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Kertész, Imre - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Kertész, Imre - littérature. 1 PRÉSENTATION Kertész, Imre (1929- ), écrivain d'origine hongroise, lauréat du prix Nobel de littérature 2002 pour l'ensemble de son oeuvre. 2 UN ÉCRIVAIN DE L'OMBRE Né à Budapest, Imre Kertész a toujours associé les temps forts de sa vie à certains événements historiques : « J'appartiens à une génération dont la vie peut être caractérisée par quelques dates : 1944, 1945, 1948, 1953, 1956. Je pourrais compléter cette liste avec quelques souvenirs, quelques ajouts personnels et quelques anecdotes, mais à quoi cela servirait-il ? « (Être sans destin). En 1944, à l'âge de 15 ans, Imre Kertész est déporté à Auschwitz-Birkenau puis à Zeitz, près de Buchenwald. Libéré en 1945 des camps de la mort il revient dans sa ville natale, où il débute en 1948 une carrière de journaliste. Licencié en 1951 lorsque le journal devient un organe du Parti communiste, il travaille quelque temps dans une usine avant de rejoindre le département presse du ministère de l'Industrie. Il est renvoyé de nouveau par ses supérieurs qui doutent de ses vertus bureaucratiques et de la force de son engagement idéologique. Il décide alors de vivre de sa plume. Il écrit des pièces de théâtre après avoir découvert l'oeuvre d'Albert Camus : « J'avais pris la décision de devenir écrivain à 25 ans. Je n'avais aucune formation. Ma plus grande expérience a été Camus, il m'était totalement inconnu quand j'ai feuilleté l'Étranger dans une librairie. Le titre m'intéressait, en hongrois c'était Indifférence. J'ai senti que ce livre avait été écrit pour moi. « Pour écrire, il se réfugie à l'abri du froid, des regards et de la dictature stalinienne de Mátyás Rákosi, dans des cafés de Budapest. Tenu de gagner sa vie et condamné à écrire de manière consensuelle, il publie plusieurs comédies musicales, genre très en vogue en Hongrie dans les années 1960. Servies par les plus grandes stars de la scène hongroise de l'époque, ses pièces lui rapportent de quoi survivre. Imre Kertész est l'auteur de nombreuses traductions vers le hongrois, notamment Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud, Elias Canetti, Ludwig Wittgenstein, Arthur Schnitzler, auteurs qui auront par ailleurs une grande influence sur son oeuvre. Au même moment, il commence à écrire dans l'ombre Être sans destin. Une fois achevé, il tente de le présenter à plusieurs éditeurs mais essuie plusieurs refus jusqu'à ce que Pal Réz, éditeur et traducteur reconnu en permette la publication en 1975. Mais son livre sort dans l'indifférence générale, et il lui faut attendre le début des années 1980 et une excellente critique de Gyorgy Spiró pour que ce premier livre commence à susciter l'engouement de quelques lecteurs. Tenu à l'écart par le régime communiste, Imre Kertész n'atteint la reconnaissance internationale qu'après la chute du régime ; sa notoriété n'a depuis cessé de grandir, et il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. La parution erratique de ses traductions tient à cette censure. 3 LA RECONNAISSANCE Etre sans destin, dont la dimension largement autobiographique est une évidence, raconte l'histoire d'un jeune homme de Budapest arraché à sa famille et déporté dans des camps de concentration en 1944. Il fait lui-même la chronique impassible de son existence depuis que l'étoile jaune a fait de lui un être à part. Le ton distant voire détaché fait la singularité décalée de ce texte au cours duquel il déclare : « Je voudrais vivre encore un peu dans ce beau camp de concentration «. Au fur et à mesure, l'horreur se dévoile dans la description réaliste, et la vie du jeune homme de 15 ans sursaute « dans les intervalles de la souffrance, parmi les cheminées «. Le narrateur est condamné non pas à vivre mais à survivre après l'expérience de l'Holocauste : « Je vais continuer à vivre ma vie invivable. Il n'y a aucune absurdité qu'on ne puisse vivre tout naturellement «. Interrogé sur le contexte dans lequel il se remémora les souvenirs d'un enfant de 15 ans, Imre Kertész répondit que le socialisme goulasch qui suivit 1956 opéra dans son esprit comme une réminiscence des camps de concentration. Actes Sud traduit Être sans destin en France en 1998. 