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journal - littérature.

Publié le 28/04/2013

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journal - littérature. 1 PRÉSENTATION journal (littérature), écrit à vocation intime, en principe non destiné à la publication. Le journal, consistant en des notations d'événements de la vie privée, de commentaires et de remarques, est organisé chronologiquement selon des rythmes variables. Les auteurs de journaux intimes sont appelés diaristes ou journaliers. 2 CARACTÉRISTIQUES DU JOURNAL 2.1 Définition et motivations Le journal intime est un lieu où l'on se confie. La notion d'intimité varie d'un auteur à l'autre. Elle peut renvoyer à ce qui est au plus profond de soi, mais aussi à ce qui doit échapper aux regards indiscrets. Au sens large, elle désigne tout ce qui préoccupe et intéresse l'auteur. Le diariste consigne ses expériences récentes, ses pensées, ses sentiments plus ou moins régulièrement, idéalement au jour le jour, d'où le caractère fragmentaire et discontinu du journal. L'écriture peut se déployer tout au long d'une vie ou bien sur une période donnée de l'existence. L'inscription de la date est l'unique véritable contrainte du genre. Le discours est souvent introspectif, mais le journal contient aussi une part importante de récit quand l'auteur met l'accent sur les événements vécus, les rencontres. Dans le journal de voyage, les descriptions deviennent généralement prédominantes. Les conversations sont souvent rapportées au style indirect. Le style quasi télégraphique est employé pour noter des informations factuelles : « Continué OEdipe. Écrit sept pages en deux jours. «, note, par exemple, Henri Bauchau dans son journal (Jour après jour : journal d'OEdipe sur la route 1983-1989, 1992). Les initiales sont parfois utilisées pour désigner des personnes dont, par exemple, l'identité doit rester cachée. Plus généralement, le recours à des codes est fréquent. Les journaux d'écrivains ou d'intellectuels comprennent par ailleurs souvent de nombreuses citations. D'autres peuvent contenir des dessins, des objets collés. Les motivations pour tenir un journal peuvent être très différentes d'un auteur à un autre : laisser une trace, garder trace de ce qui a été vécu, s'exercer à écrire, se retrouver soi-même, se saisir comme un tout, se confier ; le journal joue alors le rôle de confident. Certains écrivains ont pu y évoquer leur homosexualité, tels André Gide, Marcel Jouhandeau ou Julien Green. Pour certains auteurs, le journal constitue la quasi-totalité de leur oeuvre, comme le monumental Journal intime (1847-1881) d'Henri-Frédéric Amiel ou encore le Journal d'Anaïs Nin, que cette dernière commence à tenir à l'âge de onze ans. Pour d'autres, il n'en représente qu'un aspect (Journal d'André Gide, publié de 1943 à 1953). Il peut être directement lié à l'écriture d'une oeuvre littéraire de fiction ou se situer en marge d'une activité autre que la littérature, comme par exemple, la peinture pour Eugène Delacroix ou Odilon Redon, l'histoire pour Jules Michelet. 2.2 La question de la publication À la différence des mémoires et de l'autobiographie, et à l'instar de la correspondance, autres formes du champ biographique, le journal intime entretient une relation ambiguë avec le concept d'oeuvre, puisqu'il n'a, a priori, pas vocation à être publié. Les journaux qui sont parvenus à la connaissance du public sont ceux d'auteurs ou de personnalités connues. Les journaux intimes d'inconnus n'ont été publiés qu'exceptionnellement (le Journal d'Anne Frank, jeune juive allemande cachée avec sa famille à Amsterdam, retrouvé dans sa cachette et publié en 1947 après la disparition de son auteur en 1945 dans un camp d'extermination nazi, par exemple). La publication des journaux d'écrivains est fréquemment posthume, encore que des fragments aient parfois été édités du vivant de leur auteur. Par ailleurs, le journal d'un écrivain ou d'un artiste est souvent empli des échos du travail créateur. Comme il recueille des confidences, le journal intime est également souvent voué à demeurer secret. Il est parfois détruit, partiellement ou entièrement, par son auteur ou par des proches inquiets des révélations qu'il contient. Certains auteurs, qui le destinent à l'édition ou envisagent une publication posthume, le remanient profondément pour ne garder que ce qu'ils veulent dévoiler. En outre, lorsqu'il est très volumineux, il n'est parfois publié que sous forme d'extraits. 