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Le mot "demander" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 06/08/2010

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descartes

Règles pour la direction de l’esprit, Règle troisième.

On pourrait peut-être se demander pourquoi à l’intuition nous ajoutons cette autre manière de connaître par déduction, c’est-à-dire par l’opération, qui d’une chose dont nous avons la connaissance certaine, tire des conséquences qui s’en déduisent nécessairement.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle huitième.

 Mais comme il ne pourra faire cette recherche, qui n’est pas du ressort des mathématiques, mais de la physique, il devra s’arrêter là où il ne lui servirait de rien de demander la solution de cette difficulté aux philosophes et à l’expérience.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, Chapitre III, De la dureté et la liquidité.

Mais vous me pourriez demander en cet endroit-ci pourquoi, si c’est le seul mouvement des parties de la flamme qui fait qu’elle brûle et qu’elle est liquide, le mouvement des parties de l’air, qui le rend aussi extrêmement liquide, ne lui donne-t-il pas tout de même la puissance de brûler, mais qu’au contraire, il fait que nos mains ne le peuvent presque sentir ?

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE VII, Des lois de la nature de ce nouveau monde.

 car on nous doit plutôt demander, pourquoi elle ne continue pas toujours de se mouvoir.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

 Ainsi, si quelqu’un a dans l’esprit l’idée de quelque machine fort artificielle, on peut avec raison demander quelle est la cause de cette idée ;

 c’est pourquoi il confesse qu’on peut demander pourquoi cette idée contient cette réalité objective plutôt qu’une autre :

 car, encore que la nature du triangle soit immuable et éternelle, il n’est pas pour cela moins permis de demander pourquoi son idée est en nous.

 et, selon les lois de la vraie logique, on ne doit jamais demander d’aucune chose, si elle est, qu’on ne sache premièrement ce qu’elle est.

 Mais certes la lumière naturelle nous dicte qu’il n’y a aucune chose de laquelle il ne soit loisible de demander pourquoi elle existe, ou bien dont on ne puisse rechercher la cause efficiente, ou, si elle n’en a point, demander pourquoi elle n’en a pas besoin ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

 Car mon argument aura toujours la même force, si, m’adressant à ceux de qui l’on dit que je l’ai reçue, je leur demande s’ils l’ont par eux-mêmes ou bien par autrui, au lieu de le demander de moi-même ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Axiomes ou Notions communes.

 Il n’y a aucune chose existante de laquelle on ne puisse demander quelle est la cause pourquoi elle existe.

 Car cela même se peut demander de Dieu ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE.

Mais on peut ici demander avec raison ce que j’entends par une chose complète, et comment je prouve que, pour la distinction réelle, il suffit que deux choses soient conçues l’une sans l’autre comme deux choses complètes.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

Et partant, il ne faut pas demander quelle est la cause de cet être positif objectif qui, selon mon opinion, fait que cette idée est matériellement fausse ;

 ou, si elle n’en a point, demander pourquoi elle n’en a pas besoin ;

On peut donc demander de chaque chose, si elle est par soi ou par autrui ;

 en sorte qu’ils pensent qu’il y a quelque chose qui existe, de laquelle on ne doit point demander pourquoi elle existe.

 Quoiqu’on ne puisse pas demander la cause efficiente à raison de l’essence, on la peut néanmoins demander à raison de l’existence ;

 mais en Dieu l’essence n’est point distinguée de l’existence, donc on peut demander la cause efficiente de Dieu.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 63.

 on peut demander pourquoi nous ne pouvons, avec la seule force de nos mains, rompre un clou ou un autre morceau de fer qui est plus petit qu’elles, d’autant que chacune des moitiés de ce clou peut être prise pour un corps qui est en repos contre son autre moitié, et qui doit, ce semble, en pouvoir être séparé par la force de nos mains, puisqu’il n’est pas si grand qu’elles, et que la nature du mouvement consiste en ce que le corps qu’on dit se mouvoir, est séparé des autres corps qui le touchent.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 130.

Il est vrai qu’on peut ici demander pourquoi nous cessons de voir les comètes sitôt qu’elles sortent de notre ciel, et que nous ne laissons pas de voir les étoiles fixes, encore qu’elles soient fort loin au-delà.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 160.

Et il n’y a point en tout cela de difficulté, sinon qu’on peut demander pourquoi les parties cannelées qui, sortant du pôle A de l’aimant, entrent par S, le milieu du fer, ne vont pas plus outre en ligne droite vers E, au lieu de se détourner de part et d’autre vers R et vers T :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 166.

Mais on peut ici demander pourquoi la terre qui est un fort grand aimant, a moins de vertu que n’en ont ordinairement les pierres d’aimant, qui sont incomparablement plus petites.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 203.

