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L’AMÉRIQUE DE ROOSEVELT

Publié le 17/12/2018

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roosevelt

L’AMÉRIQUE DE ROOSEVELT (1): LE NEW DEAL. La crise économique qui s'abat en 1929 sur les États-Unis frappe un pays en pleine expansion. Depuis la fin de la guerre, modernisation, standardisation, consommation et production de masse ont fondé l’«American Way of Life», dont l’optimisme résolu - incarné par le président Hoover - a propagé dans l’opinion américaine le mythe d’une prospérité éternelle. Les quelques mesures prises pour lutter contre la dépression se révèlent peu efficaces et il faut attendre l’accession à la  présidence de Franklin D. Roosevelt pour voir le gouvernement fédéral intervenir massivement et avec succès dans la vie économique. Élu en novembre 1932 avec 23 millions de voix contre moins de 16 millions à Hoover, puis réélu en 1936, Roosevelt jouit d’une grande popularité au sein du monde ouvrier et parmi les intellectuels. D’importantes réformes de structures ainsi que la mise en place de l’État providence sont à mettre à l’actif du New Deal. Dès 1934, on note un rétablissement de la situation. Mais il faut attendre 1938 pour que la crise soit définitivement enrayée.

L’AMÉRIQUE DE ROOSEVELT (2): L’ISOLATIONNISME. L’isolationnisme affiché par les États-Unis dans les années trente prolonge la politique inaugurée au xixe siècle par le président George Washington. Convaincue de l’excellence de sa civilisation, l’Amérique veut demeurer à l’écart des remous qui agitent l’Europe et préserver sa liberté de décision. Les conclusions de la commission Nye, qui attribuent aux banquiers et aux marchands d’armes la responsabilité de l’entrée en guerre des États-Unis en 1917, achèvent de convaincre l’opinion américaine de la nécessité d’empêcher que les États-Unis soient une nouvelle fois entraînés dans un conflit qui ne menace pas directement leur sécurité. Telle est l’origine des lois de neutralité adoptées en 1935,1936 et 1937, instaurant l’embargo sur tout matériel de guerre destiné à des pays belligérants. Dès octobre 1937, toutefois, Roosevelt évoque la possibilité pour les États-Unis d’intervenir en faveur du maintien de la démocratie. Dès lors, il va chercher à obtenir du Congrès la suppression de l’embargo sur les armes. Mais il n’obtiendra satisfaction que le 4 novembre 1939.

1 Franklin D. Roosevelt.

 

2 Le New Deal.

 

3 Le New Deal.

 

4 Huey Long,

 

. - gouverneur de Louisiane.

 

15 5 Franklin D. Roosevelt.

1 j 1 Franklin D. Roosevelt. ^2 Alford E. Smith.

 

3 Franklin D. Roosevelt.

 

4 William Bullitt.

 

5 Franklin D. Roosevelt.

L’UNION SOVIÉTIQUE. Après la pause constituée par la nouvelle politique économique (NEP), l’Ùnion soviétique reprend à partir de 1929 sa marche vers le socialisme. Mais si l’objectif final reste la construction sur une base ouvrière d’une société sans classes, la planification et la collectivisation forcée sont censées en précipiter l’avènement. Sous l’impulsion de Staline, secrétaire général du parti communiste, qui depuis 1929 concentre dans ses mains la quasi-totalité du pouvoir, le 1er plan quinquennal (1928-1932), dont l’objectif est la collecti- visation de l’agriculture, rencontre dans les campagnes la résistance des koulaks. Plusieurs centaines de milliers d’entre eux sont tués ou déportés en Sibérie. Tandis que le 2e plan quinquennal (1933-1937) avantage l’industrie lourde, Staline devient l’objet d’un véritable culte. L’assassinat de Kirov en décembre 1934 déclenche une vague de terreur et d’épuration qui culmine entre 1936 et 1938 avec les procès de Moscou. Arrêtées puis exécutées ou déportées dans les camps du Goulag, plus de 8 millions de personnes sont touchées par les purges qui éliminent notamment les chefs historiques de la révolution de 1917.

