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La vision de l'esclavage par Lamartine

Publié le 01/11/2014

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esclavage
La traite des esclaves d’Afrique noire commencée par les pays possédant des colonies a débuté dès la fin du XVIIème Siècle. Si par de nombreux aspects économiques cette pratique semblait satisfaire la majorité des pays colonisateurs ainsi que leurs grands marchands, certains grands de l’époque sont au contraire révoltés par l’esclavagisme de manière générale et cherchent à faire connaître leur avis de façon violente. Les écrivains sont alors les mieux placés pour toucher et sensibiliser les Européens, en particulier sur les conditions dans lesquelles se trouvent les esclaves cultivant les terres des colonies. L’un d’entre eux, Alphonse de Lamartine, va transmettre cette information en utilisant un héros historique, dans une œuvre, Toussaint Louverture. Nous avons ici un extrait, plus précisément un discours du personnage éponyme, du poème dramatique en cinq actes publié en 1850. Cet esclave a conduit la révolte contre les français pour l’indépendance d’Haïti ; il a vécu l’esclavage et l’exploitation dans les colonies. Mais comment ce texte incite-t-il les esclaves à la révolte tout en dénonçant les pratiques de l’esclavage ? Il s’agira de voir en quoi ce texte est une dénonciation de l’esclavage mais également comment il exhorte les esclaves à la vengeance.                   Le but premier de Lamartine avec son œuvre sur l’esclavage est de dénoncer cette pratique et donc principalement l’exploitation des esclaves. Les esclaves noirs utilisés dans les plantations des colonies se trouvent dans des conditions totalement inhumaines, dont beaucoup d’entre eux meurent. Le personnage faisant le discours le montre d’ailleurs par l’utilisation de divers termes très péjoratifs « par les chaînes meurtri », « un corps amaigri », « mamelles séchées », en particulier mis en valeur dans une accumulation : « […] la nudité, la faim, les sueurs […] les aliments souillés, les rebuts du troupeau ». On peut également remarquer les allitérations en « m », « s » et « r » ainsi que le rythme lent des vers « Vos membres dévorés par d’immondes insectes, / Pourrissant au cachot sur des pailles infectes », qui créent, en étant associés, un effet dégoulinant, ainsi que l’aspect sale et malsain que doit avoir le cachot dont il est question. Il est aussi rappelé la considération des Européens pour « la race noire », grâce à la comparaison « comme un autre bétail ». On voit donc clairement la manière dont les esclaves sont exploités par leur maître dans les colonies. Cependant ces maîtres font aussi preuve de cruauté dans leur relation avec leurs esclaves.               Lamartine condamne donc l’exploitation des esclaves, mais critique également fortement les agissements des maîtres. Ceux-ci exercent en effet une autorité quasiment illimitée sur leurs esclaves. Ils ne se comportent pas de façon juste et il y a de nombreux abus de pouvoir de tous genres. Toussaint Louverture le rappelle dans son discours : on peut tout d’abord le noter par la périphrase qualifiant les maîtres blancs des terres coloniales « La race d’oppresseurs », qui montre clairement les sentiments des esclaves face au comportement des maîtres, ainsi que le nom « tyran » utilisé pour représenter l’ensemble des exploiteurs. On remarque également les termes négatifs dans une accumulation dont les acteurs sont les Européens « Les haines, les dédains, les hontes, les injures, / […] les tortures, / Le fouet et le bambou marqués sur votre peau ». On voit aussi que les préjudices portés sont également moraux, l’auteur les met en valeur grâce à la gradation de termes péjoratifs et au rythme ternaire du vers « Titres d’abjection, de dégoût, de mépris ». Les conditions de vie inhumaines empirées par les mauvais traitements des maîtres amènent l’auteur à critiquer ouvertement l’esclavage et l’idéologie qui en découle. Le poète exprime ici tous ses sentiments face à la pratique de l’esclavage. Afin de rester proche de la réalité, il a fait le choix d’un esclave faisant un discours. Ainsi les conditions sont connues et même plus, vécues tous les jours. Le discours permet à l’auteur de critiquer crûment  l’esclavage. Ainsi le récit montre un rappel aux autres esclaves des actes subits. C’est une exposition publique du fonctionnement de l’esclavagisme. On peut le remarquer par la mise en valeur du « Vous » grâce à une anaphore dans le début de l’extrait, désignant les esclaves à qui Toussaint s’adresse.  On peut également noter les périphrases qu’utilise Toussaint pour désigner les esclaves par rapport à lui : « Mes enfants, mes amis, frères d’ignominie » avant de se rapprocher d’eux mais aussi de les amener à l’écouter. L’interjection « Hourra » vers la fin de l’extrait indique que l’esclave a un public qui l’écoute. Ainsi, présenter les conditions des esclaves grâce à un discours qui serait comme retransmis permet à Lamartine de critiquer ouvertement l’esclavage. Cependant, il ne s’arrête pas à une simple dénonciation de l’esclavage : il recherche une vengeance de la part des esclaves.   L’auteur de Toussaint Louverture est, de manière évidente, contre l’esclavagisme. Mais contrairement à d’autres opposants de cette pratique, il cherche à provoquer, et encourage, une révolte des esclaves contre leur maître violent. Nous pouvons le remarquer grâce au discours très structuré du personnage éponyme. En effet, celui-ci peut être séparé entre deux parties claires : un appel, que l’on remarque par les expressions telles que « Avancez », « Le moment est venu », ou « Allons ! » utilisé par Toussaint, puis le discours devient fédérateur : on remarque l’usage de l’impératif à répétition en début de vers « Entassez », « Rappelez », « Comptez-les, dites-les », qui lui permet d’organiser son discours. On remarque qu’il commence par énoncer tous les supplices supportés par les esclaves, puis il utilise une métaphore afin d’expliquer la rébellion et enfin donne clairement les personnes visées par cette vengeance dans le vers « Moi, je serai le feu, les blancs seront le but… ». Cette structure claire de discours permet au personnage de convaincre les autres esclaves ; et à l’auteur d’exprimer clairement ses critiques envers l’esclavage. Le second but de Lamartine consiste donc à encourager les esclaves des colonies à se révolter contre leur maître. Il utilise donc le personnage éponyme de son poème pour engendrer une révolte. Dans son discours, celui-ci entraîne les autres esclaves avec lui. On peut remarquer comme il qualifie les esclaves et lui-même « frères d’ignominie », mis en valeur par un rapprochement avec la rime « que l’homme renie ». On peut noter l’allusion à Achille de la mythologie grecque quand il annonce le début de la révolte « Le moment est venu de piquer aux talons » ; début de la révolte rappelé encore par « Le jour du jugement se lève entre eux et nous ! ». Ensuite, on remarque la métaphore des esclaves avec la poudre des canons : « bourrez vos cœurs comme on fait avec cette poudre, / Vous êtes le charbon, le salpêtre et la foudre ! ». Le personnage se considère comme chef et guide des esclaves dans la révolte puisqu’il se métaphore  comme déclencheur de la rébellion « Moi, je serai le feu ». Les derniers vers de l’extrait montre clairement la préparation de la vengeance « Fais voir, en éclatant, ô race enfin vengée, / De quelle explosion les siècles t’ont chargée. » : Toussaint considère libérer et venger tous les Africains qui ont été utilisés comme esclaves depuis le début de l’esclavage. Cette révolte est en fait souhaitée par l’auteur afin que les esclaves se libèrent de l’emprise des « Blancs ».   Lamartine est un auteur qui apparaît ici comme engagé dans la lutte contre l’esclavage. Il a décidé, dans ce long poème, de transmettre ses opinions grâce à un personnage esclave issu de faits historiques qui monte la rébellion. Il exprime clairement sa critique de la pratique de l’esclavage, des méthodes employées par les maîtres ; mais il va plus loin en incitant les esclaves à la révolte et en la soutenant par ses écrits. L’usage d’un personnage permet de d’énoncer son avis de manière directe. De plus, le personnage étant tiré d’un esclave ayant vécu et ayant véritablement orchestré une révolte en Haïti permet de se baser sur des faits historiques afin de montrer les véritables conditions dans lesquelles se trouvaient les esclaves.
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« la considération des Européens pour « la race noire », grâce à la comparaison « comme un autre bétail ».

