construction.

La première est consacrée aux plantes mexicaines, la deuxième aux plantes australiennes et la troisième, le Jardin d'hiver, est réservée aux végétaux tropicaux. La tondeuse à gazon, inventée par Edwin Beard Budding, fut brevetée en 1830.

Les jardiniers devaient auparavant faucher l'herbe et, dans le cas de grandes étendues, on laissait paître les moutons.

L'invention de Budding, qui fut rapidement fabriquée à grande échelle, permit de tondre très facilement et régulièrement les pelouses. Le XIX e siècle est également, en France, une période de création de jardins publics.

Le parc des Buttes-Chaumont, projet de Napoléon III pour l'est de Paris, fut conçu grâce à une volonté d'aménager des espaces verts pour les classes laborieuses de la ville.

Créé entre 1866 et 1867, par l'ingénieur Darcel et le paysagiste Barillet-Deschamps, sous la direction du grand ordonnateur des promenades parisiennes du second Empire, Alphand, le jardin culmine à 101 m d'altitude.

C'est à ce type de parc, transformé en paysage de ruines, aux terrains volontairement accidentés pour donner un air plus sauvage que l'on donne le nom de jardin pittoresque.

Né à la fin du XVIII e siècle et très en vogue au XIX e siècle, le jardin pittoresque est soumis à l'asymétrie, à l'irrégularité et emprunte volontiers aux architectures exotiques ou folkloriques. Si l'architecture chinoise (et en particulier les pagodes) fut souvent imitée dans les jardins européens à partir du XVIII e siècle, la conception asiatique du jardin ne fut réellement prise en compte dans les pays occidentaux que vers le milieu du XIX e siècle.

Et l'influence du jardin japonais ne s'est fait sentir que dans les années 1880-1890. 8 LE XX E SIÈCLE. »

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