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les bonnes

Publié le 29/12/2015

Extrait du document

Lecture analytique p.82 à 86 : Problématique : Comment Genet instaure un climat de tension dans cet extrait ? I. Le comportement de Mme vis à vis de ses domestiques : Le lecteur découvre la vraie Mme et peut la comparer avec le personnage incarné par C au début de la pièce. Mme sans le savoir joue ici sa vie : son attitude peut in?uer sur la décision des bonnes jusqu’ici résolues à la tuer. A. Madame, une maitresse : Mme est dans son rôle de patronne, elle donne des ordres et n’hésite pas à réprimander ses domestiques. - « Cours, voyons (elle pousse S hors de la chambre) Mes fourrure ! Mais plus vite ! Vous êtes folles » - impératif - geste violent qui redouble l’ordre verbal - ponctuation expressive : Mme ne demande pas, elle exige - voc péjoratif : Mme se sent autorisée à critiquer ses employées - « Il fallait me parler » rappel à l’ordre (reproche) - expression de la nécessité. Mme décide de ce que les bonnes doivent faire - « Tu n’oublieras pas de faire recoudre la doublure de mon manteau » : autre façon de donner un ordre sans passer par l’impératif. - Futur : Madame est sûre d’être obéi Madame n’est pas franchement désagréable avec ses bonnes, mais leur fait néanmoins sentir qu’elles ne sont pas ses égales : - Elle ne considère pas les deux soeurs comme des personnes, des individus à part entière mais comme un tout destiné à la servir. Elle confond les deux soeurs et les associe systématiquement : -« Mais dépêchez toi » : Mme associe, englobe les deux soeurs dans un tout : pluriel/singulier - Elle confond les deux en demandant les comptes à Claire alors que c’est S qui s’en occupe. - Elle souligne en outre la différence des conditions sociales : -« Cette nuit, c’est du champagne que nous allons boire » - produit de luxe - phrase clivée : le terme « champagne » est mis en valeur par le présentait « c’est ». - « Ce n'est pas de la poudre, c'est du fard. C'est de la « cendres de rose » un vieux rouge dont je ne me sers plus » - parallélisme de construction/ antithèse : Madame souligne sa connaissance de maquillage. - adjectif + négation : C en est réduite à utiliser ce que madame ne juge pas assez bien pour elle Madame joue son rôle de patronne, mais essaye néanmoins de se montrer bienveillante envers ses domestiques. Cette gentillesse ressemble à de la condescendance : Madame ne perd jamais de sa supériorité sociale B. La condescendance de Madame : - Madame semble assez proche de ses bonnes pour se livrer, se con?er à elles : - « vous êtes folles, ou c’est moi qui le devient » - Phrase clivée qui souligne l'intensité de la joie de Madame qui lui fait perdre la tête - Madame ne veut pas adresser à ses bonnes des reproches injuste : - « je ne me rends pas compte du temps, le bonheur m’affole » - Hyperbole. Madame est un personnage toujours dans l’excès - « D’ailleurs, j'ai la tête à l’envers » - Métaphore qui indique que Madame ne sait plus ce qu'elle dit. Madame en viendrait à traiter Claire comme si elle était sa ?lle. Elle est très surprise de voir C maquillée, ce qui montre qu’elle ne considère pas C comme son égale : - « Approche un peu ! Approche ! Mais … tu es fardée ! (riant) Mais Claire tu te fardes ! » - Ponctuation expressive : surprise de Madame - Anaphore de la conjonction de coordination : pour Madame la situation est inhabituelle - Madame est rendue muette par la surprise - Madame se moque de claire - Redondance : expression de la même idée à la voix passive puis à la voix active - Ordre qui semble s'adresser à un enfant ou un animal de compagnie - « Ah ! Ne mens pas ! D'ailleurs, tu as raison. Vis ma ?lle, vis. C'est en l'honneur de qui ? Avoue » - Impératif : même champ lexical de la sincérité : Madame demande des comptes à Claire sur un domaine qui ne la concerne pas. Le verbe « avouer » suppose une faute. Madame considère que Claire n'est pas libre de fréquenter qui elle veut sans sa permission. - Apostrophe affectueuse, mais qui place aussi Madame en position de supériorité ( + sage + expérimentée) - « Tu as raison, tu es encore jeune, embellit toi, ma ?lle. Arrange toi (elle lui met une ?eur dans les cheveux) - Madame considère que Claire a besoin de sa permission et de son avis. - Conseil qui se veulent amicaux et qui suggèrent que Claire a besoin d'arti?ces pour être jolie. - Compliment qui n’en est pas vraiment un : l'adverbe souligne que Claire n’est pas si jeune que cela. - Agit comme avec un enfant ou une poupée Madame fait