Les milles et unes vies de Billy Miligan

Exposé : Livre, «  Les milles et unes vies de Billy Milligan »,

de Daniel Keyes

L’auteur

Daniel Keyes est un écrivain américain né le 9 août 1927 à Brooklyn. Chercheur universitaire en psychologie, et auteur. Il s’est engagé dans la marine marchande à 17ans, et a reprit ses études jusqu’à l’obtention d’un diplôme en psychologie. Il a été professeur d’anglais, de littérature américaine et d’écriture créative à l’Université de l’Ohio. Paralèllement, il s’éssaie à l’écriture.

Daniel Keyes se passione pour une affaire de personnalité multiple qui fait la une de tous les journaux américains fin des années 70. Il rencontre le premier coupable que la justice américaine place en hôpital psychiatrique plutôt qu’en prison, à cause de son incapacité mentale. Ce personnage s’appelle Billy Milligan. Daniel Keyes va retracer tout la vie de Billy grâce aux informations récoltées auprès de Billy lui-même et auprès d’une soixantaine de personne ayant cotoyé Billy. 

Le livre

Histoire vraie. Dans les faits,  Billy Milligan est l’auteur de 3 viols, commis sur le campus de l’université de l’Ohio. Il est arrété chez lui le 27 octobre 1977. Les victimes le reconnaissent sans douter du coupable une seule seconde. Mais Billy nie à s’en méprendre, il adopte un comportement étrange, il défait sans problème ses menottes sans essayer de s’évader, une fois enfermé il essaie de se suicider, et pendant les intérrogatoires il a l’air d’avoir des absences momentanées auxquelles suivent des brusques changements d’attitudes jusqu’à le voir s’exprimer avec des voix différentes et des accents étranger. Ces éléments troublants amènent ses avocats a demander une expertise psychiatrique. C’est là que l’on découvre que Billy n’est pas seul dans sa tête. Il cohabite avec 24 autres personnalités. Elles se partagent ce qu’elles appellent « le projecteur », c'est-à-dire la conscience de Billy. Ces personnalités sont toutes très différentes. Elles sont d’âges, de sexes, de classes sociales et de nationalités différentes. Pour citer quelques personnalités présentes dans ce corps : Arthur un londonnien très raffiné et cultivé, Ragen un serbe violent à l’accent très prononcé, Christine, une enfant de 3 ans… Evidement, beaucoup de gens restent sceptiques et disent que Milligan est un acteur, un menteur. Mais chaque personne qui le rencontre, se met subitement à croire au diagnostic des personnalités multiples. Au début, les personnalités ne savent pas que les autres existent. Petit à petit, ils vont le découvrir et pouvoir s’adapter en fonction de la situation, car chaque personnalité à une spécificité, des talents. L’un sait se défendre, un autre apparait uniquement pour encaisser la douleur, l’un est un artiste peintre. Les personnalités s’enchainent avec une cohérence surprenante. Tout au long du livre on va faire connaissance avec les 24 personnalités. On les découvre toutes petit à petit, à travers ce que raconte Billy à l’auteur, aux médecins, à ses proches. Billy fait des efforts pendant tout le livre pour fusionner ses personnalités en une seule, mais il échoue à cause des médias. Comme il est incarcéré dans un hôpital psychiatrique où les malades ont le droit de se promener et d’avoir des permissions dans la ville, les médias s’affolent et dénoncent Billy Milligan comme un danger potenciel pour les familles. On trouvera donc un Billy partiellement fusionné pendant un moment, mais cet engouement des médias le ramenera à une chute aux enfers. Il finit par être enfermé dans un hôpital prison très restrictif, le pire qui soit. Daniel Keyes écrira une suite à cette histoire, qu’il intitulera les Milles et une guerres de Billy Milligan. Ce second livre est censuré aux Etats Unis, car il dénonce la rage avec laquelle les médias et les poliltiques se sont emparés de l’affaire (jusqu’à créer « la Loi Miligan »), en faisant pression sur l’éxecutif afin d’éliminer Milligan de toutes les mémoires. Il dénonce également les conditions inhumaines d’emprisonnement, (traitements non appliqués, médicaments surdosés pour rendre les malades comme des « zombies », violences verbales et physiques…) soit une image peu glorieuse de la justice américaine.

Une adaptation cinématographique se fera prochainement, produite par Billy Milligan lui-même.

En ce qui concerne Billy Milligan de nos jours, il est sorti en 1988 des diverses institutions de haute sécurité (non sans mal) et s’est installé en Californie, ou il a pu monter sa maison de production. A 52 ans (donc maintenant), il affirme être toujours l’hôte des personnalités dépeintes dans le livre.

Pour résumer, c’est un livre touchant dans lequel  on se met à la place de Billy et on est pris de compassion pour lui. Le second tome est assez dur et je le déconseille aux âmes sensibles.