Devoir de Philosophie

Le bonheur est-il accessible à l'homme?

Publié le 31/03/2012

Extrait du document

Le Bonheur est-il accessible à l'Homme?

 

 

« Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, il va filer. «

Paul FORT, Les Ballades françaises

 

 

 

Nous cherchons à atteindre le bonheur depuis toujours. En général, le bonheur se définit comme la satisfaction totale du corps et de l'esprit, et l'envie d'atteindre cet état durable d'assouvissement va être le moteur de toutes nos actions. Le bonheur devient notre but final, c'est le principe de l'eudémonisme. Mais est-ce vraiment dans notre possible d'agir afin de l'atteindre? Ou n'est-ce que le fruit du hasard, la chance, comme l'étymologie du mot nous le fait transparaître? La question se pose donc: avons-nous accès au bonheur? Nous pourrions l'atteindre par le principe de l'ataraxie et l'aponie, c'est à dire l'absence de troubles de l'âme et du corps, et alors le bonheur nous est accessible; ou alors le bonheur n'est pas sous notre contrôle mais sous celui de la chance, et dans ce cas il nous échappe.

 

En premier lieu, le bonheur peut donc être défini comme la plénitude de notre corps et de notre âme. Nous serions totalement comblés par la réalisation de nos désirs naturels, et cela durablement. De plus, c'est vers quoi tous les Hommes tendent. D'après PASCAL, dans ses Pensées : « Tous les hommes recherchent d'être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient « ou encore Aristote qui pense que « Tous les arts, toutes les recherches méthodiques de l'esprit, aussi bien que tous nos actes et toutes nos décisions réfléchies semblent toujours avoir en vue quelque bien que nous désirons atteindre « dans l'Éthique à Nicomaque. C'est ce que nous appelons l'eudémonisme, la recherche constante du bonheur qui motive toutes nos actions, cela touchant à l'impératif catégorique. Par ailleurs, il ne faut pas confondre le bonheur avec le plaisir: les deux vont ensemble puisque le plaisir participe au bonheur mais il relève souvent de l'infini comme nous le verrons par la suite. Bien que ce soit complexe de donner une définition exacte du bonheur, nous pouvons l'identifier « physiquement « comme un sentiment de légèreté et de tranquillité: c'est l'absence de troubles et d'inquiétude, tel l'a spécifié Épicure au 3ème siècle avant J.-C. 

En effet, Épicure est un des premiers philosophes à se poser la question du bonheur et comment l'atteindre. Selon lui, « il est impossible d'être heureux sans être sage « et c'est ce qu'il va démontrer dans sa Lettre à Ménécée. Pour lui, nous ne pouvons parvenir au bonheur qu'en philosophant puisque le philosophe, ou le sage, est celui qui arrive à prendre conscience des troubles de l'âme et peut en faire abstraction. 

C'est tout le principe de l'épicurisme: éviter la douleur corporelle, avoir l'âme serein, et par-dessus tout, faire abstraction des désirs vains car ceux-ci ne nous apportent du plaisir qu'une fois réalisés mais cela est éphémère, tel nous l'apprend Sénèque. Le plaisir va contribuer au bonheur seulement s'il est rationnel et non de l'ordre de l'excessif: « […] la vie de plaisir ne se trouve point dans d'incessants banquets et fêtes, ni dans la fréquentation de jeunes garçons et de femmes, ni dans la saveur des poissons et des autres plats qui ornent les tables magnifiques, elle est dans la tempérance, lorsqu'on poursuit avec vigilance un raisonnement, cherchant les causes pour le choix et le refus, délaissant l'opinion, qui avant tout fait le désordre de l'âme. « (Épicure, Lettre à Ménécée). De plus, répondre à tous ses désirs, vains ou naturels, en ayant comme but le bonheur relèverait de l'hédonisme. Dans une philosophie plus moderne, celle de l'utilitarisme de BENTHAM, il s'agit de « calculer « afin de maximiser nos plaisirs par rapport à notre peine.

Toujours est-il que le concept du bonheur comme état permanent de plénitude atteignable par la philosophie, par la suppression de tous nos désirs qui viennent perturber notre tranquillité ne comblerait peut-être pas notre recherche : car ne tomberions-nous pas dans l'ennui? C'est la pensée qu'émet SCHOPENHAUER dans Le Monde comme volonté et comme représentation: « Le désir, de sa nature, est souffrance; la satisfaction engendre bien vite la satiété; le but était illusoire; la possession lui enlève son attrait; le désir renaît sous une forme nouvelle, et avec lui le besoin; sinon, c'est le dégoût, le vide, l'ennui, ennemis plus rudes encore que le besoin. «. En effet, le désir nous manquerait rapidement, puisque nous prenons plus plaisir à essayer d'atteindre le bonheur que de le vivre: « Il n'y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin. «, ainsi est la pensée de Lao Tseu.

