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LEIBNIZ: Opuscules philosophiques choisis

Publié le 01/09/2006

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Une notion est obscure quand elle ne suffit pas pour reconnaître la chose représentée. [...] Une connaissance est donc claire, lorsqu'elle suffit pour me faire reconnaître la chose représentée, et cette connaissance est à son tour confuse ou distincte [...]. Elle est confuse, lorsque je ne peux pas énumérer une à une les marques suffisantes pour distinguer la chose d'entre les autres, bien que cette chose présente en effet de telles marques et les éléments requis, en lesquels sa notion puisse être décomposée. C'est ainsi que nous reconnaissons assez clairement les couleurs, les odeurs, les saveurs et les autres objets particuliers des sens, et que nous les distinguons les uns des autres, mais par le simple témoignage de sens et non par des marques que l'on puisse énoncer. [...] Une notion distincte est pareille à celle que les essayeurs ont de For : laquelle leur permet de distinguer l'objet de tous les autres corps, par des signes distinctifs et des moyens de contrôle suffisants. [...] De nos jours les hommes n'abusent pas moins de ce principe si souvent vanté : tout ce que je conçois clairement et distinctement d'une chose est vrai et peut être affirmé de cette chose. Car souvent les hommes, jugeant à la légère, trouvent clair et distinct ce qui est obscur et confus. Cet axiome est donc inutile si l'on n'y ajoute pas les critères du clair et du distinct, que nous avons proposés, et si la vérité des idées n'est pas préalablement établie. D'ailleurs, les règles de la logique vulgaire, desquelles se servent aussi les géomètres, constituent des critères nullement méprisables de la vérité des assertions, à savoir qu'il ne faut rien admettre comme certain qui n'ait été prouvé par une expérience exacte ou une démonstration solide. Gottfried Wilhelm LEIBNIZ, Opuscules philosophiques choisis, 1684.

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