Devoir de Philosophie

La croyance est-elle le triomphe de l'ignorance sur le savoir ?

Publié le 25/09/2005

Extrait du document

La deuxième solution consiste à relativiser le triomphe de l'ignorance par la croyance parce que bien souvent cette croyance n'est pas consciente, l'homme croit savoir alors qu'il ne sait pas. La troisième solution tente une réconciliation de la croyance et du savoir en s'interrogeant sur l'origine de la croyance. PLAN DETAILLE Première partie : La vivacité de la croyance. 1.1 La croyance accompagne l'habitude, l'idée de causalité n'est pas le fruit du raisonnement mais découle de l'habitude. « Toute croyance en matière de fait et d'existence réelle procède uniquement d'un objet présent à la mémoire ou aux sens et d'une conjonction coutumière entre cet objet et un autre. En d'autres terme, comme l'esprit a trouvé, en de nombreux cas, que deux sortes d'objets - flamme et chaleur, neige et froid - ont toujours été en conjonction, si, de nouveau, une flamme ou de la neige se présente aux sens, l'esprit est porté par accoutumance à attendre la chaleur ou le froid, et à croire qu'une telle qualité existe réellement et se découvrira si on s'approche davantage. Cette croyance résulte nécessairement de ce qu'on place l'esprit dans des circonstances données. C'est une opération de l'âme aussi inévitable, quand nous sommes dans une telle situation, que de ressentir la passion de l'amour quand nous recevons des bienfaits, ou celle de la haine quand nous rencontrons des injustices. Toutes ces opérations forment une espèce d'instincts naturels qu'aucun raisonnement ni aucune démarche de la pensée et de l'entendement n'est capable de produire ni d'empêcher.

La croyance est l’assentiment qui accompagne un discours ou une pratique. Elle n’est pas fondée sur une certitude pleine et entière, la certitude fait défaut et c’est pourquoi il s’agit d’une croyance et non d’un savoir. Le savoir suppose que son objet soit exact il exclut donc la possibilité de l’erreur. Il n’est pas sûr que Paul va venir aujourd’hui et pourtant je le crois. Il n’est pas établi que Dieu existe et pourtant je le crois. La croyance porte donc sur des objets dont l’existence présente, passée ou future n’est pas prouvée ou sur des propositions qui sont seulement probables. Elle va donc de pair avec la probabilité, ce qui peut arriver, ce qui a de grandes chances d’arriver mais qui ne va pas arriver nécessairement. Aussi deux exemples de croyance et de savoir sont donnés par Hume dans l’Enquête sur l’entendement humain IV 1 : « Le carré de l’hypoténuse est égal au carré des deux côtés « cette proposition est nécessaire et fait l’objet d’un savoir certain. « Le soleil se lèvera demain «cette proposition est probable même fortement probable mais non nécessaire. Il semble donc qu’une probabilité accompagne les faits alors qu’une nécessité accompagne une relation d’idées. Si la croyance existe c’est justement parce que le savoir n’est pas total et que l’individu ne peut avoir une connaissance pleine et entière sur toutes choses. En ce sens la croyance indique une limitation du savoir et plus précisément révèle une ignorance de la part de l’individu. Pour autant peut-on en conclure le triomphe de l’ignorance sur le savoir ? L’ignorance peut-elle être l’objet d’un triomphe ? La croyance est-elle en conflit avec le savoir ? Plusieurs solutions pourront être données à ce problème. La première serait de considérer la croyance comme une attitude qui s’impose à nous et limite le savoir, en ce sens celui-ci tenterait de la minimiser vainement. La deuxième solution consiste à relativiser le triomphe de l’ignorance par la croyance parce que bien souvent cette croyance n’est pas consciente, l’homme croit savoir alors qu’il ne sait pas. La troisième solution tente une réconciliation de la croyance et du savoir en s’interrogeant sur l’origine de la croyance.

« 2.2 La différence entre croire savoir et savoir. « S – [...] Qu'il en soit, en effet, comme tu le dis : celui qui prendra la non-science, celui-ci, tu l'affirmes, jugera faux, n'est-ce pas ? THEETETE – Oui SOCRATE – Mais il ne croira certes pas juger faux. T – Comment le pourrait-il ? S – Au contraire il croira juger vrai, et c'est en homme qui sait qu'il considérera les objets mêmes sur lesquels il est dans l'erreur. T – Comment donc ! S – C'est de science donc qu'il croira que son butin de chasse est fait, et non point de non-science.

» PLATON, Théétète. Transition : La croyance n'est donc pas nécessairement synonyme de triomphe de l'ignorance sur le savoir. Elle peut être ignorance non consciente et dans ce cas c'est le savoir qui pourra la sortir de l'erreur.

Pouvons-nousenvisager un apport mutuel entre la croyance et le savoir ? Troisième partie : La limitation du savoir a rendu possible la croyance. 3.1 La croyance complète le savoir. « La Probabilité est la vraisemblance qu'il y a qu'une chose est véritable, ce terme même désignant une Proposition pour la confirmation de laquelle il y a des preuves propres à la faire passer ou recevoir pour véritable.

Lamanière dont l'Esprit reçoit ces sortes de Propositions, est ce qu'on nomme croyance, assentiment ou opinion [...]Ainsi la probabilité étant destinée à suppléer au défaut de notre connaissance, et à nous servir de guide dans lesendroits où la connaissance nous manque, elle roule toujours sur des Propositions que quelques motifs nous portentà recevoir pour véritables sans que nous connaissions certainement qu'elles le soient.

» LOCKE, Essai surl'entendement humain, IV 15 3. 3.2 La limitation du domaine du savoir rend possible la croyance. « Il me fallait donc mettre de côté le savoir afin d'obtenir la place pour la croyance.

» KANT, Critique de la raison pure, préface. CONCLUSION Le rapport de la croyance au savoir ne doit pas être réduit à une opposition.

La croyance et le savoir ont leur domaine propre, la croyance le domaine pratique, le savoir le domaine théorique.

Il est préférable de comprendrela relation entre la croyance et le savoir en termes de complémentarité.

Là où la certitude et la connaissance sontimpossibles nous ne devons pas nous résigner à l'ignorance mais faire appel à la croyance et à la probabilité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles