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Le mot "livre" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 30/08/2006

Extrait du document

descartes

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Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatrième.

Mais, avant d’en sortir, je chercherai à rassembler et à mettre en ordre ce que j’ai recueilli de plus digne de remarque dans mes études précédentes, tant pour pouvoir les retrouver au besoin dans ce livre, à l’âge où la mémoire s’affaiblit, que pour en décharger ma mémoire elle-même, et porter dans d’autres études un esprit plus libre.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle huitième.

nous leur consacrerons le livre suivant :

le livre troisième leur sera entièrement consacré.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle dixième.

aussi, toutes les fois qu’un livre quelconque me promettait par son titre une découverte nouvelle, avant d’en pousser plus loin la lecture, j’essayais si ma sagacité naturelle pouvait me conduire à quelque chose de semblable, et je prenais grand soin qu’une lecture empressée ne m’enlevât pas cet innocent plaisir.

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

et même, ne m’étant pas contenté des sciences qu’on nous enseignait, j’avais parcouru tous les livres traitant de celles qu’on estime les plus curieuses et les plus rares, qui avaient pu tomber entre mes mains.

Je savais que les langues qu’on y apprend sont nécessaires pour l’intelligence des livres anciens ;

que la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées ;

Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens, et à leurs histoires, et à leurs fables.

et me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j’en pusse tirer quelque profit.

Mais, après que j’eus employé quelques années à étudier ainsi dans le livre du monde, et à tâcher d’acquérir quelque expérience, je pris un jour résolution d’étudier aussi en moi-même, et d’employer toutes les forces de mon esprit à choisir les chemins que je devais suivre ;

ce qui me réussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais éloigné ni de mon pays ni de mes livres.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

Et ainsi je pensai que les sciences des livres, au moins celles dont les raisons ne sont que probables, et qui n’ont aucunes démonstrations, s’étant composées et grossies peu à peu des opinions de plusieurs diverses personnes, ne sont point si approchantes de la vérité que les simples raisonnements que peut faire naturellement un homme de bon sens touchant les choses qui se présentent.

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

Et ainsi, sans vivre d’autre façon en apparence que ceux qui, n’ayant aucun emploi qu’à passer une vie douce et innocente, s’étudient séparer les plaisirs des vices, et qui, pour jouir de leur loisir sans s’ennuyer, usent de tous les divertissements qui sont honnêtes, je ne laissais pas de poursuivre en mon dessein, et de profiter en la connaissance de la vérité, peut-être plus que si je n’eusse fait que lire des livres ou fréquenter des gens de lettres.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

car, encore que les raisons pour lesquelles je l’avais prise auparavant fussent très fortes, mon inclination, qui m’a toujours fait haïr le métier de faire des livres, m’en fit incontinent trouver assez d’autres pour m’en excuser.

Et si j’écris en français, qui est la langue de mon pays, plutôt qu’en latin, qui est celle de mes précepteurs, c’est à cause que j’espère que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle toute pure jugeront mieux de mes opinions que ceux qui ne croient qu’aux livres anciens ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS TROISIEME, DE L’OEIL.

car si, lorsque vous regardez fixement une tour ou une montagne un peu éloignée, on présente un livre devant vos yeux, vous n’y pourrez voir distinctement aucune lettre, jusqu’à ce que leur figure soit un peu changée.

Je laisse à dessein plusieurs autres particularités qui se remarquent en cette matière, et dont les anatomistes grossissent leurs livres ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

C’est pourquoi, ne sachant rien de plus utile pour parvenir à une ferme et assurée connaissance des choses, que si, avant de rien établir, on s’accoutume à douter de tout et principalement des choses corporelles, encore que j’eusse vu il y a longtemps plusieurs livres écrits par les sceptiques et académiciens touchant cette matière, et que ce ne fût pas sans quelque dégoût que je remâchais une viande si commune, je n’ai pu toutefois me dispenser de lui donner une Méditation tout entière ;

Je ne vois pas aussi que vous prouviez rien contre moi en disant que j’ai peut-être reçu l’idée qui me représente Dieu des pensées que j’ai eues auparavant des enseignements des livres, des discours et entretiens de mes amis, etc.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

Mais ce que j’aurais le plus à craindre, serait que, ne m’étant jamais beaucoup arrêté à lire les livres des philosophes, je n’aurais peut-être pas suivi assez exactement leur façon de parler, lorsque j’ai dit que ces, idées, qui donnent au jugement matière ou occasion d’erreur, étaient matériellement fausses, si je ne trouvais que ce mot matériellement est pris en la même signification par le premier auteur qui m’est tombé par hasard entre les mains pour m’en éclaircir :

car, au livre 2 de ses Analyt.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

C’est dans le livre 3 De l’Ame, chap.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

et cela me fait croire qu’il serait bon d’y ajouter une préface, qui leur déclarât quel est le sujet du livre, quel dessein j’ai eu en l’écrivant, et quelle utilité l’on en peut tirer.

à quoi l’on peut ajouter, pour le quatrième, la lecture, non de tous les livres, mais particulièrement de ceux qui ont été écrits par des personnes capables de nous donner de bonnes instructions, car c’est une espèce de conversation que nous avons avec leurs auteurs.

Après avoir bien fait entendre ces choses, j’aurais voulu mettre ici les raisons qui servent à prouver que les vrais principes par lesquels on peut parvenir à ce plus haut degré de sagesse, auquel consiste le souverain bien de la vie humaine, sont ceux que j’ai mis en ce livre ;

et il me semble ne le pouvoir mieux qu’en le faisant voir par expérience, c’est-à-dire en conviant les lecteurs à lire ce livre.

J’aurais aussi ajouté un mot d’avis touchant la façon de lire ce livre, qui est que je voudrais qu’on le parcourût d’abord tout entier ainsi qu’un roman, sans forcer beaucoup son attention ni s’arrêter aux difficultés qu’on y peut rencontrer, afin seulement de savoir en gros quelles sont les matières dont j’ai traité ;

puis, si on reprend le livre pour la troisième fois, j’ose croire qu’on y trouvera la solution de la plupart des difficultés qu’on aura marquées auparavant, et que s’il en reste encore quelques-unes, on en trouvera enfin la solution en relisant.

Depuis ce temps-là, prévoyant la difficulté que plusieurs auraient à concevoir les fondements de la métaphysique, j’ai tâché d’en expliquer les principaux points dans un livre de Méditations qui n’est pas bien grand, mais dont le volume a été grossi et la matière beaucoup éclaircie par les objections que plusieurs personnes très doctes m’ont envoyées à leur sujet, et par les réponses que je leur ai faites.

et j’en ai divisé le livre en quatre parties, dont la première contient les principes de la connaissance, qui est ce qu’on peut nommer la première philosophie ou bien la métaphysique :

et, parce que ce sont d’ordinaire ceux-là qui sont les plus prompts à faire des livres, ils pourraient en peu de temps gâter tout ce que j’ai fait, et introduire l’incertitude et le doute en ma façon de philosopher, d’où j’ai soigneusement tâché de les bannir, si on recevait leurs écrits comme miens ou comme remplis de mes opinions.

car il publia l’année passée un livre intitulé Fundamenta physicae, où, encore qu’il semble n’avoir rien mis touchant la physique et la médecine qu’il n’ait tiré de mes écrits, tant de ceux que j’ai publiés que d’un autre encore imparfait touchant la nature des animaux, qui lui est tombé entre les mains ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

J’aurais mauvaise grâce à flatter, ou bien à écrire des choses dont je n’aurais point de connaissance certaine, principalement aux premières pages de ce livre, dans lequel je tâcherai de mettre les principes de toutes les vérités que l’esprit humain peut savoir.

et j’y écrirai en philosophe ainsi que dans le reste du livre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 128.

Et je ne me souviens point d’avoir lu que d’une seule qu’elle ait été vue traverser environ la moitié de notre ciel, à savoir dans le livre de Lotharius Sarsius, ou bien Horatius Gratius, nommé Libra astronomica, où il en parle comme de deux comètes ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 204.

Et afin qu’on ne pense pas s’imaginer qu’Aristote ait jamais prétendu de rien faire quelque chose de plus que cela, il dit lui-même, au commencement du septième chapitre du premier livre de ses Météores, que “   pour ce qui est des choses qui ne sont pas manifestes aux sens, il pense les démontrer suffisamment, et autant qu’on peut désirer avec raison, s’il fait seulement voir qu’elles peuvent être telles qu’il les explique “  .

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Sachez donc que ce n’est pas assez, pour obtenir quelque chose du public, que d’en avoir touché un mot en passant, en la préface d’un livre, sans dire expressément que vous la désirez et l’attendez, ni expliquer les raisons qui peuvent prouver non seulement que vous la méritez, mais aussi qu’on a très grand intérêt de vous l’accorder, et qu’on en doit attendre beaucoup de profit.

Et enfin que, ces observations particulières ne pouvant être toutes faites en peu de temps sans grande dépense, tous les peuples de la terre y devraient à l’envi contribuer, comme à la chose du monde la plus importante et à laquelle ils ont tous eacute;gal intérêt, cela dis-je étant très certain, et pouvant assez être prouvé par les écrits que vous avez déjà fait imprimer, vous devriez le dire si haut, le publier avec tant de soin et le mettre si expressément dans tous les titres de vos livres qu’il ne pût dorénavant y avoir personne qui l’ignorât.

à cause que, pour acquérir cette réputation, il est besoin d’étudier les livres de ceux qui ont déjà écrit de cette science, ce que la plupart ne font pas ;

ainsi ceux qui ont lu avec attention le livre de vos Principes, considérant comment vous y avez posé les fondements de toute la philosophie naturelle et combien sont grandes les suites de vérités que vous en avez déduites, et ne peuvent douter que la méthode dont vous usez ne soit suffisante pour faire que vous acheviez de trouver tout ce qui peut être trouvé en la physique :

Ceux qui, sans sortir de leur cabinet, ni jeter les yeux ailleurs que sur leurs livres, entreprennent de discourir de la nature peuvent bien dire en quelle façon ils auraient voulu créer le monde, si Dieu leur en avait donné la charge et le pouvoir, c’est-à-dire ils peuvent écrire des chimères, qui ont autant de rapport avec la faiblesse de leur esprit que l’admirable beauté de cet univers avec la puissance infinie de son auteur ;

on peut remarquer que vous avez déjà mis dans vos écrits tout ce qui semble pouvoir être déduit des expériences faciles, et même aussi de celles des plus rares que vous avez pu apprendre des livres.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 147.

Et lorsque nous lisons des aventures étranges dans un livre, ou que nous les voyons représenter sur un théâtre, cela excite quelquefois en nous la tristesse, quelquefois la joie, ou l’amour, ou la haine, et généralement toutes les passions, selon la diversité des objets qui s’offrent à notre imagination ;

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

Pour ce livre de camayeux et de talismans, je juge du titre qu’il ne doit contenir que des chimères ;

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

et je m’assure, que vous donniez à Monsieur Hardy un bon dictionnaire en chinois, ou en quelque autre langue que ce soit, et un livre écrit en la même langue, il entreprendra d’en tirer le sens.

car, mettant en son dictionnaire un seul chiffre, qui se rapporte à aimer, amare, philein, et tous les synonymes, le livre qui sera écrit avec ces caractères pourra être interprété par tous ceux qui auront ce dictionnaire.

et il serait plus aisé de faire que tous les hommes s’accordassent à apprendre la latine ou quelque autre de celles qui sont en usage, que non pas celle-ci, en laquelle il n’y a point encore de livres écrits, par le moyen desquels on se puisse exercer, ni d’hommes qui la sachent, avec qui l’on puisse acquérir l’usage de la parler.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

Je mettrai ici les mêmes mots, parce que j’ai le livre entre mes mains.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

Pour le méchant livre, je ne vous prie plus de me l’envoyer ;

et je crois qu’il serait trop tard pour exécuter le dessein qui m’avait obligé de vous mander, à l’autre voyage, que, si c’était un livre bien fait et qu’il tombât entre mes mains, je tâcherais d’y faire sur-le-champ quelque réponse.