 

Dans un second temps, si nous nous penchons sur l'étymologie du terme « bonheur «, il nous apparaît qu'il vient du latin bonum augurium qui signifie « bon augure «. Cela nous oppose à un problème, puisqu'il ne s'agit donc plus de quelque chose que nous contrôlons mais d'un concept mu par la chance. Dans la langue française, nous parlons bien de porte-bonheur, un objet qui est censé nous porter chance, et non l'état durable de plénitude comme vu auparavant. 

Cela rejoint le point de vue du stoïcisme selon lequel le bonheur est bien un état de plénitude mais qui dépend de la fortune, dans les deux sens du terme (la richesse matérielle et la chance), et de la vertu. Il serait inscrit dans la nature de l'homme d'atteindre le bonheur ou non, et l'homme n'a aucun impact sur cela si ce n'est répondre à ses désirs. 

Alain dans son Propos sur le bonheur nous le révèle en effet: « La bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherché « ce qui expose donc bien qu'il n'existerait pas de « chemin vers le bonheur, pas de moyens pour l'atteindre «. La « récompense « n'est évidemment pas matérielle, c'est le mérite qui la fera venir à nous. Nous ne sommes donc pas maîtres du bonheur. Le bonheur est dans notre destin ou il ne l'est pas, donc son accessibilité en devient très limité car pas sous notre maîtrise. Ce n'est pas non plus le hasard, car la seconde définition de la chance est la « probabilité que quelque chose se produise «, cela nous laissant dans un calcul bien qu'il soit scientifiquement impossible.

Néanmoins, il y a « peu de chances « que nous atteignons le bonheur, si l'on en croirait les pessimistes. En effet, FREUD est une première référence dans ce domaine. Selon lui, dans Malaise dans la civilisation nous ne pouvons être heureux: « […] tout l'ordre de l'univers s'y oppose; on serait tenté de dire qu'il n'est point entré dans le plan de la Création que l'homme soit heureux. « Le bonheur n'est pas sous notre empire, et pis encore, il ne serait même pas dans notre nature. Être heureux n'est rien d'autre que s'adapter au malheur, le monde n'étant pas fait pour nous rendre heureux malgré tout ce qu'on tente.

 

Ainsi, un troisième cas reste à exposer. Si nous considérons que le bonheur existe, c'est parce qu'il existe le malheur. Notre malheur est causé par inquiétude, souffrance, crainte, douleur, et pourrait donc être atténué d'après les remèdes que propose Épicure, mais seulement de façon passagère. Le contraste fait que nous avons une notion particulière du bonheur: « Nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une jouissance intense, alors que l'état en lui-même ne nous en procure que très peu. « (d'après KANT dans les Fondements de la métaphysique des mœurs). Le malheur est pour d'autres causé par nos passions puisque celles-ci sont le fruit de notre imagination, toujours démesurées et ne peuvent donc pas être satisfaites.

C'est d'ailleurs ce que pense SPINOZA. Dans son Éthique il expose en effet comment l'homme doit vivre heureux en se libérant de ses passions qui ne lui causent que le malheur. De plus, les désirs vains, comme chez les épicuriens et les stoïciens, sont semblables à ces passions.

Si l'on répond tout de même à nos désirs vains, il apparaîtra vite que l'on tombe dans un cercle vicieux. Faut-il encore savoir ce qui nous rendrait heureux sachant que « Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut « comme KANT le discerne. Un premier désir satisfait laissera place au prochain, et ainsi de suite. Cela formerait une alternance perpétuelle entre la satisfaction, l'ennui, et la recherche de combler à nouveau un désir. Il faut donc savoir exactement ce vers quoi nous tendons: le bonheur, la recherche du bonheur, ou les simples joies passagères.

 

 

Si le bonheur est atteint par la satisfaction totale de nos désirs, nos besoins naturels en premier, nous risquons la monotonie, or la vie ne consiste pas en l'immobilisme et nous serions vite ennuyés. Et si l'on considère que le bonheur n'est pas atteignable parce qu'il n'est pas dans notre pouvoir d'agir dessus, on découvre aussi que le bonheur est peut-être un idéal utopique. Finalement, le bonheur n'existe donc que par la comparaison que nous pouvons faire avec le malheur que nous vivons, car le bonheur à lui tout seul n'est rien. Ce contraste permet de dire que nous pouvons donc atteindre un certain degré de bonheur.

