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Le détour par l’Autre - Dissertation

Publié le 07/07/2014

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DISSERTATION Le détour par l'Autre est une arme fréquemment utilisée par les écrivains. Il faut prendre en compte l'idée que nous ne sommes jamais aussi objectifs à propos de soi que de la voix d'une personne étrangère. Ce procédé permet avant tout d'avoir un avis objectif de notre société, par le moyen d'un point de vu extérieur, voire étranger, et ce de manière convaincante et efficace. C'est ainsi que le détour par l'Autre permet de faire passer une critique implicite, se traduisant par l'emploi d'un personnage inventé, qui nous rend compte de l'imparfaite réalité de notre société que souvent on ne prend pas en compte. Le détour, permet surtout d'atteindre l'objectif fixé par l'auteur, de manière indirecte, qui s'atteint par l'utilisation d'un « Autre », qui porte la parole de l'auteur et ses idées. C'est ainsi que, nous nous intéresserons sur les moyens employés par l'auteur pour faire se détour efficace, et qui lui permet aussi de dénoncer indirectement les défauts de notre société. L'utilisation d'une autre personne ou personnage, à part de sa principale fonction qui est de dénoncer, par le biais d'un personnage fictif, permet aussi de dénoncer, attirant l'attention du lecteur, et le surprenant. On peut aussi noter que la fiction est un outil de séduction : plaire et éduquer. C'est ainsi que dans L'ingenu, Voltaire met en scène une critique des affaires religieuse à travers le personnage d'un Indien qui arrive en France, ne comprenant rien de la vie religieuse. En effet, ce personnage lui permet de passer sa critique. Mais le plus intéressant ne dérive pas sur le fait qu'il critique, mais sur le choix d'un étranger avec une culture tout à fait différente. Voltaire critique durement la société de son époque, mais pour échapper la censure et les procès contre ses contes philosophiques (genre dont il est le créateur), il utilise une argumentation indirecte. Voltaire n'utilise pas ce procédé dans cette oeuvre que dans cette oeuvre. Dans son Traité sur la Tolérance, l'auteur reprend cette idée. Le procédé est aussi utilisé par d'autres auteurs , comme Denis Diderot dans son Supplément au Voyage de Bougainville, où l'auteur se met à la place d'un vieux sage qui reçoit des étrangers dans sa propre île. Le détournement par l'autre fait preuve d'objectivité : qui peut être plus objectif qu'un étranger qui ne connait rien de la culture propre ? Personne, voilà donc une raison évidente pour que les auteurs utilisent de manière répétée ce « point de vue ». Ainsi, dans le Supplément du voyage de Bougainville, par le discours du vieux Tahitien, que ce dernier juge les moeurs des Occidentaux, il dénonce tous les vices de la société. Diderot dénonce une société injuste, immorale et violente qui colonise dans un monde libre, simple et tolérant. C'est par le discours du Vieux Tahitien que Diderot dresse un portrait péjoratif, même indigné, de la société Occidentale, en comparaison aux moeurs Tahitiennes. On peut d'ailleurs dire que la plus part du temps cette utilisation d'une autre personne se donne dans les apologues. Mais ce procédé connait aussi un autre atout, c'est celui de la dénonciation déguisée, par l' « Autre », permettant aux auteurs de juger et critiquer. C'est par l'utilisation de l'« Autre » que les meilleurs remises en question se font. Cependant, les auteurs ne veulent pas seulement dire. Il ne faut pas oublier l'aspect éducatif de l'apologue : le fait de vouloir faire changer la société de son temps. En effet, toujours dans le Supplément du Voyage de Bougainville de Diderot, il condamne les inégalités de développement, l'esprit colonisateur des européens entre autres valeurs de la société dont il est acteur. Malgré cela, la dénonciation reste souvent indirecte, très souvent dans le cas de la censure, comme par exemple au XVIIe siècle, avec des auteurs tels que Montesquieu, Diderot, et bien évidemment Voltaire. Le détour par l'Autre devient un moyen par lequel les différents auteurs cachent leur critique. C'est ainsi que dans Candide, Voltaire dénonce les limites de sa société par la qualité de son discours, l'utilisation de l' « Autre » et par le discours indirecte. De plus, Candide étant un roman d'apprentissage (son genre); il met en scène l'évolution du personnage qui, après avoir subi des nombreuses de péripéties, est passé d'être un immature plein très naïf, à être conscient des valeurs idéales. Ainsi le lecteur arrivera à dégager les divers objectifs dénoncés par Voltaire, tels que la Religion, la critique de l'Optimisme (ou de la philosophie de Leibniz), le pouvoir, l'intolérance et la discrimination. Par conséquent, nous ne sommes jamais aussi objectifs à propos de nous mêmes que d'une personne étrangère. Ainsi, les auteurs ont trouvé un moyen de critiquer cette société tout en se protégeant. Ce moyen est le déjà évoqué à des nombreuses fois « détour par l'Autre », être fictif qui transmet le point de vue de l'auteur, qui par ailleurs est aussi un miroir dans lequel le lecteur peut se voir reflété. Nous pouvons donc dire qu'il s'agit d'un bon moyen. Mais ce moyen n'est pas l'unique pour attirer l'attention du lecteur : les auteurs peuvent arriver plus loin et non pas seulement créer un personnage fictif, mais un monde complet, comme c'est le cas de l'utopie ou la contre utopie, genre qui va se diffuser de manière contemporaine.

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