Devoir de Philosophie

L'exigence esthétique chez Verlaine

Publié le 14/10/2013

Extrait du document

verlaine
Devoir maison de critique littéraire Pour ce devoir maison d'initiation à la critique littéraire, j'ai choisis de travailler sur Paul Verlaine et plus précisément sur son oeuvre intitulé Poèmes Saturniens. Je vais tout d'abord commencer par une présentation de cet auteur et ensuite dégager l'obsession de Verlaine qui occupe ce recueil. Paul Verlaine est né le 30 Mars 1844, il était d'origine ardennaise mais il vécu à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1864 au lycée Bonaparte, Paul Verlaine s'inscrira en droit même si son penchant pour la poésie l'attirait. Il va ensuite renoncer à ses études et commença une carrière d'employé de bureau à la mairie de Paris. Il commencera à fréquenter les milieux littéraires tout en menant une vie répréhensible aux yeux des siens, entre l'abus de l'absinthe et les amours faciles et décevantes. Il va ensuite publier son premier recueil de poèmes intitulé Poèmes Saturniens en 1866 et Les fêtes Galantes en 1869 qui sont marqués par l'influence de la poésie parnassienne, même si l'on voit déjà s'y dessiner des traits personnels et propres à la poésie verlainienne telle qu'il la décrira ultérieurement dans l'Art poétique écrit en 1874 et publié dans Jadis et Naguère en 1884. Après sa période d'errance amoureuse, il rencontra Mathilde Mauté qu'il célébra dans les poèmes de la Bonne chanson publié en 1870. La rencontre de Rimbaud en 1871 va bouleverser sa vie. Ils vivront une relation passionnée en Angleterre puis en Belgique où il écrira alors Romances sans paroles. Mais en Juillet 1873, Verlaine tire sur son ami et sera emprisonné en Belgique. A sa sortie de prison, il partira alors de nouveau en Angleterre où il sera professeur. En 1877, il quitte l'Angleterre pour enseigner à Rethel. En mars 1884, il publie un essai, Les Poètes maudits. À partir de 1887, la célébrité de Verlaine est incontestable mais il mène une vie de débauche (alcool, etc.) et séjourne régulièrement à l'hôpital. Il meurt dans un certain dénuement en Janvier 1896. Même si la poésie de Verlaine respecte le courant dans laquelle elle est née, nous pouvons voir que Verlaine lui donne certaines caractéristiques qui lui sont propres. En effet, l'exigence esthétique serait selon moi, une obsession qui caractériserait la poésie de Verlaine notamment dans son recueil intitulé Poèmes Saturniens. Mais comment Verlaine nous transmet-il cette impression d'exigence esthétique ? Tout d'abord, nous pouvons voir que Verlaine milite pour une esthétique nouvelle de la poésie. Cette esthétique nouvelle passe par l'innovation de techniques dont il a su se rendre capable. Verlaine a donc crée une poésie en accord avec les exigences de sa sensibilité propre. Cette obsession d'exigence esthétique nous ait transmise par la musicalité qu'il applique à ses poèmes et à laquelle il accorde une suprématie absolue. Sa conception de la musique nous ait définit principalement dans son poème intitulé « Art poétique «. Il s'agit d'un poème rédigé en 1874 et publié dans Jadis et Naguère en 1884. Dans ce poème, le premier vers « de la musique avant toute chose « montre bien que Verlaine est attiré par cette notion de musique mais aussi qu'il souhaite l'appliquer à ses écrits. Ce vers n'a pas toujours été compris par les poètes. Ce sont sans doute, Biély et Mallarmé qui l'ont interprété dans son sens le plus profond: ils distinguent deux musiques, la musique extérieure, celle de la poésie de Verlaine, et une musique cachée, celle des forces qui mettent en mouvement des mondes de synesthésies se côtoyant dans un tout harmonieux et cosmique ; comme nous pourrions le trouver dans l'oeuvre intitulé Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Verlaine préfère donc l'élément musical par rapport à l'image. Cette obsession de l'exigence esthétique par la musique passe par différents moyens dont je parlerais dans les prochaines lignes. En effet, la musique dans ses poèmes passe tout d'abord par le rythme interne du vers. Le rythme interne du vers est traduit par les vers impairs, les enjambements, les accents toniques mais aussi les césures. Nous retrouvons ces éléments à de nombreuses reprises au sein de son oeuvre intitulé Poèmes Saturniens. Dans son poème « Art Poétique « il va dire « et pour cela préfère l'impair « qui « plus vague et plus soluble dans l'air «. Dans ses poèmes, Verlaine assouplie donc l'alexandrin