La question qui suis je admet elle une réponse exact ?
Publié le 25/11/2011
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Quand on nous demande qui on est on répond souvent par citer notre nom, notre prénom, notre âge, l'endroit où nous habitons, notre visions de nous même, etc... . Mais pour répondre avec exactitude à la question il faut se poser la question de se que veut dire les mots exacte et admettre. Quand on dit exacte on interprète sa comme quelque chose de juste, de conforme à la réalité,une connaissance objective de sois-même, c'est un caractère définitif or nous changeons constamment suivant la situation dans laquelle nous somme ou les personne avec qui nous sommes. Pour le mot admettre c'est plutôt supposer, présumer et accepter l'idée de savoir qui on est. Nous sommes constamment en train de changer puisque tout ce qu'il nous arrive, à chaque instant, nous transforme, nous modifie comme une peinture à laquelle on rajoute des couleurs. Toutefois, sommes-nous simplement cette identité fixée ? Ne nous définissons-nous pas également par nos actions, par nos différences ? Notre identité civile se résume pas à ce que nous sommes intimement dans notre vie quotidienne. Alors peut-on se définir nous-même de façon définitive ? Dans une première partie, nous nous demanderons à quelles conditions la question '' qui suis-je ? '' se pose puis nous étudierons dans une seconde partie en quoi cette question est remise en cause par l'inconscient. Nous verrons finalement que pour trouver une réponse convenable à la question '' qui suis-je ? '' il ne faut pas prétendre à l'exactitude.
On observe que la société contraint l'individu, le citoyen à se définir par des critères finis qui constituent notre existence civile, notamment dans un but de contrôle et de recensement. Notre identité civile est donc une exigence sociale qui permet aux autres citoyens de nous reconnaître, par une association à un nom, à un sexe... c'est-à-dire à partir de traits communs nécessaires. On assiste donc en quelque sorte à un alignement des identités, en totale contradiction avec la réelle liberté de chaque individu. Cependant, nous ne nous résumons pas dans ce que nous sommes à une simple identité civile. En plus d'un corps physique, nous sommes également une corps pensant : nous avons en effet la possibilité de nous interroger sur notre identité intérieure, sur notre identité profonde qui ne figurent sur aucune carte d'identité. A travers notre vécu, nos diverses expériences, nous nous reconnaissons, nous nous définissons par nos actes et nos pensées. Il nous arrive cependant de ne pas nous reconnaître nous-même comme dans l'expérience amoureuse, où la réalité extérieure dépasse notre propre raison. Ce type d'expérience nous amène à nous interroger, à nous interroger, pour toutes sortes de questions sur ce que nous sommes pour l'autre, les raisons pour lesquelles il nous attire, sur la différence qui le définit et l'isole ainsi du reste de l'humanité. Pascal se demande si l'autre nous aime pour notre corps, nos pensées ou s'il nous apprécie pour un '' tout ''. Cela l'amène à se demander dans ses Pensées '' Qu'est-ce que le moi ? '', sommes-nous une identité fixe ou alors est-ce que nous devenons quelqu'un d'autre lorsque nous changeons d'apparence physique, de convictions profondes ?
Une réponse à la question '' qui suis-je ? '' peut également faire l'objet d'une recherche en soi, c'est-à-dire s'émanciper du regard que porte la société sur notre existence, nous affaiblie des préjugés extérieurs. Ainsi, Descartes dans son Discours de la méthode nous apporte un premier semblant de réponse en définissant l'homme, le '' je '' comme '' une chose qui pense '' : c'est par la pensée que nous existons, c'est elle qui constitue notre être profond : à défaut de savoir qui nous somme, nous savons néanmoins ce que nous sommes.
La réponse précédente à la question « qui suis-je ? » que trouve Descartes coule de sa propre réflexion, de sa conscience. Cependant, l'inconscient vient remettre en question l'exactitude de son argumentation dans la mesure où certaines pensées issues de notre conscience ne correspondant pas à ce que nous sommes en tant que subjectivité : pour le philosophe Lacan, l'expérience du rêve montre qu'à ce moment là, nous ne pensons pas, mais simplement que '' ça pense '', c'est-à-dire que certaines de nos pensées nous sont étrangères et nous ne pouvons donc pas nous y fier pour nous définir intérieurement. D'après l'analyse freudienne, apporter avec exactitude une réponse à la question '' qui suis-je ? '' n'est que imaginaire : nous nous sommes construit par des contradictions donc nous sommes en contradiction ; par des désirs, des envies, des sensations qui se contredisent et nous ne pouvons rien faire : nous sommes une sorte d'énigme pour nous-même.
En prenant conscience de ce que nous représentons dans le monde, de ce que nous sommes cela nous permet de nous questionner de manière réfléchie et partant du principe
que je ne suis pas quelque chose de fixé et de définitif admettre qu'à la question ''qui suis-je ?'' nous ne pouvons pas apporter de réponse exacte. De la même façon, nous ne sommes pas quelqu'un d'exact, chaque individu se définit davantage par son invention que par son exactitude, elle lui permet d'être unique en respectant toujours sa subjectivité. L'inconscient de l'homme introduit cependant une incertitude, une réponse chaque fois inattendue à la question '' qui suis-je ? ''.Jean-Paul Sartre écrivait que l'homme se définit par ses actes : '' l'existence précède l'essence ''. A sa naissance, l'homme est un néant, un projet en devenir et s'accomplit par ses actions, c'est-à-dire que nos actes sont entièrement liés à notre essence, aucune réponse '' exacte '' en ce qui se rapporte à mon identité ne peut être apportée. En nous questionnant, nous pouvons remettre en cause ce que nous sommes, comprendre ce que nous avons été et nous projeter dans l'avenir.
En conclusion, nous avons vu qu'au niveau médical et civil, la réponse à la question '' qui suis-je ? '' semble pouvoir être donnée de manière concrète. Toutefois, cette réponse consciente est remise en cause par l'inconscient dans la mesure où ce que nous pensons être s'avère imaginaire et superficiel. Pour trouver une réponse pertinente à la question '' qui suis-je ? '', il est indispensable de se questionner sans refuser la part de notre être qui échappe à toute certitude, à toute réponse exacte. Prendre conscience de soi par l'acceptation de ne pas être nécessairement.
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