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Morgain, fée - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Morgain, fée - littérature. 1 PRÉSENTATION Morgain, fée, personnage fabuleux du cycle arthurien considéré tantôt comme une fée bienveillante et guérisseuse, tantôt comme une magicienne obscure et maléfique. Sans doute héritière de Morrigan, déesse irlandaise, reine des spectres, Morgain est une fée ambivalente que l'on trouve dans de nombreux récits de la matière de Bretagne, sous les noms de Morguen, Morgane ou Anna. Son nom provient sans doute du celtique ancien mori-gena, qui signifie « née de la mer «. 2 UNE FIGURE COMPLEXE ET AMBIVALENTE 2.1 Filiation La filiation de Morgain est complexe car elle varie d'un texte à l'autre. Cependant, dans la matière de Bretagne, la fée est communément considérée comme la fille d'Ygerne et de son premier époux Goloët (ou Gorlois), le duc de Tintagel et ainsi, comme la demi-soeur du roi Arthur. Nièce de Viviane, elle est aussi la cousine de Lancelot, dont elle s'éprend. La légende raconte qu'elle est l'épouse du roi Urien de Gorre, le père d'Yvain. Elle est parfois confondue avec la soeur d'Arthur Morcadès (ou Morgause), fille d'Uterpendragon et femme du roi Lot d'Orcanie, et ainsi considérée comme la mère incestueuse de Mordret. 2.2 Caractère Le caractère de la fée Morgain diffère selon les récits, et elle est l'un des personnages les plus complexes de la légende arthurienne, parfois obscure et maléfique, parfois guérisseuse et bienveillante. Elle paraît ainsi cruelle lorsqu'elle bannit pour toujours les amants infidèles dans le Val sans Retour. Pour René Barjavel dans l'Enchanteur (1984), « Morgane est le contraire de l'amour : l'amour est don ; elle ne sait que prendre «. Au contraire, elle est bienveillante quand elle dirige les femmes qui mènent Arthur, grièvement blessé après le combat contre Mordret, à Avalon pour le mettre « en dormition «. Dans les récits de Chrétien de Troyes, Érec et Énid (1170) et Yvain ou le Chevalier au lion, elle est essentiellement guérisseuse et ses onguents soignent les blessures d'Érec et la folie d'Yvain. 2.3 Morgain dans la matière de Bretagne On doit une des premières apparitions du personnage de Morgain à Geoffroi de Monmouth dans la Vie de Merlin (Vita Merlini, 1149), qui la présente comme la plus âgée des soeurs vivant à Avalon : « Neuf soeurs gouvernent par une douce loi et font connaître cette loi à ceux qui viennent de nos régions vers elles. De ces neuf soeurs, il en est une qui dépasse toutes les autres par sa beauté et par sa puissance. Morgain est son nom, et elle enseigne à quoi servent les plantes, comment guérir les maladies. Elle connaît l'art de changer l'aspect d'un visage, de voler à travers les airs, comme Dédale, à l'aide de plumes. « Dans les textes postérieurs, elle apparaît comme la demi-soeur d'Arthur et possède des talents de magicienne. Avec le poème anonyme Sir Gauvain et le chevalier vert (v. 1300), la figure de Morgain se fait plus cruelle et complote contre le chevalier Gauvain afin de tester les chevaliers de la Table Ronde. Elle joue par contre un rôle bienveillant avec d'autres héros dans Garin de Montglane (Cycle de Guillaume d'Orange, XIIIe siècle), Ogier le Danois (Jean d'Outremeuse, 1192-1200) ou le Jeu de la Feuillée (1276), etc. Elle apparaît dans de nombreux récits, notamment la Mort du roi Arthur (anonyme, v. 1225), Érec et Énide (1170) de Chrétien de Troyes ou le Roman de Brut (1155) de Robert Wace. Elle est également citée dans le Chevalier au Papegau (anonyme, fin XIVe-début XVe) sous le titre de fée de Montgibel. 3 LÉGENDE 3.1 Le Val sans Retour La fée Morgain est la maîtresse du Val sans Retour où elle s'exerce aux sciences apprises auprès de Merlin et où elle vit ses passions amoureuses. Trahie par son amant Guyomar, elle enchante le Val et décide de l'y enfermer. Les amants fidèles peuvent le traverser sans risque d'être emprisonnés, mais les infidèles se voient voués à errer, perdant toute notion du temps, au ceint d'une muraille d'air. « Et ce sont ses amants qu'elle enfermait toujours dans le Val sans retour où elle avait château que l'on ne pouvait voir, pour punir son premier qui l'avait délaissée « (« Fol Fou du Château d'A «). Un jour, Lancelot, fidèle amant de Guenièvre, y entre pour délivrer un damoiseau. Malgré les tentatives de Morgain pour le séduire et ainsi le rendre infidèle, il brise l'enchantement et la fée doit libérer tous ses prisonniers. Furieuse, Morgain envoûte Lancelot et le retient dans son domaine. 3.2 Morgain et Guenièvre On présente à l'origine Morgain comme l'alliée de Guenièvre, la femme du roi Arthur, mais après que la reine a banni du royaume l'amant de la fée, Guyomar, elle devient sa pire ennemie. Dans beaucoup de récits, Morgain est si jalouse de Guenièvre et de son amour pour Lancelot qu'elle le révèle à Arthur. En effet, lorsque Lancelot est enlevé par Morgain après avoir bu à la source de l'oubli, il peint sur les murs de sa prison des scènes de son idylle avec la reine, qu'il montre dans toute sa nudité. Morgain invite alors Arthur et Guenièvre à venir en son château, afin de leur montrer les peintures qui trahissent les amants. René Barjavel, dans l'Enchanteur, joue sur l'opposition entre les deux figures féminines ; Guenièvre est présentée comme un symbole de vie, Morgain au contraire est un symbole négatif. Morgain apparaît « petite, mince, toujours en mouvement, [garde] ses cheveux noirs coupés court, ébouriffés en mèches raides de tous sens, ce qui lui [donne] l'allure d'un garçon qui joue. Ses yeux sombres [brûlent] d'un feu qui [est] celui de son corps «. 3.3 Morgain et Arthur Selon la légende, Morgain aurait promis à son père Goloët de venger sa mort si elle était causée par Uterpendragon, le père d'Arthur, en s'en prenant aux descendants de celui-ci. C'est ainsi qu'elle nourrit une haine destructrice à l'encontre de son demi-frère et de son royaume. Elle lui vole l'épée Excalibur pour l'offrir à son amant Accolon de Gaul, qui tente de tuer le roi mais échoue ; elle provoque également ses chevaliers en les enfermant dans le Val sans Retour, ou tente de briser son union avec Guenièvre en lui révélant l'infidélité de la reine. Morgain et Arthur s'opposent également d'un point de vue religieux. Morgain, prêtresse d'Avalon, tente désespérément de ramener son frère chrétien vers la vieille religion celte. Quelques textes confondent Morgain avec Morgause et font d'elle la mère de Mordret, né d'une union impossible entre Arthur et sa demi-soeur. Que ce soit par vengeance de Morgain ou lors des rites de « l'ancienne religion « voués à la déesse Mère sur l'île d'Avalon, leur union conduit à sa perte le Royaume de Camaalot en la personne de Modret. « Je voue mon fils aux forces obscures. Il se nommera Mordret. Sa destinée est écrite : il causera la chute de son père. Un jour viendra où il prendra la place qui lui revient, sur le trône d'Arthur. « 4 SYMBOLE ET REPRÉSENTATION Considérée comme la reine d'Avalon, l'île aux Pommes, Morgain porte dans sa main une branche de pommier, symbole celtique de la paix et de l'abondance. Elle prend également parfois l'apparence d'une corneille. Déesse hivernale, elle est opposée à la figure d'Arthur, seigneur de l'été. Le personnage de Morgain devient populaire en Italie, où le peuple donne le nom de la fée (Fata Morgana) à un phénomène de mirage, qui se produit sur les côtes de Reggio et de Messine. Elle est aussi associée à Rhiannon, déesse lunaire de la mythologie celte. Devenue mythe, la fée Morgain a inspiré de nombreux artistes, notamment Guillaume Apollinaire (l'Enchanteur pourrissant, 1909), Georg Trakl (Fata Morgana, 1906) ou encore Michel Rio (Morgane, 2002) pour lequel elle « est le chaos «. Morgain a également inspiré une polka à Richard Strauss (Fata Morgana, 1869), un opéra à Sergueï Prokofiev (l'Amour des trois oranges, 1921), le film de John Boorman Excalibur (1981) ou encore un documentaire à Werner Herzog (Fata Morgana, 1968). Elle est le sujet de gravures d'Aubrey Beardsley, ou de dessins d'Arthur Rackham. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« demi-frère et de son royaume.

