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mémoire deass (4 pages)

Publié le 05/06/2014

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GRANDVAL Emmanuelle   n° Etudiant : 21110045  Prendre du recul sur son travail est primordial ; une autre lecture en est faite. Dans un premier temps, nous verrons mon parcours professionnel, les motivations qui m'ont amenées vers ce sujet, les idées essentielles de mon DER pour finir par une rétrospective. Petite, j'ai été sensibilisée au handicap, ma mère étant éducatrice dans un Institut Médico Educatif. Ma curiosité de ces personnes « étranges » m'a poussée à travailler auprès d'adultes handicapés mentaux. J'ai appris à écouter l'autre, à respecter son rythme, à veiller à son bien-être, à observer ses changements de comportement. Dans le but d'un meilleur accompagnement, j'ai décidé de commencer une formation d'Aide Médico Psychologique. J'ai arrêté cette dernière à mon avis trop centrée sur les soins, le quotidien et non sur une prise en charge globale. Je me suis alors tournée vers le métier d'Assistant de Service Social qui m'a permis de me confronter à mes valeurs, mes préjugés. Ainsi j'ai appris à me décentrer de mes idées, à être dans l'empathie. J'ai pu exploiter certaines notions telles que l'impuissance ou le temps. Un stage au Togo avec une notion de temps bien différente de la nôtre (la vie se déroule au rythme du soleil, la projection du futur s'arrête au lendemain...) m'a rassurée : prendre le temps de connaître l'autre est indispensable pour engager un travail constructif. Sans ce temps de mise en confiance, de nombreux sous-entendus ou non-dits faussent les objectifs. J'ai décidé de poursuivre mes études en Sciences de l'Education afin d'explorer différentes approches pédagogiques. Travaillant auprès de personnes autistes, j'avais besoin de découvrir des méthodes d'apprentissage sans me limiter à celles utilisées pour cette pathologie. Cette formation m'aide à mieux appréhender l'individu. J'ai un aperçu de son évolution psychologique, physiologique et de ses liens avec l'école. Il est important de comprendre le rapport élève/institution afin de mieux répondre aux attentes de chacun. Dans le futur, je projette de travailler dans l'éducation spécialisée. Je souhaite que chaque enfant puisse être reconnu dans ses capacités et les développe. Je pense que certaines méthodes alternatives prennent mieux en compte les besoins et rythmes de chacun tout en s'appuyant sur des effets du groupe tels que l'entraide, la coopération. Elles permettent à l'enfant de progresser dans son autonomie mais aussi dans son rapport aux autres : l'écoute, la découverte, le partage d'idées sont alors mis en oeuvre. Je dois donc continuer mon exploration des différents outils pédagogiques afin de pouvoir les adapter aux enfants en difficultés. Je pense que toute méthode a des bénéfices qu'il faut accommoder selon les pathologies, connaissances, motivations et la perception de l'école de chacun. GRANDVAL Emmanuelle   n° Etudiant : 21110045  La société met aujourd'hui le groupe en avant que ce soit dans le travail, la vie associative.... Il est donc indispensable d'apprendre à interagir avec les autres, à respecter les règles tout en sachant les remettre en question. En formation d'assistant de service social, il m'était indispensable de partager mes ressentis, mes peurs, mes difficultés. Je me suis aperçue que j'avais besoin du regard de l'autre pour me construire. J'ai alors voulu travailler sur cette notion d'échange pour mon mémoire. Le CHRS (Centre d'Hébergement à Réinsertion Sociale) où j'étais en stage me paraissait idéal dans le sens où les personnes arrivent souvent désocialisées. J'ai constaté qu'au sein d'un collectif les règles sont sécurisantes, qu'elles garantissent le fonctionnement du groupe. Mais j'ai aussi repéré que sortir de ce groupe était difficile, chacun s'étant forgé une identité à travers celui-ci en s'adaptant à ses attentes. Sans lui, la personne se retrouvait seule. Je me suis alors questionnée sur la place du groupe dans la vie de l'individu, s'il ne dictait pas sa conduite et si cette problématique était spécifique à cette population. Travailler auprès d'adultes autistes me permet d'aller à nouveau exploiter la notion de groupe. Par définition, ils se caractérisent par l'inexistence de liens avec l'extérieur. Pourtant, ces personnes sont constamment en collectivité. Ce travail m'apprend aujourd'hui que les interactions sont nombreuses, indispensables et font en partie, vivre l'institution. Autrui est indispensable pour satisfaire ses besoins ou apprendre à se connaître. Mon vécu de « groupe » me fait penser que l'individu s'adapte à celui-ci pour satisfaire ses besoins et construire son identité. Ainsi j'ai voulu vérifier cette impression dans le groupe classe: « Dans quelle mesure le travail de groupe en cycle 3 modifie-t-il le comportement des élèves ? » De nombreuses disciplines se sont penchées sur cette question que ce soit en sociologie à travers la notion de groupe (voir les livres de Maisonneuve, Meirieu...), d'identité (Kaufmann...), en philosophie à travers des questionnements éthiques sur la justice, l'évaluation (Barlow...) la coopération (Serres...), en psychologie à travers l'estime de soi (Lelord...), le développement de l'enfant (Piaget...), l'entraide (Vygotsky...). Les mots clés de cette recherche sont :groupe, travail de groupe, entraide, évaluation, compétition. Pour répondre à cette question j'ai appliqué une méthodologie de recherche : celle des entretiens semi-directifs auprès d'élèves de cycle 3 et de professeurs des écoles au profil différent