4 L'ÉCRITURE COMME DESTIN Second volume de son autobiographie romanesque, Le refus prend place dans l'oeuvre de Imre Kertész entre Être sans destin et Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas. Publié en Hongrie en 1988, cet ouvrage se présente comme une mise en abîme sur le thème de l'écriture. Le refus de son premier manuscrit par un éditeur de Budapest en 1970 engendre chez l'écrivain une remise en question quotidienne du sens de son acte d'écriture et de son existence. « Quand je pense à un nouveau roman, je pense toujours à Auschwitz «. Imre Kertész relate l'expérience malheureuse et absurde d'un jeune journaliste arrivé dans un pays étranger et licencié par la direction du journal avant même d'avoir commencé. Le sentiment d'absurdité de la situation, ses rencontres énigmatiques dans les cafés, les dialogues insensés avec les fonctionnaires de l'administration le convainquent d'une seule chose : si tout est insensé, le seul moyen de donner sens à son propre destin est l'écriture. Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas est le premier livre traduit en français par les éditions Actes Sud en 1995. Cette oraison funèbre exprime l'impossibilité d'assumer le don de la vie dans un monde traumatisé par l'Holocauste. Le narrateur pleure non seulement « l'enfant qui ne naîtra pas « mais encore cette humanité dans laquelle il ne se reconnaît pas. C'est pour l'enfant auquel il n'a jamais voulu donner naissance qu'Imre Kertész prononce le kaddish, la prière des morts de la religion juive. 5 UNE OEUVRE MARQUÉE PAR L'HOLOCAUSTE Dans Un autre, Chronique d'une métamorphose (1995) sous les traits d'un personnage apparemment libéré de son passé, traducteur de philosophes allemands, Imre Kertész déploie une pensée grave dans une sorte de journal commencé en 1991 et achevé en 1995 dont ses lectures, ses voyages et ses visions d'horreur constituent le cadre. Le ton de plus en plus cynique sert une critique de la culture occidentale comparée à « [...] une formule magique, le flux d'une masse anonyme dans un musée qui s'appelle toujours l'Europe [...] «, de la réunification de l'Allemagne et de l'intellectualisme littéraire contemporain. L'écrivain cherche aussi le moyen d'exprimer la folie meurtrière du XXe siècle et ne la trouve ni dans sa judéité ni dans sa nationalité mais dans le langage de la Bible et dans l'écriture, seules patries d'un être rejeté dans sa qualité même d'être humain. Ses lectures, essais et réflexions sont publiées dans plusieurs recueils : l'Holocauste comme culture (A holocaust mint kultúra, 1993) et l'Instant de silence pendant que le peloton d'éxécution recharge (A gondolatnyi csend, amíg kivégzõoztag újratölt, 1998, non publié en France), et La langue expatriée (Számûzött nyelv, 2001, non publié en France). En 2003 parait Liquidation (Felszámolás : regény, 2003), un roman où l'Holocauste est de nouveau la toile de fond d'une tragédie individuelle. Le Drapeau anglais (2004) rassemble trois textes de la fin des années 1970, le Drapeau anglais, le Chercheur de traces et Procès-Verbal. Roman policier (traduction française en 2006, parution en 1977 sous le titre Detektívtörténet), met en scène les ravages d'un régime dictatorial sur ses propres exécutants, dans une Amérique latine fictive. En 2001, Imre Kertész est accueilli au Collège des sciences, un institut de recherches privé situé à Berlin. Il reçoit le prix Hans Sahl (intellectuel antinazi exilé aux États-Unis) du Cercle des auteurs allemands pour l'ensemble de son oeuvre en 2001 et multiplie ses interventions dans les colloques universitaires d'Allemagne. Il est également le lauréat 2002 du 99e prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son oeuvre, à l'âge de 72 ans. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« En 2001, Imre Kertész est accueilli au Collège des sciences, un institut de recherches privé situé à Berlin.

Il reçoit le prix Hans Sahl (intellectuel antinazi exilé aux États-Unis) du Cercle des auteurs allemands pour l’ensemble de son œuvre en 2001 et multiplie ses interventions dans les colloques universitaires d’Allemagne.

Il est également le lauréat 2002 du 99 e prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre, à l’âge de 72 ans. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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