mais sur les gens qui ont fortune, réputation et mille autres biens.
Publié le 22/10/2012
Extrait du document
«
40 PLATON PAR LUI-MÊME
à ses flatteurs ; il ferait à ceux-ci davantage confiance
qu'autrefois,
il adopterait leur mode de vie, les fré
quenterait au grand jour et, sauf s'il avait une excel
lente nature, il ne se soucierait plus de son père et
de ses parents supposés.
-G.
C'est bien ce qui se
passerait.
Mais en quoi cette image s'applique-t-elle
aux adeptes de la dialectique? -S.
Voici en quoi :
nous avons depuis l'enfance des maximes sur ce qui
est juste et beau, nous en avons été nourris comme
par des parents, nous nous y soumettons et nous les
honorons.- G.
C'est exact.- S.
Il existe également
d'autres pratiques qui s'opposent à ces maximes et
qui comportent des jouissances ; elles flattent notre
âme et l'attirent ; mais ceux qui ont quelque mesure
ne s'en font pas des adeptes, ils respectent les
maximes de leurs pères et s'y soumettent.
- G.
C'est exact.
-S.
Eh bien, suppose qu'on vienne
demander à quelqu'un qui se trouve dans cette dis
position ce
que c'est que l'honnêteté, qu'il donne la
réponse
qu'il a apprise du législateur et que l'argu
ment dialectique la réfute ; suppose que la fréquente
répétition
de cette réfutation le jette dans l'opinion
que ceci n'est en rien davantage honnête, et pareille
ment en ce qui concerne le juste, le bon et tout ce
à quoi il accordait le plus de valeur, comment
crois-tu qu'il se comportera désormais à l'égard des
maximes
qu'entraînaient son respect et sa soumis
sion? - G.
Dès lors qu'il n'estimera plus respec
tables
et convenables ces maximes et que d'autre_part
il n'aura pas trouvé les vraies, est-il vraisemblable
qu'il s'adonne à un autre genre de vie que celui qui
le séduit? - G.
Non.
-S.
Tu conviendras donc,
je pense, que de réglé qu'il était, il est tombé dans
le dérèglement? - G.
Forcément.
- S.
Ainsi, il
n'est rien que de naturel dans l'accident qui arrive à
ceux qui se mêlent de dialectique en ces conditions,
et,
comme je le disais, ils sont grandement excusa
bles.
République VII,
537e-539a.
»
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Liens utiles
- La Fortune (1696) - (Caractères, ch. VI, Des Biens de fortune.)
- Jean de la Bruyère. Des biens de fortune
- Michel de MONTAIGNE / Essais / Garnier 1962 « Les biens de la fortune, tous tels qu'ils sont, encores faut il avoir du sentiment pour les savourer. C'est le jouïr, non le posseder, qui nous rend heureux. ». Commentez cette citation.
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