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Les Pensées de Blaise Pascal: Etude de l'Homme

Publié le 19/09/2010

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pascal

 

Introduction

 

Les Pensées est une œuvre du philosophe Blaise Pascal, publiée pour la première fois à titre posthume en 1670. De fait, Les Pensées sont issues de papiers retrouvés après sa mort. Y sont réunies des notes qu'il destinait à l'élaboration d'une Apologie de la religion chrétienne. L'œuvre restée à l'état d'ébauche affichait donc un caractère fragmentaire. Le projet de Pascal était non celui de prouver l'existence de Dieu, car il n'y a pas de certitude de Dieu; mais plutôt de démontrer que l'homme ne peut trouver la paix intérieure et le véritable bonheur qu'en acceptant que Dieu lui vienne en aide par le biais de la grâce. Pascal a une vision particulière de l’homme, qu’il perçoit comme essentiellement paradoxal. Ainsi, dans ce recueil, le philosophe s’applique à nous montrer la contradiction fondamentale de la condition humaine ; de fait, il met en exergue la misère de l’Homme sans Dieu et sa félicité avec Dieu. 

Il s’agira pour nous d’étudier quelle figure de l’Homme nous est donnée à voir dans Les Pensées de Pascal. Dans un premier temps, nous verrons en quoi consiste la misère humaine, en montrant pourquoi l’Homme est misérable, pour, dans un second temps, étudier la grandeur de la condition humaine.

 

I- La misère de l’Homme 

 

a) En quoi consiste la misère humaine ?

 

L’Homme n’est pas éternel, c’est une être de passage. Ainsi, il vit en ayant en permanence conscience de sa finitude. Ainsi, l’Homme mène une vie de misère car il ne peut vivre sans la crainte de mourir. Le fragment 22 résume cet état de frustration, « Condition de l’homme. Inconstance, ennui, inquiétude. « Alors, l’inconstance de l’Homme fait son malheur. En effet, ses sentiments sont instables face aux diverses occurrences de la vie. D’ailleurs, le philosophe remarque qu’ « on pleure et qu’on rit d’une même chose «. De plus, nous pouvons noter que l’Homme manque effroyablement de repère, donc que sa condition est, en quelque sorte, précaire. Il est en proie aux doutes et aux questionnements. De fait, l’Homme a des difficultés à trouver un équilibre, une stabilité. Pascal écrit à ce sujet au fragment 64 : « je m’effraie et m’étonne de me voir ici plutôt que là «. Alors, l’être humain se pose des questions qui ne trouvent pas de réponses et est en quête d’une vérité qu’il n’arrive pas à atteindre ; il est impuissant à tout connaître. Les Hommes sont déchus, à cause de la faute adamique. De fait, avant la chute, l’Homme avait accès au bonheur parfait, à la communion avec Dieu. Ensuite, il y a eu le pêché originel, donc la corruption. Le fragment 12 nous indique que « L’ordre de Dieu pour la punition des hommes les a asservis à ces folies «. Il est important de relever que l’Homme est un être vain, et que de la vient tout son mal-être. Aussi, nous semble-t-il essentiel d’étudier en quoi consiste la vanité humaine.

 

b) La vanité de l’Homme

 

Le thème de la vanité est très exploité dans l’œuvre de Pascal, d’ailleurs, « Vanité « est le titre d’une liasse au programme, liasse la plus volumineuse. Pascal va ainsi montrer les souffrances qui découlent de l’omniprésence de cette vanité. En effet, vivre dans un monde dominée par la vanité génère le malheur, la misère. La vanité, c’est tout d’abord le caractère de ce qui est vide, sans intérêt, ou encore ce qui est dépourvu de signification, ce qui est futile, caduque et éphémère. 

