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Le Liseur, Bernhard Schlink

Publié le 08/01/2011

Extrait du document

bernhard

http://www.lirado.com/livres/le-liseur.htm

1)Résumé:

 

Neustadt, Allemagne de l'Ouest, 1958. Le jeune Michael vomit devant une porte cochère. Une habitante de l'immeuble lave à grande eau ses salissures et raccompagne le garçon jusque chez lui. Le diagnostic du docteur – la jaunisse– contraint  Michael à rester confiné trois mois. Vers la fin de cette période, il revient chez sa garde-malade d'un jour pour la remercier. S'ensuit une liaison entre l'adolescent et Hanna,âgée de 36 ans, poinçonneuse dans le tram .

Initié aux plaisirs de la virilité, Michael gagne en confiance et vit pleinement son histoire d'amour, en cachette de ses parents et à l'insu de tous, avec cette femme dont il ne connaît ni le nom complet ni le passé.

Ce qu'Hanna aime par dessus tout, c'est écouter avec émotion les histoires que Michael lui lit: des poèmes d'Horace à Tintin, des aventures d'Huckleberry Finn à celles d'Ulysse, du Docteur Jivago à Tchekhov… Leurs rencontres suivent un rituel immuable: bain, lecture, étreintes, puis Michael regagne sa famille.

Un jour, Michael trouve l'appartement de son aimée vide : Hanna est partie sans laisser d'adresse.

Quelques années plus tard, en 1966, alors que Michael étudie le droit à l'Université d'Heidelberg, le professeur emmène ses élèves assister au procès de cinq femmes, anciennes gardiennes de camp nazi, accusées d'avoir fait tuer des centaines de détenues. Parmi elles, Michael reconnaît Hanna. Complexité de la situation, sentiments contradictoires et violents, Michael veut comprendre Auschwitz: que se passe-t-il dans la tête d’Hanna? Il détient le secret d'Hanna qui pourrait atténuer la peine qu'elle risque, mais qu'elle a renoncé à avouer à la cour, par la seule fierté qui lui reste. Finalement, Michael renonce à aller trouver Hanna en prison. Chargée par ses anciennes camarades, elle s'entend condamnée à la réclusion à vie.

De son côté, le Michael adulte rate son mariage, voit de temps en temps sa fille. Puis il commence à enregistrer des lectures et en fait parvenir les cassettes audio à la prisonnière. Grâce à elles, Hanna apprend à lire et à écrire par elle-même, et demande à Michael de lui écrire. Ce dernier ne répond jamais à ses lettres. Jusqu'au jour où Hanna est libérée pour bonne conduite…Mais, celle-ci ne reverra jamais le monde extérieur car elle se pend dans sa cellule juste avant sa sortie.

Personnages:

Hanna: né en 1922, travaillé à Berlin chez Siemens, 1942. Elle s'est faite engagée chez les SS dans le camp d'Auschwitz. Lors de l'hiver 44-45 elle est mutée dans un camp de travail près de Cracovie.

En 1959 elle rencontre Michael, elle est d’âgée d’ environ 36 ans, en 1965 elle est en procès à 43 ans pour son engagement avec les SS.

C'est une femme indépendante, elle a une attitude maternelle à l'égard de Michael. Elle ne s'ouvre pas (elle ne dit pas à Michael qu'elle ne sait pas lire par exemple, et ne raconte pas son passé) Elle ne fait donc pas confiance à Michael. Elle est dominatrice, elle mène le jeu.

Michael: est lui né en 1943 il rencontre Hanna en 1959. Il est étudiant en droit et assiste au procès avec sa classe.

