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La présence d'autrui nous evite-t-elle la solitude?

Publié le 27/05/2011

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INTRODUCTION

  \"L'homme est un animal politique\" écrivait Aristote. Nous sommes donc faits pour vivre avec nos semblables et non dans la solitude. Et c'est bien la présence de nos semblables qui vient rompre cette solitude. Pourquoi alors sentons nous parfois si seul en compagnie d'autres hommes? Est-il si sûr que la présence d'autrui nous évite la solitude?

Nous verons d'abord à quel point la présence des autres nous est nécessaire, mais ensuite combien nous pouvons nous sentir seuls et même particulièrement seuls en cette présence, et enfin que ce n'est pas seulement la présence dd'autrui qui nous évite la solitude mais la qualité de la relation que nous établissons entre nous.

 

I) seule la présence d'autrui nous évite la solitude.

 

Si autrui est mon semblable, il est le seul à pouvoir me connaître et me comprendre. Je ne suis totalement moi-même que sous le regard de l'autre qui me révèle à moi-même. C'est la présence de l'autre qui m'humanise: seul le dialogue me permet de progresser vers la vérité, seule la coopération dans l'action me permet de réaliser mes projets, nos projets, et donc de donner toute leur mesure aux choix de ma liberté. \"Celui qui, par sa nature, ne fait partie d'aucune cité, est une créature dégradée ou supérieure à l'homme\" Aristote. La civilisation s développe avec la sédentérisation et donc le développement de sociétes stables, importantes où se sont développés les arts, lettres et les lois mais aussi un art de vivre ensemble, la conversation et le goût, les usags et les modes.

Oui mais, nous avons tous fait l'expérience de nous être senti seuls malgré les autres. Le sentiment de solitude peut être immense même pour qui n'est pas physiquement seul.

 

II) La présence d'autrui ne nous évite pas toujours la solitude, elle peut même la causer.

 

Autrui est à la fois mon semblable et un autre. Nos fins sont différentes et parfois concurrentes. Il peut donc devenir mon rival, voire mon ennemi, et sa présence m'être hostile. Son regard sur moi peut me piéger, mefiger, faire de moi une chose, m'enfermer dans un jugement définitif. \"L'enfer c'est ls autres\", disait Sartre en ce sens. Ce regard me refuse trop souvent la complexité, la fluidité, le droit de changer. Autrui, ce n'est pas seulement l'autre mais les autres. Une culture qui n'est pas la mienne, un groupe qui me rejette, une famille qui m'exclut, ce n'est pas seulement la solitude qui nait de l'absence ou de l'isolement mais une solitude qui me nie, me met à l'écart. On eut être plus seul dans une foule que dans son jardin, plus seul en présence d'un conjoint qui me parle plus que ne le sera jamais un célibataire, plus insulté pour saz race, son sexe, ou son appartenance religieuse qu'au milieu d'un désert.

Mais alors, qu'est-ce que la \"présence\" d'autrui?

 

III) C'est la relation à autrui qui nous évite la solitude.

 

La présence n'est pas la seule cohabitation physique, ou bien elle n'est rien. Autrui nest pas seulement un corps. En tant que conscience, il est présence à moi comme je suis présence à lui. Si nous le voulons. Etre présent à l'autre, c'est une exigence intérieure, c'est une disposition éthique, c'est ce que l'on appelle le respect. C'est la reconnaissance que l'autre est toujours une fin en soi, un être précieux et irremplaçable, et que je ne peux jamais le considérer comme un objet que j'utilise, ce qui renvoie la personne humaine qu'il est à la pire des solitudes: celle où il n'est plus reconnu. L'autre est un appel auquel nous devons répndre. Alors la solitude est rompue.Lévinas voit naître cette reconnaissznce de l'autre dès le regard que nous portons sur son visage. \"...le visage d'autrui est sans défense; c'est le pauvre pour lequel je peux tout et à qui je dois tout,... qui que je sois, je suis celui qui trouve des ressources pour répondre à l'appel\". Parce que dans un visage, dans un regard, une persone humaine est livrée. Et au-delà de ce respect que nous devons à la dignité de tout homme et qui nous engage auprès de lui, il y a l'amitié qui fait de l'autre mon bien et fait que plus jamis je ne serais seul parce que plus jamais je ne serais un, \"puisqu'un ami est un autre soi-même\" Aristote.

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