C’est que je pensais qu’encore qu’il n’y eût que trente-cinq exemplaires de ce livre, toutefois, s’il était bien fait, qu’on en ferait une seconde impression et qu’il aurait grand cours entre les curieux, quelques défenses qui en pussent être faites.

Or je m’étais imaginé un remède pour empêcher cela qui me semblait plus fort que toutes les défenses de la justice, qui était, avant qu’il se fît une autre impression de ce livre en cachette, d’en faire faire une avec permission, et ajouter, après chaque période ou chaque chapitre, des raisons qui prouvassent tout le contraire des siennes et qui en découvrissent les faussetés.

au lieu que les réponses séparées que l’on fait à semblables livres sont d’ordinaire de peu de fruit, parce que chacun ne lisant que les livres qui plaisent à son humeur, ce ne sont pas les mêmes qui ont lu les mauvais livres, qui s’amusent à examiner les réponses.

quoi je n’ai rien à dire, sinon que j’y eusse au moins fait tout mon possible, et qu’ayant plusieurs raisons qui me persuadent et qui m’assurent le contraire de ce que vous m’avez mandé être en ce livre, j’osais espérer qu’elles le pourraient aussi persuader à quelques autres, et que la vérité, expliquée par un esprit médiocre, devait être plus forte que le mensonge, fût-il maintenu par les plus habiles gens qui fussent au monde.

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

et comme vous savez que je n’ai point de livres, et encore que j’en eusse, que je plaindrais fort le temps que j’emploierais à les lire, je serais bien aise d’en trouver quelqu’un qui eût recueilli, tout ensemble, ce que je ne saurais sans beaucoup de peine tirer des auteurs particuliers, dont chacun n’a écrit que d’une comète ou deux seulement.

J’eusse été bien aise de voir la duplication du cube de MM M et H avec les livres que vous m’avez envoyés, et il me semble que vous m’aviez mandé qu’elle y serait ;

  Correspondance, année 1633, AU R. P. MERSENNE, 28 novembre 1633.

Je n’ai jamais eu l’humeur portée à faire des livres, et si je ne m’étais engagé de promesse envers vous et quelques autres de mes amis, afin que le désir de vous tenir parole m’obligeât d’autant plus à étudier, je n’en fusse jamais venu à bout ;

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 10 janvier 1634. (Les éditions contemporaines datent cette lettre d’avril 1634.).

Je serais bien aise de voir la musique de cet auteur, où vous dites qu’il pratique les dissonances en tant de nouvelles façons, et je vous prie de m’en écrire le nom, afin que je puisse faire venir son livre par nos libraires.

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 15 mars 1634 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de février 1634.).

Mais d’ailleurs la connaissance que j’ai de votre vertu me fait espérer que vous n’aurez que meilleure opinion de moi, de voir que j’ai voulu entièrement supprimer le Traité que j’en avais fait et perdre presque tout mon travail de quatre ans, pour rendre une entière obéissance à l’Église, en ce qu’elle a défendu l’opinion du mouvement de la terre, et toutefois, parce que je n’ai point encore vu que ni le Pape, ni le concile aient ratifié cette défense, faite seulement par la congrégation des cardinaux établie pour la censure des livres, je serais bien aise d’apprendre ce qu’on en tient maintenant en France, et si leur autorité a été suffisante pour en faire un article de foi.

et tout le livre du P.

Mais d’ailleurs les observations qui sont dans ce livre fournissent tant de preuves, pour ôter au soleil les mouvements qu’on lui attribue, que je ne saurais croire que le P.

  Correspondance, année 1634, Au R. P. MERSENNE, 14 août 1634.

Je commençais a être en peine de ne point recevoir de vos nouvelles, et je pensais que vous fussiez si empêché à l’impression du livre dont vous m’aviez ci-devant écrit, que cela vous en ôtât le loisir.

(Becckman) vint ici samedi au soir et me prêta le livre de Galilée ;

Je veux pourtant bien avouer que j’ai rencontré en son livre quelques-unes de mes pensées) je conçois tout autrement qu’il ne l’explique, encore que je fasse aussi bien que lui qu’il dépende du mouvement de la terre.

  Correspondance, année 1635, A Monsieur MORIN, Janvier 1635.

J’ai reçu le beau livre que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer, et je pense avoir d’autant plus de sujet de vous en remercier que je l’ai moins mérité ;

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lette de fin mai 1637.).

Au reste, je remarque par vos lettres que vous avez fait voir ce livre à plusieurs sans besoin, et au contraire que vous ne l’avez point encore fait voir à Monsieur le chancelier, pour lequel seul néanmoins je l’avais envoyé, et je désirais qu’il lui fût présenté tout entier.

Car, outre que vous me faites parler là tout au rebours de mon intention, en me faisant demander octroi pour des livres que j’ai dit n’avoir pas dessein de faire imprimer, il semble que vous me veuillez rendre par force faiseur et vendeur de livres ce qui n’est ni mon humeur ni ma profession, et s’il y a quelque chose en cela qui me regarde, c’est seulement la permission d’imprimer ;

  Correspondance, année 1637, AU R. P. MERSENNE, Fin avril 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du début de juin 1637.).

