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Le pont Mirabeau Guillaume Appollinaire

Publié le 02/04/2011

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mirabeau
Le pont Mirabeau est un poème du recueil Alcools, écrit en 1913 par Apollinaire.
Ce poème fait allusion avec \"Zone \", \"Marie\", \"Corps de chasse\" et \"Le voyageur \" à Marie Laurencin, la femme aimée par Apollinaire en 1907. 
Dans « Le pont Mirabeau «  , Apollinaire parle de sa rupture avec Marie, et évoque la fuite du temps semblable à l'eau qui s'en va.
L’auteur est ami de Picasso (qui lui a fait connaître Marie) 1904. La critique d’art et l’esthétique cubiste influencent l’auteur dans son expression poétique de thèmes d’amour lancinant et malheureux. Aussi, les poèmes inspirés par Marie, de 1907 à 1912, n’expriment pas directement et explicitement cette douleur d’amour, mais une profonde tristesse y est flagrante. Le lieu que représente le pont Mirabeau de Paris est sur l’itinéraire du poète vers le quartier d’Auteuil où habitait Marie Laurencin.
 
 
 
  1. 1.      Le mouvement du poème 
Dans la première strophe, l’absence de ponctuation donne à « et nos amours » une dominance ambigüe : on se demande si c’est le sujet de « coule », comme « La Seine » , ou bien le complément de « souvienne » . Le souvenir revêt l’image du fleuve qui coule sous un pont : peine et joie relaient dans un « doute » accablant créé par l’interrogation ou l’exclamation du modal « faut-il » suivi du subjonctif présent.

Dans la deuxième strophe, les mains du poète forment un pont avec celles de sa bien-aimée, leurs regards aussi « face à face ». Apollinaire souhaite une stabilité et de la fidélité, qu’il formule avec l’impératif « restons » tandis que continue à s’écouler l’onde \" lasse \" d’être sans cesse regardée : effet d’opposition entre le mouvement du fleuve qui passe avec lassitude et les amants qui s’aiment et qui espèrent sans se lasser.
Dans la troisièmes strophe, la répétition de \" L’amour s’en va \" intensifie la perception éphémère et infirmée de l’amour, ce qui précise l’impression de douleur que donne le rythme particulier du poème. On remarque une cadence hésitante, heurtée : \" cette eau courante \" et \" la vie est lente \" créent un effet d’opposition de rythme, l’une rapide, l’autre lente. D’autre part, \" vie est lente \" et \" violente \" créent une équivoque en rimant sur plusieurs syllabes et mettent en relief \" l'espérance \". La force optimiste que ce mot suggère l’emporte sur la destinée éphémère de l’amour.
Dans la quatrième strophe, le dernier vers répète le premier vers du poème, évoque l’image du pont immobile et crée un effet de boucle qui se referme sur le début. Le temps passe dans le rythme de l’eau qui coule et, comme elle, il ne revient pas ainsi que l’amour heureux. La conjonction de négation \" Ni \", répétée 2 fois tourmente le sentiment de désespoir que provoque le destin irrévocable du non-retour.
Les rimes féminines de chaque strophe (vers 1-3-4) embrassent l’unique rime masculine (vers 2) comme l’eau et l’éternité englobent, noient la vie d’un individu. Mais c’est la répétitivité des sonorités ( ou, on, i, a, o, è) qui crée une tristesse belle et profonde, attachante d’une douleur qui dépasse celle de la déception amoureuse pour atteindre un accent incantatoire. Celui-ci soulève les questions fondamentales de l’existence et du temps qui passe et nous dépasse. Dans le refrain, les 2 vers des 7 syllabes étonnent par l’irrégularité de leur rythme par rapport à celui des strophes et par le sens d’incantation à la mort qu’ils évoquent en même temps qu’une gravité de la présence du poète conscient : \" je demeure \". 

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