Elle lui vole l’épée Excalibur pour l’offrir à son amant Accolon de Gaul, qui tente de tuer le roi mais échoue ; elle provoque également ses chevaliers en les enfermant dans le Val sans Retour, ou tente de briser son union avec Guenièvre en lui révélant l’infidélité de la reine.

Morgain et Arthur s’opposent également d’un point de vue religieux.

Morgain, prêtresse d’Avalon, tente désespérément de ramener son frère chrétien vers la vieille religion celte.

Quelques textes confondent Morgain avec Morgause et font d’elle la mère de Mordret, né d’une union impossible entre Arthur et sa demi-sœur.

Que ce soit par vengeance de Morgain ou lors des rites de « l’ancienne religion » voués à la déesse Mère sur l’île d’Avalon, leur union conduit à sa perte le Royaume de Camaalot en la personne de Modret.

« Je voue mon fils aux forces obscures.

Il se nommera Mordret.

Sa destinée est écrite : il causera la chute de son père.

Un jour viendra où il prendra la place qui lui revient, sur le trône d’Arthur.

» 4 SYMBOLE ET REPRÉSENTATION Considérée comme la reine d’Avalon, l’île aux Pommes, Morgain porte dans sa main une branche de pommier, symbole celtique de la paix et de l’abondance.

Elle prend également parfois l’apparence d’une corneille.

Déesse hivernale, elle est opposée à la figure d’Arthur, seigneur de l’été.

Le personnage de Morgain devient populaire en Italie, où le peuple donne le nom de la fée (Fata Morgana) à un phénomène de mirage, qui se produit sur les côtes de Reggio et de Messine.

Elle est aussi associée à Rhiannon, déesse lunaire de la mythologie celte. Devenue mythe, la fée Morgain a inspiré de nombreux artistes, notamment Guillaume Apollinaire ( l’Enchanteur pourrissant, 1909), Georg Trakl ( Fata Morgana, 1906) ou encore Michel Rio ( Morgane, 2002) pour lequel elle « est le chaos ».

Morgain a également inspiré une polka à Richard Strauss ( Fata Morgana, 1869), un opéra à Sergueï Prokofiev ( l’Amour des trois oranges, 1921), le film de John Boorman Excalibur (1981) ou encore un documentaire à Werner Herzog ( Fata Morgana, 1968).

Elle est le sujet de gravures d’Aubrey Beardsley, ou de dessins d’Arthur Rackham. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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