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Dissertation En quoi le genre théâtral, dans toutes ses spécificités, vous paraît-il propre à dénoncer les préjugés et travers d’une société et d’un individu ?

Publié le 17/04/2015

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Sujet : En quoi le genre théâtral, dans toutes ses spécificités, vous paraît-il propre à dénoncer les préjugés et travers d’une société et d’un individu ? On peut légitimement se demander si le théâtre, genre qui présente la particularité de se situer entre le texte et la représentation, est désigné pour porter un regard critique sur le monde, pour faire la lumière sur les défauts et dysfonctionnements de l’Homme et de la société. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- I Le personnage de théâtre, ce porte-voix A. La double-énonciation, ou la spécificité du personnage de théâtre Ex 1 : toute critique, toute prise à partie d’un personnage par un autre sur scène, est une occasion d’interpeller directement le spectateur, qui va se voir présenter un possible miroir. Rappelons que les pièces de Molière se jouaient devant un public directement concerné par ses attaques : si les ambitions ridicules de M. Jourdain semblent très éloignées pour un spectateur contemporain, le public du XVIIe siècle y reconnaissait forcément une problématique sociale et y retrouvait très plaisamment un tabou majeur, sorte de fantasme irréalisable remettant en cause le fonctionnement de la société : de fait, au XVIIe siècle, on ne devient pas noble, on naît noble ! Ex 2 : lorsque Béranger, à la fin de Rhinocéros, se parle à lui-même, c’est également au spectateur qu’il s’adresse ; la réplique « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! » est donc un véritable appel lancé au spectateur : il s’agit d’entrer en résist...
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« Ex 2 : lorsque Béranger, à la fin de Rhinocéros, se parle à lui-même, c'est également au spectateur qu'il s'adresse ; la réplique « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! » est donc un véritable appel lancé au spectateur : il s'agit d'entrer en résistance. B.

Une dénonciation qui avance masquée Ex 1 : parce qu'il est, entre autre, cousu de parole (importance des répliques dans le genre théâtral), le personnage est propre à se faire le porte-voix d'un discours.

L'éloquence de Cléanthis dans L'île des esclaves présente ce paradoxe majeur d'une servante plus talentueuse que sa maîtresse pour ce qui regarde l'exercice oratoire.

A travers ce personnage, c'est bien sûr l'éloquence de Marivaux qui se déploie et vient bousculer les hiérarchies sociales. Ex 2 : dans le même esprit, Molière va prendre grand soin de la parole de ses personnages les plus polémiques. Tartuffe, véritable portrait à charge des faux-dévots qui sévissaient sous le règne de Louis XIV (Compagnie du Saint- Sacrement), est un maître du discours, talentueux serpent qui tente de persuader ses proies pour soutirer leur argent ou leurs bonnes grâces (il convoite Elmire, femme d'Orgon).

Tartuffe permet ainsi au dramaturge d'énoncer sa critique acerbe de l'hypocrisie et de la fausse dévotion sans engager directement son nom, en se déchargeant, en quelque sorte, sur son personnage.

Notons que la stratégie n'a pas toujours fonctionné, et que Tartuffe fut immédiatement censuré, preuve de sa teneur polémique ; Dom Juan aura un meilleur destin, et le personnage du libertin pourra sans trop de difficultés porter l'esprit critique du dramaturge devant le public concerné... II Le théâtre, un genre reposant sur des situations A.

La situation comique : un angle d'attaque privilégié au fil des siècles Ex 1 : Molière bien sûr ; n'importe quelle pièce dont vous maîtrisez le contenu. »

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