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Le mot "visage" de l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 10/08/2010

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descartes

L'HOMME.

 Comme, si je vois deux yeux avec un nez, je m'imagine aussitôt un front et une bouche, et toutes les autres parties d'un visage, parce que je n'ai pas accoutumé de les voir l'une sans l'autre ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

 Je me considérais, premièrement, comme ayant un visage, des mains, des bras, et toute cette machine composée d'os et de chair, telle qu'elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

 ainsi nous avons plus de connaissance de ceux avec qui nous conversons tous les jours que de ceux dont nous ne connaissons que le nom ou le visage ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS.

 mais comme si vous étiez du nombre de ces hommes de chair dont vous empruntez le visage, je vous adresserai seulement la réponse que je leur voudrais faire.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

 Mais ce qui augmente le plus mon admiration, c'est qu'une si parfaite et si diverse connaissance de toutes les sciences n'est point en quelque vieux docteur qui ait employé beaucoup d'années à s'instruire, mais en une princesse encore jeune, et dont le visage représente mieux celui que les poètes attribuent aux Grâces que celui qu'ils attribuent aux Muses ou à la savante Minerve.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 112.

 Les principaux de ces signes sont les actions des yeux et du visage, les changements de couleur, les tremblements, la langueur, la pâmoison, les ris, les larmes, les gémissements et les soupirs.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 113.

 On peut dire quasi le même des actions du visage qui accompagnent aussi les passions ;

 Et généralement toutes les actions, tant du visage que des yeux, peuvent être changées par l'âme lorsque, voulant cacher sa passion, elle en imagine fortement une contraire, en sorte qu'on s'en peut aussi bien servir à dissimuler ses passions qu'à les déclarer.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 114.

 Or, il est certain que la couleur du visage ne vient que du sang, lequel, coulant continuellement du coeur par les artères en toutes les veines, et de toutes les veines dans le coeur, colore plus ou moins le visage, selon qu'il remplit plus ou moins les petites veines qui sont vers sa superficie.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 115.

Ainsi la joie rend la couleur plus vive et plus vermeille, parce qu'en ouvrant les écluses du coeur elle fait que le sang coule plus vite en toutes les veines, et que, devenant plus chaud et plus subtil, il enfle médiocrement toutes les parties du visage, ce qui en rend l'air plus riant et plus gai.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 116.

 en sorte que, se retirant dans les plus larges, qui sont les plus proches du coeur, il quitte les plus éloignées, dont les plus apparentes étant celles du visage, cela le fait paraître pâle et décharné, principalement lorsque la tristesse est grande ou qu'elle survient promptement, comme on voit en l'épouvante, dont la surprise augmente l'action qui serre le coeur.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 117.

 Ces passions échauffant ou agitant le sang qui vient du foie, des intestins et des autres parties intérieures, le poussent vers le coeur, et de là, par la grande artère, vers les veines du visage, sans que la tristesse qui serre de part et d'autre les orifices du coeur le puisse empêcher, excepté lorsqu'elle est fort excessive.

 Mais, encore qu'elle ne soit que médiocre, elle empêche aisément que le sang ainsi venu dans les veines du visage ne descende vers le coeur pendant que l'amour, le désir ou la haine y en poussent d'autres des parties intérieures.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 124.

 et tant les poumons en s'enflant, que cet air en sortant, poussent tous les muscles du diaphragme, de la poitrine et de la gorge, au moyen de quoi ils font mouvoir ceux du visage qui ont quelque connexion avec eux.

 Et ce n'est que cette action du visage, avec cette voix inarticulée et éclatante, qu'on nomme le ris.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 202.

L'autre espèce de colère, en laquelle prédomine la haine et la tristesse, n'est pas si apparente d'abord, sinon peut-être en ce qu'elle fait pâlir le visage.

  Correspondance, année 1638, A MONSIEUR ***, 25 Août 1638.

 Mais parce qu'ils n'ont rien su trouver en particulier à y reprendre, et que sitôt qu'ils l'ont entrepris, j'ai pu par un mot de réponse faire voir qu'ils n'entendaient rien en ce qu'ils disaient, ils ont trouvé une autre invention pour m'attaquer, à savoir, en me proposant des questions touchant les matières où ils ont cru que je me serais le moins exercé, et bien qu'ils n'aient pas eu de quoi me faire travailler, cela n'a pas laissé de me divertir, en même façon que deux ou trois mouches qui volent autour du visage d'un homme qui s'est couché à l'ombre dans un bois pour s'y reposer, sont quelquefois capables de l'en empêcher.