Je suis extrêmement marri d’avoir écrit quelque chose en mes dernières qui vous ait déplu, je vous en demande pardon, mais je vous assure et vous proteste que je n’ai eu aucun dessein de me plaindre en ces lettres-là, que du trop de soin que vous preniez pour m’obliger, et de votre grande bonté, laquelle me faisait craindre ce que vous-même m’avez mandé depuis être arrivé, savoir que vous eussiez mis le livre entre les mains de quelqu’un, qui le retînt par devers lui pour le lire, sans demander le privilège ;

Car de dire que vous eussiez aucune envie de vous prévaloir de ce qui est en ce livre, je vous jure que c’est une chose qui ne m’est jamais entrée en la pensée, et que je dois être bien éloigné d’avoir de telles opinions d’une personne de l’amitié et de la sincérité duquel je suis très assuré ;

Monsieur de Zuytlichem a aussi reçu vos livres, mais s’il ne vous en a point écrit, ce sera que la maladie et la mort de sa femme, qui l’ont fort affligé depuis deux mois, l’en auront diverti.

Je n’ai reçu que depuis peu de jours les deux petits livres in-folio que vous m’avez envoyés, l’un desquels de Perspective n’est pas à désapprouver, et la curiosité et netteté de son langage est à estimer ;

  Correspondance, année 1637, A UN GENTILHOMME DE Monsieur LE PRINCE D’ORANGE (Huyghens de Zuytlichem), Juin 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 juin 1637.).

J’ai enfin reçu le privilège de France que nous attendions, et qui a été cause que le libraire a tant tardé à imprimer la dernière feuille du livre que je vous envoie, et que je vous supplie de vouloir présenter à son altesse, je n’ose dire au nom de l’auteur, à cause que l’auteur n’y est pas nommé et que je ne présume point que mon nom mérite d’être connu d’elle, mais comme ayant été composé par une personne que vous connaissez, et qui est très dévouée et affectionnée à son service.

et depuis, ayant joui parfaitement du loisir et du repos que j’avais espéré de trouver ici à l’ombre de ses armes, je lui en ai très grande obligation, et pense que ce livre, qui ne contient que des fruits de ce repos, lui doit plus particulièrement être offert qu’à personne.

  Correspondance, année 1637, A Monsieur ***  (Huyghens de Zuitlichem), 15 juin 1637. Entre le 8 et le 12 juin 1637.

Et parce qu’on a ajouté quelques clauses en ce privilège, que je n’ai jamais vues en d’autres livres, et qui sont beaucoup plus avantageuses pour moi que je ne mérite, bien que je ne les aie point désirées, et que je n’aie demandé qu’à être reçu au nombre des écrivains les plus vulgaires, je leur en suis tellement obligé, que je ne sais quels moyens je dois chercher pour leur faire paraître ma reconnaissance.

  Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 15 juin 1637 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 14 juin 1637.).

Que si vous prenez la peine de lire ce livre, ou que vous le fassiez lire par ceux des vôtres qui en auront le plus de loisir, et qu’y ayant remarqué les fautes qui sans doute s’y trouveront en très grand nombre, vous me veuillez faire la faveur de m’en avertir et ainsi de continuer encore à m’enseigner, je vous en aurai une très grande obligation, et ferai tout le mieux qui me sera possible pour les corriger suivant vos bonnes instructions.

  Correspondance, année 1637, A UN REVEREND PERE JESUITE, 3 octobre 1637.

je vous remercie aussi de ce que vous me promettez de faire examiner le livre que je vous ai envoyé, par ceux des vôtres qui se plaisent le plus en telles matières, et de m’obliger tant que de m’envoyer leurs censures.

Il est vrai que ceux de mes amis qui ont déjà vu ce livre, m’ont appris qu’il fallait du temps et de l’étude pour en pouvoir bien juger, à cause que les commencements (au moins ceux de la Dioptrique et des Météores) ne peuvent être bien persuadés que par la connaissance de toutes les choses qui suivent après ;

Au reste, il n’y a personne qui me semble avoir plus d’intérêt à examiner ce livre, que ceux de votre compagnie :

  Correspondance, année 1637, A Monsieur PLEMPIUS, 27 novembre 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 octobre 1637.).

J’ai reçu vos lettres avec les réflexions de Monsieur Fromondus, qui m’ont été très agréables mais, pour vous dire la vérité, je ne pensais pas les recevoir sitôt, car j’avais appris, peu de semaines auparavant, que le livre ne vous avait pas encore été remis, et plusieurs de ceux à qui je l’ai ici donné à lire m’ont témoigné n’avoir pu en faire aucun jugement équitable qu’après l’avoir lu et relu plusieurs fois.

à vous surtout, Monsieur, de l’applaudissement que le livre a reçu, et qui est beaucoup au-dessus de celui que j’oserais avouer qu’il ait pu mériter, mais dont je ne doute pas qu’il faille attribuer la meilleure partie à l’affection que vous avez pour moi ;

Pour ce qui est des philosophes de Leyde, je ne puis vous en rien dire, car j’avais quitté le pays avant que mon livre fût publié :

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

Au reste je n’ai point dessein de réformer l’orthographe française, et ne voudrais conseiller à personne de l’apprendre dans un livre imprimé à Leyde ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

Mais si vous ne lui avez pas encore envoyé votre livre latin, il n’est pas besoin que vous le fassiez, car je crois qu’il l’a déjà, aussi bien que le français, lequel il m’avait prêté cet hiver, et j’y ai trouvé plusieurs observations que j’estime.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

Car, outre que j’ai dit, en la page 19, que tout corps invisible et impalpable se nomme air (à savoir en sa plus ample signification), il faut remarquer que le passage que vous citez est tout au commencement du livre, page 4, en un lieu où je n’avais encore eu aucune occasion de nommer la matière subtile, ni aucun besoin de la distinguer de l’air et des autres corps transparents qui la contiennent, et qui, en effet, ne sont transparent qu’à cause qu’ils la contiennent.

