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L'Écriture Dans Les Liaisons Dangereuses

Publié le 26/09/2010

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liaisons dangereuses

Introduction  Le livre les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, publié en avril 1782, appartient au genre épistolaire. L'histoire se passe dans un contexte de libertinage et de relâchement des mœurs bien que tous ces « écarts « soient savamment dissimulés. C'est ainsi qu'il faut déchiffrer chaque mot des LD. En ce sens, il est très intéressant d'étudier le style narratif, l'écriture de ce roman.  En quoi l'écriture de ce roman reflète-t-elle la pensée libertine?  Dans un premier temps nous étudierons les armes du style libertin et dans un second dans nous analyserons la psychologie du libertin à travers divers procédés stylistiques (métaphores, CL etc.)    I/ Les armes du style libertin.    Généralement, le libertin c'est « le virtuose de la parole «  c'est-à-dire un homme (ou une femme) qui tente de séduire par tous les artifices du langage et parfois des gestes.  Cependant, nous sommes ici dans un roman épistolaire, roman où l'on accorde plus de place au mot écrit qu'au mot parlé (prononcé). Il est donc normal que les personnages fassent attention à leurs styles respectifs.  Pour Merteuil et Valmont, tous deux libertins, le style, la façon d'écrire sont une arme de séduction. En effet, pour eux l'écriture est un art qu'il faut manier précautionneusement et ne pas négliger. C'est la raison pour laquelle Merteuil fait tout un chapitre à Cécile dans la lettre 105, lui reprochant d'être trop sincère :  « À propos, j'oubliais… un mot encore. Voyez donc à soigner davantage votre style. Vous écrivez toujours comme un enfant. Je vois bien d'où cela vient ; c'est que vous dites tout ce que vous pensez, & rien de ce que vous ne pensez pas.[…]quand vous écrivez à quelqu'un, c'est pour lui & non pas pour vous : vous devez donc moins chercher à lui dire ce que vous pensez, que ce qui lui plaît davantage. «    Dans cette lettre, Merteuil sous-entend qu'il faut mentir, que c'est un jeu de séduction parce qu'il faut écrire ce que l'autre attend de vous sans toutefois tout révéler. L'art de l'écriture, c'est la maîtrise de soi, de ses sentiments.  Valmont aussi maîtrise parfaitement cet art comme on peut le voir dans la lettre 117 de Cécile au chevalier. D'ailleurs, à propos de cette lettre Valmont disait :  « je l'ai décidée à en écrire une autre sous ma dictée ; où, en imitant du mieux que j'ai pu son petit radotage, j'ai tâché de nourrir l'amour du jeune homme, par un espoir plus certain.[…]dorénavant, je serai chargé de la correspondance. «    Tout comme Merteuil, Valmont manie sans scrupule l'art des mots et des mensonges.    En ce qui concerne les autres personnages, non libertins, à l'exemple de Danceny, leur style est beaucoup plus sincère. Ainsi, lorsque, tout affolé le Chevalier écrit à madame Volanges il lui dit :  « si cette lettre a peu d'ordre & de suite, vous devez sentir assez combien ma situation est douloureuse, pour m'accorder quelque indulgence. «    Danceny n'est pas un beau parleur comme Valmont ou une manipulatrice comme Merteuil. En ce sens, il ressemble beaucoup à Cécile parce qu'il ne dit que ce qu'il pense sans mentir et ainsi, lorsqu'il commence sans s'en rendre compte à aimer la marquise, ses lettres reflètent ses états d'âme :  « Quittez donc, si vous m'en croyez ; ce ton de cajolerie, qui n'est plus que du jargon, dès qu'il n'est pas l'expression de l'amour […]chaque sentiment a son langage qui lui convient ; & se servir d'un autre, c'est déguiser la pensée qu'on exprime. Je sais bien que nos petites femmes n'entendent rien de ce qu'on peut leur dire, s'il n'est traduit, en quelque sorte, dans ce jargon d'usage «    La deuxième arme libertine c'est l'emploi des citations. En effet, ce sont en tout treize citations qu'utilisent Merteuil et Valmont. Ces citations rappellent la classe aristocratique à laquelle appartenaient nos deux héros. Ce sont des personnes cultivées, il est normal qu'ils étalent leur culture cependant, ils sont aussi des libertins et même s'ils citent de grands auteurs, c'est pour les parodier :  L 71 : «Dans le simple appareil  D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil. «  Valmont utilise ici un célèbre vers de la pièce Britannicus et compare la Vicomtesse infidèle à Junie qui, dans la pièce, est une épouse vertueuse et fidèle.  L 33 :  «Plus je vis d'étrangers, plus j'aimai ma patrie. «  Valmont tourne en dérision un vers patriotique pour le comparer à sa conquête des femmes.    II/ Psychologie du libertin.    Le libertinage est né du désoeuvrement de l'aristocratie privée de guerre et menacée par la puissance bourgeoise. De plus, « libertinus « en latin veut dire esclave.  Ces deux raisons expliquent la profusion de métaphores de la séduction sous la forme de conquêtes militaires ou de soumission d'esclaves :  Métaphores de l'esclavage :  L 79 :  « l'esclave fugitive, livrée de nouveau à son ancien maître, fut trop heureuse de pouvoir espérer son pardon, en reprenant sa première chaîne.«  Valmont compare les femmes à des esclaves soumis.  L 81 : Merteuil qualifie chaque femme charmée de « femme infortunée «. L'amour est comparé à « [une] chaîne «, « [des]liens « et l'homme à « un ennemi «.  L 121 : Valmont compare Tourvel à son « esclave «  L 10 : Merteuil reproche à Valmont d'être devenu « timide et esclave «.  Métaphore de la conquête militaire :  L 10 : « une attaque vive & bien faite, où tout se succède avec ordre, quoiqu' avec rapidité « «  la gloire de la défense «  L 125 : « J'ai forcé à combattre l'ennemi qui ne voulait que temporiser ; je me suis donné, par de savantes manœuvres, le choix du terrain & celui des dispositions ; j'ai su inspirer la sécurité à l'ennemi, pour le joindre plus facilement dans sa retraite ; j'ai su y faire succéder la terreur, avant d'en venir au combat «  Pour Valmont, l'amour est une conquête, comme à la guerre.  L 125 : toute la séduction pour « avoir « mme de Tourvel était « une campagne pénible « et « décidée par de savantes manoeuvres «.  Métaphores de la chevalerie :  L 2 : « mais jurez-moi qu'en fidèle chevalier vous ne courrez aucune aventure «  L 4 : «  L'amour qui prépare ma couronne, hésite lui-même entre le myrte et le laurier «  Métaphores du sentier :  La séduction est, selon Valmont « un sentier « qui « ne permet plus de retour, et dont la pente rapide et dangereuse l'entraîne malgré elle, et la force à [le] suivre « (l 96)  L 21 : Valmont aussi pense être « dans la route « alors qu'il pensait s'être « égaré «  . Il a fait « un pas en avant […] un grand pas «  Métaphores de la tempête :  L 56 : « Ce que vous appelez le bonheur,n'est qu'un tumulte des sens, un orage des passions dont le spectacle est effrayant, même à le regarder du rivage. Eh ! comment affronter ces tempêtes ? comment oser s'embarquer sur une mer couverte des débris de mille & mille naufrages ! Et avec qui ? Non, Monsieur, non je reste à terre «  Madame de Tourvel a peur de s'embraquer dans une relation. La mer couverte de 1000 et 1000 naufrages illustre les échecs amoureux qui détruisent le cœur des femmes.  Alors que les libertins Valmont et Merteuil voient l'amour comme un défi, pour mme de Tourvel c'est un fléau, quelque chose qui l'effraie.    La psychologie libertine place le conquérant aux premières loges. C'est lui le héros. D'ailleurs, on peut remarquer que les libertins adorent l'Opéra. En effet, seuls Valmont et Merteuil se rendent à l'Opéra :  L 12 : Cécile devait aller à l'Opéra parce que mme de Merteuil l'avait invitée.  