  Correspondance, année 1641, A MONSIEUR ***, 10 JANVIER 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mi-janvier 1641.).

 Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n'appartiennent qu'aux femmes, et que, pour paraître homme de coeur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille.

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644.

 comme on voit que la rougeur du visage suit de la honte, les larmes de la compassion, et le ris de la joie.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

 Ainsi la rougeur du visage ne vient pas toujours de la honte, mais elle peut aussi venir de la chaleur du feu, ou bien de ce qu'on fait de l'exercice ;

 et le ris qu'on nomme sardonien, n'est autre chose qu'une convulsion des nerfs du visage ;

  Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 16 juillet 1648.

Encore que l'auteur des objections qui me furent hier envoyées n'ait point voulu être connu ni de nom ni de visage, toutefois il n'a pu si bien se cacher qu'il ne se soit fait connaître par la partie qui est en lui la meilleure à savoir par l'esprit ;

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CHANUT, 31 mars 1649.

 Mais ce qui m'a le plus dégoûté, c'est qu'aucun d'eux n'a témoigné vouloir connaître autre chose de moi que mon visage ;

descartes

« en sorte que, se retirant dans les plus larges, qui sont les plus proches du coeur, il quitte les plus éloignées, dont les plusapparentes étant celles du visage, cela le fait paraître pâle et décharné, principalement lorsque la tristesse est grande ou qu'ellesurvient promptement, comme on voit en l'épouvante, dont la surprise augmente l'action qui serre le coeur. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 117. Ces passions échauffant ou agitant le sang qui vient du foie, des intestins et des autres parties intérieures, le poussent vers lecoeur, et de là, par la grande artère, vers les veines du visage, sans que la tristesse qui serre de part et d'autre les orifices ducoeur le puisse empêcher, excepté lorsqu'elle est fort excessive. Mais, encore qu'elle ne soit que médiocre, elle empêche aisément que le sang ainsi venu dans les veines du visage ne descendevers le coeur pendant que l'amour, le désir ou la haine y en poussent d'autres des parties intérieures. LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 124. et tant les poumons en s'enflant, que cet air en sortant, poussent tous les muscles du diaphragme, de la poitrine et de la gorge, aumoyen de quoi ils font mouvoir ceux du visage qui ont quelque connexion avec eux. Et ce n'est que cette action du visage, avec cette voix inarticulée et éclatante, qu'on nomme le ris. LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 202. L'autre espèce de colère, en laquelle prédomine la haine et la tristesse, n'est pas si apparente d'abord, sinon peut-être en cequ'elle fait pâlir le visage. Correspondance, année 1638, A MONSIEUR ***, 25 Août 1638. Mais parce qu'ils n'ont rien su trouver en particulier à y reprendre, et que sitôt qu'ils l'ont entrepris, j'ai pu par un mot de réponsefaire voir qu'ils n'entendaient rien en ce qu'ils disaient, ils ont trouvé une autre invention pour m'attaquer, à savoir, en meproposant des questions touchant les matières où ils ont cru que je me serais le moins exercé, et bien qu'ils n'aient pas eu de quoime faire travailler, cela n'a pas laissé de me divertir, en même façon que deux ou trois mouches qui volent autour du visage d'unhomme qui s'est couché à l'ombre dans un bois pour s'y reposer, sont quelquefois capables de l'en empêcher. Correspondance, année 1641, A MONSIEUR ***, 10 JANVIER 1641 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mi-janvier 1641.). Je ne suis pas de ceux qui estiment que les larmes et la tristesse n'appartiennent qu'aux femmes, et que, pour paraître homme decoeur, on se doive contraindre à montrer toujours un visage tranquille. Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644. comme on voit que la rougeur du visage suit de la honte, les larmes de la compassion, et le ris de la joie. Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.). Ainsi la rougeur du visage ne vient pas toujours de la honte, mais elle peut aussi venir de la chaleur du feu, ou bien de ce qu'onfait de l'exercice ; et le ris qu'on nomme sardonien, n'est autre chose qu'une convulsion des nerfs du visage ; Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 16 juillet 1648. Encore que l'auteur des objections qui me furent hier envoyées n'ait point voulu être connu ni de nom ni de visage, toutefois il n'apu si bien se cacher qu'il ne se soit fait connaître par la partie qui est en lui la meilleure à savoir par l'esprit ;. »

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