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Le bonheur est-il accessible ?

Publié le 19/12/2012

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Loin des temps ancestraux, où l'homme, plus proche de l'animal, se contentait de quelques plaisirs futiles, le bonheur humain, est devenu une véritable question existentielle. Notre évolution est grande, de ce fait notre réflexion ainsi que notre savoir le sont également. Le bonheur, étant défini dans le dictionnaire comme « un état de complète satisfaction, de plénitude « mais cette plénitude que nous tentons tous d'atteindre au quotidien appelée « bonheur « est-elle vraiment un phénomène conscient ? A chercher sans cesse le bonheur et à en faire le but de notre existence, il est possible que nous ne le trouvions jamais, du moins pas consciemment. Il est ainsi intéressant de se demander si le bonheur est accessible : comment sait-on que l'on est heureux ? Et qu'est-ce que le bonheur ? Mais surtout peut on être heureux sans le savoir ? Pour répondre à ces questions, nous verrons les définition des concepts importants, puis nous ferons une comparaison du bonheur selon différents individus puis les différents points de vue de philosophe tels qu'Aristote, Kant et Epicure . Le bonheur est ce qui nous arrive par un coup heureux du sort, par chance. Si l'on insiste sur cet aspect, on peut considerer que le bonheur survient par hasard, sans que nous y soyons pour rien. Or, pour Aristote le bonheur est plaisir. Le bonheur, pour une plante par exemple, c'est de croître. Le bonheur est donc essentiellement action : "Sans activité, pas de plaisir, sans plaisir, pas d'activité qui soit parfaite." (Éthique à Nicomaque). Le plaisir, c'est de mener l'activité pour laquelle on est fait. De là, chacun doit exercer l'activité qui est conforme à sa nature interne, à ses aptitudes véritables. La vie est une certaine activité, et chaque homme exerce son activité dans le domaine et avec les facultés qui ont pour lui le plus d'attrait : par exemple, le musicien exerce son activité, au moyen de l'ouïe, sur les mélodies, l'homme d'étude au moyen de la pensée. Rappelons maintenant ce qu'est la conscience. Il s'agit d'une faculté mentale de percevoir les phénomènes, sa propre existence ou ses états émotionnels. Cette idée de « percevoir « est primordiale dans cette analyse car il est vrai qu'en ayant une émotion telle que l'amour, la joie, le rire nous ressentons une paix intérieure, un sentiment vivifiant qui se traduit spirituellement mais aussi physiquement. Il s'exprime sur un visage, par des mouvements, par des mots. Il s'agit de choses concrètes, un état d'esprit. Prenons un exemple simple : celui du sentiment amoureux. Lorsque nous sommes avec la personne que l'on aime certains parlent «d'adrénaline«, ou bien encore de «passion«. Une sorte de fusion dans l'âme qui se traduit par des élans d'affections, des mots, des regards, des sourires. Ces ressentis positifs sont donc bien concrets, on peut les percevoir, ce qui veut donc bien dire que le bonheur est conscient avant tout. Pour être heureux sans le savoir, il faut admettre que ce qui est nécessaire à notre être, c'est à dire en termes de confort par exemple, donc qui peut être ignoré involontairement. Autre chose, on peut bénéficier d'un bonheur que nous ne savons pas reconnaître, qui nous est quotidien et qui «s'entend« par la parole d'autrui : «Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as«. Mais le bonheur ici désigné par un autre n'a pas le même sens que pour nous. S'il réagit différemment de nous, c'est qu'il perçoit le bonheur d'une autre manière. Mais "le propre de l'homme est l'activité de l'âme". Le bonheur consiste donc à mener une vie d'activité de l'âme, une vie réfléchie. Une vie heureuse est une vie dans laquelle les vertus sont exercées avec ce qu'Aristote appelle la prudence. Les vertus sont la condition du bonheur , elles permettent d'obtenir l'estime de soi. Réciproquement, le bonheur est un signe de la vertu. La qualification d'épicurien pour un homme qui ne vit que dans la recherche de tous les plaisirs est un contresens par rapport à la morale d'Epicure. En effet pour Épicure, "le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse", le premier plaisir est de ne pas souffrir. Il faut alors prendre garde que ces plaisirs soient mêlés, de près ou de loin, à des souffrances. Il faut donc soigneusement réfléchir à ce qu'une action future peut comporter comme plaisirs et souffrances, c'est comme effectué une sorte de calcul des plaisirs. C'est alors que cette perspective de souffrance doit nous amener à renoncer à ce plaisir : "il y a des cas où nous passons par dessus beaucoup de plaisirs, savoir lorsqu'ils doivent avoir pour suite des peines qui les surpassent." (Epicure, Lettre à Ménécée). Il faut donc être vigilant sur les différentes sortes de désir auxquelles nous avons affaire : "Il faut en outre considérer que les uns sont naturels, les autres vains, et que, parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires, les autres naturels seulement. Parmi les désirs nécessaires, les uns sont pour le bonheur, les autres pour l'absence de souffrance du corps, les autres pour la vie même." (Lettre à Ménécée). Si le plaisir est d'abord absence de souffrance, le souci doit être d'éviter la souffrance, et pour cela être très prudent dans la réalisation des désirs. La prudence devient ainsi la première des vertus. Le bonheur épicurien devient alors essentiellement une stratégie d'évitement basée sur une réflexion réelle. Aristote remarque que, selon les personnes le sens du bonheur est différent : pour les uns, le plaisir, pour d'autres la richesse ou les honneurs, pour d'autres encore la tranquillité, et bien d'autres aspirations diverses. On voit bien que le contenu de la notion dépend des circonstances sociales, psychologiques par exemple. Mais c'est impossible que de croire que chacun saurait déterminer avec précision ce qui est susceptible de le rendre heureux. Avec un peu de lucidité, on s'aperçoit que chacun court après des choses dont il ne peut rêver obtenir. Un sentiment intense de bonheur peut émerger d'une situation qu'on n'avait pas prévue, ou dont on n'attendait pas tant, voire dont on n'attendait rien du tout. Plus troublant, il paraît bien difficile de déterminer de façon précise de quoi l'on parle. Il existe bien une indétermination radicale du concept de bonheur : "malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut." (Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs). Et de conclure "le bonheur est un idéal non de la raison, mais de l'imagination." Les avis sont donc partagés sur la question, dans un premier temps, pour Aristote, le bonheur est bien réel, il est plaisir. Il est une action, donc une réalité, essentielle pour qu'une activité soit parfaite. Pour Epicure, devenir dans un état de bonheur engendre une reflexion sur quels plaisirs peut on avoir le droit sans subir une douleur ensuite. C'est une réalité donc le bonheur est réel. En revanche, dans un second temps pour Aristote et Kant, nul ne saurait expliquer ce qu'est susceptible de désirer, pour le rendre heureux, avec précision. Kant assure que le bonheur n'est que le fruit de notre imagination.

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