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

Je suis ravi de la faveur que vous m’avez faite, de voir si soigneusement le livre de mes Essais, et de m’en mander vos sentiments avec tant de témoignages de bienveillance.

et ces pensées ne m’ont pas semblé être propres à mettre dans un livre, où j’ai voulu que les femmes mêmes pussent entendre quelque chose, et cependant que les plus subtils trouvassent aussi assez de matière pour occuper leur attention.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 15 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 25 janvier 1638).

Je vous remercie très humblement des soins que vous avez pris pour la distribution de nos livres.

J’avais donné un livre à Monsieur de Charnassé pour Monsieur le Cardinal ;

et parce qu’il n’y a personne que je sache qui en ait de copie, je serai bien aise qu’il ne sorte plus d’entre mes mains, mais s’il veut prendre la peine d’examiner le troisième livre de ma Géométrie, j’espère qu’il le trouvera assez aisé, et qu’il viendra bien après à bout du second.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (ZUITLYCHEM), 20 mars 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 9 mars 1638).

Pour la doctrine, il y a quinze ans que j’ai vu le livre De sensu rerum du même auteur, avec quelques autres traités, et peut-être que celui-ci en était du nombre ;

Pour mon livre, je ne sais quelle opinion auront de lui les gens du monde ;

Je vous remercie très affectueusement des nouvelles et du livre dont il vous a plu me faire part ;

Pour ce que l’auteur (Ismaël Bulhaldus ou Bouillaud) de ce livre dit de ma Philosophie, qu’elle suit celle de Démocrite, je ne saurais dire qu’il a raison ou non :

Mais je vous avoue que j’ai participé en quelque façon à son humeur lorsque j’ai jeté les yeux sur le livre que vous m’avez envoyé ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Je commencerai cette lettre par mes observations sur le livre de Galilée.

Je ne dis rien des démonstrations de géométrie dont la plupart de son livre est rempli, car je n’ai su avoir la patience de les lire, et je veux croire qu’elles sont toutes vraies.

Aussi ne vois-je rien en ses livres qui me fasse envie, ni presque rien que je voulusse avouer pour mien.

car je ne saurais avoir la patience de lire tout du long de tels livres.

Et de le joindre aussi avec mon sentiment du livre de Monsieur Beaugrand, ce serait lui donner une très mauvaise compagnie :

car j’aurais honte qu’on eût occasion de penser que je me serais arrêté sérieusement à dire mon opinion de ce livre ;

outre qu’étant joints ensemble, ils ne feraient qu’un livre digne d’être couvert de papier bleu.

Pour la force de la percussion, elle n’est point si malaisée à expliquer, par mes principes, que Galilée la représente sur la fin de son livre ;

(Beaugrand) étaient semblables à son livre, et j’en eusse bien mieux montré les défauts que je n’ai fait, si j’eusse été assuré qu’elles venaient de lui.

Pour Monsieur Bouillaud (Boulliau), je vous dirai qu’on m’envoya son livre De Natura lucis, il y a cinq ou six mois, avec le jugement qu’il faisait de moi, à savoir, que je suivais la philosophie d’Épicure, et ouvrant son livre, je tombai par hasard sur l’endroit où il dit que lux est medium proportionale inter substantiam et accidens, en quoi je ne trouvai pas beaucoup de solidité ;

et parce que je me trouvai avoir lors quelque dessein à achever, je ne pus le lire tout entier, et le renvoyai peu de temps après, en témoignant que je ne voulais point m’arrêter ni à son jugement ni à son livre ;

mais j’ai dit, au commencement de celle-ci, ce que je pensais de tout son livre.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 18 JANVIER 1638.

Mais je me promets que vous me continuerez toujours à me mander franchement ce qui se dira de moi, soit en bien, soit en mal, et vous en aurez dorénavant plus d’occasion que jamais, puisque mon livre est enfin arrivé à Paris.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 24 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er mars 1638).

Pour mes raisons de l’existence de Dieu, j’espère qu’elles seront à la fin autant ou plus estimées qu’aucune autre partie du livre ;

J’admire aussi que vous parliez de marquer ce que vous trouverez de faux contre l’expérience en mon livre ;

  Correspondance, année 1638, A MONSIEUR ***, 25 Août 1638.

et parce que toutes les muses de France auront part à la faveur que vous m’avez faite, d’intercéder pour elles envers celles de Leyde, touchant les livres arabes que Monsieur Hardy désire voir, je leur veux laisser le soin des paroles pour vous en rendre grâces, et me contenter de ressentir en effet que c’est moi qui vous en ai l’obligation.

  Correspondance, année 1638, A ***, Faute d’aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions. Les éditions contemporaines la datent d’Août 1638.

J’ai lu soigneusement le livre que vous avez pris la peine de m’envoyer, et je vous en remercie.

Le dessein qu’il propose de ramasser dans un seul livre tout ce qu’il y a d’utile en tous les autres, serait aussi fort bon, s’il était praticable ;

Car outre qu’il est souvent très malaisé de bien juger de ce que les autres ont écrit, et d’en tirer le meilleur, sans rien prendre avec cela de mauvais, les vérités particulières, qui sont par-ci par-là dans les livres, sont si détachées et si indépendantes les unes des autres, que je crois qu’il serait besoin de plus d’esprit et d’industrie pour les assembler en un corps bien proportionné et bien en ordre, suivant le désir de l’auteur, que pour composer un tel corps de ses propres inventions.