2.3 Quelques genres proches : carnets, cahiers, journal fictif... Comme les journaux intimes, les carnets et les cahiers sont écrits au jour le jour, mais ils constituent souvent des recueils d'idées ou de notes établis en vue d'une oeuvre et où l'intime est peu présent. Le roman intime adopte parfois la forme du journal fictif. Daniel Defoe utilise cette forme dans son Journal de l'année de la peste (A Journal of the Plague Year, 1722) et Søren Kierkegaard, dans son roman le Journal du séducteur (Forförerens Dagbog, 1843), narre jour après jour les étapes de la séduction d'une jeune fille par le dandy Johannes. Georges Bernanos écrit pour sa part le Journal d'un curé de campagne (1936) et le roman de Jean-Paul Sartre la Nausée (1938) se présente sous la forme d'un journal intime. Comme le journal intime, la correspondance est un lieu où l'on se confie. Mais les lettres ont un destinataire réel et qui est nommé. Le journal n'a pas de destinataire, ou bien celui-ci est fictif ; Anne Frank, par exemple, a donné à son Journal (édition posthume, 1947) la forme d'une correspondance où elle s'adresse à Kitie, une amie imaginaire. Dans le journal, le temps écoulé entre le temps de la narration et l'événement raconté (le temps de l'histoire) est très réduit. Il est bien plus grand dans l'autobiographie ou les mémoires, écrits souvent longtemps après les faits évoqués. La rétrospective porte sur la vie entière ou une longue période de la vie. L'intention de l'auteur y est de présenter l'histoire de sa personnalité, tandis dans le journal intime, celle-ci se dégage d'elle même. Certains journaux ont été tenus de façon quotidienne ou presque quotidienne, auquel cas une analogie s'impose avec le journal de bord des voyageurs. 3 HISTOIRE DU GENRE 3.1 Une tradition récente Le journal religieux est la première forme du journal intime. Le premier grand journal de ce type est celui d'Ignace de Loyola (Journal des motions intérieures), composé entre 1544 et 1545. Cependant, avant le des journaux. Les publications de ce genre d'écrits privés ne commencent en France que dans la seconde moitié du XIe XIXe XVIIIe siècle, peu de personnes écrivent siècle. La tradition du journal est beaucoup plus ancienne au Japon. Les journaux de dames de cour sont très en vogue aux siècles, à l'époque Heian (794-1185) : citons notamment le Journal (Murasaki Shikibu Nikki) de Murasaki Shikibu qui couvre la période de 1008 à 1010. Xe et En Europe, un des journaux intimes les plus célèbres est celui de Samuel Pepys (1660-1669), dans lequel l'écrivain non seulement s'observe et se dépeint lui-même avec une lucidité dépourvue de complaisance et de retenue notant ses pensées et ses activités quotidiennes, évoquant son goût pour la musique et le théâtre, son bonheur familial et ses amours passagères, mais aussi décrit les événements dont il est le témoin, en particulier la peste de 1665 et le grand incendie de Londres de 1666, ce qui fait de son journal un témoignage précieux aussi pour des historiens. Son journal, écrit dans un langage chiffré, n'a été décrypté que deux siècles plus tard (1970-1983). John Evelyn, contemporain de Samuel Pepys, tient pour sa part, presque toute sa vie durant, un Kalendarium, publié pour la première fois en 1818. En France, Montaigne écrit son Journal de voyage en Italie (1774), rédigé en 1580-1581, mais c'est surtout les romantiques qui, au siècle suivant, exploitent les potentialités littéraires du journal, notamment Alfred de Vigny ( Journal d'un poète, 1867) et Benjamin Constant (Journaux intimes, qui ne seront publiés intégralement qu'en 1952). Stendhal commence quant à lui à rédiger son Journal (posthume, 1888-1935) dès 1801, alors qu'il n'est encore que le jeune Henri Beyle, et le poursuit jusqu'en 1819. Le Journal des frères Goncourt appartient au type des journaux littéraires, comme l'indique son sous-titre, « Mémoires de la vie littéraire «. Il présente la particularité d'avoir été écrit par les deux frères depuis 1851 jusqu'à la mort du dernier d'entre eux, Edmond, en 1896. 