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Publié le 26/03/2011

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Poète et conteur, Jean de la Fontaine a surtout marqué l’histoire par ses Fables. Auteur prolifique, il a vécu de sa plume grâce à la vente de ses recueils mais également en se plaçant toute sa vie sous la protection financière de plusieurs protecteurs. Son œuvre fut alors très appréciée de la Cour de Louis XIV. Elle occupe aujourd’hui une place de choix dans le patrimoine culturel français et certains préceptes des fables font même partie de la sagesse populaire.

La naissance d’une vocation littéraire

Né à Château-Thierry, dans la campagne picarde, le 8 juillet 1621, Jean de La Fontaine grandit en se passionnant pour la lecture d’œuvres antiques. Après le collège, il passe 18 mois à l’Oratoire à partir de 1641. Cependant, ne se passionnant pas pour les études religieuses, il préfère aller étudier le droit à Paris et obtiendra son diplôme d’avocat en 1649. Parallèlement à ses études, il fréquente un salon de jeunes passionnés de littérature, les \"chevaliers de la table ronde\" et compose ses premiers vers. En 1653, sa femme Marie Héricart, qu’il avait épousée en 1647, lui donne un fils, Charles. Mademoiselle de La Fontaine est une femme cultivée qui, à l’instar de son mari, fréquente un salon littéraire.

Les premières publications

En 1654, La Fontaine publie sa première comédie : l’Eunuque, adaptée du poète latin Térence. La mort de son père, en 1658, le laisse dans une situation financière inconfortable qui le conduit à chercher un protecteur. Il le trouve alors en la personne de Nicolas Fouquet, surintendant des finances pour qui il compose plusieurs œuvres dont des ballades, des sonnets et le poème héroïque Adonis en 1658. Le poète fréquente alors les sociétés précieuses et rencontre d’autres grands artistes dont Charles Perrault et Molière. Il vit entre Paris et Château-Thierry, sa ville natale, où il exerce notamment la charge de maître particulier des eaux et forêts. Lorsque Fouquet tombe en disgrâce en 1661, La Fontaine lui reste fidèle et prend sa défense dans l’Elégie aux nymphes de Vaux en 1662 et l’Ode au roi l’année suivante. Suite à ces publications, le poète préfère s’exiler quelques temps à Limoges. Pendant ce voyage, il écrit à sa femme une série de lettres qui seront publiées en 1663 sous le titre la Relation d’un Voyage de Paris en Limousin et qui rassemblent des descriptions des paysages et villes traversés. A son retour à Château-Thierry quelques mois plus tard, La Fontaine courtise la duchesse de Bouillon et la persuade de devenir sa nouvelle protectrice. Elle lui permet en 1664 d’obtenir à Paris le poste de gentilhomme servant chez sa nouvelle bienfaitrice, la duchesse d’Orléans. Il connaît alors le succès dans les salons et publie de nombreuses œuvres, dont les trois recueils de Contes et Nouvelles en Vers publiés en 1665, 1666 et 1671.

L’œuvre maîtresse : les Fables

En 1668, La Fontaine publie son premier recueil de Fables qui connaît un immense succès. Il rassemble 124 fables dédiées au dauphin. Le poète y met en scène des animaux pour critiquer les hommes et dénoncer les grands problèmes de son époque. Après la mort de la duchesse d’Orléans en 1772, La Fontaine se place sous la protection de Madame de La Sablière. Il publie alors des œuvres variées, notamment un recueil de contes licencieux qui sera interdit (les Nouveaux Contes, 1674) et des poèmes religieux (Daphné, 1674). En 1678 et 1679 paraissent deux autres recueils de Fables, contenant 87 fables supplémentaires. La Fontaine, poète célébré, est alors élu à l’Académie française en 1683, succédant à Colbert. Il y prend la défense de la littérature latine et grecque en 1687, lors de la \"Querelle des anciens et des modernes\". A la fin de sa vie, La Fontaine est contraint par son confesseur à renier ses écrits licencieux. Le poète s’éteint le 13 avril 1695, dans la maison des Hervart, une famille de banquier qui l’avait pris sous sa protection en 1693, à la mort de Madame de la Sablière. Ses Fables, appréciées des petits comme des grands, restent actuelles grâce à la simplicité de leur langue et à leur forme imagée. En effet, même si de nos jours la censure a disparu, la stratégie narrative adoptée par La Fontaine - utiliser des animaux pour représenter les grands traits moraux des êtres humains - reste toujours aussi astucieuse et drôle. Le poète a souvent puisé son inspiration dans des fables plus anciennes, écrites par Esope, Horace ou encore Pilpay, et il a renouvelé ce genre en en réinventant totalement la forme : le court récit devient alors un élément essentiel, au même titre que l’est la morale didactique qui le conclut.

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