2)Biographie:

Bernhard Schlink est né en 1944 à Bielefeld et a grandi à Heidelberg, dans une famille typiquement allemande et protestante. Son père était pasteur et professeur d’université. Il enseignait la « théologie systématique et œcuménique «. Sous le IIIième Reich, il a été relevé de ses fonctions pour finalement retrouver sa chaire après la guerre. Sa mère, toujours vivante, est originaire de Suisse alémanique. C’était une étudiante de son père. Il a deux sœurs et un frère. Il fait des études de droit à Berlin. Il enseignera à l’Université Yeshiva de New York, puis à Bonn et à Francfort. Il siège depuis treize ans en qualité de juge à la Cour constitutionnelle du land de Rhénanie-Westphalie et est professeur d’histoire du droit public. Bernhard Schlink a toujours écrit aussi bien enfant qu’étudiant. Il écrivait des pièces de théâtre, des œuvres de fiction. Par exemple l’histoire d’un Anglais cherchant la route maritime vers l’Amérique du Nord ou bien les souvenirs d’un soldat de Napoléon. Bernhard Schlink est professeur de droit à l’université Humboldt de Berlin, juge à la cour constitutionnelle du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, auteur d’un manuel sur les droits fondamentaux du citoyen, père de famille, amant, cycliste et amateur de vins. À 53 ans, « Le liseur « a propulsé d’un coup Bernhard Schlink sur le devant de la scène et il est probable qu’il a inscrit dans son roman une part importante de la matière de sa vie personnelle. Bernhard Schlink a beaucoup vécu, vu beaucoup de choses, et utilise cette richesse dans ses livres.

 3)Analyse du texte :

Le thème du parcours initiatique était donc déjà investi par l'auteur dans Le liseur. Déjà, il optait pour un récit s'inscrivant dans la durée, et dans la vie entière d'un jeune garçon devenant adulte, et qui se construit au fil de ses expériences. Dans ce roman, il s'agit davantage d'une initiation par l'amour, et par la découverte du plaisir et des secrets, des mystères qui l'entourent. Ce mystère de l'amour est rendu plus frappant encore grâce au personnage d'Hanna, portant un terrible fardeau. On ne peut s'empêcher de se questionner avec Michaël sur ce qui peut provoquer les réactions de son amoureuse, plus âgée ; cependant, on se dit que le regard de Michaël est celui d'un enfant de 15 ans, par qui l'on ne saurait tout comprendre et tout déchiffrer. Aussi, le mystère reste entier.

D'autant plus entier qu'il est à ce point grave, sans qu'on s'en soit douté. Là encore, Bernhard Schlink semble attacher beaucoup d'importance, et mêler peut-être une curiosité passionnée à la barrière si fragile qui sépare le bien du mal. Ainsi, ce roman est également l'occasion de réfléchir sur la possibilité d'être entraîné dans la spirale du mal, et de la mort, sans vouloir ses plus viles conséquences, simplement par « fuite « pour échapper à quelque chose qu'on croyait, subjectivement, insurmontable : la honte. L'auteur invite à une réflexion sur le choix d'un être qui ne peut prévoir ce qui se passera, ni quelles seront les conséquences du chemin qu'il aura choisi. Que ce soit dans le terrible choix d'Hanna, ou dans les simples réactions de l'adolescent face aux bizarreries de son amoureuse, le choix est toujours aussi difficile, quel que soit l'âge, quel que soit la gravité qu'il renferme et pourtant : il préoccupera davantage un enfant, un adolescent qui observe, qu'un adulte qui ne sait pas voir. 

Bernhard Schlink évoque par ailleurs avec une grande clairevoyance les désastres de l'Allemagne nazie, de la guerre, et de la manière dont le mal surgit, sans prévenir. Cependant, ce qui doit attirer l'attention dans le style de l'auteur, c'est cette capacité à créer des personnages bien réels, très proches, et psychologiquement des plus intéressants. Décortiquant leurs réflexions, leurs préoccupations, il nous montre ce qu'il est possible de percevoir de problèmes universels, en nous invitant à explorer la souffrance, la douleur, la joie, et plus que tout l'apprentissage, en nous plongeant au coeur du phénomène. C'est dans ce va et viens entre le particulier et le général que le lecteur s'accomplit du destin des protagonistes. Voilà une belle procuration pour de bien grandes expériences. 

 

4)Problématique :  EST-CE UN ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE ?

 

Bernard Schlink est toujours resté très discret sur sa vie personnelle. Lors d’une interview , Stephen Daldry, cinéaste anglais,fait part au journal Figaro de son impression d’une visite qu’il a effectué avec Bernhard Shlink sur les traces de son enfance et les lieux de l’histoire.

Il dit : « À l'invitation de Bernhard Schlink, David Hare et moi nous sommes rendus à Heidelberg. Sur les traces de son héros, le jeune Michael Berg. Le romancier nous a fait visiter sa ville, nous montrant la maison de son enfance, le chemin qu'il prenait pour aller à l'école, l'endroit où avait vécu Hanna… Il y a donc beaucoup d'éléments du récit qui sont, de toute évidence, autobiographiques. Mais a-t-il eu adolescent, comme Michael, une histoire d'amour dans l'Allemagne d'après guerre, avec Hanna, une femme de 36 ans, dont il apprend plus tard, par hasard, qu'elle a été une gardienne de camp nazi ? Cela, il ne le dit pas. «

 

Bernhard Schlink évoque dans son roman un grand nombre de sentiments qu’il a souvent fortement ressenti. Par exemple : la responsabilité, la culpabilité, le respect, la morale, le droit , le courage, le pardon et la redemption.

Né durant la seconde guerre mondiale, l’auteur fait parti de la «génération Hitler «. Dans son livre, il s’interroge sur la position à adopter par rapport à la responsabilité de la génération précédente .

5) Avis :

 Je ne sais comment vous dire, mais lorsque vous lisez le résumé, il est impossible de ne pas avoir envie  d’ en savoir davantage. Cette histoire soulève des questions très importantes. Comment la génération après guerre allemande voit ses aînés, voit son passé, et comment le vivent-ils ? Faut-il juger une nation ou essayer de comprendre, sans excuser, les choix des individus ?  Mais il y a aussi l’ Amour aveugle de ce jeune homme pour une femme mûre qu’il ne connaissait pas.  Et je voudrais enfin rendre justice au narrateur que certains qualifient de froid ou de lâche. A mes yeux, Michaël a fait une rencontre qui a marqué et bouleversé sa vie entière sans rémission, a éprouvé trop jeune  une passion trop forte. Ces souvenirs jamais surmontés, ces promesses et espoirs non tenus par la vie l’ont stérilisé sur le plan affectif. C’est dérangeant, ça paraît presque trop mais c’est bien là à mes yeux une des clés du personnage. Ajoutez à cela une fin particulièrement bouleversante et ces destins détruits laissent un goût de cendres dans la bouche.

Il parvient à dépeindre et à réhumaniser le personnel des camps. Coupable certes, c'est indéniable mais l'auteur a tenté avec brio de nous expliquer la fragilité du personnage, ses blessures intimes qui explique les actes de barbarie d'Hanna. 

Comme dit si bien Bernhard Schlink dans son roman : 

« Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Hanna. Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension (...) Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas.  «

bernhard

« Rhénanie-du-Nord-Westphalie, auteur d'un manuel sur les droits fondamentaux du citoyen, père de famille, amant,cycliste et amateur de vins.

À 53 ans, « Le liseur » a propulsé d'un coup Bernhard Schlink sur le devant de la scèneet il est probable qu'il a inscrit dans son roman une part importante de la matière de sa vie personnelle.Bernhard Schlink a beaucoup vécu, vu beaucoup de choses, et utilise cette richesse dans ses livres. 3)Analyse du texte : Le thème du parcours initiatique était donc déjà investi par l'auteur dans Le liseur .

Déjà, il optait pour un récit s'inscrivant dans la durée, et dans la vie entière d'un jeune garçon devenant adulte, et qui se construit au fil de sesexpériences.

Dans ce roman, il s'agit davantage d'une initiation par l'amour, et par la découverte du plaisir et dessecrets, des mystères qui l'entourent.

Ce mystère de l'amour est rendu plus frappant encore grâce au personnaged'Hanna, portant un terrible fardeau.

On ne peut s'empêcher de se questionner avec Michaël sur ce qui peutprovoquer les réactions de son amoureuse, plus âgée ; cependant, on se dit que le regard de Michaël est celui d'unenfant de 15 ans, par qui l'on ne saurait tout comprendre et tout déchiffrer.

Aussi, le mystère reste entier. D'autant plus entier qu'il est à ce point grave, sans qu'on s'en soit douté.

Là encore, Bernhard Schlink sembleattacher beaucoup d'importance, et mêler peut-être une curiosité passionnée à la barrière si fragile qui sépare lebien du mal.