afin d'élargir mon panel. Ils permettent de contrôler les échanges tout en laissant à l'interlocuteur la possibilité d'être surpris. Ainsi de nouvelles pistes de réflexion, d'hypothèses de travail peuvent être soulevées. GRANDVAL Emmanuelle   n° Etudiant : 21110045  Pour les élèves, j'ai choisi de diviser les entretiens en deux parties. La première concerne plus spécifiquement l'élève et son environnement. Elle se centre sur deux thèmes : la vie à l'école et la relation à autrui. Il est plus facile pour l'enfant de parler d'abord de son école, de ses relations aux autres même s'il est amené progressivement à exprimer son ressenti. La seconde partie évoque le travail de groupe. Cette phase requiert plus de recul pour l'élève. La grille d'entretien de professeurs des écoles est divisée en trois parties : la première concerne les relations au sein de la classe, puis la place du professeur des écoles pour finir par le travail de groupe. Cet ordre me paraît opportun puisqu'il apporte des éléments pour le travail de groupe sans aborder la question de prime abord. Il en résulte que l'élève a besoin de se confronter aux autres, de se sentir appartenir à un groupe pour construire son identité et interagir avec d'autres. Cela est favorisé par le comportement du professeur des écoles qui se place souvent en tant que garant du groupe mais surtout en tant qu'exemple auprès de ses élèves. Il va travailler sur les notions de valorisation, d'écoute, qui laissent alors place à l'entraide, la coopération. Ces dernières sont remarquées par l'enfant comme par le professeur. L'élève estime en avoir besoin pour une meilleure compréhension des consignes, une nouvelle explication ou une aide ponctuelle. Pourtant, il ressort que les relations peuvent être difficiles entre les élèves : rejet du camarade moins doué à un moment T, moquerie, humiliation..... Il semble donc que le travail de groupe favorise un certain épanouissement de l'enfant à travers une connaissance de soi mais que des difficultés soient rencontrées lorsque le but est collectif. L'enfant paraît vouloir prendre la place de l'autre afin de satisfaire son besoin personnel. Il cherche à se sentir reconnu, valorisé et n'hésite donc pas à mettre en avant ses envies, ses idées sans se soucier d'autrui. J'en suis arrivée à la problématique suivante : Pourquoi le travail de groupe, vu majoritairement comme un moyen de coopération et d'entraide par les élèves et les professeurs engendre-t-il la notion de compétition liée à la réponse de besoins individuels ? Pourquoi un travail à la base collectif, aboutit-il à un travail individuel ? Pour répondre à cette problématique j'ai émis deux hypothèses : la première serait que l'enfant a besoin de montrer le plus faible pour se sentir fort, être valorisé ; la seconde sur laquelle je vais plus particulièrement travailler serait que le système scolaire actuel est contradictoire : d'un côté il donne aux élèves les bases de la citoyenneté, du travail de groupe ; de l'autre il parle de classement, de compétition, de bourses du mérite. GRANDVAL Emmanuelle   n° Etudiant : 21110045  Ainsi je veux axer la poursuite de mon Master sur la question de compétition qui passe notamment par le travail de groupe. Jusqu'à quel point le système scolaire entraîne-t-il la compétition ? A quoi sert réellement l'évaluation pour les élèves ? Comment valoriser l'entraide ? Cette dernière est-elle un moyen de montrer les capacités des uns et les difficultés des autres ? Pour répondre à ces questions, il me semble utile de m'appuyer sur des concepts généraux tels que la notion de groupe, d'identité, celle de coopération, d'évaluation, de compétition et de pédagogie nouvelle. Ce futur travail de recherche m'aiderait à comprendre les mécanismes qui régulent le travail de groupe en classe. Cette pédagogie me semble importante à développer puisqu'elle offre une autonomie différente aux élèves et les prépare, à mon sens, à une vie sociale aujourd'hui souvent basée sur le travail de groupe ou les relations aux autres. De plus, elle invite l'élève à des apprentissages différents de l'individuel voir différenciés entre les enfants. En outre, avec la compréhension du sens de la compétition à travers le groupe, je pourrais adapter ma pédagogie afin de permettre aux enfants d'agir en groupe sereinement et travailler progressivement sur l'inclusion d'enfants souffrant de handicap. Faire cette première recherche m'a permis de mettre en oeuvre la méthodologie apprise. J'ai compris l'importance de la mise en confiance. En effet, les questions ne sont jamais anodines ; il est important de respecter le rythme de la personne, les temps de parole et de silence, avant de l'interroger sur ses ressentis. En outre, j'avais conscience que le système de note entraînait une émulation entre élèves mais sans en avoir mesuré les conséquences. Cette découverte m'a appris à me détacher de mes préjugés, vérifier mes idées, être dans l'écoute. J'ai ainsi réalisé l'importance de me remettre en question, de me décentrer. Il m'a été difficile d'équilibrer ce travail. Mon but était de faire passer mes réflexions tout en les argumentant et les illustrant. Il m'a paru judicieux d'intégrer les témoignages à la théorie afin de relier l'abstrait à l'expérience, au concret. Il m'est plus aisé de faire passer mes idées de cette façon. Cette évaluation de mon parcours de formation m'aide à y mettre du sens. Mes objectifs ont progressé au long des apprentissages. Il reste important de m'en fixer en début de tout travail et d'en accepter l'évolution au fil des expériences.

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