Enfin, Quelqu’un derechef pourra demander d’où j’ai appris quelles sont les figures, les grandeurs et les mouvements des petites parties de chaque corps, plusieurs desquelles j’ai ici déterminées tout de même que si je les avais vues, bien qu’il soit certain que je n’ai pu les apercevoir par l’aide des sens, puisque j’avoue qu’elles sont insensibles.

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Vous direz peut-être que votre humeur ne vous porte pas à rien demander, ni à parler avantageusement de vous-même, pour ce que l’un semble être une marque de bassesse et l’autre d’orgueil.

 Et les choses que vous avez déjà données, à savoir les vérités importantes que vous avez expliquées dans vos écrits, valent incomparablement davantage que tout ce que vous sauriez demander pour ce sujet.

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

 C’est ce qui m’avait donné occasion de vous demander particulièrement la description que vous aviez de ce phénomène, pour savoir si elle s’accordait avec celle que j’ai vue ;

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lette de fin mai 1637.).

 Je prévois que vous lui donnerez encore juste sujet de nous refuser le privilège, parce que vous lui voulez demander plus ample qu’il ne doit être ;

 Car, outre que vous me faites parler là tout au rebours de mon intention, en me faisant demander octroi pour des livres que j’ai dit n’avoir pas dessein de faire imprimer, il semble que vous me veuillez rendre par force faiseur et vendeur de livres ce qui n’est ni mon humeur ni ma profession, et s’il y a quelque chose en cela qui me regarde, c’est seulement la permission d’imprimer ;

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

Je suis extrêmement marri d’avoir écrit quelque chose en mes dernières qui vous ait déplu, je vous en demande pardon, mais je vous assure et vous proteste que je n’ai eu aucun dessein de me plaindre en ces lettres-là, que du trop de soin que vous preniez pour m’obliger, et de votre grande bonté, laquelle me faisait craindre ce que vous-même m’avez mandé depuis être arrivé, savoir que vous eussiez mis le livre entre les mains de quelqu’un, qui le retînt par devers lui pour le lire, sans demander le privilège ;

 et je craignais que, pour avoir d’autant plus de temps à cet effet, il ne vous eût persuadé d’en demander un général, qui serait refusé, et ainsi qu’il ne se passât beaucoup de temps.

 Que si je me suis plaint de la forme de ce privilège, ce n’a été qu’afin que ceux à qui vous en pourriez parler, ne crussent point que ce fût moi qui l’eusse fait demander en cette sorte, à cause qu’on aurait, ce me semble, eu très juste raison de se moquer de moi, si je l’eusse osé prétendre si avantageux, et qu’il eût été refusé.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

 mais pour ceux qui se contentent de dire qu’ils ne croient pas ce que j’ai écrit, à cause que je le déduis de certaines suppositions que je n’ai pas prouvées, ils ne savent pas ce qu’ils demandent, ni ce qu’ils doivent demander.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638).

 d’où il prend occasion de me demander ma Physique et ma Métaphysique avec grande instance.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

 à savoir, posant les quatre rayons des sphères données être, par exemple, a, b, c, d, lui demander quel est le rayon de la plus petite sphère concave dans laquelle elles puissent être enfermées ;

 Mais ce qu’il eût dû demander, est qu’ils parussent ensemble fort gros et fort clairs, mais non pas en grande quantité, ou en un grand espace.

 Je n’ai encore su voir Monsieur Bannius, pour lui demander s’il n’a point la pièce de musique que vous avez égarée ;

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (POLLOT), 26 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 février 1638).

 Mais il dit avoir appris que quelques autres ont même dessein que lui, et qu’ayant déjà taillé quelque verre qui leur donne de l’espérance, ils se proposent d’en demander un octroi de messieurs les États ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

 Et parce que Monsieur Gassendi l’a ci-devant fait imprimer, cela me fait souvenir de vous demander de ses nouvelles, et quel jugement il fait de ce que j’ai écrit là-dessus, car vous ne m’en avez jamais rien mandé.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR (MEISSONNIER), Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 29 janvier 1640.).

 Et afin de commencer, je répondrai ici à ce qu’il vous a plu me demander, touchant l’usage de la petite glande nommée conarium :

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 11 novembre 1640.

 j’aurai soin de lui demander encore celui du flux et reflux, et celui de la réflexion.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

 mais il n’est pas encore temps de la demander, ni même d’en parler, à cause qu’il faut voir auparavant comment mes Méditations de métaphysique seront reçues.

  Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.

 car pour ce qui est de l’entendement, on ne doit pas demander si quelque chose lui est permise, ou non, parce que ce n’est pas une faculté élective, mais seulement s’il le peut ;

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 15 MAI 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 21 mai 1643).