 

 1-Les apparences 

 La vanité est un aspect essentiel de la misère de l’homme, car l’homme est dupé par les apparences. Ainsi, au fragment 26, Pascal remarque que « toutes les occupations des hommes sont à avoir du bien […] nous sommes incapables et de vrai et de bien «. Autrement dit, ce sont des choses matérielles qui nous préoccupent, ce qui est inutile et futile. L’Homme a en effet un besoin de reconnaissance, il veut être admiré, et il se préoccupe de l’image qu’autrui à de lui. Ainsi, nous pouvons relever qu’au fragment 34, Pascal explique que « la douceur de la gloire est si grande qu’à quelque objet qu’on l’attache, même à la mort, on l’aime «.  Ainsi, l’apparence régit les rapports sociaux, elle est donc la base de la société. D’ailleurs, Pascal introduit le thème du theatrum mundi, c’est-à-dire que chacun à un rôle à jouer. D’ailleurs, les hommes, donc les acteurs, ont des costumes. Ces costumes définissent leurs statuts. Ainsi Pascal explique-t-il au fragment 41 que « nous ne pouvons pas voir un avocat en soutane et le bonnet en tête sans une opinion avantageuse de sa suffisance «.  

 

2-L’art 

Ensuite, Pascal se questionne sur la vanité de l’art. De fait, l’Homme admire la représentation plutôt que d’en admirer le modèle. Pour Pascal, ce comportement est insensé, on se trompe de sujet d’admiration. Ainsi, notre regard manque de recul par rapport aux choses du monde. Le fragment 37  traduit cette incompréhension de la part de Pascal : « Quelle vanité que la peinture qui admire l’admiration pour la ressemblance des choses dont on admire point les originaux «. 

 

3-Le temps

Nous sommes également vain dans notre perception du temps. En effet, le présent nous blesse, alors, se projeter dans le passé ou dans le futur est un échappatoire. On a peur d’affronter l’instant présent. On s’ancre donc dans le temporel, et nous ne sommes jamais heureux. Nous oublions quelles sont les vrais valeurs de la vie.  Pascal affirme au fragment 43 que « nous ne nous tenons jamais au temps présent «, de plus, il souligne que « nous ne vivons jamais, nous espérons de vivre «.  Ainsi, nous ne savons pas profiter des vrais joies de la vie, car le présent nous échappe totalement. Alors, nous ne sommes pas dans le vrai.

 

4-Le corps

La maladie peut alterner notre jugement. De fait, l’Homme se préoccupe beaucoup de son état physique. Ainsi, la maladie est un principe d’erreur, car il affecte notre entendement. Lorsque notre corps souffre, nos sens peuvent nous tromper et donc nous induire en erreur. C’est le corps qui s’impose à l’Homme et qui perverti ses pensées. En fonction de son état de santé, de veille ou de somnolence, l’homme aura un jugement autre. Au fragment 26, nous pouvons relever :  « Il en est de même de la science car la maladie l’ôte. «.

5-L’imagination

Ainsi, tous les moteurs de notre vie sont superflus. Nous pouvons relever que beaucoup de contingences peuvent altérer notre jugement. Il paraît important de relever que l’imagination joue un rôle primordial dans la misère de l’homme. Nos sens perturbent notre esprit, Pascal remarque qu’il suffit qu’une mouche bourdonne pour que notre concentration soit perturbée. Au fragment 44, il note : « Ne vous étonnez s’il ne raisonne pas bien à présent, une mouche bourdonne à ses oreilles «.  Ainsi, l’Homme est dominé par son imagination, que Pascal appelle « maîtresse d’erreur et de fausseté «, ou encore, « superbe puissance ennemie de la raison «. En effet, même les hommes les plus sages peuvent être victimes de leur imagination. Au fragment 41, Pascal donne l’exemple du philosophe sur une planche en bois au dessus d’un précipice, même s’il est convaincu qu’il ne craint rien, « son imagination prévaudra «.  Ainsi, tous les hommes sont victimes de ce leurre, même les plus raisonnables. Nous sommes tous sous sa domination. Alors, l’imagination est une entrave à notre raison, elle nous empêche d’accéder à la vérité car elle asphyxie les autres facultés de l’homme. Pascal ajoute qu’elle « a établi dans l’homme une seconde nature «. 

 

c) Conséquence de cette misère : le divertissement

 

1- Définition

Le mot divertissement vient du latin divertere, qui signifie changer de direction par rapport à un chemin déterminé.  La littérature morale et religieuse évoquait le bon ou le mauvais usage des divertissements, autrement dit des plaisirs mondains, mais non du divertissement qui consiste pour l’homme dans le fait de se détourner d’un ennui quasi existentiel, de la pensée de sa condition. À ce thème entièrement neuf, Pascal consacra une liasse entière.