L 47 : Valmont dit qu'il « est descendu à l'Opéra «  L 74 : mme de Merteuil était à l'Opéra.  L 138 : Valmont part rejoindre Émilie l'Opéra.  Outre le fait de regarder, les libertins se sentent acteurs d'un rôle qu'ils doivent honorer :  Champ lexical du théâtre pour évoquer le mensonge et la rouerie :  L 21 : « je ne ressemblais pas mal au Héros d'un Drame dans la scène du dénouement «.  Madame de Merteuil qualifie l'histoire d'amour « d'intrigue «.  L 125 : Valmont, lorsqu'il narre à mme de Merteuil comment il a « pris « mme de Tourvel, s'identifie à un grand acteur de théâtre. Il dit avoir utilisé un « ton dramatique «. Il compare la scène de leurs aveux aux « scènes de désespoir « et explique que « menées trop vivement, tombaient dans le ridicule dès qu'elles devenaient longues ou ne laissaient que des ressources vraiment tragiques«  Même dans un moment aussi important (le futur abandon de mme de Tourvel) Valmont a le souci du détail, garde à l'esprit qu'il doit faire ci, pas ça…  L 81 : mme de Merteuil aussi se prend au jeu! Mais elle ne se voit pas en actrice mais en dramaturge : « il suffisait de joindre à l'esprit d'un Auteur, le talent d'un Comédien «.  L 70 : Valmont qualifie l'aristocratie de « grand théâtre «.  L 99 : « grand théâtre « pour le château + « spectateurs «.  L 106 : mme de Merteuil voyait en Cécile « une intrigante subalterne « et elle voulait « la prendre pour jouer les seconds sous [elle] «    Valmont pousse la mégalomanie jusqu' à se proclamer Dieu :  L6 : « je serai vraiment le Dieu qu'elle aura préféré «  Il compare même Merteuil et lui à deux apôtres, des prêtres qui enseignent l'amour :  L 4 : « nous prêchons la foi chacun de notre côté, il me semble que dans cette mission d'amour, vous avez fait plus de prosélytes que moi. Je connais votre zèle, votre ardente ferveur ; & si ce Dieu-là comme l'autre nous juge sur nos œuvres, vous serez un jour la patronne de quelque grande ville, tandis que votre ami sera au plus un saint de village. «  Et madame de Merteuil même se compare à un personnage biblique :  L 81 : « Nouvelle Dalida […] de combien de nos Samsons modernes, ne tiens-je pas la chevelure sous le ciseau! «  Madame de Merteuil ironise très bien ici. En effet, c'est une athée et pourtant, elle se compare à un personnage de la Bible!  Ces blasphèmes sont caractéristiques de la psychologie libertine et d'ailleurs, c'est pour ça que Valmont tombe amoureux de madame de Tourvel. Cette femme représente tout ce qu'il n'est pas. Elle est fidèle mariée et pratiquante Son surnom favori sera « dévote «, décliné sous différents adjectifs. Deux fois seulement, elle aura droit à de méchants surnoms : l26,40 « l'inhumaine « et l110 « l'Ingrate «. A part ceux-là, tout le reste du roman, Valmont lui attribue des surnoms doux quoique un peu bête : « la plus modeste de toutes «, « cette femme angélique «, « la belle Effarouchée « « mon aimable Curieuse «. Valmont a l'air d'un énamouré!  On voit donc bien que, chez les libertins, la légèreté des mœurs est de rigueur. Pour eux, l'amour est soit un défi, une bataille qui suppose soumission complète et victoire écrasante sur l'aimé.    Conclusion :  On a donc vu que l'écriture reflétait bien le libertinage et la psychologie libertine de l'époque. Les métaphores étaient très parlantes.  Cependant, à la lettre 33 mme de Merteuil dit :  « il n'y a rien de si difficile, en amour, que d'écrire ce qu'on ne sent pas.[…]C'est le défaut des romans ; l'auteur se bat les flancs pour s'échauffer, & le lecteur reste froid. «  Cette déclaration remet en cause le genre épistolaire. Elle suppose aussi que mme de Merteuil a du mal à mentir, dans ses lettres d'amour.

