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L'enseignement d'une langue étrangère

Publié le 11/05/2012

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L’enseignement d’une langue implique bien plus que la transmission et le bon usage de celle-ci, elle se rapporte directement à des notions clés telles que: “identité”, “culture”, “nation”. Le sens politique de “nation” donné au XIXème siècle, spécifie par ailleurs, que l’on ait une propre langue, religion, us et coutumes, origine ethnique, mentalité et histoire commune. Une langue est ainsi considérée pour beaucoup comme le “ciment d’une nation” et pour cela on doit veiller à sa pérennité. Tel est le cas de la France qui lors de la réforme constitutionnelle de 1992 déclare que la langue de la République est le français; un geste d’anticipation face à une menace, réelle ou imaginaire, que l'Europe de Maastricht faisait alors peser sur son identité. La France se présente ainsi comme un pays monolingue sans trop d’égards envers ses langues régionales. Ce rapport conflictuel s’amplifie à partir de la Révolution Française, qui pour unifier le pays, impose le français à travers un réseau d’écoles, une école qui dès le XIXème siècle pose les bases de l’enseignement en France: une instruction laïque, gratuite et obligatoire. 

Actuellement, la Charte européenne des langues régionales prévoit “le droit imprescriptible de pratiquer une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique”. La France ne reconnaît cependant pas officiellement la notion de “minorité” et n’a toujours pas accepté la Charte dont la ratification ôterait au français son statut actuel, comme étant la seule langue de la République.

Les années 90, vont marquer un tournant par rapport à la politique issue de la Révolution française: les langues régionales ne sont plus hors-la-loi, le gouvernement les reconnaît à travers la loi du 4 août 1994.

L’enseignement de la langue constitue une sorte “d’initiation à un référant identitaire unique collectif, synonyme d’universalité et condition de toute promotion sociale.”(Gerth). L’Education nationale a longtemps privilégié l’enseignement d’une langue unique, le français, en écartant, non seulement les langues régionales mais aussi les autres langues; il n’y a que peu d’écoles bilíngües en France. À partir des années 90, la France se voit bien obligée de s’ouvrir au pluralisme linguistique et culturel, les enjeux étant plus présents aux esprits. Il ne peut en être autrement d’un pays désormais integré dans une communauté comprenant 26 pays.

L’Europe des 26 a en effet plusieurs défis à relever en matière de gestion des langues afin que les pays puissent cohabiter et travailler conjointement.

Dès son origine la “communauté européenne” (C.E.E. des six) a d’ailleurs choisi le multilinguisme. Cependant, il n’existe pas actuellement de réelle politique linguistique à l’échelle de l’Union, mais une certaine pratique qui tend à s’établir.

On distingue différents niveaux de langue au sein de l’Europe, telles que les langues communautaires (langues des traités, les langues officielles), les langues de travail, (langues en usage dans le fonctionnement interne des insitutions de l’Union qui dans la pratique se limite au français, à l’anglais et à l’allemand), les langues nationales, régionales et d’origine. L’Europe défend ainsi un miltulinguisme sans oublier les langues régionales, meme si son champs d’action reste très limité.

Avec l’élargissement de l’Union, le multilinguisme sera de plus en plus difficile à maîtriser, à mettre en pratique. Un déséquilibre parmi les langues officielles et de travail a tendance à se créer en faveur du français, de l’anglais et de l’allemand.

Enseigner une langue c’est finalement participer aux différents processus d’échanges désormais courants dans le contexte actuel à échelle mondiale. Maîtriser une/ des langues c’est être apte à s’intégrer dans une société et à comprendre son environnement, cela nous renvoie au rôle que veut jouer l’école. Trois caractéristiques unissent les pays européens dans la réalisation de leurs objectifs éducatifs : l’égalité, le caractère obligatoire et la gratuité de l’enseignement. L’école transmet des connaissances aux apprenants et les évalue. Elle est en même temps beaucoup plus que cela: elle fait partie d’un projet social, elle souhaite transmettre des valeurs qui permettront aux jeunes de s’épanouir et d’accéder à la vie en société et à la vie professionnelle.

 

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