Et je puis dire, avec vérité, que la question que votre altesse propose, me semble être celle qu’on me peut demander avec le plus de raison, en suite des écrits que j’ai publiés.

  Correspondance, année 1647, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 12 mai 1647 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1647.).

 ce qui est cause que, depuis huit jours, j’ai écrit une longue lettre aux curateurs de l’Académie de Leyde, pour demander justice contre les calomnies de ces deux théologiens.

  Correspondance, année 1647, A LA REINE DE SUEDE, 20 novembre 1647.

 J’omets encore ici beaucoup d’autres choses, parce que, me représentant le nombre des affaires qui se rencontrent en la conduite d’un grand royaume, et dont votre majesté prend elle-même les soins, je n’ose lui demander plus longue audience.

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 20 novembre 1647.

 Si j’avais aussi osé y joindre les réponses que j’ai eu l’honneur de recevoir de la princesse à qui ces lettres sont adressées, ce recueil aurait été plus accompli et j’en eusse encore pu ajouter deux ou trois des miennes qui ne sont pas intelligibles sans cela, mais j’aurais dû lui en demander permission et elle est maintenant bien loin d’ici.

  Correspondance, année 1647, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 novembre 1647.

 Sur quoi elle lui avait très expressément donné charge de me la demander, et lui avait fait promettre qu’il m’en écrirait au prochain ordinaire ;

 c’est pourquoi j’ai écrit une lettre à la Reine, où, après avoir mis brièvement mon opinion, j’ajoute que j’omets beaucoup de choses, parce que, me représentant le nombre des affaires qui se rencontrent en la conduite d’un grand royaume, et dont sa Majesté prend elle-même les soins, je n’ose lui demander plus longue audience ;

 

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« Mais on peut ici demander avec raison ce que j'entends par une chose complète, et comment je prouve que, pour la distinctionréelle, il suffit que deux choses soient conçues l'une sans l'autre comme deux choses complètes. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU. Et partant, il ne faut pas demander quelle est la cause de cet être positif objectif qui, selon mon opinion, fait que cette idée estmatériellement fausse ; ou, si elle n'en a point, demander pourquoi elle n'en a pas besoin ; On peut donc demander de chaque chose, si elle est par soi ou par autrui ; en sorte qu'ils pensent qu'il y a quelque chose qui existe, de laquelle on ne doit point demander pourquoi elle existe. Quoiqu'on ne puisse pas demander la cause efficiente à raison de l'essence, on la peut néanmoins demander à raison del'existence ; mais en Dieu l'essence n'est point distinguée de l'existence, donc on peut demander la cause efficiente de Dieu. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art.

63. on peut demander pourquoi nous ne pouvons, avec la seule force de nos mains, rompre un clou ou un autre morceau de fer quiest plus petit qu'elles, d'autant que chacune des moitiés de ce clou peut être prise pour un corps qui est en repos contre son autremoitié, et qui doit, ce semble, en pouvoir être séparé par la force de nos mains, puisqu'il n'est pas si grand qu'elles, et que lanature du mouvement consiste en ce que le corps qu'on dit se mouvoir, est séparé des autres corps qui le touchent. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art.

130. Il est vrai qu'on peut ici demander pourquoi nous cessons de voir les comètes sitôt qu'elles sortent de notre ciel, et que nous nelaissons pas de voir les étoiles fixes, encore qu'elles soient fort loin au-delà. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

160. Et il n'y a point en tout cela de difficulté, sinon qu'on peut demander pourquoi les parties cannelées qui, sortant du pôle A del'aimant, entrent par S, le milieu du fer, ne vont pas plus outre en ligne droite vers E, au lieu de se détourner de part et d'autre versR et vers T : LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

166. Mais on peut ici demander pourquoi la terre qui est un fort grand aimant, a moins de vertu que n'en ont ordinairement les pierresd'aimant, qui sont incomparablement plus petites. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art.

203. Enfin, Quelqu'un derechef pourra demander d'où j'ai appris quelles sont les figures, les grandeurs et les mouvements des petitesparties de chaque corps, plusieurs desquelles j'ai ici déterminées tout de même que si je les avais vues, bien qu'il soit certain queje n'ai pu les apercevoir par l'aide des sens, puisque j'avoue qu'elles sont insensibles. LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES. Vous direz peut-être que votre humeur ne vous porte pas à rien demander, ni à parler avantageusement de vous-même, pour ceque l'un semble être une marque de bassesse et l'autre d'orgueil. Et les choses que vous avez déjà données, à savoir les vérités importantes que vous avez expliquées dans vos écrits, valentincomparablement davantage que tout ce que vous sauriez demander pour ce sujet. Correspondance, année 1629, A R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1629.. »

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