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Mme De Merteuil Dans "Les Liaisons Dangereuses"

Publié le 18/10/2010

Extrait du document

liaisons dangereuses

 

Correction Plan sur Mme de Merteuil

 

I - Une virtuose de l’hypocrisie

 

A) Une parfaite maîtrise de soi 

 

Contrôle sa figure : « je ne montrai plus que celle qu’il m’était inutile de laisser voir «. Contrôle ses émotions : « ressentai-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sérénité «. Contrôle ses discours : « j’observai mes discours «. Dans le film, elle fait venir chez elle Mme de Volanges. Impression que l’action principale se déroule toujours chez elle.

Contrôle sa réputation : fait attention à la durée de son deuil, fait en sorte que ses amants ne parlent pas. Dans le film, regarde les gens à l’opéra, les relations qui se nouent et se dénouent. Rien ne lui échappe. S’entraîne à avoir l’air gaie quand elle souffre, à cause des douleurs volontaires (dans le film, on la voit en face de nous, Valmont est derrière elle, elle souffre quand Valmont évoque Mme de Tourvel). Dans les lettres, ne montre pas la fonction de l’apologue « ce n’est pas ma faute «, ne dévoile pas sa blessure morale à Valmont mais touche au cœur Mme de Tourvel et par là même tue indirectement Valmont. Voix off dans le film de la Marquise pendant qu’on voit les conséquences de ses décisions. Hyprocrisie visible par l’entrelacement des lettres (cf la structure. Ex : histoire de Prévan : version officieuse lettre 85/officielle lettre 87). Histoire qui disparaît dans le film. Jeu sur les sourires en coin de Glenn Close au moment où Mme de Volanges se lève du fauteuil chez Mme de Merteuil.

 

B) Une manipulation hors pair

 

Elle façonne les autres à son gré grâce aux lettres (la lettre est action), orchestre les intrigues : convainc Cécile dans la lettre 105 : « vous tacherez donc, si vous êtes sage, de vous raccommoder avec Valmont «. Accélère le rythme de l’intrigue Danceny/Cécile quand c’est trop lent. Importance qui se traduit dans le film par les visites chez la Marquise : les personnages se rendent chez elle : visite de Mme de Volanges et sa fille au début du film comme si la demeure de la marquise = centre du monde.

Influence. Danceny, l’éduque au libertinage (scène du film où il est avec elle dans son ottomane). Incite Mme de Volanges à marier sa fille avec Gercourt pour la réussite de son plan. Pousse Valmont à renoncer à Mme de Tourvel / scène du film où elle descent l’escalier en racontant l’apologue sur « ce n’est pas ma faute «. Scène du film à double énonciation alors que Valmont n’est pas d’accord. Valmont est aux ordres de la marquise : « Instruisez-moi donc que ce que je dois faire « (lettre 59). Indice visible dans le roman où Mme de Volanges dans la même lettre dresse un portait péjoratif de Valmont et en même temps un portrait mélioratif de Mme de Merteuil. Elle actionne les marionnettes de sa maison. A la fin du film, elle tourne autour de Valmont qui a les larmes aux yeux après avoir rompu avec Mme de Tourvel. Il semble prisonnier des paroles de la marquise.

 

C) Un masque permanent tandis qu’elle démasque les autres

 

Comme elle le dit dans la lettre 81, elle s’entraîne à parfaire son rôle, observe. Contrôle tout même quand la situation dérape. On la voit dans le film vérifier son masque dans le miroir. Lieu du boudoir tenu secret : Valmont et Belleroche ne se rencontrent pas dans le film. Histoire avec Prévan dans le roman montre que sa vertu, sa réputation sont sauves. Après, elle écrit à Mme de Volanges en donnant une autre version de l’histoire (lettre 87)/dans le film, on remarque davantage sa faiblesse car elle perd le contrôle à la fin : scène où elle renverse son maquillage. Scène absente dans le roman. 

