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Ngugi wa Thiongo - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Ngugi wa Thiongo - écrivain. 1 PRÉSENTATION Ngugi wa Thiongo (1938- ), romancier et auteur dramatique kenyan. 2 PÉRIODE ANGLOPHONE Né à Kamiriithu dans le Kiambu, au sein d'une famille kikuyu traditionnelle, James T. Ngugi -- qui abandonne ce nom en 1967 pour celui de Ngugi wa Thiongo --, reçoit une éducation chrétienne, tout en découvrant les valeurs de son peuple et en étant intégré à la société traditionnelle ; il passera ainsi le rite d'initiation lui permettant d'accéder au statut d'« ancien «. Étudiant à l'université Makerere à Kampala, en Ouganda, il écrit sa première pièce, The Black Hermit (l'Ermite noir, mis en scène en 1962). Après un bref intermède où il travaille comme journaliste, il part poursuivre durant une année sa formation en Angleterre, à l'université de Leeds (1964). Il y publie son premier roman, Enfant, ne pleure pas (Weep Not, Child, 1964), écrit en anglais. La Rivière de vie (The River Between, 1965) évoque la rébellion des Mau-Mau, un thème repris dans Et le blé jaillira (A Grain of Wheat, 1967), évoquant cette fois-ci la contradiction entre l'effusion de sang mau-mau et l'ostentation des célébrations de l'indépendance du pays. 3 MILITANTISME ET RÉPRESSION Engagé à partir de 1967 dans le mouvement marxiste et nationaliste initié par Franz Fanon, James T. Ngugi renonce alors à écrire en anglais au profit de sa langue natale, le kikuyu, et abandonne son nom anglicisé pour un nom kikuyu, Ngugi wa Thiongo. Il écrit néanmoins en anglais This Time Tomorrow, recueil de théâtre comprenant la pièce éponyme, ainsi que The Reels et The Wound in the Heart (1970). À partir de 1973, il enseigne à l'université de Nairobi. La portée subversive du roman Pétales de sang (Petals of Blood, 1978), et plus encore de sa pièce Je me marierai quand je voudrai (Ngaahika Ndeenda, 1977) écrite et représentée en kikuyu devant un public populaire de plus en plus nombreux, inquiète le président Daniel Arap Moi, qui ordonne l'arrestation de Ngugi wa Thiongo durant l'année 1978. Radicalisé par cette année de prison, et par les intimidations dont lui et sa famille font l'objet à sa sortie, il publie en kikuyu le Diable sur la croix (Caitaani Muthara-ini, 1980), écrit lors de son emprisonnement sur du papier toilette, où il affirme l'absolue nécessité pour un auteur africain d'écrire dans sa langue, et non dans celle du colon. Son journal tenu en prison paraît en 1981 (Detained: A Writer's Prison Diary). Sa pièce suivante, Maitu Njugira (1982) est interdite, et le théâtre pressenti pour sa création est rasé. 4 UN EXIL VOLONTAIRE Contraint à l'exil par les dégradations de la liberté d'expression, et les intimidations dont lui et sa famille sont la cible, en 1982, Ngugi wa Thiongo part enseigner à Londres. Il n'en abandonne pas moins son engagement politique et réaffirme avec Decolonizing the Mind: the Politics of Language in African Litterature (« Décolonisation des esprits : les politiques de la langue dans la littérature africaine «, 1986) l'importance pour les écrivains africains d'utiliser leur langue natale. Le roman Matigari ma Njiruungi (1987), à travers un personnage kikuyu imaginaire, met en avant l'idée que ceux qui ont le plus combattu pour l'Indépendance sont ceux qui en ont le moins bénéficié -- opinion déjà exposée dans Je me marierai quand je voudrai. En 1992, il est nommé professeur de littérature comparée et d'art dramatique à l'université de New York, où il occupe la chaire d'Erich Maria Remarque ; il enseigne par ailleurs aux universités de Yale, Smith et Amherst. Il est également l'auteur d'ouvrages critiques tels que Moving the Centre: The Struggle for Cultural Freedoms (1993), dans lequel il recommande avec insistance l'établissement de « vrais centres culturels ouverts aux classes ouvrières sans distinction de race, de religion et de sexe «. Auteur de plusieurs livres pour enfants en kikuyu, il publie en 2004 le roman Murogi wa Kagogo, qu'il traduit du kikuyu à l'anglais (Wizard of the Crow, 2006). Professeur honoraire de nombreuses universités (notamment Bayreuth et Auckland), Ngugi wa Thiongo n'en reste pas moins indésirable au Kenya, comme l'illustre l'agression dont il est victime en août 2004 lors de son unique retour dans son pays natal depuis son exil. Fer de lance de la jeune génération d'auteurs post-coloniaux, qui placent le postcolonialisme et les crises de la modernité au centre de leurs préoccupations, il continue à défendre ses idées, même si la portée de ses mots souffre, au Kenya, de cet éloignement. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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