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Lecture Analytique, Le Renard Et Le Bouc, La Fontaine

Publié le 02/08/2010

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INTRODUCTION Les fables sont des apologues c’est-à-dire des récits courts, divertissants, qui se concluent par une morale générale qu’ils illustrent. Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France. Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. D’après lui, la fable est un moyen d’instruire tout en plaisant, ce qui en fait une œuvre fidèle à l’idéal classique. Cette fable est la fable V du livre III. Elle illustre la nécessité de bien examiner les conséquences avant de se lancer dans une aventure. I- UN SCHÉMA NARRATIF RIGOUREUX A- Rigueur de la structure narrative : - Un schéma narratif simple : On retrouve un plan narratif classique et très complet : ..Vers 1 à 4 : Premier quatrain = situation initiale Emploi de l’imparfait et du plus-que-parfait qui sont les temps de la durée. ..Vers 5 : C’est l’élément perturbateur : après le quatrain de mise en situation initiale, le récit est lancé. L’emploi du passé simple accélère le temps d’autant qu’il s’ajoute à un verbe d’obligation qui impose l’absence d’alternatives. ..Vers 6 à 23 : Péripéties pendant lesquelles le renard sera le manipulateur et aura toujours l’initiative. ..Vers 24 à 30 : Dénouement : c’est le « sermon « du renard qui explicite déjà la morale. ..Vers 31 : Morale très brève. - De plus, au sein même des péripéties, on retrouve des étapes bien définies : ..Vers 6 à 8 : communauté d’intérêts dans la soif, marquée par des références collectives : vers 5 (les), vers 7 (tous deux), vers 8 (nous). ..Vers 9 résumé saisissant de la situation ..Vers 10 à 16 : rupture = séparation d’intérêt, le bouc est manipulé par le renard. ..Vers 17 à 20 : réplique du bouc qui rend compte de sa sottise et de sa crédulité. ..Vers 21 à 23 : le dénouement approche, le présent de narration annonce le coup de théâtre. La Fontaine nous rend complice de la farce en nous interpellant au vers 22 « vous «. B- La concision du récit : Le récit est bref, avec une description minimaliste, notamment dans la situation initiale : vers 2, portrait bref et moqueur du bouc vers 4, « maître en fait de tromperie « qui va droit à l’essentiel Dès le début et en permanence, le renard est mis en situation de supériorité : il est le manipulateur et a toujours l’initiative (il est toujours sujet dans ses interventions : d’abord ‘nous’ jusqu’au vers 8 puis ‘je’). II- DES ANIMAUX PERSONNIFIÉS A- La supériorité du renard : lucidité, ironie et cruauté - dès le début : vers 1 (capitaine) et vers 2 (maître) ces titres honorifiques mettent le renard en supériorité. - la seule qualification du vers 4 « maître en fait de tromperie « traduit la fourberie légendaire de l’animal et justifie le choix du renard. - l’emploi des verbes d’obligation évite les atermoiements et confirme la supériorité. - les vers 9 à 13 : .. l’impératif et les verbes d’obligation indiquent que sans attendre de réponse, la solution claire, pratique, méthodique et autoritaire du renard, lucide, s’impose et ne laisse pas place à la discussion. .. l’opposition entre je (le renard) qui fait l’action et tu (le bouc) qui la subit, traduit la manipulation du bouc par le renard. - les vers 22 et 23 : le vocabulaire religieux et l’antiphrase traduisent le ton solennel du renard et son ironie : il se moque du bouc. - les vers 24 à 30 : le « sermon « du renard le vocabulaire religieux « si le ciel t’eût « et le vers 25 traduisent une ironie moqueuse et cruelle, d’autant qu’au vers 30 (formule légère et indéfinie), c’est la vie du bouc qui est en jeu. Les nouveaux conseils donnés au vers 28 sur un mode impératif confinent au cynisme. B- L’infériorité du bouc : crédulité, sottise, ridicule - vers 2 : cette antiphrase avec la tournure superlative connote le cocufiage car les cornes sont le symbole de la tromperie. Dès le début, le bouc est mis en situation d’infériorité. - vers 3 : métaphore de la crédulité, de l’aveuglement. - vers 13 : il s’agit là d’un jeu de mot (sur ta crédulité, à tes dépens) = en m’appuyant sur ta crédulité. - vers 17 à 20 : cette réplique du bouc avec son vocabulaire laudatif et l’admiration paradoxale exprimée confirment la sottise de l’animal et son incapacité d’envisager les conséquences. Le bouc fait rire par sa crédulité (la dupe remercie le dupeur) et atténue la pitié que le lecteur pourrait éprouver envers lui. Au vers 17 « par ma barbe « : cette tournure surprenante confirme également le ridicule du bouc. C- Une structure de récit qui renforce cette différence - vers 3 : Celui-ci vers 4 : L’autre ces pronoms antéposés renforcent la disjonction entre les prétendus ‘amis’. - vers 1 à 4 : rimes embrassées (ABBA) le bouc est confiné au milieu, encadré par la supériorité du renard (1er et dernier vers du quatrain). - la présence d’octosyllabes parmi des alexandrins réguliers renforce : .. la supériorité du renard et son attitude manipulatrice, accélérant le rythme pour empêcher le bouc de réfléchir : vers 12 à 16. .. l’infériorité du bouc par l’admiration de la dupe pour le dupeur : vers 18 à 20. III- LA MORALE Elle est brève puisqu'exprimée en un seul vers : vers 31. La Fontaine se contente uniquement de généraliser par cet aphorisme ce qui était explicite dans le « sermon « du renard. CONCLUSION On retrouve dans cette fable l’expression de l’idéal classique qui semble tout naturellement porté par l’apologue : « instruire et plaire «. Cette fable offre en effet un récit édifiant qui use tous les ressorts de la manipulation d’un sujet par un autre pour divertir le lecteur. Mais ce divertissement trouve bientôt sa justification dans le sermon du renard qui explicite la morale (que La Fontaine ne fait que généraliser) incitant effectivement à bien réfléchir avant d’agir. Cette fable illustre donc l’efficacité de l’apologue : brièveté, divertissement. Le point de vue qu’il défend s’impose tout naturellement.