 

II - Une femme des Lumières guidée par la raison

 

A) Une démarche d’esprit des Lumières : la rationalité

 

Curiosité sur le désir, l’acte sexuel (cf son mariage). Nuit de noces vécue comme une expérience scientifique : « douleur et plaisir, j’observai tout exactement, et en voyais dans ces diverses sensations que des faits à recueillir et à méditer «. Nie Dieu, se croit une divinité à elle toute seule (cf lettre 63). Goût du travail, de l’étude. 3 étapes : observation/expérience : déduction/expérience pour prouver la véracité (lettre 81). Film beaucoup axé sur le 18ème siècle : mœurs, mode de vie, loisirs, costumes. Lettre 81 : « quand m’avez-vous vue m’écarter… principes ? «. Parle de projet (lettre 2) et s’y tient, de « contrat « (lettre 20). Prend des précautions.

 

B) Une femme orgueilleuse, différente des autres femmes

 

Marque bien la différence avec les autres femmes. N’a pas la même éducation. N’a rien « de commun avec ces femmes inconsidérées « (cf. lettre 81, 85,121). Esprit critique. Ne subit pas. Ne se laisse pas dicter sa pensée :  « ma pensée fut pour moi seule «, « Je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre sans ma volonté «. Peu crédule : dans le film, ironique à l’égard du langage de Belleroche ; lui demande d’arrêter de parler comme dans les romans à l’eau de rose. Très différent d’une Mme de Tourvel qui croit tout ce qu’on lui dit. Est sûre d’elle : défie Prévan dans le roman : « je veux l’avoir et je l’aurai «. Plan en contre-plongée dans le film : la Marquise en haut de l’escalier prouve qu’elle domine Valmont lorsqu’elle exige un preuve écrite. Pour cette raison, elle s’est prescrit ses propres principes : « je me suis travaillée «.

 

C) Une femme libre, qui revendique son indépendance

 

Ne veut pas qu’on règle sa vie privée, ne veut pas les conseils. A toujours refusé de se remarier pour cette raison. Veuvage vécu comme une libération (lettre 152). Autodidacte : « je suis mon ouvrage «. Ne souhaite pas appartenir à Valmont. Déplacement dans le film : Valmont vers la gauche de la pièce, la Marquise prend une autre direction. Dans le film, la Marquise crie qu’elle ne veut pas quelqu’un s’avise de lui donner un ordre : dans le film la Marquise s‘exclame : « Veuillez, je vous prie, adopter un ton moins marital «.

 

III - Une femme autoritaire et tyrannique

 

A) Une parfaite comédienne et metteur en scène

 

Dans le film, on voit les coulisses (maquillage au début : entre en scène/démaquillage à la fin : la représentation est finie). Métaphore filée du théâtre tout au long du roman : « je commençai à déployer sur le Grand Théâtre… « (lettre 81). Marquise = metteur en scène de Cécile (cf lettre 54) « celle-ci a tout fait de son côté, tout ce que j’attendais d’elle «. On retrouve ce même aspect dans la lettre 63 : « me voilà comme la divinité «. Dans le film, elle organise la future rencontre : elle présente Danceny à Cécile et sa mère et contrafait la surprise quand elle se souvient que Danceny s’y connaît en musique et pourrait donner des leçons à Cécile. Metteur en scène de Valmont dans la même lettre. Elle distribue les rôles : les péripéties : « une nuit, un déguisement, une fenêtre « comme le dramaturge (lettre 63). Plaisir de raconter son rôle face à Prévan (lettre 85). Jeu sur la gestuelle, la voix, le regard. Alors que la Marquise vient de faire son autoportrait dans le film, un valet annonce l’arrivée de Mme de Volanges : tout de suite, changement dans l’expression de visage, exclamation outrée de la Marquise…

Dans le film, elle joue la comédie, s’allonge fatiguée sur le fauteuil au moment où Valmont refuse le projet de la Marquise. Elle joue sur la double énonciation dans le film quand Valmont est derrière le paravent. N’écoute pas quand il fait signe, s’amuse à mener le jeu : souhaite que Cécile aille chez Mme de Rosemonde. Elle contrefait, dans le film, son expression désespérée quand elle descent de carrosse et voit Mme de Volanges.

