Devoir de Philosophie

les professionnels du rire

Publié le 31/03/2011

Extrait du document

Proposition de corrigé pour la synthèse : les professionnels du rire.

Comme d’habitude en italique et entre ( ) quelques commentaires de méthodologie

 

Si l’humour peut-être un état d’esprit voire un trait de caractère, il est aussi un métier à la fois très ancien et particulièrement prisé aujourd’hui. (formule d’ouverture simple mais en rapport direct avec le titre proposé par le sujet lui-même)

Qui sont et que font donc les comiques de métier ?

A partir de quatre documents dont une photographie évoquant les professionnels du rire ; nous verrons d’abord qui sont les comiques puis comment ils font rire et ce qu’il faut en penser. (pas mal de choses à dire dans ce sujet assez dense donc le plan est en deux parties pour ne pas compliquer trop l’ensemble mais chacune est, en fait, à double fond…)

 

Les gens qui ont pour tâche de faire rire les autres sont nombreux et différents, (au passage on souligne le plan annoncé) l’ensemble de la documentation mentionne plusieurs catégories d’humoristes contemporains ou plus anciens. Ainsi le dictionnaire Littré (document deux) à l’article « Polichinelle » signale aussi bien le Polichinelle personnage connu des farces napolitaines d’autrefois que la marionnette à deux bosses qui lui a succédé. La photographie des « guignols de l’info » présentée par le site de la Provence (document un) montre la popularité persistante des marionnettes, dans une version plus moderne qui caricature les personnages publics. N.Feuerhahn dans un extrait de quand dire c’est faire rire (document quatre) commente l’activité des monologuistes de F.Raynaud à Coluche ou Desproges, celle des saltimbanques médiévaux ou encore des chansonniers du début du siècle, O.Mongin dans éclats de rire : variations sur le corps comique explique le comique particulier de R.Devos, à la fois verbal et corporel.

Ces comiques font rire parfois par leur physique et leur gestuelle comme Polichinelle dans la comédia dell’arte (2) (la synthèse étant plutôt dense on adopte plus facilement pour alléger la rédaction l’usage du numéro au lieu de donner à chaque fois le nom du document)  tellement populaire que son nom est devenu nom commun et qu’une danse bouffonne l’a imité. C’est aussi le cas des marionnettes : celle de Polichinelle (2) et celles des guignols (1) qui, elles grossissent les traits physiques des vedettes médiatiques. L’émission des « guignols de l’info » porte d’ailleurs elle-même le nom d’une marionnette populaire. Selon N.Feuerhahn, les monologuistes contemporains sont plus verbaux (et même « verbeux » selon O.Mongin) ils font rire en imitant et/ou en se moquant des français moyens ou du monde politique comme chez Bedos ou Coluche, alors que certains suivent une voie originale comme R .Devos à la fois monologuiste et clown (3).

 

On vient de le voir : ceux qui font rire sont différents, ils font donc rire de différentes façons. (même remarque que plus haut : on souligne le plan, cela peut paraître un peu lourd mais mieux vaut être lourd et compris que léger et incompréhensible…)

Le rire peut être presque primaire lorsqu’il s’appuie sur des aspects physiques comme les bosses ou la voix de polichinelle (2), voire le corps lourd et essoufflé de R.Devos (3). Il peut se rapprocher de la moquerie ou de la parodie sociale : caricature des vedettes de l’actualité dans leur tics de langage ou d’attitudes (1), mise en scène de l’homme moyen aux prises avec les aléas de la vie comme celle de F.Raynaud (4), critique des politiques et du pouvoir comme celle des chansonniers ou plus tard de Bedos, interpellation du public par la mise en scène des exclus (4). Il peut aussi prendre un tour à la fois ludique et intellectuel comme l’enchainement des jeux de mots dont parle Mongin à propos de Devos. Si le rire détend ce qui est sans doute le premier but des marionnettes d’autrefois et d’aujourd’hui comme celui des humoristes qu’ils se nomment Devos, Bedos, Coluche etc leur comique peut aussi faire réfléchir en représentant monsieur tout le monde dans sa médiocrité et ses soucis quotidiens (4), en montrant le dessous ridicule des gens célèbres comme dans les guignols, en suscitant l’autocritique du public comme les bourgeois de 1900 avec les chansonniers ou le public contemporain lorsque l’humoriste met en scène des laissés pour compte.

Pour autant le rire n’a, si l’on examine les documents, pas nécessairement la même valeur. (on précise « selon les documents » pour qu’il n’y ait pas de confusion avec un jugement personnel, en effet ces jugements sont dans la documentation. En cas de doute trop fort ce passage aurait pu être raccourci)  Ainsi pour un Devos qui selon Mongin est exigeant et respectueux du publics d’autres se satisfont vite de la simple méchanceté ou d’une dérision « verbeuse » (3). De même qu’autrefois se moquer de Polichinelle pouvait s’apparenter à un amusement bon enfant mais aussi à un sentiment de mépris pour les paysans balourds (2). Les « guignols » provençaux sont aussi à double face : « la Provence » semble fière de montrer les guignols de la région mais au fond elle est  représentée uniquement par des caricatures de sportifs auxquels s’ajoutent un homme d’affaire et un avocat controversés….comme si c’était là son unique aspect.  

 

On peut, au final retenir que le rire est un métier qui, à travers les temps, s’est exercé de manières diverses selon les buts poursuivis ou les moyens employés mais aussi selon l’état d’esprit plus ou moins moqueur, intellectuel, politique etc de l’humoriste.

 

Liens utiles