Il est vrai que l’auteur assure avoir déjà fait ou commencé un tel livre, et je veux bien croire qu’il s’en peut acquitter mieux que personne, mais les échantillons qu’il en fait voir ici ne suffisent pas pour en donner grande espérance.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

Je vous remercie du soin que vous avez des livres que j’avais destinés pour l’Italie :

Je vous décrirais très volontiers les proportions que vous demandez pour faire un crochet ou romaine, qui serve à peser deux cents livres, car il ne faut point à cela grande science ;

et après cela, si on veut qu’il porte deux cents livres, il faut prendre au crochet un poids qui soit justement de deux cents livres, et ayant coulé l’anneau, auquel est attaché le contre-poids, jusques au bout du manche, il faut ôter ou ajouter à ce contre-poids, jusques à ce qu’il soit parfaitement en équilibre avec les deux cents livres, car il n’importe pas qu’il pèse deux ou trois livres, car il n’importe pas qu’il pèse deux ou trois livres plus ou moins :

après cela, ayant mis la marque de deux nonante livres dans le crochet, et approcher le contre-poids, avec l’anneau, jusques à ce qu’il soit en équilibre, et marquer en cet endroit-là cent nonante, et ainsi de suite jusques au bout ;

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 20 février 1639.

Je n’ai aucune connaissance de ce géomètre dont vous m’écrivez, et je m’étonne de ce qu’il dit, que nous avons étudié ensemble Viète à Paris, car c’est un livre dont je ne me souviens pas avoir seulement jamais vu la couverture, pendant que j’ai été en France.

mais, pour bien faire son compte, il faut considérer que, si on met, par exemple, 50 000 oeufs dans un tonneau, qui soit si large qu’il y en ait 1000 qui touchent le fond, chacun de ces mille n’a que la charge de 49 à soutenir, lesquels ne pèsent, comme je crois, que 3 ou 4 livres tout au plus.

De façon que si chacun de ces oeufs peut soutenir un poids de 3 ou 4 livres sans se rompre, ils ne se doivent nullement casser, étant au fond de ce tonneau ;

Monsieur de Beaune me mande qu’il désire voir ces petites observations sur le livre de Galilée que je vous ai envoyées ;

J’écrirai à Leyde aujourd’hui ou demain, pour faire que le Maire vous envoie les livres que vous demandez.

  Correspondance, année 1639, A MONSIEUR *** (DESARGUES), 4 janvier 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 juin 1639.

devienne vulgaire et facile à tous ceux qui la voudront étudier dans votre livre.

Mais si vous avez cette intention, il faut vous résoudre à composer un gros livre, et à y expliquer tout si amplement, si clairement, et si distinctement, que ces Messieurs, qui n’étudient qu’en baillant, et qui ne peuvent se peiner l’imagination pour entendre une proposition de Géométrie, ni tourner les feuillets pour regarder les lettres d’une figure, ne trouvent rien en votre discours, qui leur semble plus malaisé à comprendre qu’est la description d’un palais enchanté dans un roman.

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 27 août 1639.

J’ai enfin reçu les deux exemplaires du livre De veritate, que vous m’avez fait la faveur de m’envoyer, l’un desquels je donnerai à Monsieur Bannius en votre nom à la première commodité, parce que ç’a été, ce me semble, votre intention.

J’ai dessein de le relire sitôt que j’aurai loisir de voir quelques livres, et je lirai aussi le Philolaüs de Bouilliaud en ce temps-là ;

mais pour maintenant j’étudie sans aucun livre.

  Correspondance, année 1640, AU P. MERSENNE, 1er avril 1640.

en sorte que, lorsque nous avons lu quelque livre, toutes les espèces qui peuvent servir à nous faire souvenir de ce qui est dedans, ne sont pas en notre cerveau mais il y en a aussi plusieurs dans le papier de l’exemplaire que nous avons lu.

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

A l’endroit où vous dites pourquoi Plemplius a tronqué mes réponses, on pourrait peut-être en ajouter la preuve, savoir que plusieurs les ont vues et transcrites deux ans avant que son livre parût.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

car on peut aisément calculer par son moyen, de combien de livres pesant devrait être le poids qui, étant appuyé sur une pistole sans percussion, serait suffisant pour la marquer, et ainsi égaler la force du coup de marteau qui la peut aussi marquer.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 11 novembre 1640.

J’ai fait rendre une lettre pour Voëtius au messager, afin qu’il en paie le port, comme si elle n’était point venue sous couvert, et que vous soyez par là un peu vengé des six livres qu’il vous a fait payer pour ses thèses.

A Sancto P, qui me semble le meilleur livre qui ait jamais été fait en cette matière ;

et au même livre, de faire imprimer un cours de la philosophie ordinaire, tel que peut être celui du frère Eustache, avec mes notes à la fin de chaque question, où j’ajouterai les diverses opinions des autres, et ce qu’on doit croire de toutes, et peut-être à la fin je ferai une comparaison de ces deux philosophies.

La raison pour la Divinité, du livre dont vous m’écrivez, que, si le soleil a lui éternellement, il n’a pu illuminer un hémisphère avant l’autre, etc.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 11 novembre 1640.

ce qu’on pourra faire imprimer à la fin du livre.

Et après cela il me semble qu’ils ne pourront refuser de donner leur jugement, lequel pourra être imprimé au commencement du livre, avec la lettre que je leur écris.

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

Je sais bien que vous n’avez point affaire de ces gros livres ;

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 6 décembre 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de décembre 1640, sans indiquer un jour précis.).

a fait imprimer un vers à la fin de son livre sur le Nouveau Testament, composé en sa faveur par Monsieur de Z.

Il a déclamé contre ce vers, en la préface de son second tome De Usuris que ceux qui flattent ainsi les auteurs des livres qu’ils n’ont point vus, utrem inflare pergunt, etc.

ce que je crois pouvoir faire en telle sorte, qu’on verra facilement la comparaison de l’une avec l’autre, et que ceux qui n’ont point encore appris la philosophie de l’École, l’apprendront beaucoup plus aisément de ce livre que de leurs maîtres, à cause qu’ils apprendront par même moyen à la mépriser, et tous les moindres maîtres seront capables d’enseigner la mienne par ce seul livre.

