LA CORRESPONDANCE DE VOLTAIRE

les correspondants. — Voltaire a passé sa vie en voyage ou dans des lieux de semi-solitude; et nul plus que lui n'a le goût de la vie de société et le désir d'occuper l'attention publique. Aussi, il correspond avec l'Europe entière, depuis les rois jusqu'aux valets. Ses principaux correspondants sont Frédéric II, Catherine de Russie, Stanislas, les princes d'Allemagne — Richelieu, Choiseul, d'Argenson — d'Argentai, Cideville, Thiériot, les amis et confidents — Mme du Deffand, Mme d'Epinay tous les hommes de lettres, les hommes de théâtre, les hommes d'affaires. le contenu. — Toutes les questions sont traitées dans cette correspondance et, mieux encore que dans lès Lettres de Mme de Sévigné, nous y trouvons une histoire complète de l'époque. Nous y trouvons surtout Voltaire lui-même : sa vanité de parvenu, sa malice son goût de l'intrigue, son incurable manie du mensonge, son amour des singeries bouffonnes qui amusent le public et l'occupent de lui, et avec cela sa sensibilité et sa bonté spontanées 2. Nous y trouvons aussi son plan nettement indiqué, l'idée directrice de sa vie marquée en termes expressifs, devenue une monomanie : « écrasons l'infâme ». Le style de la correspondance est merveilleux de clarté et d'esprit, plus surveillé que celui de Mme de Sévigné et cependant, en apparence, moins apprêté.