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La Poésie Est Elle Superflu Ou Neccesaire ?

Publié le 06/12/2010

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Au fil des années, la poésie a perdu de sa popularité auprès des sociétés. JUsqu’à la  fin de la seconde guerre mondiale, la poésie était le moyen le plus efficace, pour diffuser ses idées. Au service d’une cause, la poésie était très utile où l’esthétique devient un argument. Durant l’occupation il y eu une polémique  sur les auteurs qui disaient que la poésie était nécessaire, en tant qu’instrument au service d’une cause. Mais Gautier, lui ne voit pas la chose de la même façon « Moi, n’en  déplaise à ces messieurs, je suis de ceux pour qui le superflu est nécessaire «. Pour pouvoir analyser cette phrase il faut prendre en compte les différents rôles de la poésie, on distingue la poésie utile a la société pour défendre une cause, comme le fait Victor Hugo dans Melancholia extrait des Contemplations, il dénonce le travail des enfants. Dans un second temps, la poésie qui enrichit le regard du lecteur sur un sujet, lieu ou objet, qui reste malgré tout superflu ; Supervielle par exemple nous montre sa perception de Marseille dans Marseille extrait de Débarcadères.  Ces deux rôles de la poésie, seront l’objet  de nos deux différentes parties.

 

 La société a besoin de moyens pour dénoncer les problèmes que celle-ci rencontre. La poésie convient parfaitement à ce besoin. Même si elle a été largement remplacée par d’autres moyens plus rapides et efficaces, la presse et internet notamment, depuis quelques années. La poésie est nécessaire car l’esthétique devient rhétorique. L’esthétique se transforme en rhétorique lorsque grâce à des chiasmes  ou autres procédés littéraires, leurs sens informent sur certaines choses. Avant la révolution, lorsque la censure était toujours utilisée, la littérature et plus particulièrement la poésie grâce à quelque sous entendus, crée par les figures de style permettait de dénoncer la monarchie, par exemple, sans compromettre la liberté du poète. Tout Homme, doit prendre opinion, avoir une position sociale, être impliqué, savoir discuter ou défendre ses idées. En somme être un bon citoyen. Tout Homme doit exprimer ses idées pour faire évoluer la société donc l’Humain. La société est animée par des échanges, entre les hommes dont les opinions diffèrent. Ces échanges conduisent ensuite à un compromis, qui au fur et à mesure du temps modifie l’organisation du monde, pour le faire évoluer. Toutes les grandes guerres sont engendrées car la discussion n’a pas eu une place assez importante. Le fait de ne pas exprimer ses idées crée des périodes de tension où il est plus rapide et plus efficace d’employer les manières violentes, pour faire accepter son opinion. La discussion peut et doit remplacer  ces manières violentes. L’expression des ses opinions enrichit autrui qui possède ainsi un nouveau regard sur le monde. La poésie était un excellent outil, pour défendre ses idées. Elle a même servie durant la seconde guerre mondiale, à travers des alexandrins codés pour faire passer un message ou inviter à la résistance. Elle fait avancer ces idées, mais de nos jours, malheureusement des moyens plus rapide et influent, comme la cinématographie, l’ordinateur ou les livres. Notons au passage que le cinéma est un art qui lui aussi est efficace dans la diffusion d’idées. La poésie jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale était très présente : dans les journaux par exemple. Beaucoup de poètes étaient très engagés politiquement, comme Victor Hugo - à la fois poète, écrivain et  dramaturge- il occupait toutefois une place importante dans la politique française.  Ces poètes on défendu des causes grâce à la poésie : Victor Hugo dans Melancholia, dénonçant le travail des enfants : «Où vont tous ces enfant dont pas un seul ne rit ? « ; ou  encore Clair de Lune extrait des Orientales  veut montrer que derrières l’idée que les occidentaux se font de l’orient il y a de véritable massacre, des turcs par exemple ; «  Ce sont des sacs pesants d’où partent des sanglots «.                                                                                                                                                                                                                               Pour illustrer notre propos L’Affiche Rouge de Louis Aragon, nous montre ici comment l’esthétisme est au service de la rhétorique, comment l’auteur s’implique dans une cause qu’il défend. Ici il rend hommage au courage dont on fait preuve les membres du groupe Manouchian. Il s’est servi, dans ce poème, de la dernière lettre d’adieu que Manouchian a rédigé à sa femme. A travers des métaphores ouvrant sur l’interprétation ; ou la forme du poème, Aragon rends son texte poétique. Le poème est constituer des sept quintiles qui comportent tous trois rimes en –en. Le poème ne contient aucune ponctuation qui donne un rythme au texte. Et a travers de nombreux procédés littéraires comme les allitérations, métaphore, hypallage, zeugma et cætera, il rend sont texte poétique et recherché.  Il veut promouvoir l’idée de fraternité qui unissait les membres du groupe. L’idée d’égalité et de liberté, de ses choix, d’opinions, de religion et enfin d’expression, que défendait le groupe Manouchian, Aragon veut l’exprimer. IL rend hommage au courage dont ils ont fait preuve face à la mort. Ce texte a permis d’appuyer sur le fait que malgré leurs origines étrangères, ils se sont battus pour la France. Au début les Français ne voulaient pas les reconnaitre français par peur ou par principe, mais lorsqu’il fait nuit les gens leur rendent hommage en écrivant  sur chaque affiche rouge « mort pour la France «.  Aragon a utilisé sa rhétorique pour convaincre et l’esthétisme pour persuader.                                                                                                                                                                De la même façon François Sengat-Kuo dans Fleurs de latérite dénonce ici le racisme. Ici encore la poésie est au service d’une cause : dénoncer les inégalités entres les hommes et l’intolérance que cela entraine : le racisme. François Sengat-Kuo ici aussi à une structure de poème très régulière : anaphore en « ils m’ont dit « et répétition de « et ils ont ri « pratiquement à chaque paragraphe. Le poème est classé par ordre croissant dans les ordres qu’on lui donne : de travailler jusqu'à mourir pour eux. La  moquerie qu’il en résulte devient de plus en plus cruelle. Ce poème ne contient aucune rime ni ponctuation, excepter « mœurs… « et « têtes. «.Le texte est  donc bien poétique, mais aussi au service d’une cause que François Sengat-Kuo accuse le racisme, il n’aime pas les blancs à cause de leurs prétendue supériorité. En écrivant ce poème il choisit ses lecteurs, comme le fait Balzac dans le Père Goriot.