LA GRANDE-BRETAGNE. Si la Grande-Bretagne a perdu depuis la guerre sa prééminence industrielle, commerciale et financière, principalement au bénéfice des États-Unis, elle connaît dans les années trente, en dépit du marasme mondial auquel elle fait face avec beaucoup de dynamisme, un redressement remarquable. L’abandon de l’étalon-or puis du libre-échange, le repli sur l’Empire et une concentration accrue lui permettent en effet de compenser les faiblesses d’un appareil de production vétuste ainsi que le déclin des industries  traditionnelles. Une économie nouvelle est sur le point de naître autour de Londres et dans le sud de l’Angleterre : celle de l’automobile, des appareils ménagers et des textiles artificiels. Le resserrement des liens économiques entre les dominions et la Grande-Bretagne, entériné par la conférence d’Ottawa, contraste avec l’essor des nationalismes locaux. L’Égypte obtient la pleine souveraineté en août 1936, tandis que le governement Act of India accorde à l’Inde une certaine autonomie. Toutefois, la Grande-Bretagne reste une puissance impériale dont les intérêts s’étendent aux cinq continents.

1 Paul Vaillant-Couturier.

 

2 Romain Rolland.

 

3 Louis Barthou.

 

. _ 4 Maxime Litvinov.

 

15 5 Léon Trotski.

I

i/l George V.

 

10 2 Edward VIII.

 

3 James Ramsay MacDonald.

 

4 Winston Churchill.

LA CRISE ÉCONOMIQUE. Crise de surproduction, déséquilibres financiers, crise cyclique ou crise boursière, la crise qui s’est déclenchée brutalement le jeudi 24 octobre 1929 aux États-Unis est l’une des plus graves enregistrées par les économies capitalistes. Avec la contraction des échanges internationaux et le rapatriement des capitaux investis par les banques américaines en Europe, la grande dépression s’étend dans les mois qui suivent à l’ensemble des pays d’économie libérale. L’Autriche puis l’Alle-magne sont les premières touchées. En France, où l’on  note depuis décembre 1929 un fléchissement de l’indice de la production industrielle, la crise est plus tardive, mais aussi moins profonde en raison d’une industrialisation moins rapide, de la faible importance des investissements étrangers et enfin de la grande fermeté du franc Poincaré. Partout, la crise ya raviver les antagonismes sociaux, renforcer l’intervention de l’État dans la vie économique ainsi que l’attrait pour les extrêmes, communisme et fascisme. En Grande-Bretagne, la crise, latente depuis quelques années, s’aggrave en 1931 et entraîne la dévaluation puis le flottement de la livre sterling.

LA FAILLITE DE LA SDN. Créée par le traité de Versailles en 1920, la Société des Nations n’aura pas résisté aux crises des années trente. Bien qu’investie des espoirs de paix d’une génération bouleversée par la Grande Guerre, la SDN voit se succéder, impuissante, les étapes de sa propre décadence: l’échec qui sanctionne la conférence du désarmement, l’inertie qu’elle manifeste face à l’agression japonaise en Mandchourie, l’inefficacité des sanctions prises contre l’Italie lors de l’affaire éthiopienne, puis le silence qu’elle observe à partir de  l’Anschluss. L’ampleur de sa mission (garantir la paix dans le monde, maintenir l’intégrité territoriale des États membres et substituer le droit à la force) contraste il est vrai avec la faiblesse des moyens dont elle dispose: ni les sanctions militaire ni le recours à une force de police internationale ne sont prévus dans ses statuts. De plus, la SDN, rejetée par les dictatures, ne fut pas toujours pleinement soutenue par les grandes démocraties, plus préoccupées de restaurer, à leur profit, les pratiques de la diplomatie secrète que de sauvegarder l’esprit de Genève.

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