(Eustachius à Sancto Paulo) vit encore, je ne me servirai pas de son livre sans sa permission ;

il est au livre onzième De Civitate Dei, chapitre 26.

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 28 février 1641. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 28 janvier 1641.).

J’ai reçu, il y a déjà quelques semaines, le livre de Monsieur de la N a, et un autre du dixième livre d’Euclide mis en français.

Mais je vois qu’on prend plus garde aux titres qui sont dans les livres, qu’à tout le reste.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, 11 mai 1641.

ce que je n’ai que dans mon livre, où j’ai assemblé en même temps plusieurs autres choses.

  Correspondance, année 1641, AU R. P. MERSENNE, Mon Révérend Père,.

Ou bien enfin je lui répondrai, pour vous prier de lui faire voir ma réponse, et à ceux qui auront vu ses objections, mais non point pour les faire imprimer, de crainte qu’on ne m’accuse d’avoir voulu grossir le livre de choses superflues.

  Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L’ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).

Je n’ai pas aussi désiré celle des particuliers, à cause que je serais marri qu’ils fissent rien à mon sujet, qui pût être désagréable aux yeux de leurs confrères, et aussi qu’elle s’obtient si facilement pour les autres livres que j’ai cru que la cause pour laquelle on pourrait juger que je ne l’ai pas, ne me serait point désavantageuse ;

  Correspondance, année 1642, A MONSIEUR *** (Monsieur de Zuytlichem), 8 octobre 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 octobre 1642.).

Au reste, monsieur, je vous suis doublement obligé de ce que ni votre affliction, ni la multitude des occupations, qui comme je crois, l’accompagnent, ne vous ont point empêché de penser à moi, et prendre la peine de m’envoyer ce livre.

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 20 juillet 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date Août 1644).

mais je crains que ce que j’ai mis, au reste du livre, ne soit plus douteux et plus obscur, puisque votre altesse y trouve des difficultés.

Je n’ai point encore le livre dont elle a daigné marquer les pages, et je suis en voyage continu ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mars 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai ou juin 1645.).

J’ai beaucoup d’obligation à votre altesse, de ce qu’il lui a plu me mander son sentiment du livre de Monsieur le Chevalier d’Igby, lequel je ne serai point capable de lire, jusqu’à ce qu’on l’ait traduit en latin ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 avril 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 21 juillet 1645.).

C’est pourquoi, afin de suppléer au défaut de mon esprit, qui ne peut rien produire de soi-même, que je juge mériter d’être lu par votre altesse, et afin que mes lettres ne soient pas entièrement vides et inutiles, je me propose de les remplir dorénavant des considérations que je tirerai de la lecture de quelque livre, à savoir de celui que Sénèque a écrit, de vita beata, si ce n’est que vous aimiez mieux en choisir un autre, ou bien que ce dessein vous soit désagréable.

Mais si je vois que vous l’approuviez, ainsi que je l’espère, et principalement aussi, s’il vous plaît m’obliger tant que de me faire part de vos remarques touchant le même livre, outre qu’elles serviront de beaucoup à m’instruire, elles me donneront occasion de rendre les miennes plus exactes, et je les cultiverai avec d’autant plus de soin, que je jugerai que cet entretien vous sera plus agréable :

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 4 août 1645.).

Lorsque j’ai choisi le livre de Sénèque, De vita beata, pour le proposer à Votre Altesse comme un entretien qui lui pourrait être agréable, j’ai eu seulement égard à la réputation de l’auteur et à la dignité de la matière, sans penser à la façon dont il la traite, laquelle ayant depuis considérée, je ne la trouve pas assez exacte pour mériter d’être suivie.

ce qui aurait rendu son livre le meilleur et le plus utile qu’un philosophe païen eût su écrire.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 mai 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 18 août 1645.).

Encore que je ne sache point si mes dernières ont été rendues à votre altesse, et que je ne puisse rien écrire, touchant le sujet que j’avais pris pour avoir l’honneur de vous entretenir, que je ne doive penser que vous savez mieux que moi, je ne laisse pas toutefois de continuer, sur la créance que j’ai que mes lettres ne vous seront pas plus importunes que les livres qui sont en votre bibliothèque ;

J’ai dit ci-devant ce qu’il me semblait que Sénèque eût dû traiter en son livre ;

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 1er septembre 1645.).

Étant dernièrement incertain si votre altesse était à La Haye ou à Rhenest, j’adressai ma lettre par Leyde, et celle que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire ne me fut rendue qu’après que le messager, qui l’avait portée à Alcmar, en fût parti, ce qui m’a empêché de pouvoir témoigner plus tôt, combien je suis glorieux de ce que le jugement que j’ai fait du livre que vous avez pris la peine de lire n’est pas différent du vôtre, et que ma façon de raisonner vous paraît assez naturelle.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 juin 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 septembre 1645.).

Votre altesse a si exactement remarqué toutes les causes qui ont empêché Sénèque de nous exposer clairement son opinion touchant le souverain bien, et vous avez pris la peine de lire son livre avec tant de soin, que je craindrais de me rendre importun, si je continuais ici à examiner par ordre tous ses chapitres, et que cela me fît différer de répondre à la difficulté qu’il vous a plu me proposer, touchant les moyens de se fortifier l’entendement pour discerner ce qui est le meilleur en toutes les actions de la vie.

A quoi peut aussi beaucoup servir qu’on juge dignement des oeuvres de Dieu, et qu’on ait cette vaste idée de l’étendue de l’univers, que j’ai tâché de faire concevoir au troisième livre de mes Principes.

  Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645.