en privilégiant l'emploi de vers impairs. Nous pouvons retrouver ce vers impair dans son poème intitulé « Chant d'automne « mais aussi « Soleils couchants« constitué de pentasyllabes. Verlaine est l'un des premiers poète a montré son attirance pour ce vers impair qui instaure une musicalité. Ce vers impair est souvent en alternance avec un vers pair afin d'intensifier la musique de ses poèmes. Nous pouvons dire que Verlaine a pour but de faire « chanter « ses poèmes plutôt que de les faire « s'exprimer « comme pourrait le faire les poètes romantiques où le lyrisme traduit leur sentiments. Le vers impair serait donc à son goût le plus mélodieux et celui qui représenterait le plus cette exigence esthétique. Cependant, le vers impair n'est pas le seul élément qui satisfait cette exigence esthétique. L'enjambement est aussi un élément qui illustre cette exigence que Verlaine s'impose. Nous avons l'exemple d'un enjambement dans le poème « Nevermore « entre le vers 1 et le vers 2. Verlaine dit dans « Art poétique « : « Que ton vers soit la bonne aventure «. Cette aventure dont il parle pourrait être celle de l'enjambement qui enlève une certaine régularité au poème et qui implique donc de découvrir autre chose. La musique peut aussi être visible avec les accents toniques ou bien les césures qui parfois viennent accélérer le rythme ou au contraire viennent le ralentir. Nous avons l'exemple dans « Soleils couchants « où le rejet de « couchants « au vers 11 est suivi d'une virgule et où l'accent tonique va donc frapper la dernière syllabe du participe présent. Le rythme interne que Verlaine créé dans ses poèmes satisfait son exigence esthétique. Le rythme interne représente donc bien la dimension musicale qui fait l'objet de son obsession. Cependant, d'autres éléments vont nous permettre d'observer la musique dans ses poèmes. En effet, nous avons un deuxième élément important qui permet d'illustrer cette obsession de Verlaine. L'exigence esthétique serait aussi visible avec le choix des mots et de leurs sonorités. Verlaine utilise de nombreuses fois des allitérations et des assonances afin de rendre le vers harmonieux mais aussi musical. Il utilise aussi des anaphores qui permettent de prolonger l'harmonie musicale. De plus, nous avons des récurrences de paronomases qui rappellent le refrain d'une chanson. Nous avons l'exemple de paronomases dans « Soleils couchants « avec « champs « au vers 2 et « chants « au vers 6. Cette musicalité participe donc a satisfaire cette exigence esthétique. Nous pouvons aussi retrouver des poèmes construits avec des jeux d'anaphore et cela instaure une musicalité au sein de ses poèmes. De plus, Verlaine a conservé la rime. En effet, la musique est aussi présente avec les rimes que Verlaine forme dans ses poèmes. Nous pouvons même observer que Verlaine ose enfreindre des règles afin de satisfaire son obsession esthétique. Effectivement, il enfreint une règle notamment dans son poème « Nevermore «. Nous pouvons voir que ce poème est composé de quatre rimes suivies qui sont « l'automne.../atone.../monotone.../détone. Cela montre bien que la création de Verlaine va au dessus des limites de la poésie classique. Dans son poème « Art poétique «, Verlaine dit « car nous voulons la nuance encor «, il s'impose donc une règle afin que ses poèmes ne ressemblent pas aux autres et répondent à son obsession. Cette oeuvre intitulé Poèmes Saturniens, nous permet de mieux cerner la propre conception de Verlaine sur la poésie. Verlaine s'impose des exigences qui finissent par créer une certaine obsession au sein de son oeuvre, celle de l'exigence esthétique. Ses recherches musicales mais aussi lexicales aboutissent à une écriture impressionniste. En privilégiant l'élément musical par rapport à l'image, amenuisant la rime, assouplissant l'alexandrin, généralisant l'emploi des vers impairs et faisant aussi boiter le rythme, Verlaine nous emmène vers une nouvelle esthétique de la poésie. J'ai beaucoup aimé cet auteur et cette oeuvre Poèmes Saturniens, car Verlaine s'impose des règles, explicitées dans son poème « Art poétique «, et il va jusqu'au bout de son obsession. Verlaine a le goût des vers bien travaillés et des formes savantes et je pense que la sensibilité verlainienne est si personnelle qu'elle engendre une écriture poétique inimitable. Au final, Verlaine nous laisse penser que la musique et la poésie ne partageraient que des termes en commun comme la mélodie, l'harmonie et le rythme.

Liens utiles