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Imre Kertész dit dans son discours du prix Nobel de 2002 : J'ai compris que l'espoir était un instrument du mal. D'après vous, est-ce le cheminement de cette compréhension d'un adolescent que racontent les deux romans au programme ?

Publié le 22/09/2010

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discours

 

Il utilise alors la perversion pour se chercher lui-même. La perversion consisterait à utiliser l’autre pour sa propre formation, à faire de son corps un lieu d’expérimentation. C’est ce qu’il se passe avec Basini de différentes manières. D’abord, par la violence et l’humiliation de Basini par Reiting et Beineberg. Lorsqu’il est en groupe, Törless se contente d’être un témoin passif face aux cruautés auxquelles il assiste. « Il entendit le sgémissements et les cris étouffés de Basini quin ne cessait d’implorer la pitié ; enfin il ne perçut plus qu’un geignement, comme un hurlement ravalé, des jurons proférés à voix basse, et le souffle brûlant, haletant de Beineberg. Törless n’avait pas bougé de sa place. […] Apparemment indifférent, il gardait les yeux fixés sur le plancher «. On voit bien ici qu’il fait partie des bourreaux, mais qu’il ne participe pas aux humiliations faites à Basini. Il se contente d’écouter et d’imaginer. Plus tard, il est dit que ces tortures lui permettent de s’analyser : « Törless aurait pu rester une heure dans cette position sans même s’en apercevoir. Si occupé que fût son esprit, il ne pensait à rien. En même temps, il s’observait. Mais c’était comme s’il regardait réellement dans le vide et qu’il ne se vît lui-même que de biais, dans un miroitement confus «. Nous sommes à nouveau face à la perversité attentiste, concernant notre personnage Törless, par opposition de la perversité agie (calculée et imposée) de Reiting et Beineberg. Ces derniers sont en effet les acteurs d’un sadisme prononcé sur leur camarade Basini, ils font le choix d’annuler Basini et de l’utiliser pour leur seul plaisir et en vue d’accroître leur pouvoir. 

discours

« signification immense, autant dire inconcevable, avaient perdu à mes yeux toute leur importance ».

Il n'a plus aucune consciencedu bien et du mal.

Il accepte le mal avec beaucoup de plus de tolérance que quiconque, et il se contente d'un bien minimal.

Toutespoir a fui son esprit.

Seul le temps reste en lui, cette seule chose qui puisse encore l'aider comme il le dit au journaliste à la fin: « Je veux dire que le temps, ça aide.

[…] A tout ».

Et lorsqu'on lui demande de parler de l'enfer des camps, il répond : « jepouvais en tout cas m'imaginer un camp de concentration ; puisque j'en avais une certaine connaissance, mais l'enfer, non ».

Il avécu l'horreur, et pour tout spectateur cela est qualifiable d' « enfer » alors que pour celui qui l'a vécu cela reste « un endroit oùon ne peut pas s'ennuyer ».

Il n'a même plus de mot pour qualifier ce qu'il a vécu, il n'a pas cette envie de hurler ce qu'il a subi, ila juste ce mal ancré en lui ; ce mal qu'il sait ne pouvoir faire disparaître en mettant des mots sur ce qu'il a vécu.

Rien ne peutfaire disparaître ce mal qui fait maintenant partie de lui, et qui le suivra toute sa vie.

Des mots ne peuvent le soulager, et il le saitdéjà. On constate une certaine évolution dans le regard de l'adolescent, dans l'espoir qu'il porte au monde qu'il entoure.

Cet espoirtravestit sa vision de la réalité et finit par disparaître totalement après avoir mis en action deux sortes de perversité.

La réalitél'amuse tout d'abord, l'indiffère ensuite pour finir par le rendre inexistant.

Son enfance est terminée, il est un adulte qui a étéprivé de son adolescence.

Nous allons voir ce qu'il en est pour l'élève Törless, dans un tout autre lieu : un pensionnat où il vit etétudie. Cet univers totalement différent du système concentrationnaire est basé pour notre personnage principal sur un conflit avec sescamarades.

Il n'est pas la propre victime de ce conflit et participe à la torture infligée à son camarade Basini. Lorsque Reiting fait le récit de son conflit avec Basini à Beineberg et Törless, ce dernier avoue faire partie de leur réunion parsimple désir de rester parmi eux et de n'être pas rejeté ; « Si Törless jouait le jeu, c'était uniquement pour ne pas rester enarrière.

Beineberg et Reiting, en revanche, prenaient ces choses terriblement au sérieux.

».

On voit alors qu'il est passif à ce qu'ilse passe et indifférent au conflit qui oppose ses camarades et Basini.

On le voit également un peu plus loin quand il dit « L'histoirede Reiting et de Basini, quand il y songeait, lui apparaissait dépourvue de toute importance ».

Ici, nous sommes face à de laperversité attentiste, dont nous avons déjà donné la définition.

Törless assiste une torture – certes encore irréelle – qui nel'importe aucunement, qui ne lui apporte rien et sur laquelle il n'a aucun point de vue.

Mais finalement cette attitude ne dure quele temps du récit de Reiting.

Tout de suite après, sous une impulsion soudaine, il se met à prendre le parti de Reiting, et mêmeplus que cela puisqu'il accuse totalement Basini : « Basini est un voleur.

[…] Ces gens-là, où que ce soit, dans le monde entier, onles châtie.

Il faut qu'il soit dénoncé, chassé de l'Ecole ! Qu'il aille s'amender ailleurs, il n'a plus rien à faire ici ! ».

