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La Satire du Procureur (Zola)

Publié le 03/05/2012

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La Curée est un nom métaphorique donné par Zola à son roman. Au XVIè siècle, ce terme signifie une ruée avide vers les biens, les places et les honneurs de la société. Elle symbolise l’époque de folie et de honte qu’est le Second Empire.

 

Dans son œuvre, Zola nous donne une vision critique de la métamorphose de Paris, notamment lorsque Saccard déjeune avec sa première femme, et qu’il élabore le nouveau plan de Paris. Zola critique donc indirectement Haussmann, directeur de ces travaux de rénovations.

 

Paris a d’ailleurs été rénovée pour seule cause de spéculation. Zola parle d’argent malhonnête (« poches pleines «, « dupes et fripons «), de corruption (« pot-de-vin «). Il dénonce l’implication du milieu politique dans ces affaires, car Eugène Rougon, qui est ministre, protège son frère Aristide Saccard. L’agression de Paris est personnifiée (« blessure «, « éventrée «) ; on a là une destruction plutôt qu’un embellissement.

 

 Le roman est basé sur la critique de l’homme des milieux financiers, qui profite des évènements pour s’enrichir. Saccard utilise l’influence qu’il a sur sa femme, Renée, afin d’obtenir les propriétés de terre de celle-ci.

 

La satire est aussi politique, avec la relation systématique entre le pouvoir et les intérêts financiers. L’intérêt et la quête de l’enrichissement personnel priment sur les convictions. Toute pensée ou conscience politique a disparu.

 

La satire morale et intellectuelle de la société impériale résonne aussi. Voué à la fête, cette société tourne au divertissement de mauvais goût. Le refus de la culture est évident : les panneaux de la salle à manger des Saccard sont vides, le propriétaire « ayant reculé devant une dépense purement artistique « (chapitre 1) ; Maxime ne garde de son éducation qu’une « religion pour la toilette « (chapitre 3). Tout respire donc la grossièreté et la vulgarité.

 

L’auteur critique par ailleurs la superficialité des femmes. Ce passage le montre bien : « Jamais elle n'avait eu des imaginations plus hardi de toilette et de coiffure. Ce fut alors qu'elle risqua cette fameuse robe de satin couleur buisson, des couteaux à large lame. Ce fut alors aussi qu'elle mit à la mode les coiffures antiques que Maxime dût aller dessiner pour elle au musée Campana, récemment ouvert. Elle rajeunissait, elle était dans la plénitude de sa beauté turbulente «.

 

De même, Zola critique la société bourgeoise, sans valeurs. Cette critique est particulièrement présente dans le passage suivant : « Maintenant qu'un gouvernement fort la protégeait et lui ôtait jusque au soucis de penser et de régler ses affaires. La grande préoccupation de la société était de savoir à quel amusement elle allait tuer le temps «.

 

Tous ces personnages, hommes politiques, hommes d’affaires et femmes du monde, servent à la dénonciation du régime impérial qu’est le Second Empire, dans lequel règne une importante corruption morale.

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