Lorsque je vous écrivis ma dernière lettre, je n’avais encore parcouru que quelques pages de votre livre, et je crus y avoir trouvé un motif suffisant pour juger que la manière d’écrire dont vous vous étiez servi ne pouvait être soufferte tout au plus que dans des thèses, où la coutume est de proposer ses opinions d’une manière très paradoxale, pour attirer plus de gens à la dispute ;

De peur que le blâme ne retombe sur moi, je me verrai dans la nécessité de publier partout à l’avenir que je suis entièrement éloigné de vos sentiments sur la métaphysique, et je serai même obligé de le faire connaître par quelque écrit public, si votre livre vient à être imprimé.

Je vous aurais envoyé votre livre avec cette lettre, mais j’ai craint que s’il venait à tomber par hasard en des mains étrangères, la sévérité de ma censure ne pût vous nuire.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

mais aucune raison ne les en assure, et il n’y a que la fausse philosophie d’Hégésias, dont le livre fut défendu par Ptolémée, parce que plusieurs s’étaient tués après l’avoir lu, qui tâche à persuader que cette vie est mauvaise ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Il m’arrive si peu souvent de rencontrer de bons raisonnements, non seulement dans les discours de ceux que je fréquente en ce désert, mais aussi dans les livres que je consulte, que je ne puis lire ceux qui sont dans les lettres de votre altesse, sans en avoir un ressentiment de joie extraordinaire ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 septembre 1646.

J’ai lu le livre dont votre altesse m’a commandé de lui écrire mon opinion, et j’y trouve plusieurs préceptes qui me semblent fort bons, comme entre autres aux XIXe et XXe chapitres, qu’un prince doit toujours éviter la haine et le mépris de ses sujets, et que l’amour du peuple vaut mieux que les forteresses.

Mais c’est un très mauvais sujet pour faire des livres, que d’entreprendre d’y donner de tels préceptes, qui, au bout du compte, ne sauraient assurer ceux auxquels il les donne ;

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de octobre ou novembre 1646.).

Et j’estime que c’est un bonheur que les livres de votre altesse n’ont pu lui être apportés sitôt qu’elle les attendait ;

car leur lecture n’est pas si propre à entretenir la gaieté, qu’à faire venir la tristesse, principalement celle du livre de ce docteur des princes, qui, ne représentant que les difficultés qu’ils ont à se maintenir, et les cruautés ou perfidies qu’il leur conseille, fait que les particuliers qui le lisent, ont moins de sujet d’envier leur condition, que de la plaindre.

  Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.

J’ai bien du regret de ne pouvoir lire le livre de Monsieur d’Igby, faute d’entendre l’anglais ;

  Correspondance, année 1646, A UN R. P. JESUITE (P. NOËL), 14 décembre 1646.

Ainsi, je vous puis assurer que le livre d’instances de Monsieur Gassendi ne m’a jamais tant déplu, que m’a plu le jugement qu’en fit le R.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 décembre 1646.

Il me semble que j’en vois la preuve dans le livre de Regius, qui est enfin venu au jour.

  Correspondance, an

descartes

« DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie. car, encore que les raisons pour lesquelles je l'avais prise auparavant fussent très fortes, mon inclination, qui m'a toujours fait haïrle métier de faire des livres, m'en fit incontinent trouver assez d'autres pour m'en excuser. Et si j'écris en français, qui est la langue de mon pays, plutôt qu'en latin, qui est celle de mes précepteurs, c'est à cause quej'espère que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle toute pure jugeront mieux de mes opinions que ceux qui ne croientqu'aux livres anciens ; LA DIOPTRIQUE, DISCOURS TROISIEME, DE L'OEIL. car si, lorsque vous regardez fixement une tour ou une montagne un peu éloignée, on présente un livre devant vos yeux, vous n'ypourrez voir distinctement aucune lettre, jusqu'à ce que leur figure soit un peu changée. Je laisse à dessein plusieurs autres particularités qui se remarquent en cette matière, et dont les anatomistes grossissent leurslivres ; MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS. C'est pourquoi, ne sachant rien de plus utile pour parvenir à une ferme et assurée connaissance des choses, que si, avant de rienétablir, on s'accoutume à douter de tout et principalement des choses corporelles, encore que j'eusse vu il y a longtemps plusieurslivres écrits par les sceptiques et académiciens touchant cette matière, et que ce ne fût pas sans quelque dégoût que je remâchaisune viande si commune, je n'ai pu toutefois me dispenser de lui donner une Méditation tout entière ; Je ne vois pas aussi que vous prouviez rien contre moi en disant que j'ai peut-être reçu l'idée qui me représente Dieu des penséesque j'ai eues auparavant des enseignements des livres, des discours et entretiens de mes amis, etc. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU. Mais ce que j'aurais le plus à craindre, serait que, ne m'étant jamais beaucoup arrêté à lire les livres des philosophes, je n'auraispeut-être pas suivi assez exactement leur façon de parler, lorsque j'ai dit que ces, idées, qui donnent au jugement matière ouoccasion d'erreur, étaient matériellement fausses, si je ne trouvais que ce mot matériellement est pris en la même signification parle premier auteur qui m'est tombé par hasard entre les mains pour m'en éclaircir : car, au livre 2 de ses Analyt. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS. C'est dans le livre 3 De l'Ame, chap. LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L'AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE. et cela me fait croire qu'il serait bon d'y ajouter une préface, qui leur déclarât quel est le sujet du livre, quel dessein j'ai eu enl'écrivant, et quelle utilité l'on en peut tirer. à quoi l'on peut ajouter, pour le quatrième, la lecture, non de tous les livres, mais particulièrement de ceux qui ont été écrits pardes personnes capables de nous donner de bonnes instructions, car c'est une espèce de conversation que nous avons avec leursauteurs. Après avoir bien fait entendre ces choses, j'aurais voulu mettre ici les raisons qui servent à prouver que les vrais principes parlesquels on peut parvenir à ce plus haut degré de sagesse, auquel consiste le souverain bien de la vie humaine, sont ceux que j'aimis en ce livre ;. »

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