On voit donc clairement la manière dont les esclaves sont exploités par leur maître dans les colonies.

Cependant ces maîtres font aussi preuve de cruauté dans leur relation avec leurs esclaves.               Lamartine condamne donc l'exploitation des esclaves, mais critique également fortement les agissements des maîtres.

Ceux-ci exercent en effet une autorité quasiment illimitée sur leurs esclaves.

Ils ne se comportent pas de façon juste et il y a de nombreux abus de pouvoir de tous genres.

Toussaint Louverture le rappelle dans son discours : on peut tout d'abord le noter par la périphrase qualifiant les maîtres blancs des terres coloniales « La race d'oppresseurs », qui montre clairement les sentiments des esclaves face au comportement des maîtres, ainsi que le nom « tyran » utilisé pour représenter l'ensemble des exploiteurs.

On remarque également les termes négatifs dans une accumulation dont les acteurs sont les Européens « Les haines, les dédains, les hontes, les injures, / [...] les tortures, / Le fouet et le bambou marqués sur votre peau ».

On voit aussi que les préjudices portés sont également moraux, l'auteur les met en valeur grâce à la gradation de termes péjoratifs et au rythme ternaire du vers « Titres d'abjection, de dégoût, de mépris ».

Les conditions de vie inhumaines empirées par les mauvais traitements des maîtres amènent l'auteur à critiquer ouvertement l'esclavage et l'idéologie qui en découle. Le poète exprime ici tous ses sentiments face à la pratique de l'esclavage.

Afin de rester proche de la réalité, il a fait le choix d'un esclave faisant un discours.

Ainsi les conditions sont connues et même plus, vécues tous les jours.

Le discours permet à l'auteur de critiquer crûment  l'esclavage.

Ainsi le récit montre un rappel aux autres esclaves des actes subits.

C'est une exposition publique du fonctionnement de l'esclavagisme.

On peut le remarquer par la mise en valeur du « Vous » grâce à une anaphore dans le début de l'extrait, désignant les esclaves à qui Toussaint s'adresse.  On peut également noter les périphrases qu'utilise Toussaint pour désigner les esclaves par rapport à lui : « Mes enfants, mes amis, frères d'ignominie » avant de se rapprocher d'eux mais aussi de les amener à l'écouter.

L'interjection « Hourra » vers la fin de l'extrait indique que l'esclave a un public qui l'écoute.

Ainsi, présenter les conditions des esclaves grâce à un discours qui serait comme retransmis permet à Lamartine de critiquer ouvertement l'esclavage.

Cependant, il ne s'arrête pas à une simple dénonciation de l'esclavage : il recherche une vengeance de la part des esclaves.. »

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