liaisons dangereuses

« Valmont tourne en dérision un vers patriotique pour le comparer à sa conquête des femmes. II/ Psychologie du libertin. Le libertinage est né du désoeuvrement de l'aristocratie privée de guerre et menacée par la puissance bourgeoise.

De plus,« libertinus » en latin veut dire esclave.Ces deux raisons expliquent la profusion de métaphores de la séduction sous la forme de conquêtes militaires ou de soumissiond'esclaves :Métaphores de l'esclavage :L 79 : « l'esclave fugitive, livrée de nouveau à son ancien maître, fut trop heureuse de pouvoir espérer son pardon, en reprenantsa première chaîne.»Valmont compare les femmes à des esclaves soumis.L 81 : Merteuil qualifie chaque femme charmée de « femme infortunée ».

L'amour est comparé à « [une] chaîne », « [des]liens »et l'homme à « un ennemi ».L 121 : Valmont compare Tourvel à son « esclave »L 10 : Merteuil reproche à Valmont d'être devenu « timide et esclave ».Métaphore de la conquête militaire :L 10 : « une attaque vive & bien faite, où tout se succède avec ordre, quoiqu' avec rapidité » « la gloire de la défense »L 125 : « J'ai forcé à combattre l'ennemi qui ne voulait que temporiser ; je me suis donné, par de savantes manœuvres, le choixdu terrain & celui des dispositions ; j'ai su inspirer la sécurité à l'ennemi, pour le joindre plus facilement dans sa retraite ; j'ai su yfaire succéder la terreur, avant d'en venir au combat »Pour Valmont, l'amour est une conquête, comme à la guerre.L 125 : toute la séduction pour « avoir » mme de Tourvel était « une campagne pénible » et « décidée par de savantesmanoeuvres ».Métaphores de la chevalerie :L 2 : « mais jurez-moi qu'en fidèle chevalier vous ne courrez aucune aventure »L 4 : « L'amour qui prépare ma couronne, hésite lui-même entre le myrte et le laurier »Métaphores du sentier :La séduction est, selon Valmont « un sentier » qui « ne permet plus de retour, et dont la pente rapide et dangereuse l'entraînemalgré elle, et la force à [le] suivre » (l 96)L 21 : Valmont aussi pense être « dans la route » alors qu'il pensait s'être « égaré ».

Il a fait « un pas en avant […] un grand pas »Métaphores de la tempête :L 56 : « Ce que vous appelez le bonheur,n'est qu'un tumulte des sens, un orage des passions dont le spectacle est effrayant,même à le regarder du rivage.

Eh ! comment affronter ces tempêtes ? comment oser s'embarquer sur une mer couverte desdébris de mille & mille naufrages ! Et avec qui ? Non, Monsieur, non je reste à terre »Madame de Tourvel a peur de s'embraquer dans une relation.

La mer couverte de 1000 et 1000 naufrages illustre les échecsamoureux qui détruisent le cœur des femmes.Alors que les libertins Valmont et Merteuil voient l'amour comme un défi, pour mme de Tourvel c'est un fléau, quelque chose quil'effraie. La psychologie libertine place le conquérant aux premières loges.

C'est lui le héros.

D'ailleurs, on peut remarquer que les libertinsadorent l'Opéra.

En effet, seuls Valmont et Merteuil se rendent à l'Opéra :L 12 : Cécile devait aller à l'Opéra parce que mme de Merteuil l'avait invitée.L 47 : Valmont dit qu'il « est descendu à l'Opéra »L 74 : mme de Merteuil était à l'Opéra.L 138 : Valmont part rejoindre Émilie l'Opéra.Outre le fait de regarder, les libertins se sentent acteurs d'un rôle qu'ils doivent honorer :Champ lexical du théâtre pour évoquer le mensonge et la rouerie :L 21 : « je ne ressemblais pas mal au Héros d'un Drame dans la scène du dénouement ».Madame de Merteuil qualifie l'histoire d'amour « d'intrigue ».L 125 : Valmont, lorsqu'il narre à mme de Merteuil comment il a « pris » mme de Tourvel, s'identifie à un grand acteur de théâtre.Il dit avoir utilisé un « ton dramatique ».

Il compare la scène de leurs aveux aux « scènes de désespoir » et explique que « menéestrop vivement, tombaient dans le ridicule dès qu'elles devenaient longues ou ne laissaient que des ressources vraiment tragiques»Même dans un moment aussi important (le futur abandon de mme de Tourvel) Valmont a le souci du détail, garde à l'esprit qu'il. »

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