livre, industrie du.
Publié le 08/05/2013
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2. 3 Période moderne
L’édition moderne commence au XVIII e siècle.
Les techniques d’impression ont très peu évolué depuis l’époque de Gutenberg, et la fabrication de livres reste lente.
Les innovations de Friedrich Kœnig (1774-1833), telles que la mécanisation et
l’encrage automatique, ouvrent l’ère des machines à imprimer modernes.
La rotative, conçue dès 1816, où le cliché est fixé sur un cylindre, puis la Linotype (1884) et la Monotype (1887) supplantent la composition manuelle.
La fabrication de grandes
séries de livres et de magazines permettent de faire baisser le prix unitaire.
Dès le milieu du XIX e siècle, les quotidiens et les magazines publient, en supplément, des romans sous la forme de fascicules, puis de séries.
Ceux-ci sont ensuite regroupés
en volumes, sous la forme de livres brochés.
En France, autour de 1900, les jeunes revues se multiplient et plusieurs maisons d’édition s’imposent telles Plon, Flammarion et Hachette.
Parmi les tendances majeures du XIX e siècle, on peut noter la
séparation entre les fonctions éditoriale et commerciale, cette dernière devenant pour l’essentiel la spécialité de grossistes ou de revendeurs (indépendants ou grandes sociétés commerciales).
2. 4 Le XX e siècle
Au XXe siècle, l’industrie du livre a poursuivi sa croissance tout en élargissant son périmètre d’activité.
Les progrès de l’alphabétisation et le renouvellement des techniques ont favorisé la multiplication des éditions et l’augmentation des tirages.
Au
XVI e siècle, la production mondiale était de 200 000 livres ; elle atteignait environ 8 millions pour l’ensemble du XIX e siècle, et 5 millions pour le seul premier quart du XXe siècle.
La seconde moitié du XXe siècle est marquée par l’apparition du livre de poche.
La formule est perfectionnée par les éditeurs américains pendant la Seconde Guerre mondiale pour fournir des lectures aux milliers de soldats américains dispersés dans
le monde.
À partir des années 1950, la généralisation des nouvelles techniques favorise la multiplication de publications légères.
En 1953, Hachette lance son « Livre de Poche », entièrement fondé sur l’édition-reproduction.
Sa réussite pousse les
autres maisons d’édition à lancer leur collection de poche, et des textes inédits commencent à paraître.
Parallèlement, les éditeurs vont à la rencontre d’acheteurs potentiels en multipliant les points de vente en dehors des librairies traditionnelles.
3 L’ÉDITION AUJOURD’HUI
Les activités éditoriales peuvent être classées en deux grandes catégories.
D’une part, l’édition programmée, qui répond à des impératifs d’ordre pédagogique, scientifique et technique et dont le livre type est le manuel scolaire ; d’autre part, l’édition
non programmée, qui comporte un risque fondamental dans la mesure où il s’agit de la publication de textes dont l’impact ne peut être mesuré à l’avance.
Depuis 1945, aucun secteur du livre n’a autant évolué que celui de l’édition éducative,
scientifique et technique — résultat de l’explosion du savoir qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale et surtout du développement et de l’allongement de la scolarisation.
À eux seuls, les manuels et les ouvrages spécialisés, scientifiques et
techniques, représentent 50,2 p.
100 du chiffre d’affaires éditorial en 1995, contre 16,2 p.
100 pour la littérature, les livres pour la jeunesse représentant 7,2 p.
100.
3. 1 Processus éditorial et production
Quel que soit le type du livre à réaliser, le processus éditorial est quasi identique.
Un éditeur peut recevoir quelques milliers de manuscrits spontanés par an, parmi lesquels il n’en éditera que trois ou quatre, souvent après avoir incité l’auteur à
retravailler son texte.
Néanmoins, huit livres sur dix sont des œuvres de commande, proposées par des éditeurs à des auteurs.
Ils concernent le domaine des ouvrages éducatifs ainsi que celui des collections imaginées par les éditeurs selon
différentes formules.
La structure du coût d’un livre de tirage moyen (environ 5 000 exemplaires) se répartit de la manière suivante : les frais de fabrication, qui incluent la photocomposition, le papier et l’impression, représentent de 10 à 13 p.
100
du coût du livre, les frais de diffusion-distribution représentent 55 p.
100, alors que les droits d’auteurs (proportionnel au nombre de ventes) ne représentent que 10 à 13 p.
100, contre 10 à 15 p.
100 pour les frais généraux.
L’éditeur intervient dès la réception du manuscrit.
Celui-ci va subir toute une série de transformations avant de rentrer dans la phase de production.
Le texte est d’abord revu par l’équipe éditoriale.
L’étude technique établit le devis de fabrication, et,
une fois le manuscrit définitif arrêté, la production est lancée.
La recherche iconographique (dessins, photos) et la mise en page peuvent être confiées à des intervenants extérieurs ou réalisées chez l’éditeur.
Le maquettiste définit le format du livre, la dimension de la page, ainsi que le nombre de lignes par
page, la taille et le style des polices de caractères, la disposition des illustrations, etc.
Le livre est alors prêt à entrer dans sa phase de fabrication.
La première étape de la fabrication du livre concerne la composition du texte.
Les textes et les illustrations sont saisis simultanément sur ordinateur, la mise en page est réalisée à partir de
données digitales.
Après l’étape de la gravure et de l’impression, le texte est assemblé sous la forme de cahiers, pliés et reliés, avec une couverture, cartonnée ou brochée.
L’automatisation complète des techniques d’impression et de reliure rend
possible la fabrication de livres de poche à très grande échelle.
D’autres progrès techniques, telle la méthode de la « reliure parfaite », qui substitue une substance adhésive à la couture généralement utilisée pour relier la plupart des ouvrages,
contribue à la standardisation de l’industrie du livre.
3. 2 Marketing et distribution
Dès la fin de sa fabrication, le livre entre dans sa phase de distribution.
L’éditeur peut assumer ou sous-traiter la distribution de ses livres.
La diffusion des livres destinés au grand public est assurée principalement par un ou plusieurs réseaux de
représentants commerciaux.
Les livres sont acheminés de l’éditeur au revendeur via un distributeur grossiste.
Les chaînes de distribution et les clubs du livre exercent une domination croissante sur le marché, et peuvent ainsi exiger des rabais
substantiels sur leur prix d’achat, tandis que les libraires indépendants se voient imposer un prix unique.
Dans la première moitié du XXe siècle, l’histoire du livre est marquée par quelques grands éditeurs qui dirigent personnellement leur maison.
Mais, à partir des années 1970, la complexité croissante de la distribution a remis en question les structures
économiques et financières de l’édition.
La composition typographique relève d’une industrie de plus en plus légère, alors que la distribution, élément clé du succès d’un livre, repose sur une technique de plus en plus sophistiquée.
Parallèlement à la multiplication des points de vente
(supermarchés, kiosques, papeteries-librairies, aéroports et grands magasins), l’édition entre dans l’ère du marketing.
Des gammes de produits (collections policières, romanesques, d’espionnage, etc.) sont conçues selon une combinaison de variables
concernant la distribution, la périodicité et la promotion.
Par conséquent, l’industrie éditoriale connaît une concentration de plus en plus forte.
L’édition française était jusqu’au début des années 2000 dominée par deux grands groupes : Hachette et.
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