Il est cependantprécisé qu'il n'est aucunement convaincu par ce qu'il dit : « Bien que Törless ne fût nullement convaincu de la cause qu'ildéfendait, il s'enflamma de nouveau ».

Encore une fois, Törless joue un rôle qui n'est pas le sien.

C'est cela qui le plonge dans unprofond désarrois ; la cruauté et la brutalité dans lesquelles il ne se reconnaît pas.

C'est un conflit d'identité qui agite saconscience.

Il se sent différent parmi tous les élèves du pensionnat qui sont du même sexe et du même âge que lui.

Törless tented'écrire à plusieurs reprises, et c'est chaque fois un échec.

Il fonde ensuite ses espoirs dans la lecture de Kant.

Il se cherche, ilessaie de comprendre qui il est.

Il sait juste qu'il est différent. Il utilise alors la perversion pour se chercher lui-même.

La perversion consisterait à utiliser l'autre pour sa propre formation, àfaire de son corps un lieu d'expérimentation.

C'est ce qu'il se passe avec Basini de différentes manières.

D'abord, par la violenceet l'humiliation de Basini par Reiting et Beineberg.

Lorsqu'il est en groupe, Törless se contente d'être un témoin passif face auxcruautés auxquelles il assiste.

« Il entendit le sgémissements et les cris étouffés de Basini quin ne cessait d'implorer la pitié ;enfin il ne perçut plus qu'un geignement, comme un hurlement ravalé, des jurons proférés à voix basse, et le souffle brûlant,haletant de Beineberg.

Törless n'avait pas bougé de sa place.

[…] Apparemment indifférent, il gardait les yeux fixés sur leplancher ».

On voit bien ici qu'il fait partie des bourreaux, mais qu'il ne participe pas aux humiliations faites à Basini.

Il secontente d'écouter et d'imaginer.

Plus tard, il est dit que ces tortures lui permettent de s'analyser : « Törless aurait pu rester uneheure dans cette position sans même s'en apercevoir.

Si occupé que fût son esprit, il ne pensait à rien.

En même temps, ils'observait.

Mais c'était comme s'il regardait réellement dans le vide et qu'il ne se vît lui-même que de biais, dans un miroitementconfus ».

Nous sommes à nouveau face à la perversité attentiste, concernant notre personnage Törless, par opposition de laperversité agie (calculée et imposée) de Reiting et Beineberg.

Ces derniers sont en effet les acteurs d'un sadisme prononcé surleur camarade Basini, ils font le choix d'annuler Basini et de l'utiliser pour leur seul plaisir et en vue d'accroître leur pouvoir.

Et parla suite, lorsqu'il agit seul, c'est à cette perversité sadique qu'a également recours Törless.

Mais jamais devant Reiting etBeineberg.

Cette perversité agie est utilisée de deux manières.

D'abord, c'est une torture morale que Törless lui inflige avec desquestions qu'lui lui pose : « Qu'attendais-tu de moi ? », « Qu'est-ce que tu croyais ? », « Vraiment ? Alors, qu'est-ce que c'était ?», « Qui est-ce « on » ? Eux deux ? », « Est-ce qu'ils t'en ont dit plus, à mon sujet ? Comment envisageaient-ils les choses ? ».

Ilne cesse de le tourmenter avec des questions et des mots dans le seul but de savoir ce qu'ils ressent : « Oui, je te tourmente.Mais ce n'est pas mon but.

Je ne veux savoir qu'une seule chose : quand j'enfonce toutes ces paroles en toi tels des couteaux,qu'est-ce que tu ressens ? ».

Puis de manière physique, lorsque Törless force Basini à avoir des relations charnelles avec lui : Etc'est également Finalement Törless est victime de lui-même.

Ensuite c'est une perversité charnelle qui unit les deux adolescents,Basini se soumettant aux désirs de Törless : « Oui, oui, je t'en prie, je serais si content de faire ce que tu veux ».

Alors, « Törlessreconça à chercher des mots.

La sensualité qui s'était lentement insinuée en lui à chaque accès de désespoir avait pris maintenanttoute sa force.

Elle était couchée nue à côté de lui et lui couvrait la tête de son souple manteau noir.

».

Törless finit donc par êtrebourreau lui-même, mais de manière plus fine, en utilisant d'abord une torture morale avec ses mots, et il finit par céder lui-même au plaisir charnel homosexuel.

C'est une torture régulière qu'il inflige à Basini : « Il avait de fréquents rendez-vous secretsavec lui.

».

Ces habitudes feront de Törless une victime de sa propre perversité.

« Il avait très souvent honte, maintenant.

Moins de latentation à laquelle il avait cédé (ce qui, dans ces écoles, n'avait rien d'exceptionnel) que de ne pouvoir se défendre d'une espècede tendresse pour Basini, alors qu'il éprouvait plus intensément que jamais à quel point ce garçon était méprisable et souillé ».C'est à ce moment-là que son désarroi est le plus profond.

En effet, son désarroi est à la fois intellectuel, charnel, et moral.

Il està la fois attiré et dégoûté par la présence de Basini, être qu'il qualifie de « méprisable et souillé ».

« Le moindre geste de son amil'emplissait de dégoût, les ombres confuses de ses rêves faisaient place à une lumière mate et glacée, son a^me semblait seratatiner jusqu'à ce qu'il ne restât plus que le souvenir d'un désir qui lui apparaissait non moins compréhensible que répugnant.

Il. »

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