« Dans un second temps, si nous nous penchons sur l'étymologie du terme « bonheur », il nous apparaît qu'il vient dulatin bonum augurium qui signifie « bon augure ».

Cela nous oppose à un problème, puisqu'il ne s'agit donc plus de quelque chose que nous contrôlons mais d'un concept mu par la chance.

Dans la langue française, nous parlons biende porte-bonheur , un objet qui est censé nous porter chance, et non l'état durable de plénitude comme vu auparavant.

Cela rejoint le point de vue du stoïcisme selon lequel le bonheur est bien un état de plénitude mais qui dépend de la fortune , dans les deux sens du terme (la richesse matérielle et la chance), et de la vertu.

Il serait inscrit dans la nature de l'homme d'atteindre le bonheur ou non, et l'homme n'a aucun impact sur cela si ce n'est répondre à sesdésirs.

Alain dans son Propos sur le bonheur nous le révèle en effet: « La bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherché » ce qui expose donc bien qu'il n'existerait pas de « chemin vers le bonheur, pas de moyens pour l'atteindre ».

La « récompense » n'est évidemment pas matérielle, c'est le mérite qui la fera venir à nous.

Nous ne sommes donc pas maîtres du bonheur.

Le bonheur est dans notre destin ou il ne l'est pas, donc son accessibilitéen devient très limité car pas sous notre maîtrise.

Ce n'est pas non plus le hasard, car la seconde définition de lachance est la « probabilité que quelque chose se produise », cela nous laissant dans un calcul bien qu'il soitscientifiquement impossible. Néanmoins, il y a « peu de chances » que nous atteignons le bonheur, si l'on en croirait les pessimistes.

En effet,FREUD est une première référence dans ce domaine.

Selon lui, dans Malaise dans la civilisation nous ne pouvons être heureux: « […] tout l'ordre de l'univers s'y oppose; on serait tenté de dire qu'il n'est point entré dans le plan de la Création que l'homme soit heureux.

» Le bonheur n'est pas sous notre empire, et pis encore, il ne serait même pas dans notre nature.

Être heureux n'est rien d'autre que s'adapter au malheur, le monde n'étant pas fait pour nousrendre heureux malgré tout ce qu'on tente. Ainsi, un troisième cas reste à exposer.

Si nous considérons que le bonheur existe, c'est parce qu'il existele malheur .

Notre malheur est causé par inquiétude, souffrance, crainte, douleur, et pourrait donc être atténué d'après les remèdes que propose Épicure, mais seulement de façon passagère.

Le contraste fait que nous avons unenotion particulière du bonheur: « Nous sommes ainsi faits que seul le contraste est capable de nous dispenser une jouissance intense, alors que l'état en lui-même ne nous en procure que très peu.

» (d'après KANT dans les Fondements de la métaphysique des mœurs).

Le malheur est pour d'autres causé par nos passions puisque celles-ci sont le fruit de notre imagination, toujours démesurées et ne peuvent donc pas être satisfaites. C'est d'ailleurs ce que pense SPINOZA.

Dans son Éthique il expose en effet comment l'homme doit vivre heureux en se libérant de ses passions qui ne lui causent que le malheur.

De plus, les désirs vains, comme chez les épicuriens etles stoïciens, sont semblables à ces passions. Si l'on répond tout de même à nos désirs vains, il apparaîtra vite que l'on tombe dans un cercle vicieux.

Faut-ilencore savoir ce qui nous rendrait heureux sachant que « Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis etcohérents ce que véritablement il désire et il veut » comme KANT le discerne.

Un premier désir satisfait laissera place au prochain, et ainsi de suite.

Cela formerait une alternance perpétuelle entre la satisfaction, l'ennui, et larecherche de combler à nouveau un désir.

Il faut donc savoir exactement ce vers quoi nous tendons: le bonheur, larecherche du bonheur, ou les simples joies passagères. Si le bonheur est atteint par la satisfaction totale de nos désirs, nos besoins naturels en premier, nous risquons lamonotonie, or la vie ne consiste pas en l'immobilisme et nous serions vite ennuyés.

Et si l'on considère que lebonheur n'est pas atteignable parce qu'il n'est pas dans notre pouvoir d'agir dessus, on découvre aussi que lebonheur est peut-être un idéal utopique.

Finalement, le bonheur n'existe donc que par la comparaison que nouspouvons faire avec le malheur que nous vivons, car le bonheur à lui tout seul n'est rien.

Ce contraste permet de direque nous pouvons donc atteindre un certain degré de bonheur.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles