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La présence d'autrui nous évite-t-elle la solitude ?

Publié le 20/03/2012

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L'homme est un animal politique" écrivait Aristote. Nous sommes donc faits pour vivre avec nos semblables et non dans la solitude. Autrui est mon alter-ego, un autre moi-même qui me ressemble sans m'être identique. Et c'est bien la présence de nos semblables qui vient rompre cette solitude. Pourquoi alors sentons-nous parfois si seul en compagnie d'autres hommes? Est-il si sûr que la présence d'autrui nous évite la solitude?

Nous verrons dans un premier temps à quel point la présence des autres nous est nécessaire, mais ensuite combien nous pouvons nous sentir seuls en cette présence, et enfin que ce n'est pas seulement la présence d'autrui qui nous évite la solitude mais la qualité de la relation que nous établissons entre nous.

« Page 2 /3 me révèle à moi-même.

C'est la présence de l'autre qui me rend humain : seul le fait de discuter me permet de me diriger vers la vérité, seule la coopération dans l'action me permet de réaliser mes projets, nos projets, et donc de donner toute leur mesure aux choix de ma liberté.

La civilisation se développe avec la sédentarisation et donc le développement de sociétés stables, importantes où se sont développés les arts, les lettres et les lois mais aussi une éducation, la conversation et le goût, les usages et les modes. Cependant, nous avons tous fait l'expérience de nous être senti seuls malgré la présence d'autres personnes.

Le sentiment de solitude peut être immense même pour qui n'est pas physiquement seul.

Par exemple, lorsque l'on n'est pas accompagné dans un lieu public, il y a un foisonnement de personnes, mais parfois on se sent seul malgré la foule. Autrui est à la fois mon semblable et un autre.

Nos fins sont différentes et parfois concurrentes.

Il peut donc devenir mon rival, voire mon ennemi, et sa présence peut m'être hostile.

Son regard sur moi peut me piéger, me chosifier, m'enfermer dans un jugement définitif.

"L'enfer c'est les autres", disait Sartre. Ce regard me refuse trop souvent la complexité, la fluidité, le droit de changer. Autrui, ce n'est pas seulement l'autre mais les autres.

Une culture qui n'est pas la mienne, un groupe qui me rejette, une famille qui m'exclut, ce n'est pas seulement la solitude qui nait de l'absence ou de l'isolement mais une solitude qui me nie, me met à l'écart.

On peut être plus seul dans une foule que dans son jardin, plus seul en présence d'un conjoint qui me parle plus que ne le sera jamais un célibataire, plus insulté pour sa race, son sexe, ou son appartenance religieuse qu'au milieu d'un désert. Mais alors, qu'est-ce que la "présence" d'autrui?. »

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