3.2 Au XIXe Développement et démocratisation siècle, la pratique de l'écriture du journal se développe et se démocratise. Le journal intime est commandé par l'institution, l'école, les institutrices ou les mères, indique Philippe Lejeune, spécialiste de l'écriture autobiographique et du journal intime, qui a publié un certain nombre d'essais et d'anthologies sur le sujet, dont Un journal à soi (1997) et le Journal intime : histoire et anthologie (2006), en collaboration avec Catherine Bogaert, les Brouillons de soi (1998) et « Cher écran... « : journal personnel, ordinateur, Internet (2000). Il a notamment enquêté sur les journaux de jeunes filles françaises du XIXe siècle et publié le Moi des demoiselles (1993). Placées en état d'infériorité sociale, elles y exprimaient leur rébellion comme les adolescents d'aujourd'hui qui à travers journaux, carnets ou blogs expriment leur révolte, leurs passions, etc. Chez André Gide, l'écriture de son Journal (publié de 1943 à 1953) est inséparable de sa création littéraire, comme en témoigne le roman les Faux-monnayeurs (1926) et le Journal des Faux-monnayeurs écrits simultanément. Dans les Fauxmonnayeurs, des fragments du journal d'Édouard, un des personnages, alternent par ailleurs avec la narration romanesque. De nombreux autres écrivains, notamment Paul Léautaud, qui publie un Journal littéraire (22 volumes, à partir de 1956), Léon Bloy, Julien Green, Colette, Henry de Montherlant, Franz Kafka, Witold Gombrowicz et Léon Tolstoï, tiennent également des journaux intimes. Parfois certaines périodes sont particulièrement propices à ce genre d'écriture, comme les Première et Seconde Guerres mondiales, pendant lesquelles écrivains (Romain Rolland ou Jacques Rivière), soldats, prisonniers ou anonymes (Anne Frank) tiennent des journaux. Parmi les journaux publiés dans la deuxième moitié du XXe siècle on peut citer l'Herbe bleue (1971), journal intime d'une jeune droguée, restée anonyme ; l'oeuvre s'est révélée ensuite une fiction, attribuée à l'éditrice Béatrice Sparks, Cytomégalovirus (1992) d'Hervé Guibert, journal d'hospitalisation paru après sa mort qui témoigne du fléau du sida ou les journaux d'Henry Bauchau écrits en même temps que ses romans : OEdipe sur la route (1990) et Jour après jour : journal d'OEdipe sur la route 1983-1989 (1992), Antigone (1997) et le Journal d'Antigone 1989-1997 (1999). 3.3 Le blog : un journal intime sur Internet Depuis la fin des années 1990, le journal intime a trouvé un nouveau support avec Internet. Si l'on considère les textes qu'ils contiennent et si l'on se limite aux blogs dans lesquels l'auteur se prend lui-même comme sujet d'étude, on note de nombreux points communs entre blogs et journaux intimes : écriture au jour le jour, caractère fragmentaire, inscription de la date, etc. Mais il existe aussi des différences qui tiennent au support, numérique et en ligne pour le blog, ainsi qu'à la notion de publication. Le blog est « publié « au rythme de l'écriture. Il ressort souvent davantage d'une chronique personnelle que du journal intime. Une autre particularité a trait à l'interactivité : chaque page du blog est susceptible d'être commentée et les commentaires sont immédiatement « publiés «. Le lecteur devient « auteur « à son tour et intervient dans le récit, qui peut prendre parfois la voie d'une correspondance. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« En Europe, un des journaux intimes les plus célèbres est celui de Samuel Pepys (1660-1669), dans lequel l’écrivain non seulement s’observe et se dépeint lui-même avec une lucidité dépourvue de complaisance et de retenue notant ses pensées et ses activités quotidiennes, évoquant son goût pour la musique et le théâtre, son bonheur familial et ses amours passagères, mais aussi décrit les événements dont il est le témoin, en particulier la peste de 1665 et le grand incendie de Londres de 1666, ce qui fait de son journal un témoignage précieux aussi pour des historiens.

