Devoir de Philosophie

« Le genre théâtrale vous paraît-il propre à dénoncer les travers et défauts d'une société, d'un individu? »

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

individu
Le théâtre est né au V e siècle avant Jésus-Christ dans l'Antiquité grecque. Son étymologie est ainsi theatrum qui signifie « montrer ». le théâtre a alors deux sens, le premier est la représentation, le lieu dans lequel on joue des pièces. Le deuxième sens concerne le théâtre sous forme de genre littéraire, qui est basé sur le texte théâtral. C'est ainsi que Palladras d'Alexandrie, écrivain du V e siècle a déclaré que : « Le monde est une pièce de théâtre, il faut apprendre à jouer son rôle ». Une autre citation faite par Shakespeare rejoint celle-ci en disant que : « Le monde entier est un théâtre, et tous hommes et femmes, n'en sont que les acteurs. Chacun y joue successivement plusieurs rôles », dans Comme il vous plaira. Le théâtre est donc un véritable miroir de la vie ou la vie est une véritable pièce de théâtre. De ce point de vue,le théâtre est un divertissement, mais pourquoi montrer sur scène une copie de ce que l'on voit en réalité? Il existe évidement autre chose. Certain comme Gerrard Mortier pense que « le théâtre est un lieu où apparaissent violence et cruauté. Leur représentation doit servir à ce que l'horreur ne se reproduise pas. ». Le théâtre, mis à part la fonction de divertir, permet de critiquer. C'est une forme de leçon qui aboutit à une morale. C'est ainsi que nous pouvons nous demander si le théâtre est approprié à montrer les défauts d'une société : Le théâtre est-il de nature à accuser, à dénoncer les faiblesses d'une communauté ou d'une personne? Nous montrerons dans une première partie qu'effectivement le théâtre est fait pour dénoncer. Mais, dans un second temps, nous nuancerons cette idée en montrant que le théâtre ne sert pas qu'a dénoncer mais possède d'autres fonctions. Le théâtre paraît propre à accuser les défauts d'une société. En effet, bien que les dénonciation ne sont pas directes chaque pièces de théâtre dénonce quelque chose. Tout d'abords, les dénonciations sont souvent cachées par le comique. De ce fait, nous trouvons ces critiques dans les comédies. Ce comique joue en quelque sorte le rôle de bouclier car il permet quelquefois d'éviter la censure, même si celle-ci a quand même interdit la publication de quelques comédies. Par exemple, Le mariage de Figaro, écrit en 1778 par le dramaturge du XVIII e siècle Beaumarchais, n'a pu être présenté qu'en 1784. Cette comédie, qui est le deuxième volet d'une trilogie (Le Barbier de Séville, La Mère coupable), raconte l'histoire de Figaro, le valet du comte, amoureux de Suzanne, soubrette de la comtesse, qui l'aime en retour. Mais le comte veut courtiser Suzanne, celle-ci monte alors un plan avec la comtesse pour le piéger. Il y a alors un quiproquo, Figaro croit être trahi par Suzanne, d'où son célèbre monologue, acte V scène III : « O femme ! Femme ! Femme ! Créature faible et décevante !... » l'intrigue amoureuse est alors liée avec l'intrigue du pouvoir. Beaumarchais critique dans cette comédie le pouvoir social avec le droit de cuissage du comte, qui lui permet de courtiser avec les femmes juste avant leur mariage. Au XVIII e siècle, tout comme Beaumarchais, Marivaux utilise la comédie pour dénoncer l'esclavage. Son oeuvre s'intitule : L'île des esclaves. En 1725, Marivaux imagine alors une communauté où les maîtres deviennent esclaves, en vertu d'une antique coutume, tandis que les esclaves deviennent les maîtres. Ainsi, cette pièce en un seul acte raconte l'histoire d'Iphicrate, le maître, et d'Arlequin, l'esclave, qui arrivent dans cette communauté après un naufrage. Humiliation pour les uns, revanche pour les autres, le renversement des rôles ne dure qu'un temps, mais cela suffit à bouleverser l'ordre social, donc il y a dénonciation de l'ordre social. De plus, la dénonciation peut s'exprimer à travers la satire. La satire est un pièce ou plutôt une partie de pièce médisante où l'auteur attaque les vices et les ridicules de son temps. Ainsi, au XVII e siècle, Molière dénonce de nombreux vices à travers la satire. Par exemple, dans l'Avare, Molière écrit l'histoire d'Harpagon, un père avare et usurier qui organise pour ses enfants : Cléante et Élise, des mariages d'intérêts. Alors que lui veut épouser la jeune Marianne. Mais