La poésie peut être toutefois inutile au sens propre. La poésie devient superflue lorsqu’elle ne défend aucune cause, lorsqu’elle ne sert qu’à être agréable à la lecture, lorsque la forme domine le fond. La poésie est caractérisée par son art, la maitrise du langage et son utilisation maximale du vocabulaire .Elle n’a aucun rôle, sauf celui d’être lu, on dit qu’elle autotélique. En effet comme le dit Gautier «tout ce qui est utile est laid «, ce qui amène la question suivante : Le beau utile existe-t-il ? La poésie est faite pour elle-même, on rencontre souvent ce genre de poésie au XVIIème. Le poète se place hors du monde, cherche à s’évader. Il crée un nouveau monde, dont il rêve. Cette poésie ne s’implique en rien dans les causes sociales. Le poète se met en marge dans la société, et observe. Il retranscrit ensuite ses analyses par la poésie. S’il se met en marge c’est que le poète au XIXème s’oppose totalement au riche employeur de la seconde révolution industrielle  qui lui travail sur quelque chose de concret.                                                                                                                                                                   Comme le dit Paul Eluard dans l’honneur des poètes il y  a un décalage entre les hommes et les poètes : « Il est temps de redire, de proclamer que les poètes sont des hommes comme les autres, puisque les meilleurs d’entre eux ne cessent de soutenir que tous les hommes sont ou peuvent être à l’échelle du poète. « Ici Eluard montre l’élévation du poète par rapport à la société.                                                                                                                                                                 Ainsi Arthur Rimbaud a associé des couleurs à des voyelles et en a fait un poème : Voyelles. Ici il n’y a aucune cause à défendre. Il n’y a que la beauté du poème. On remarque que dès que Rimbaud décrit une voyelle, il y a une assonance en cette voyelle. Ici le poète joue avec les sons, les mots, les lettres et les couleurs ; comme le dit si bien Madame de Staël : «  le poète doit réfléchir, par les couleurs, les sons, et les rythmes, toutes les beautés de l’univers «. Ces dernières ont une valeur symbolique : noir, s’associe avec la cruauté et la nuit ; le blanc avec la fierté ; le rouge avec la passion le sang les lèvres ; le vert, la sérénité la paix et enfin bleu, évocation religieuse. Le poète nous présente un tableau très coloré et dynamique.

 

La poésie peut être perçue différemment. Comme un art superflu, dans le sens où il est parfaitement possible de vivre sans lire de poésie, mais reste nécessaire à l’épanouissement personnel. Par contradiction : l’homme pourrait-il évoluer convenablement sans les arts ou toute autre chose superflue ? Car l’homme est caractérisé par son aptitude à ressentir émotions et sentiments.  Dans cette sorte de poésie, le poète invite à voir le monde différemment. Il apporte une autre vision de la vie, qui enrichit nos connaissances et nourri notre esprit critique. On la qualifie de poésie lyrique. Outre l’enrichissement culturel qu’elle procure cela nous permet d’apporter de nouveaux arguments à une discussion, par exemple. Elle redynamise des images. La richesse ne vient pas du monde, mais du regard que nous portons sur lui : la poésie est nécessaire en ce point. Par ailleurs, la poésie est un plaisir, dont il nous est impossible de se séparé psychiquement, dans le sens ou il nous est essentiel de nous épanouir culturellement. D’ailleurs dans l’histoire, les hommes qui ont gravés leurs noms dans la pierre restent les artistes : Victor Hugo, Flaubert, Michel-Ange, Verdi, Monet… certes quelques noms, non-artistes, reste célèbre mais dans une infime partie.

Quand Supervielle nous décrit Marseille dans Marseille extrait des Débarcadères. Il expose sa perception de cette ville, et en exprimant son amour envers cette ville, il donne envie d’aller à Marseille, de nous faire notre propre perception de cette ville, de comprendre son point de vue. Ce texte est poétique, par sa forme, son utilisation du langage, les figures de style et cætera. 

De la même façon Baudelaire nous décrit Franz Liszt qu’il associe avec un thyrse, dans le thyrse  extrait du Spleen de Paris. A travers de nombreuses métaphores et comparaisons, Baudelaire nous livre peu à peu sa perception de la personnalité de Liszt. Il explique la dualité chez Liszt, et ainsi il enrichit notre savoir, à son propos.

 

Pour conclure, la poésie était un moyen efficace de diffuser ses idées, surtout avant la seconde guerre mondiale. Malgré son utilité en tant de guerre, on trouve aussi de la poésie dite lyrique, plus légère. Enfin quand le superflu devient nécessaire, la poésie est un excellent moyen d’enrichissement personnel ; qui malgré les années qui ont atteint à sa popularité, la poésie reste un art merveilleux. Gautier a entièrement raison d’affirmer que « le superflu est nécessaire «, car que deviendrait l’homme sans les arts, la poésie ?

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