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LITTÉRATURE: ROMAN NOUVEAU ET NOUVEAU ROMAN. CINÉMA: LA NOUVELLE VAGUE. PEINTURE: L’ABSTRACTION LYRIQUE.

Publié le 12/12/2018

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LITTÉRATURE: ROMAN NOUVEAU ET NOUVEAU ROMAN. Après-guerre, tous les arts ont été confrontés à une remise en cause de leur structure et de leurs sens profonds. Le Nouveau Roman est la réponse littéraire à ce scepticisme. Quelques écrivains, qui ne constituaient pas vraiment une école, se groupent autour des Editions de Minuit et de leur directeur. Jérôme Lindon. Fortement influencés par le remaniement formel entrepris par Joyce et Faulkner dans les années vingt, les nouveaux romanciers français bousculent la linéarité temporelle du récit, adoptent le «monologue inté- rieur» et ne s'attachent plus, comme c’était le cas au

 

XIXe siècle, à la vraisemblance des personnages, mais explorent un monde régi par des lois abstraites qui dépassent l’entendement. Dans ce genre neuf, les auteurs inaugureront chacun une «voix» personnelle: Marguerite Duras écrira l’impossible rencontre; Claude Simon, les mouvements du monde moderne; Alain Robbe-Grillet, le regard sur l’univers matériel; Michel Butor, les relations de l'espace et du temps; et Nathalie Sarraute, les méandres insondables de l’âme.

CINÉMA: LA NOUVELLE VAGUE. Précurseurs à divers titres de la Nouvelle Vague, Agnès Varda, Alexandre Astruc, Jean-Pierre Melville, Louis Malle et Roger Vadim renouvellent un cinéma sclérosé. A l’époque, en effet, la «qualité française», représentée par Autant-Lara, Carné ou Clément, adapte en studio des œuvres romanesques dans des décors très riches, à grands renforts de vedettes. Le septième art est devenu un spectacle pompeux et une grosse machine financière. Ce sont de vrais spécialistes - souvent critiques aux Cahiers du cinéma ou à Positif, et toujours des cinéphiles avertis - qui vont assurer la relève autour de Truffaut,

Resnais et Godard. Leurs œuvres se feront avec de petits budgets, des acteurs spontanés et méconnus et de nouveaux apports tech-niquès. Ils filment en extérieur des intrigues sans prétentions, d’une sensibilité jamais mièvre. Dans ce nouveau langage de l’image, action et réflexion se marient enfin pour faire du cinéma un art expressif. Cette poussée du «réalisme naturel» ne sera ni marginalisée ni maudite comme les tentatives antérieures, mais suscitera un véritable engouement du public.

 

 

 

LE NOUVEAU THÉÂTRE EN FRANCE. Dès 1942, Albert Camus avait précisé la notion d’absurde dans le Mythe de Sisyphe; en exploitant ce thème dans son œuvre dramatique, il avait produit des pièces moralistes, sans s’attacher réellement aux problèmes de forme et de structures. Bien différente est la position de Samuel Beckett, d’Eugène Ionesco et d’Arthur Adamov : on a parlé de révolution de l’absurde parce qu’il y avait, de la part de ces auteurs, volonté d’abolir le théâtre traditionnel. En fait, de nouvelles conventions ont été établies: il est notamment question de traduire l’impuissance du langage et de représenter l’essence globale de l’être, ce qui relève de la pensée existentialiste. Nullement dogmatique, l’avant-garde a, en outre, retenu la leçon donnée par Antonin Artaud: il ne peut y avoir de théâtre purement littéraire puisque le texte n’est qu’un des nombreux éléments qui constituent la dramaturgie; les mots appartiennent à la scène au même titre que les silences, les acteurs ou le décor. Il s’agit bien là d’un univers poétique où l’imagerie concrète confère une texture inédite à la philosophie du désarroi.

LE THÉÂTRE NATIONAL POPULAIRE. Jean Vilar, tout comme Jean-Louis Barrault, a été formé à l’école de Charles Dullin. Pour Vilar, le théâtre doit former et enrichir le public. Des expériences passionnantes - l’animation d’un théâtre de poche parisien et la direction du festival d’Avignon - ont affirmé la personnalité de cet homme secret qui imposa son style dès les premières représentations du Théâtre national populaire. Le répertoire rassemble, pour l’essentiel, les classiques, des grands drames, des épopées historico-philosophi-ques... Temple d’acteurs magnifiques (Gérard Philipe, Alain Cuny, Daniel Sorano, Jeanne Moreau, Silvia Monfort...) et de constants défis esthétiques et sociaux, le palais de Chaillot est aussi un peu une grosse machine à spectacles. On peut regretter rétrospectivement que le TNP n’ait pas exploité toutes les ressources de la création contemporaine : certes, Vilar monta Brecht à plusieurs reprises mais se contenta d’un seul Adamov pour l’avant-garde française. Il est néanmoins certain que, dans la grande aventure du TNP, Vilar a puisé une prescience de ce que deviendra le théâtre total.

 

I

 

PEINTURE: L’ABSTRACTION LYRIQUE. Le fait majeur dans l’art des années cinquante est la conquête de l’abstraction, soutenue par les galeries parisiennes de la rive gauche. L’influence des expressionnistes new-yorkais Paul Jackson Pollock et Willem De Kooning est prépondérante. L’intelligence pure est détrônée tout comme la tendance géométrique encore défendue par Sonia Delaunay ou Victor Vasarely. Le peintre recherche la fraîcheur des forces instinctives, s’appuyant parfois sur la pensée de l’Extrême-Orient. Il veut appréhender le réel comme une totalité offerte autant à l’esprit qu’à la perception. Mais une fois de plus, l’opposition abstrac-tion/figuration ne recoupe pas forcément celle de modernité/tradi-tion. Les limites du lyrisme abstrait susciteront une vive réaction de la part de Bernard Buffet, d’Alberto Giacometti et, dans la mouvance surréaliste, des Nouveaux Réalistes - Yves Klein fait une entrée remarquée avec ses toiles monochromes d’un bleu immatériel -, des membres de Cobra ou des lettristes. De leur côté les aînés, Picasso et Matisse, continuent de façon solitaire à affirmer leur génie.

LA RADIO. Véritable phénomène de société, le poste de radio prend sa place au sein du foyer et scande le quotidien autour de moments forts. Il apporte le rêve grâce à des feuilletons comme la Famille Duraton et le divertissement grâce aux nombreuses émissions de variétés telles que Ploum ploum tralala. Les voyages imaginaires vers les contrées les plus reculées sont désormais possibles grâce à la sophistication des moyens techniques. L’animateur traditionnel hésite encore entre la solennité sur les chaînes nationales et la bonhomie du «chers-z-auditeurs», adoptée par Zappy Max et Jean Nohain. Avec l’arrivée de Louis Merlin à la tête d’Europe n° 1, la radio se modernise: le ton de l’animateur devient cordial et détendu; la «réclame» se fait à mi-voix, contrairement à l’agressivité publicitaire de Radio-Luxembourg. C’est alors la grande fête du direct avec les journalistes qui «montent» au micro. Prenant modèle sur les stations américaines, Europe n° 1 enterre l’accordéon et les chansonniers pour faire place au jazz et à la jeune chanson. Avec un programme national à vocation culturelle, la radio s’affirme comme le plus diversifié des médias.

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