Pour Pascal, le divertissement englobe des domaines variés tels que la chasse, évoqué au fragment 36 : « Les hommes s’occupent à suivre une balle et un lièvre «, le fait de chercher l’honneur,( « désirer la gloire «) de voyager (« aller sur la mer «, fragment 93), d’aller à la guerre, (« dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions «), de travailler, («ainsi, les autres suent dans leur cabinet pour montrer aux savants qu’ils ont résolu une question d’algèbre qu’on avait pu trouver jusqu’ici «) de jouer, faire de la musique etc. Tous les hommes cherchent à se divertir. A ce propos, Pascal remarque que « le malheur des hommes vient d’une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre «. Ainsi, le divertissement désignerait une sorte d’agitation non fondée. On s’aliénerait dans le divertissement. 

 

2- Le but du divertissement 

Le premier but du divertissement est d’accéder au plaisir. De fait, l’homme est constamment en quête du plaisir. Ainsi, le mot plaisir est répété plusieurs fois. Par exemple, Pascal explique au fragment 36 que le fait de « suivre une balle et un lièvre « est « le plaisir même des Rois « et au fragment 126 que « on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu’on ne peut demeurer chez soi avec plaisir «, « le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible «.

Ensuite, l’homme veut échapper à l’ennui. Au fragment 126, nous pouvons relever : « Le repos devient insupportable, par l’ennui qu’il engendre « et au fragment 33 : « ôtez leur divertissement, vous les verrez se sécher d’ennui «. L’ennui est en effet vécu comme un fléau pour l’Homme, car il engendre l’angoisse. Lorsque l’homme s’ennuie, il est face à sa condition d’être borné, face à sa finitude et à sa condition d’être misérable.

L’homme est ainsi en perpétuelle quête du bonheur. Il le cherche alors dans le divertissement. Or ce bonheur est vain et illusoire, comme l’explique le fragment 123 :

« - Oui ; mais n’est ce pas être heureux que de pouvoir être réjoui par le divertissement ?

- Non ; car il vient d’ailleurs et de dehors ; et ainsi il est dépendant […] «

Nous comprenons ici que le bonheur qui vient du divertissement est un bonheur extérieur à l’homme, et que, de ce fait, il n’est qu’éphémère et vain. De plus, nous pouvons relever au fragment 124 : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser «. Cette citation rejoint nos réflexions précédentes, c’est en effet face à situation d’homme misérable que l’homme se réfugie, en quelque sorte, dans le divertissement. 

Enfin, l’homme cherche à échapper aux questionnements que la vie lui impose. Au fragment 127, Pascal écrit : « Je vois bien que c’est rendre un homme heureux de le divertir de la vu de ses misères domestiques «. De fait, tous les hommes ont besoin de se divertir, même les plus puissants ; à ce sujet, Pascal remarque qu’ « un roi sans divertissement est un homme plein de misères « (fragment 127). Alors, le divertissement chez Pascal désigne tout ce qui empêche l’homme de penser au néant de sa condition, à sa petitesse au milieu d’un univers qu’il connaît si peu. Pascal nous fait part de cette réflexion au fragment 64 : « Quand je considère la petite durée de ma vie, absorbée devant l’éternité précédant et suivant…abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent «. Alors l’homme tente de ne pas penser à toutes ces questions qui l’assènent et qui restent sans réponses, d’oublier sa contingence. La mort deviendrait obsédante sans le divertissement, nous pouvons relever au fragment 128 : « la mort est plus aisée à supporter sans y penser que la pensée de la mort sans péril «. 

Pour résumer, nous pouvons noter que le divertissement tente de pallier l’angoisse du néant et de la mort. Ce remède s’avère pourtant être pour Pascal complètement illusoire. 

 

3-Les limites du divertissement 

Pascal remarque que le divertissement causé par l’ennui suscite l’ennui. C’est un cercle vicieux. « L’ennui qu’on a de quitter les occupations où l’on s’est attaché «. Nous noterons donc que, dans le divertissement, l’homme s’efforce d’être heureux mais il ne l’est jamais vraiment. 