Son journal, écrit dans un langage chiffré, n’a été décrypté que deux siècles plus tard (1970-1983).

John Evelyn, contemporain de Samuel Pepys, tient pour sa part, presque toute sa vie durant, un Kalendarium, publié pour la première fois en 1818. En France, Montaigne écrit son Journal de voyage en Italie (1774) , rédigé en 1580-1581, mais c’est surtout les romantiques qui, au siècle suivant, exploitent les potentialités littéraires du journal, notamment Alfred de Vigny ( Journal d'un poète , 1867) et Benjamin Constant ( Journaux intimes, qui ne seront publiés intégralement qu’en 1952).

Stendhal commence quant à lui à rédiger son Journal (posthume, 1888-1935) dès 1801, alors qu’il n’est encore que le jeune Henri Beyle, et le poursuit jusqu’en 1819.

Le Journal des frères Goncourt appartient au type des journaux littéraires, comme l’indique son sous-titre, « Mémoires de la vie littéraire ». Il présente la particularité d’avoir été écrit par les deux frères depuis 1851 jusqu’à la mort du dernier d’entre eux, Edmond, en 1896. 3. 2 Développement et démocratisation Au XIXe siècle, la pratique de l’écriture du journal se développe et se démocratise.

Le journal intime est commandé par l’institution, l’école, les institutrices ou les mères, indique Philippe Lejeune, spécialiste de l’écriture autobiographique et du journal intime, qui a publié un certain nombre d’essais et d’anthologies sur le sujet, dont Un journal à soi (1997) et le Journal intime : histoire et anthologie (2006), en collaboration avec Catherine Bogaert, les Brouillons de soi (1998) et « Cher écran… » : journal personnel, ordinateur, Internet (2000).

Il a notamment enquêté sur les journaux de jeunes filles françaises du XIXe siècle et publié le Moi des demoiselles (1993).

Placées en état d’infériorité sociale, elles y exprimaient leur rébellion comme les adolescents d’aujourd’hui qui à travers journaux, carnets ou blogs expriment leur révolte, leurs passions, etc. Chez André Gide, l’écriture de son Journal (publié de 1943 à 1953) est inséparable de sa création littéraire, comme en témoigne le roman les Faux-monnayeurs (1926) et le Journal des Faux-monnayeurs écrits simultanément .

Dans les Faux- monnayeurs , des fragments du journal d’Édouard, un des personnages, alternent par ailleurs avec la narration romanesque.

De nombreux autres écrivains, notamment Paul Léautaud, qui publie un Journal littéraire (22 volumes, à partir de 1956), Léon Bloy, Julien Green, Colette, Henry de Montherlant, Franz Kafka, Witold Gombrowicz et Léon Tolstoï, tiennent également des journaux intimes.

Parfois certaines périodes sont particulièrement propices à ce genre d’écriture, comme les Première et Seconde Guerres mondiales, pendant lesquelles écrivains (Romain Rolland ou Jacques Rivière), soldats, prisonniers ou anonymes (Anne Frank) tiennent des journaux. Parmi les journaux publiés dans la deuxième moitié du XXe siècle on peut citer l’Herbe bleue (1971), journal intime d’une jeune droguée, restée anonyme ; l’œuvre s’est révélée ensuite une fiction, attribuée à l’éditrice Béatrice Sparks, Cytomégalovirus (1992) d’Hervé Guibert , journal d’hospitalisation paru après sa mort qui témoigne du fléau du sida ou les journaux d’Henry Bauchau écrits en même temps que ses romans : Œdipe sur la route (1990) et Jour après jour : journal d’Œdipe sur la route 1983-1989 (1992), Antigone (1997) et le Journal d'Antigone 1989-1997 (1999). 3. 3 Le blog : un journal intime sur Internet Depuis la fin des années 1990, le journal intime a trouvé un nouveau support avec Internet.

Si l’on considère les textes qu’ils contiennent et si l’on se limite aux blogs dans lesquels l’auteur se prend lui-même comme sujet d’étude, on note de nombreux points communs entre blogs et journaux intimes : écriture au jour le jour, caractère fragmentaire, inscription de la date, etc.

Mais il existe aussi des différences qui tiennent au support, numérique et en ligne pour le blog, ainsi qu’à la notion de publication.

Le blog est « publié » au rythme de l’écriture.

Il ressort souvent davantage d’une chronique personnelle que du journal intime.

Une autre particularité a trait à l’interactivité : chaque page du blog est susceptible d’être commentée et les commentaires sont immédiatement « publiés ».

Le lecteur devient « auteur » à son tour et intervient dans le récit, qui peut prendre parfois la voie d’une correspondance. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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