Ainsi, ce roman est également l'occasion de réfléchir sur la possibilité d'être entraîné dans la spirale dumal, et de la mort, sans vouloir ses plus viles conséquences, simplement par « fuite » pour échapper à quelquechose qu'on croyait, subjectivement, insurmontable : la honte.

L'auteur invite à une réflexion sur le choix d'un êtrequi ne peut prévoir ce qui se passera, ni quelles seront les conséquences du chemin qu'il aura choisi.

Que ce soitdans le terrible choix d'Hanna, ou dans les simples réactions de l'adolescent face aux bizarreries de son amoureuse,le choix est toujours aussi difficile, quel que soit l'âge, quel que soit la gravité qu'il renferme et pourtant : ilpréoccupera davantage un enfant, un adolescent qui observe, qu'un adulte qui ne sait pas voir.

Bernhard Schlink évoque par ailleurs avec une grande clairevoyance les désastres de l'Allemagne nazie, de la guerre,et de la manière dont le mal surgit, sans prévenir.

Cependant, ce qui doit attirer l'attention dans le style de l'auteur,c'est cette capacité à créer des personnages bien réels, très proches, et psychologiquement des plus intéressants.Décortiquant leurs réflexions, leurs préoccupations, il nous montre ce qu'il est possible de percevoir de problèmesuniversels, en nous invitant à explorer la souffrance, la douleur, la joie, et plus que tout l'apprentissage, en nousplongeant au coeur du phénomène.

C'est dans ce va et viens entre le particulier et le général que le lecteurs'accomplit du destin des protagonistes.

Voilà une belle procuration pour de bien grandes expériences.

4)Problématique : EST-CE UN ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE ? Bernard Schlink est toujours resté très discret sur sa vie personnelle.

Lors d'une interview , Stephen Daldry,cinéaste anglais,fait part au journal Figaro de son impression d'une visite qu'il a effectué avec Bernhard Shlink sur les traces de son enfance et les lieux de l'histoire. Il dit : « À l'invitation de Bernhard Schlink, David Hare et moi nous sommes rendus à Heidelberg.

Sur les traces de son héros, le jeune Michael Berg.

Le romancier nous a fait visiter sa ville, nous montrant la maison de son enfance,le chemin qu'il prenait pour aller à l'école, l'endroit où avait vécu Hanna… Il y a donc beaucoup d'éléments du récitqui sont, de toute évidence, autobiographiques.

Mais a-t-il eu adolescent, comme Michael, une histoire d'amourdans l'Allemagne d'après guerre, avec Hanna, une femme de 36 ans, dont il apprend plus tard, par hasard, qu'elle aété une gardienne de camp nazi ? Cela, il ne le dit pas.

» Bernhard Schlink évoque dans son roman un grand nombre de sentiments qu'il a souvent fortement ressenti.

Parexemple : la responsabilité, la culpabilité, le respect, la morale, le droit , le courage, le pardon et la redemption. Né durant la seconde guerre mondiale, l'auteur fait parti de la «génération Hitler ».

Dans son livre, il s'interroge sur laposition à adopter par rapport à la responsabilité de la génération précédente . 5) Avis : Je ne sais comment vous dire, mais lorsque vous lisez le résumé, il est impossible de ne pas avoir envie d' ensavoir davantage.

Cette histoire soulève des questions très importantes.

Comment la génération après guerreallemande voit ses aînés, voit son passé, et comment le vivent-ils ? Faut-il juger une nation ou essayer decomprendre, sans excuser, les choix des individus ? Mais il y a aussi l' Amour aveugle de ce jeune homme pour une femme mûre qu'il ne connaissait pas.

Et je voudrais enfin rendre justice au narrateur que certains qualifient de froid ou de lâche.

A mes yeux, Michaël afait une rencontre qui a marqué et bouleversé sa vie entière sans rémission, a éprouvé trop jeune une passion tropforte.

Ces souvenirs jamais surmontés, ces promesses et espoirs non tenus par la vie l'ont stérilisé sur le planaffectif.

C'est dérangeant, ça paraît presque trop mais c'est bien là à mes yeux une des clés du personnage.Ajoutez à cela une fin particulièrement bouleversante et ces destins détruits laissent un goût de cendres dans la. »

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