Le divertissement est dangereux. De fait, le divertissement détournerait l’Homme de Dieu. Le divertissement consiste à chercher la gloire, ou encore la vanité intellectuelle. De plus, nous avons précisé précédemment que d’aller à la guerre était un divertissement, or, la guerre est liée au pêché de la colère. Ensuite, en se divertissant, on cherche à s’éloigner de sa condition. Or, cela est dangereux car en s’écartant de sa condition, on s’éloigne de Dieu. 

Le divertissement ne rend pas heureux. Nous pouvons remarquer qu’il créé une dépendance. Le fragment 73 souligne le caractère dépendant de l’Homme : « Dépendance, désir d’indépendance, besoins. «. Ainsi, le divertissement est une erreur, un leurre, ce n’est en rien un remède à la condition de l’Homme. « De là vient que les hommes aiment tant le bruit et le remuement. De là vient que la prison est un supplice si horrible, de là vient que le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible « (fragment 126). 

 

II – La grandeur de l’Homme

 

Pascal reconnaît à l'homme une véritable grandeur qui fait sa supériorité sur l'animal et la matière. Une liasse est d’ailleurs consacrée à ce sujet. En quoi réside exactement cette grandeur ?

 

a) Conscience de sa misère

 

La grandeur de l’Homme est inséparable de sa misère. En effet, ce qui paraît paradoxale, c’est que c’est en ayant conscience de sa petitesse que l’Homme peut se dire grand, « A mesure que les hommes ont de lumière, ils trouvent et grandeur et misère en l’homme « fragment 113. En effet, parce qu’il a conscience de sa misère, il se distingue des autres éléments qui constituent le monde. Si l’univers peut écraser l’homme, l’homme est plus noble que ce qui le tue, car il sait qu’il meurt. Ainsi, Pascal écrit, au fragment 105 : « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable ; un arbre ne se connaît pas misérable «. Alors, l’Homme serait le plus grand de tous les êtres vivants, car il a conscience qu’il est infiniment petit et qu’il n’est rien face à l’immensité de l’univers. L’homme est faible corporellement, et il le sait. Il est aussi faible qu’un « roseau «, c’est un « point « au milieu de l’univers. Mais Pascal remarque que ce « roseau «, aussi faible et petit soit-il, est un « roseau pensant «. De fait, nous pouvons faire une distinction entre le corps, donc la matière, et la pensée. L’homme sans pensée est dès lors associable à une « pierre « ou a une « brute «. Certes l’Homme est minuscule face à l’immensité de l’espace qui l’entoure, mais il peut appréhender cet espace, essayer de le comprendre, c’est ce qui fait sa grandeur, et sa supériorité face aux choses de la nature. Le roseau est le symbole de la fragilité et de la faiblesse, mais le « roseau pensant « dont parle Pascal tient sa dignité dans le fait qu’il peut raisonner. Alors, l’homme doit puiser sa force dans sa réflexion, dans sa pensée, au lieu de s’intéresser aux futilités telles que les biens matériels. 

 

Distinction homme/animal

Le fragment 98, (« le bec du perroquet qu’il essuie quoi qu’il soit net «) démontre que les animaux n’ont pas de raison, ils ne pensent pas. De fait, ils agissent par automatisme et par instinct, sans recourir à la réflexion. Au contraire, le fragment 102 nous indique que l’homme n’est pas qu’un corps, il a également une âme, il est doué de conscience. Contrairement à l’animal, l’homme puise sa force sans l’immatérialité (« il faut que ce soit quelque chose d’immatériel « fragment 99), donc dans sa pensée. Les animaux ne peuvent avoir de plaisir de l’âme, contrairement à un être humain pensant, pour qui ces plaisirs sont les plus importants. De plus, il est évident que l’animal, n’étant pas doué de raison, n’est pas conscient de sa petitesse, donc en cela, l’homme est supérieur à l’animal. 

