LA CHANSON MONTRE LES DENTS

LA CHANSON MONTRE LES DENTS. De toutes les périodes de notre histoire, les années «gaulliennes» sont probablement celles dont la chanson aura le plus «témoigné». Satiriques ou engagés, des centaines de couplets reflètent les phénomènes de l’époque: décolonisation, urbanisation, exode rural, avènement de la société de consommation. Un tout nouveau personnage entre sur la scène du petit théâtre quotidien: chanteur ou chanteuse, le nouveau troubadour refuse de n’être que le bouffon du roi; l'auteur-compositeur-interprète souriant mais farouche, la pasionaria en jeans, l’ora-teur-baladin à col roulé détrônent l’artiste-bohème à

foulard, le crooner en smoking et la diva des faubourgs. La télévision dans les chaumières, le microsillon dans les chambres de bonnes mettent la voix du peuple au diapason du public. Fille de père inconnu, la «chanson engagée» connaît pourtant bien ses modèles: satires montmartroises, hymnes prolétaires, ballades du quartier Latin, refrains de Bob Dylan ou de Joan Baez. Mais au micro comme à la caméra, c’est bien une nouvelle vague qui déferle...