 

 

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« II- DES ANIMAUX PERSONNIFIÉS A- La supériorité du renard : lucidité, ironie et cruauté - dès le début : vers 1 (capitaine) et vers 2 (maître)ces titres honorifiques mettent le renard en supériorité. - la seule qualification du vers 4 « maître en fait de tromperie » traduit la fourberie légendaire de l'animal et justifiele choix du renard. - l'emploi des verbes d'obligation évite les atermoiements et confirmela supériorité. - les vers 9 à 13 : ..

l'impératif et les verbes d'obligation indiquent quesans attendre de réponse, la solution claire, pratique, méthodique etautoritaire du renard, lucide, s'impose et ne laisse pas place à ladiscussion...

l'opposition entre je (le renard) qui fait l'action et tu(le bouc) qui la subit, traduit la manipulation du bouc par le renard. - les vers 22 et 23 : le vocabulaire religieux et l'antiphrase traduisent leton solennel du renard et son ironie : il se moque du bouc. - les vers 24 à 30 : le « sermon » du renardle vocabulaire religieux « si le ciel t'eût » et le vers 25 traduisent une ironie moqueuse et cruelle, d'autant qu'au vers30 (formule légère et indéfinie), c'est la vie du bouc qui est en jeu.Les nouveaux conseils donnés au vers 28 sur un mode impératif confinent au cynisme. B- L'infériorité du bouc : crédulité, sottise, ridicule - vers 2 : cette antiphrase avec la tournure superlative connote lecocufiage car les cornes sont le symbole de la tromperie.Dès le début, le bouc est mis en situation d'infériorité. - vers 3 : métaphore de la crédulité, de l'aveuglement. - vers 13 : il s'agit là d'un jeu de mot (sur ta crédulité, à tes dépens) =en m'appuyant sur ta crédulité. - vers 17 à 20 : cette réplique du bouc avec son vocabulaire laudatif etl'admiration paradoxale exprimée confirment la sottise de l'animal et son incapacité d'envisager les conséquences.Le bouc fait rire par sa crédulité (la dupe remercie le dupeur) et atténue la pitié que le lecteur pourrait éprouverenvers lui.Au vers 17 « par ma barbe » : cette tournure surprenante confirme également le ridicule du bouc. C- Une structure de récit qui renforce cette différence - vers 3 : Celui-civers 4 : L'autreces pronoms antéposés renforcent la disjonction entre les prétendus ‘amis'. - vers 1 à 4 : rimes embrassées (ABBA)le bouc est confiné au milieu, encadré par la supériorité du renard (1er et dernier vers du quatrain). - la présence d'octosyllabes parmi des alexandrins réguliers renforce :..

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