tout pour être bienveillante avec ses bonnes, mais ne peut s'empêcher de me manifester sa conscience de leur être supérieure. Ce comportement ambivalent se retrouve dans sa relation avec Monsieur. C. Madame et Monsieur : - Madame est très préoccupée par le sort de Monsieur et désireuse de savoir tout ce qui le concerne. C'est la raison pour laquelle elle interroge claire avec insistance : « quand a-t-il téléphoné ? » « Oh ! Qu'est-ce qu'il a dit ? » « ensuite ? » - Madame semble admirer la force de caractère de Monsieur : - « Sa condamnation à mort le laisserait insensible. C'est une nature » - Hyperbole qui souligne la force de l’admiration Madame. - Ces répliques sont entrecoupées de considération beaucoup plus matérielles, comme si Madame jouait le rôle de l'épouse amoureuse et l’oubliait parfois pour revenir à ses véritables préoccupations : elle interroge ainsi claire sur les comptes, exige que son manteau soit raccommodé et déplore que le tilleul soit froid : Elle s'intéresse à vous tout à elle-même et à son confort. Madame est donc un personnage ambivalent à la fois sympathique et antipathique. Cette ambivalence entretien la tension dramatique. Claire va-t-elle décidé ou non de mettre son plan à exécution ? II. Madame en danger : A. Madame sur le départ : - Madame est très impatiente de rejoindre Monsieur et risque donc d'échapper aux deux bonnes : - « jamais je ne pourrais attendre le retour de S » : hyperbole - « une voiture. Solange, vite, vite, une voiture. Mais dépêchez-toi. Cours voyons (elle pousse S hors de la chambre) Mais plus vite ! » Gradation : l’impatience de madame s’accroit Impératifs Opposition par rapport à la lenteur de S Phrases nominales : Madame est trop pressé pour faire des phrases complètes - Gestes violents - - « (Elle regarde son bracelet-montre). Elle pourrait se dépêcher. / Que fait-elle ? Il est minuit et elle ne revient pas ! : l'impatience de madame semble s’accroître. - Répétition du même geste à quelques minutes d’intervalle - Passage à une ponctuation expressive : Madame est de plus en plus pressée On observe néanmoins une certaine dilatation de temps dans l'extrait, comme si le temps cessait par moment de s'écouler ou s’écoulait au ralenti : les répliques s’enchaînent rapidement (stichomythies) mais sont entrecoupées de long silence. La tension nait du contraste entre l'impatience de Madame et la crainte des deux sœurs, À savoir que madame s'en aille avant d'avoir bu son tilleul. B. Le tilleul : La tasse de tilleul est un accessoire indispensable de cette scène, et est mentionnée à plusieurs reprises : - « Et ce tilleul qui est froid » : forme d'ironie tragique. Madame déplore ce qui lui sauve la vie. Le spectateur en sait donc plus que le personnage. - « Madame devrait s’asseoir. Je vais réchauffer les tilleul (elle va pour sortir) Mais non je n'ai pas soif » - Madame a changé d'avis, elle exprime son opposition grâce à la conjonction de coordination et aux négations : échec du plan - Claire joue son rôle de servante dévouée. Ses phrases sont neutres, sans ponctuation expressive pour ne pas éveiller les soupçons de Madame. - Claire joint immédiatement le geste à la parole : Elle est impatiente et veux que Madame boive le tilleul. Claire est impuissante face au refus de madame et sait en outre que cette dernière risque de découvrir les manigances des bonnes. Le spectateur le sait aussi ce qui entretien climat de tension, d’angoisse. C. Les découvertes de Madame : - Madame risque de découvrir que S et C lui ont volontairement caché l'appel de - Monsieur - « Et vous ne disiez rien ! » : reproche accentué par la ponctuation - « Il fallait me parler » : expression de la nécessité : Madame rappelle qu'elle est la maîtresse - Claire a conscience du danger ainsi que l’indique la didascalie « d'une voix blanche » : voix où perce l'inquiétude : la peur. Madame risque de découvrir que Claire est l’auteur des lettres anonymes car cette dernière se trahit sans le savoir : Elle répond en effet à une question purement rhétorique (« les juges travaillent si tard ») ce qui suscite la surprise de Madame. Madame risque de découvrir le jeu de rôle des bonnes : Claire est maquillée et angoissée à cette idée : - Didascalie « très gênée » + réplique inachevée : ne sait pas quel prétexte inventé - « j'ai mis un peu de poudre » : Claire tente de minimiser l'importance de son acte. ? Extrait décisif : Madame et les bonnes sont en danger et le lecteur attend de savoir qui l’emportera.

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