Cléante, amoureuse de Marianne, et Elise, a secrètement épousé à Valère et refuse d'obéir à leur père. Le trésor de l'avare, volé avec l'aide de la Flèche, permettra d'exercer un chantage grâce auquel l'amour sera vainqueur. L'Avare , comédie de caractère, est une satire subtile de la bourgeoisie au XVII e siècle. En 1664, Molière montre dans le Tartuffle, les dangers de l'imposture et de l'aveuglement. Cette comédie raconte une famille qui est déchirée sous le masque d'une religion austère, un intrus s'est installé, a conquis Orgon, le maître de maison, et sème le désordre : il courtise en secret la femme de son hôte, convoite sa fille et ses biens. Molière fait donc dans cette comédie la satire des personnes hypocrites à travers Tartuffe. Tout au long de sa carrière, Molière écriva donc de nombreuses comédies comme également Don Juan, L' école des femmes ou encore Le malade imaginaire, où il fera la satire du libertinage des moeurs et de l'esprit, du pouvoir des barbon sur leur pupille ou encore le satire des médecins. Au XIX, les pièces de théâtre continuent de dénoncer les défauts de la société. En effet, Victor Hugo et Alfred de Musset sont les deux principaux écrivains qui créent des pièces de théâtre pour accuser. Seulement, il ne s'agit plus de comédies mais de drames romantiques. Effectivement , Hernani est un des drames romantiques écrit en vers que Victor Hugo a écrit. Il s'agit d'une jeune femme Dona Sol, aimée de trois hommes : Hernani, qu'elle aime en retour, son oncle, Don ry Gomez da Silva qui veut l'épouser et Don Carlos, le roi d'Espagne et futur Charles Quint, empereur D'allemagne. Dona Sol est enlevé par le roi, Hernani et l'oncle concluent alors un pacte et se vangent du roi. Puis Don Carlos, devenu empereur renonce a Dona Sol et autorise les amoureux à se marier, mais l'oncle vient exiger que le pacte soit tenu, le couple se donne alors la mort. Victor Hugo à travers cette pièce critique alors le pouvoir royal. Musset fait la même critique dans Lorenzaccio feint d'être le complice d'un tyran pour pouvoir l'assassiner. Il entend ne ressembler à personne, mais là même, il rejoint tous ceux de cette génération romantique qui aspirent à donner un sens à leur destin. Ces drames romantiques dénoncent souvent l'abus des pouvoirs royaux. Victor Hugo en écrira d'autres comme Ray Blas. Pendant trois siècles, de Molière à Victor Hugo et Musset, le théâtre aura donc servi à dénoncer les travers et les défauts des société. Nous pouvons même penser au XX e siècle Antigone de Jean Anouilh où l'auteur dénonce la collaboration et où l'éponyme représente la résistance, le genre théâtral dénonce donc de nombreux thèmes comme l'esclavage, le pouvoir royal, l'hypocrisie. Nous avons donc montré que le théâtre paraît propre à dénoncer les défauts et les travers d'une société ou d'une personne. Maintenant nous allons démontrer que le théâtre a également d'autres fonctions. Le théâtre a plusieurs autres fonctions. Tout d'abord, le théâtre divertit, il fait rire. En effet, certain comme Jean Duvigraud et Jean Lagoutte pense que le vrai public est celui qui va au théâtre pour « passer une soirée ». Le théâtre est donc pour eux avant tout un divertissement. Effectivement , les comédies divertissent car elles font rire. Les dramaturges réussissent à créer ces émotions grâce aux quatre types de comiques : comique de mot, de geste, de situation et de caractère. Par exemple, dans Ubu-roi de Jarry qui raconte l'histoire d'un dictateur bouffon devenu roi à la place du roi avec pour toute ambition de s'empiffrer et s'enrichir, le comique de mot est très présent. Effectivement, la première réplique de la pièce est « merde! » prononcer par Ubu. De plus, le père Ubu à une expression favorite : « de par ma chandelle verte » qu'il dit quatorze fois dans la pièce. Cette expression a une connotation qui engendre le comique. Dans L'Ecole des femmes de Molière, les trois autres types de comique sont présents, par exemple à l'acte II scène 5. il s'agit d'un barbon Arnolphe qui a éduqué Agnès, dès l'âge de quatre ans, dans l'ignorance afin qu'elle soit sotte et ne lui soit pas infidèle. Agnès après dix-sept ans, elle se marie mais de retour des champs, Arnolphe apprend qu'Agnès a reçu la visite d'une jeune homme pendant sont absence. Elle lui raconte alors cette rencontre avec le jeune homme. Elle raconte qu'il lui a fait une