 

b) Il a accès à la connaissance

 

Le fragment 101 montre que l’homme peut accéder à la connaissance. En effet, Pascal explique que le cœur est un moyen inné d’accès à la connaissance, c’est-à-dire que tous les êtres humains ont  la connaissance. Le cœur nous permet d’accéder à des certitudes. De fait, la raison ne peut pas tout expliquer, « Exclure la raison. N’admettre que la raison « (fragment 172). C’est grâce au cœur que l’Homme peut accéder à la connaissance de Dieu, l’homme ne peut pas y accéder par la raison. L’homme peut accéder à une connaissance de lui-même par le cœur pour se rapprocher de Dieu. Il permet de connaître Dieu en donnant accès aux « premiers principes « (fragment 101) ce à quoi n'arriveront jamais les pyrrhoniens qui se contentent de raisonner.

 

Il peut vivre en société grâce à cette connaissance

La grandeur de l’homme tient aussi à l’ordre du monde qu’il a établi : il tire parti des passions des uns et des autres pour créer une société hiérarchisée qui soit viable : « Grandeur de l’homme dans sa concupiscence même d’en avoir su tirer un règlement admirable et avoir fait un tableau de charité « Fragment 109.

 

c) Atteindre la vérité

Rien n'est universel, sauf l'essence et non l'apparence, comme le montre l'illusion de la représentation picturale. Atteindre l'essence, la vérité, c'est se défaire des « puissances trompeuses «, (fragment 110) des passions et de la concupiscence, c'est entretenir « la conversation intérieure « (fragment 91) et renoncer à l'agitation : « tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pouvoir demeurer en repos dans une chambre « (fragment 126), car « le bonheur n'est en effet que dans le repos et non pas dans le tumulte «. Mais l'homme ne doit pas se décourager : « Nous avons une idée du bonheur et nous pouvons y arriver «même si cette tâche se révèle difficile. 

d) Félicité de l’Homme avec Dieu

L'homme, doté de raison, mais surtout susceptible d'ouvrir son cœur, est capable de s'ouvrir à Dieu. C'est cette capacité que Pascal nomme la « pensée « (fragment 102) et qui fait son humanité : « je ne puis concevoir l'homme sans pensée. Ce serait une pierre ou un brute «. L'homme a en lui le pouvoir de dépasser sa misère  (« L'homme passe l'homme «, fragment 122) et de trouver « la vérité [qui] loge dans le sein de Dieu «. Pascal ne cesse de montrer la misère de l'homme sans Dieu, « l’homme sans Dieu est dans l’ignorance de tout et dans un malheur inévitable « (fragment 71). Il n'y a pas de place pour le doute qui est une extravagance, mais la seule certitude possible dans ce monde mouvant est « la foi et la révélation « (fragment 122), car Dieu est la seule vérité. Pour y accéder, la grâce est nécessaire. On reconnaît ici la théorie janséniste : « L'homme n'est qu'un sujet plein d'erreur naturelle, et ineffaçable sans la grâce « (fragment 41) qui doit être donnée « par sentiment de cœur, sans quoi la foi n'est qu'humaine et inutile pour le salut « (fragment 101).

 

Conclusion

Ainsi avons nous étudier la vision de l’homme dans Les Pensées de Pascal. Cette vision s’est avérée être un paradoxe, car l’homme est un être à la fois misérable et grand. En effet, dans un premier temps, nous avons vu en quoi l’homme était un être misérable, en étudiant les causes et les conséquences de cette misère. Dans un second temps, nous avons étudié le fait que l’Homme, sous certaines conditions, était capable de sortir de sa pour accéder à la grâce de Dieu.  Ainsi, Pascal commence par dresser un portrait sombre de l’Homme, en proie à l’ennui et à la détresse, pour mieux le convaincre de se tourner vers Dieu, et ainsi espérer atteindre la vérité. Pascal marque ainsi son attachement aux jansénisme. C'est pourquoi il désire avant tout écrire pour ceux qui ne croient pas, les athées. Il est indispensable qu'ils prennent conscience de la misère de l'homme sans dieu sur terre.

Dieu seul décide de le damner ou de lui accorder la grâce : il n'a donc pas de libre arbitre, alors que du point de vue des jésuites, l'homme peut tenter de racheter ses fautes par des actions vertueuses et gagner ainsi son salut.

 

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