 

B) Une femme cynique et cruelle

 

Jubile quand devient confidente de Mme de Volanges tient le destin de la mère et de la fille entre ses mains : « N’est-il pas plaisant, en effet, de consoler pour et contre, et d’être le seul agent de deux intérêts directement contraires ? « (lettre 63)/ « faisons-en, de concert, le désespoir de sa mère et de Gercourt « (lettre 106). Se réjouit à l’avance du désespoir de Belleroche : « rien ne m’amuse comme un désespoir amoureux «. Elle se plaît à rabaisser Valmont (74 et 85). Est cruelle : « quand une femme frappe dans le cœur d’une autre, elle manque rarement de trouver l’endroit sensible et la blessure est incurable « (lettre 145). Dans le film, registre pathétique pour Mme de Volanges qui vient de dire « merci « car la Marquise l’a informée de la correspondance Danceny/Cécile. Retour triomphant de la Marquise une fois la porte fermée )= sourire cruel. Valmont lui dit d’ailleurs dans le film : « vous êtes véritablement une femme diabolique «. 

Traite Danceny de « sot «, Cécile de « machine à plaisir «, Mme de Tourvel de dévote qui ne peut offrir que « des demi-jouissances «, Valmont « d’une incroyable gaucherie «.

Registre ironique dans les lettres cinglantes réparties dans le film : « me boudez-vous ou bien êtes-vous mort ? «.

 

C) Une femme dominée par l’esprit de vengeance

 

Veut se venger de Gercourt, de la prétention de Prévan, de Danceny qui a eu l’impudence de se venter de sa relation avec Cécile : « savez-vous que j’ai pensé être compromise par rapport à lui ? … Oh : je m’en vengerai, je le promets « (lettre 54). Considère les hommes comme les ennemis : « née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre «.

Progression vers la rupture. 

Dans le film, vengeance apparaît avec la voix off. On entend la Marquise révéler à Danceny que Cécile avait une liaison avec Valmont.

 

Et une Femme dangereuse :

 

Voc guérrier : « il faut vaincre ou périr «. Dans le film, elle ajoute « j’ai dû inventer la femme que je suis « ; progression du plan américain au gros plan + musique pour montrer la facette dangereuse de la marquie (// lettre81). Réponse de Valmont : « vous êtes infaillible alors «. Côté musique inquiétante : lancinante. Risque pour les amants qui « risquent de s’y casser les dents « (cf. film).

 

Différence à la fin du roman : la Marquise fuit en Hollande et sans doute se construira à nouveau une réputation. Très différent avec le film où mise à mort à l’opéra et échec visible.

 

Conseils méthodologique le développement

 

Comme toute dissertation, on attend que soient rédigées.

- l’idée générale des grandes parties,

- à la suite, les idées générales des sous-parties. L’idée du A est collée à l’idée du I,

- créer des énumérations pour éviter les redites,

- ne pas mettre d’abréviations, mettre le Marquise et non Merteuil.

 

Il faut aller à l’essentiel cette année (mettre les mots clés comme manipulation, cruauté, cynisme, maîtrise de soi, vengeance pour la Marquise). Chaque idée est illustrée à travers le roman et le film.

Essayez d’équilibrer.

- Finissez par une phrase de transition partielle chaque paragraphe.

- Au fur et à mesure, il faudra rédiger de plus en plus vite.

- Attention à l’expression et à l’orthographe qui comptent davantage cette année. Ecrivez lisiblement. Certains devoirs sont lamentables.

 

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