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La littérature au XXième siècle

Publié le 22/02/2012

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Il est difficile de ranger sous une ou plusieurs rubriques la production immense et variée du XXe siècle. Peut-être parce que le rythme de l'évolution des idées s'est accéléré, sans doute aussi parce qu'il est impossible, quand on est contemporain d'une littérature, d'en discerner nettement les grandes masses et les reliefs, c'est l'impression de diversité, d'hétérogénéité irréductible qui l'emporte.    Le XXe siècle a été marqué par des conflits d'une dimension jusqu'alors inconnue. Sans doute les crises et les guerres n'avaient-elles pas manqué au cours des siècles précédents, mais celles du XXe ont intéressé pour la première fois la quasi-totalité de la planète. La guerre de 1914-1918 a été justement appelée, la Première Guerre mondiale. Celle de 1939-194$ mérite encore mieux ce nom. Devant l'ampleur des catastrophes et des hécatombes, l'Europe, qui a payé le plus lourd tribut (plus de $0 millions de morts pour le dernier conflit), s'est prise à s'interroger de façon plus aiguë sur le destin de l'homme, sur le sens de la vie et de la mort des civilisations. La littérature s'est faite largement l'écho de ces préoccupations en donnant forme et consistance aux idées ainsi brassées et en leur assurant une large diffusion. C'est pourquoi la division la moins artificielle qu'on puisse introduire dans la production littéraire du XXe siècle est celle qui consiste à emprunter le cadre des grands événements historiques.    On peut distinguer trois époques dans le XXe siècle :    L'avant-guerre de i 914. Cette période, que l'on appelle parfois la Belle Époque, ne marque aucune rupture ni innovation profonde par rapport aux dernières années du siècle précédent qu'elle continue dans une large mesure. D'ailleurs les principaux maîtres à penser : Anatole France (né en 1844), Bourget (né en 1852), Barrés (né en 1862), Jaurès (né en 1859), Bergson (né en 1859), et Maurras (né en 1868) sont aussi des hommes du XIXe qui avaient commencé à écrire et à publier avant 1900. On peut dire toutefois qu'une dizaine d'années avant la guerre, le sentiment que le conflit était inévitable s'est très largement répandu et que les grandes querelles de politique intérieure (Boulangisme, Affaire Dreyfus) ont fait place à des préoccupations et à des querelles de politique extérieure.    L'entre-deux-guerres (1918-1939). Le sentiment de détente et de bonheur qui a suivi la fin de la guerre a favorisé l'apparition d'un grand nombre d'oeuvres de premier plan qui par leur perfection formelle, leur accord avec leur époque, leur tendance à l'universalité, semblent constituer une sorte de nouveau classicisme. Toutefois, au cours des dernières années de la paix, que l'établissement des dictatures rend précaire, on enregistre quelques accents discordants, notamment dans l'œuvre de Malraux, qui annoncent la catastrophe imminente.    L'après-guerre et le temps présent. La guerre elle-même et surtout la Résistance avaient donné naissance à une littérature de circonstance, publiée clandestinement avec des moyens de fortune. Une fois la paix revenue, les œuvres reflètent encore l'angoisse d'un monde mal apaisé. La littérature exprime alors le plus souvent des philosophies désabusées comme celle de Camus, sensible à l'absurdité de la vie, ou celles qu'a inspirées de près ou de loin l'Existentialisme dont Sartre est en France le plus illustre représentant. Le théâtre et, dans une certaine mesure la poésie, brillent alors d'un vif éclat.    Aux alentours des années 1950, sans qu'on puisse en préciser davantage la date, s'amorce un nouveau tournant. Rejetant encore plus systématiquement que leurs précécesseurs immédiats non seulement les thèmes, mais aussi les genres et les moyens d'expression dits classiques, de jeunes écrivains tentent de créer un roman, le Nouveau Roman appelé aussi anti-roman, et qui constitue avec le théâtre anti-théâtre et des recherches révolutionnaires en poésie ce que Claude Mauriac a appelé l'a-littérature contemporaine.

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