révérence,alors elle aussi, puis il recommencèrent... Le comique de geste est donc présent avec cet échange de révérences. Ensuite, elle ne comprend pas le bon sens du mot « blesser », elle croit avoir fait physiquement au jeune homme, alors que ce n'est que sentimentalement. Le comique de caractère est ici présent car nous avons un personnage très naïf voire sot. Pour finir, le comique de situation est remarquable lorsque Arnolphe croit que le jeune homme a volé la virginité d'Agnès alors qu'il le lui a volé que le ruban qu'Arnolphe lui a offert. Les quatre type de comique suscitent donc bien le rire chez les spectateurs. Ces comiques sont présent dans toute les comédies, Le Mariage de Figaro par exemple utilise beaucoup le comique de situation. De plus, la devise des comédies est : « castigat ritendo mores » qui signifie châtier les moeurs en riant. Le rire et donc important dans une pièce de théâtre. Il peut donc être considéré comme un divertissement. Cependant, il existe également des pièce qui ne font pas du tout rire : les tragédies. En effet, ce genre permet aux spectateurs de purger leurs émotion leurs passions. Il s'agit de la catharsis, qui signifie la purification. D'après Aristote, il faut voir de la terreur et ressentir de la pitié pour extérioriser ses émotions. Le mot tragédie vient du tragos qui signifie le sacrifice de tous. Par exemple, dans Phèdre de Racine, on éprouve de la terreur et de la pitié pour cette héroïne éponyme car elle est le jouet du destin; vénus dirige sa vie. Phèdre aime sans espoir son beau-fils Hippolyte. Lorsque son mari Thésée, revient il envoie injustement son fils à la mort. On assiste alors à l'empoisonnement d'une femme à la fois innocent et coupable. Ces sentiments se ressentent également dans Médée d'Euripide où il s'agit d'une mère trompée qui va tuer ses enfants car ils lui rappellent trop leur père. Il existe d'autres tragédies : Cinna de Cornaille, Britannicus de Racine, Oedipe de Sophocle... En allant voir des tragédie, les spectateurs se divertissent car ces pièces changent du quotidien. De plus, en regardant ces héros reflétant la terreur et la pitié et n'ayant qu'une solution : la mort, le spectateur ne se reconnaît pas, les héros ne nous ressemblent pas. Le spectateur sait donc qu'il y a pire que lui, il ressort heureux. C'est pour cela, que nous pouvons parler de purification et de purger ses émotions. Enfin, le théâtre permet aussi de cultiver. Effectivement, le théâtre a une valeur informative. Il renseigne sur une époque passée, par exemple dans Phèdre, le spectateur d'instruit sur la mythologie grecque. Dans Britannicus de Racine également, l'empereur Claude y a un fils Britannicus, avant d'épouser Aggripine et d'adopter Néron. Ce dernier succède à Claude te sa vraie nature se révèle : sa passion subite pour Junie, fiancée de Britannicus, le pousse à assassiner son frère adoptif. Cette pièce se passe dans l'antiquité romaine, le spectateur s'instruit donc sur une autre époque. Pour se rapprocher de l'actualité, Antigone de Jean Anouilh, où le personnage éponyme représente la résistance et son oncle Créon la collaboration, le spectateur s'informe sur la France sous Vichy. Le théâtre a donc également une valeur informative et instructive. En allant voir une pièce de théâtre, le spectateur peut apprendre un véritable contexte, une époque. Le théâtre est instructif, car il a également une valeur métaphysique et intellectuelle, on va au théâtre pour savoir qui l'on est, comme le dis Shakespeare dans Hamlet « to be or not to be ». Le genre théâtrale est donc propre à dénoncer. Depuis Molière, les dramaturges ont dénoncé de nombreuses horreurs. Mais le théâtre a aussi d'autres fonctions. Il divertir grâce au comique, et au tragique. Ainsi André Gide a dit « c'est une extraordinaire chose que le théâtre. Des gens comme nous et moi s'assemblent dans une salle pour voir feindre d'autres des passions qu'eux n(ont pas le droit d'avoir parce que les lois et les moeurs s'y opposent. » . C'est ainsi que nous nous purgons, en voyant des personnages souffrir de souffrance que nous n'aurons jamais. De plus, le théâtre a une valeur instructive, il nous apprend les époques. Nous pouvons nous demander si le texte théâtral suffit pour comprendre une pièce de théâtre ou si la représentation est indispensable pour accéder au message transmit par l'auteur.

Liens utiles